Dangers sur la filière cognac et ses emplois : des élus FO relancent l’alerte

27/05/2025

Depuis début 2025, les nuages ne cessent de s’accumuler au-dessus des salariés de la filière du cognac. Après l’ouverture du chômage partiel chez le producteur Rémy Martin, les annonces de taxes douanières de la part de la Chine ou des États-Unis ne cessent d’obscurcir un avenir déjà menacé. La baisse structurelle de la consommation en France et à l’étranger affaiblit les ventes et la tendance semble difficile à endiguer. 72 000 emplois directs et indirects seraient aujourd’hui en danger.

Au salon de l’agriculture de février 2025, les représentants FO des salariés avaient rencontré les syndicats patronaux et obtenu un rendez-vous avec la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. Le secrétaire général de FO Frédéric Souillot et le secrétaire général de la fédération FGTA Laurent Rescanières avaient réclamé la création d’une appellation d’origine contrôlée sur la mise en bouteille de la liqueur.

Mais depuis lors, leurs demandes sont restées lettre morte, y compris la visite en Chine du patron du Medef, Patrick Martin, accompagné du ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Une conférence de presse a donc réuni lundi 26 mai des délégués syndicaux, élus de CSE et secrétaires généraux d’unions départementales afin de relancer l’alerte.

Seule bonne nouvelle au menu : selon Laurent Rescanières, la mise en œuvre des taxes chinoises sur le cognac français a été reportée au 5 juillet. Depuis, Donald Trump en a hélas remis une couche et promis des droits de douane à l’encontre de la France à l’horizon du 9 juillet. L’horizon ne se dégage donc pas, alors que selon Le responsable fédéral, “Rémy Martin a perdu  45 % de chiffre d’affaires entre 2023 et 2024”.

Les représentants syndicaux craignent aussi une contagion des fermetures. Selon le secrétaire fédéral Pascal Saeyvoet, “le marché s’est effondré depuis dix ans. On décompte 250 procédures dont un peu plus de 70 redressements. On ne veut pas que cela s’étende”.

Du côté des CSE et des délégués syndicaux, on s’active autour des premières réunions. Dominique Gravelle, représentant du personnel chez le producteur Camus (où FO est représentative à 65 %), a vu arriver l’annonce du plan de sauvegarde de l’emploi le 12 mai. “Nous sommes dans les négociations, ça se passe bien pour l’instant, nous aurons une troisième réunion demain”, témoigne-t-il. Les salariés sont pour l’instant placés en activité partielle de longue durée (APLD rebond).

Ce régime s’applique également depuis deux mois chez Rémy Martin, où FO est également le syndicat majoritaire. Selon son représentant David Charrier, le CSE a lancé une expertise, seul moyen d’obtenir des chiffres. “On sait que la direction a entamé des démarches pour trouver de nouveaux marchés, mais on ignore précisément lesquelles. Parmi tous les chantiers en cours, tout est ralenti ou à l’arrêt”.

Chez Hennessy, où 1 200 suppressions d’emplois ont été annoncées, “on nous a dit qu’il s’agirait de départs en retraite naturels, mais nous craignons que de nombreux emplois ne soient remplacés par l’intelligence artificielle, sans compter les risques psychosociaux et la charge de travail de ceux qui restent”, s’inquiète Frédéric Merceron, délégué syndical central.

Pour l’heure, un amendement adopté au projet de loi de simplification prévoit de remplacer l’autorisation des bouilleurs de cru par une simple déclaration, ce qui n’arrange rien pour les producteurs de cognac. Un plan d’arrachage des vignes est censé permettre une hausse de la rentabilité de parcelles restantes mais ce serait insuffisant pour les représentants du personnel qui pointent les prix de vente trop élevés du cognac.

Au niveau local, les secrétaires des unions départementales Henri Lalouette (Charente) et Catherine Savolon (Charentes-Maritimes) regrettent la chute d’un secteur « fleuron » qui tirait jusqu’à présent leurs territoires vers le haut.

Selon Laurent Rescanières, l’absence de réponse politique résulte de l’instabilité gouvernementale : “Chacun veut rester en poste. Nous avons interpellé début mars la ministre déléguée au commerce, Véronique Louwagie, qui nous répond qu’elle ne peut rien faire sans la ministre du travail. Nous sommes en mai et il ne se passe rien. Au comité national du commerce où je siège devant un panelle d’organisations patronales, on ne veut parler que d’économies mais pas de social… “

Source : actuel CSE

Baisse du poids des impôts de production dans l’économie en 2023

27/05/2025

Selon la Direction générale des finances publiques (DGFiP), 92,7 milliards d’impôts de production ont été collectés en 2023, ce qui représente 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en valeur et 3,7 % de la valeur ajoutée déclarée par les entreprises. Soit une baisse par rapport à l’année précédente : les impôts de production représentaient 3,4 % du PIB en valeur et 4,2 % de la valeur ajoutée déclarée. A noter qu’en 2019 (année précédant la vague de réformes des impôts de production), ces mêmes ratios s’élevaient à 3,7 % et 5 %.

Source : actuel CSE

Le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan est créé

28/05/2025

Un décret du 23 mai 2025 acte la fusion de France Stratégie et du Commissariat au plan (Ndlr : François Bayrou était Haut-commissaire au plan jusqu’à sa nomination à Matignon) au sein du nouveau Haut-Commissariat à la stratégie et au plan, présidé par Clément Beaune, ancien ministre des transports et ancien député. 

Son rôle est “d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels, dans un cadre national et européen”.

Son réseau est constitué : 

  • du Conseil d’analyse économique ;
  • du Conseil d’orientation des retraites ;
  • du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge ;
  • du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie ;
  • du Haut Conseil du financement de la protection sociale ;
  • du Centre d’études prospectives et d’informations internationales ;
  • du Conseil national du numérique.

Le programme de travail a d’ores et déjà été fixé.

Source : actuel CSE

Chômage et emploi, salaires, temps de travail, rôle du CSE dans la santé-sécurité : la Dares fixe son programme pour 2025

28/05/2025

La direction statistique du ministère du travail, la Dares, vient de publier son programme de travail pour 2025.

Parmi les grandes thématiques qui seront abordées : 

1) Emploi et chômage. La Dares diffusera notamment, en collaboration avec France Travail, les séries annuelles de métiers en tension selon la nouvelle nomenclature des familles professionnelles (FAP) 2021, tout en mettant à disposition un nouvel indicateur d’éclairage des tensions relatif à l’attractivité salariale des métiers. Ce dernier intégrera à la fois une dimension objective (revenu déclaré dans l’enquête Emploi) et une dimension subjective (ressenti des individus quant à leur niveau de rémunération). Une étude de faisabilité sur le calcul d’indicateurs de tensions précoces sera également initiée. 

Par ailleurs, à partir du système d’information sur la DSN (déclaration sociale nominative) et de la base sur la Formation, le chômage et l’emploi (Force) sera mis à disposition un outil d’analyse des transitions professionnelles.

2) Temps et conditions de travail. À partir de l’enquête Tracov 2, six projets d’enquêtes vont être déployés en 2025 et 2026 dont plusieurs porteront sur le télétravail. 

Une autre étude, à partir des données de la DSN, devra permettre d’analyser les pénibilités les mieux reconnues selon les familles professionnelles et d’apprécier, à métier comparable, les facteurs favorisant le plus l’acquisition de points.

La Dares se penchera également sur le rôle des expositions professionnelles aux facteurs psychosociaux dans la consommation de médicaments psychotropes (antidépresseurs, tranquillisants, etc.).

Les heures supplémentaires sont aussi au programme. Une étude permettra d’éclairer le recours aux heures supplémentaires en analysant quelles catégories de salariés en effectuent le plus et avec quelle ampleur. La publication de cette étude sera l’occasion de réviser la méthode de calcul des heures supplémentaires afin d’en faciliter la lecture et l’interprétation.  

3) Dialogue social et rémunération. Des études porteront sur l’évolution des instances de représentation du personnel depuis les ordonnances de 2017. Sera notamment analysée la prise en charge des questions de santé, de sécurité et de conditions de travail dans le cadre des nouvelles instances.

L’intelligence artificielle sera mise à contribution pour davantage analyser le contenu des accords d’entreprise.

Les effets de l’inflation seront aussi au menu via notamment une étude pour approfondir le lien entre résurgence de l’inflation et la modification de la distribution des salaires.

4) Politiques d’emploi et de formation. La Dares étudiera notamment l’évolution des salaires des apprentis au cours de leur contrat, ainsi que les restes à charge pour les entreprises. Elle se penchera aussi sur les formations au permis de conduire financées via le CPF et l’articulation du CPF avec les autres dispositifs de formation ouverts aux demandeurs d’emploi et avec les politiques de formation des entreprises.

Source : actuel CSE