Boeing remporte un contrat géant pour la livraison de 96 hélicoptères de combat en Pologne

Le gouvernement polonais a annoncé avoir signé un contrat de 10 Md$ avec le constructeur américain Boeing pour l’achat de 96 hélicoptères de combat AH-64E Guardian/Apache, dont la livraison est prévue en 2028. Lancé fin 2020, l’appel d’offres mettait initialement en lice Boeing, le Tigre d’Airbus Helicopters, l’AH-1Z Viper de Bell Helicopters, l’AW249 de Leonardo et Turkish Aerospace Industries avec son T129 Atak. Construit à Mesa, aux États-Unis, l’hélicoptère de combat AH-64E vise à remplacer une partie de la flotte polonaise héritée de la période soviétique. L’accord prévoit également un soutien logistique, avec notamment la formation du personnel, des équipements pour l’aéroport et les hangars, ainsi qu’un approvisionnement en pièces de rechange et en munitions pour la centaine d’hélicoptères. Cet accord s’ajoute à celui signé sur la production de 48 lanceurs de missiles américains Patriot, d’une valeur de 1 Md€. Les lanceurs seront produits en Pologne. Frontalier de la Russie et l’Ukraine, le pays constitue une zone stratégique de l’OTAN dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. La défense polonaise mobilisera cette année plus de 4% du produit intérieur brut national.

Ensemble de la presse du 19 août

Airbus sélectionné par l’OTAN pour imaginer l’hélicoptère militaire de moyenne capacité du futur

L’agence en charge des achats de l’OTAN, la NSPA (Nato Support and procurement agency), a attribué à Airbus Helicopters un contrat d’études de concept pour le programme NGRC d’hélicoptère militaire du futur de moyenne capacité, le 26 juillet dernier. Le NGRC vise à remplacer les hélicoptères multirôles de taille moyenne actuellement en service au sein des forces alliées et qui arriveront pour la plupart en fin de vie d’ici une quinzaine d’années. Le programme a été lancé en 2020 et l’OTAN espère les 1ères livraisons à l’horizon 2035-2040. Le contrat d’études, dont le montant n’a pas été communiqué, court sur 13 mois. Airbus travaillera en partenariat avec RTX Collins Aerospace, Raytheon et MBDA afin d’étudier 2 concepts d’appareil notamment. L’appareil devra se distinguer par sa polyvalence, et être capable de se poser sur des terrains difficiles, typiquement en zones forestière ou montagneuse. Comme pour l’avion et le char de combat du futur, l’hélicoptère de nouvelle génération aura des capacités de combat collaboratif : il pourrait exister dans une version dronisée et s’inscrira dans un système de systèmes combinant différentes plateformes.

Aerobuzz du 21 août

Thales et Safran testent leurs innovations en matière de guerre électronique

Les outils de maîtrise du spectre électromagnétique reviennent en force chez les industriels de Défense, notamment chez Safran et Thales. Dans le Maine-et-Loire, sur la commune de Bégrolles-en-Mauges, Thales teste ses dernières innovations en matière de guerre électronique, comme un mini drone, propulsé par 4 hélices, capable de décoller verticalement avec à son bord un goniomètre miniaturisé. L’appareil peut ainsi établir une cartographie des flux radio sur le champ de bataille. Le site produit également les antennes satellitaires déployées lors des opérations ¬extérieures, dont la dernière génération sera plus compacte et travaillera sur des bandes de fréquences supplémentaires afin de tripler les débits offerts aux soldats. De son côté, la division Electronics & Defense de Safran, a développé en 6 mois une solution plus élaborée que le brouillage GNSS (global navigation satellite systems), couramment utilisé mais manquant souvent d’efficacité face aux essaims de drones. Le système Skyjacker consiste à leurrer les engins en approche. Les technologies derrière Skyjacker viennent en particulier de l’acquisition de la PME Orolia. Safran Electronics & Defense s’est par ailleurs associé à Hologarde pour mettre au point un système déployé lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Afin de ne pas être victime à son tour de ces mêmes brouillages, Safran a développé une technologie de communication optique laser, déjà utilisée en laboratoire, afin de la projeter sur le champ de bataille. Cette solution pourrait en outre faciliter les échanges avec les satellites de communication.

L’Usine Nouvelle du 29 août

Israël observe déjà avec intérêt le futur Rafale F5 de Dassault Aviation

Le Rafale F5 de Dassault Aviation intéresse déjà la presse israélienne, alors même que le pays n’achète que des avions américains. L’appareil, développé par Dassault Aviation, se profile comme une petite révolution dans l’aviation de combat. Bien que sa livraison à la Direction Générale de l’Armement (DGA) ne soit pas prévue avant 2035, il suscite déjà un grand intérêt. Son radar de nouvelle génération RBE2-XG, doté d’une technologie à base de nitrure de gallium et de calculs par intelligence artificielle, représente un bond en avant significatif par rapport aux radars AESA actuels. Il est conçu pour être capable d’identifier tous les aéronefs dans son champ, y compris les chasseurs de 5ème génération en mode furtif. Le 1er vol d’un avion de la DGA Essais en Vol équipé de ce radar est prévu dans les 5 prochaines années, et sa production en série devrait commencer au début de la prochaine décennie. L’optronique secteur frontale (OSF) de l’avion subira également une modernisation. Elle devrait offrir des capacités accrues en matière de résolution d’imagerie, renforçant ainsi les capacités de surveillance de l’avion. L’ONERA et MBDA travaillent ensemble sur le successeur de l’ASMP-A, le missile air-sol moyenne portée amélioré. Le Rafale F5 sera également capable de voler en compagnie d’un essaim de drones. Dassault Aviation travaille actuellement sur un drone expérimental, basé sur le nEUROn. Cette capacité sera essentielle pour assurer la transition entre le Rafale et le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) européen, prévue aux alentours de 2045-2050. Le Rafale F5 s’annonce donc comme un sérieux concurrent pour plusieurs avions de combat.

Israel Valley du 29 août

La Serbie commande 12 Rafale

Un contrat a été signé jeudi 29 août entre Dassault Aviation et la Serbie pour l’achat de 12 Rafale, à l’occasion d’une visite du chef de l’Etat Emmanuel Macron, à Belgrade. Il s’agit du 8e pays et du 3e européen à opter pour l’avion de combat de l’avionneur français, après la Grèce qui en possède 24 dont 12 d’occasion, et la Croatie qui en a acheté 12 d’occasion. « C’est un énorme contrat pour notre pays » a déclaré le président serbe, Aleksandar Vucic. Belgrade devrait ainsi recevoir d’ici 2029 9 Rafale monosièges et 3 biplaces, pour un montant de 2,7 Md€. Le carnet de commandes de Dassault Aviation atteint désormais 300 Rafale à livrer, soit l’équivalent de 10 ans de production. Les chasseurs français doivent remplacer la flotte vieillissante de Mig russes de l’aviation serbe. Ce contrat a une dimension très géopolitique. Belgrade, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, maintient des relations avec Moscou malgré l’invasion de l’Ukraine et n’a pas imposé de sanctions à la Russie depuis le début de la guerre en 2022. « C’est une ouverture sur un changement stratégique malgré beaucoup de pressions. C’est un vrai courage stratégique et une chance pour l’Europe », a souligné le Président Emmanuel Macron qui soutient officiellement le processus d’adhésion de la Serbie à l’UE.

Ensemble de la presse du 29 août