MBDA dévoile un peu plus son futur missile air-sol longue portée du Tigre Mark III
MBDA a profité du salon Eurosatory pour rebaptiser sa gamme de missiles MMP et MHT sous la dénomination AKERON-MP/-LP, et a, par la même occasion, donné plus d’informations sur le futur missile air-sol longue portée du Tigre Mark III qui verra le jour d’ici la fin de la décennie. La modernisation à mi-vie et en profondeur de l’hélicoptère d’attaque européen vise à prolonger son service opérationnel au-delà de 2050. Un premier contrat de 4 Md€ signé par l’OCCAR (Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement) et Airbus Helicopters prévoit la modernisation de 42 Tigre pour la France (avec une option pour 25 appareils supplémentaires) et 18 Tigre pour l’Espagne, soit 60 hélicoptères au départ, l’Allemagne étant toujours absente du programme. Le futur missile air-sol longue portée pourra être emporté jusqu’à 12 exemplaires par hélicoptère, contre 8 actuellement, grâce à un gain de masse de 20% par rapport à la solution américaine. MBDA annonce aussi que sa portée dépassera sensiblement les 8 km initialement annoncés, tablant même jusqu’à 20 km pour un tir à haute altitude, par exemple à partir d’un drone MALE. MBDA entend aussi placer son missile air-sol de cinquième génération sur d’autres plateformes, aussi bien sur des hélicoptères légers, des drones MALE ou des véhicules terrestres. Le Tigre Mark III pourra également être armé avec le nouveau missile air-air Mistral 3 de MBDA. Le missile AKERON-MP est quant à lui opérationnel dans l’armée de Terre depuis 2018, avec plus de 1 000 missiles déjà livrés à la France.
Le Journal de l’Aviation du 20 juin
Après la livraison de 18 Caesar à l’Ukraine, le ministre des Armées demande à Nexter d’accélérer sa production
En annonçant à Kiev la livraison de 6 canons supplémentaires, le président de la République porte à 18 le nombre de ces canons prélevés sur le parc de l’armée de Terre. A l’occasion du salon de l’armement Eurosatory, qui a fermé ses portes vendredi 17 juin, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé au groupe Nexter, qui fabrique le système d’artillerie Caesar, de revoir son organisation afin d’être capable d’en produire plus rapidement pour l’armée française. Il s’agit essentiellement selon son entourage, de « rassurer l’armée de Terre » alors que ces canons de 155 mm sont « une nécessité vitale immédiate pour l’Ukraine ». Pour « recompléter » l’armée de Terre, le ministre souhaite que Nexter puisse produire « plus de 40 » Caesar par an. Le nombre exact de Caesar produits en 2021 n’est pas public, mais on sait que depuis le lancement du programme en 2006, environ 240 canons sont sortis des usines Nexter, soit une moyenne de quinze par an. Il faut un peu moins de 20 mois pour sortir un Caesar ; même en accélérant la cadence dès maintenant, l’objectif de 40 par an ne sera pas atteint avant, au minimum, l’été 2023. Le rythme de l’industrie en « temps de paix » n’est pas celui de la guerre dans le Donbass, d’autant plus que les 18 canons livrés ont une durée de vie limitée, les tubes s’usent rapidement. On estime qu’à charge moyenne, un tube de Caesar peut tirer de l’ordre de 2 000 coups. La capacité des industriels occidentaux à fournir des obus de 155 mm à l’Ukraine sera aussi un des enjeux dans la guerre d’usure qui s’annonce.
L’Opinion du 21 juin
« De l’Ouragan au Rafale » l’exposition qui s’ouvre à l’Hôtel national des Invalides
Afin de célébrer les 70 ans de la mise en service du MD 450 Ouragan, 1er avion à réaction de conception française construit en série, l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) et Dassault Aviation présentent un exemplaire de cet appareil aux côtés d’un Rafale biplace dans les jardins Nord de l’Hôtel national des Invalides, du 20 juin au 18 septembre, dans le cadre d’une exposition intitulée « De l’Ouragan au Rafale, 70 ans d’excellence industrielle et opérationnelle ». Le MD450 Ouragan n°297 d’époque confié par l’armée de l’Air et de l’Espace à l’Association Espaces Aéro Lyon Corbas (EALC), ainsi que le prototype Rafale B01 appartenant à la Direction Générale de l’Armement (DGA) et conservé par Aerocampus Aquitaine, seront mis en valeur à l’aide d’un dispositif d’éclairage nocturne et de panneaux explicatifs retraçant l’histoire des deux avions. Organisée conjointement par l’AAE et Dassault Aviation, cette exposition de deux aéronefs emblématiques permettra de mettre en valeur l’excellence de la filière aéronautique française et de promouvoir le patrimoine et les opérations de l’armée de l’Air et de l’Espace. Présentée dans un lieu historique qui porte l’identité des armées, l’Hôtel national des Invalides, panthéon des militaires, l’exposition sera inaugurée le 8 juillet en présence du Général Stéphane Mille, Chef d’état-major de l’AAE, et d’Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation.
Aerobuzz.fr du 21 juin
La DGA attribue à Safran une nouvelle tranche contractuelle au titre du programme FURIOUS
La Direction Générale de l’Armement (DGA) a notifié à Safran Electronics & Defense une nouvelle tranche contractuelle dite « tranche optionnelle » au titre du Programme Scientifique et Technique FURIOUS (Futurs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’outils au profit du combattant embarqué et débarqué). Les essais terrains du système de robots FURIOUS réalisés fin 2021 par Safran au Centre d’entraînement au combat en zone urbaine (Camp militaire de Sissone) ont été clôturés avec succès. La tranche ferme avait permis de travailler le concept d’une architecture modulaire, matérielle et logicielle, destinée à autonomiser toute plateforme terrestre, habitée ou non. Cette architecture est déployée sur les trois types de plateformes très différentes qui composent le système FURIOUS. La tranche optionnelle a pour ambition d’optimiser cette architecture et aussi de robustifier les performances des fonctionnalités d’autonomie développées (suivi des points de passage, rejeu de trajectoires, suivi de leader et ralliement autonome d’objectifs, etc.) dans des environnements opérationnels plus complexes, déstructurés. Safran a pu démontrer sur des projets concrets tels que FURIOUS ou son équivalent financé dans le cadre du fonds Européen de Défense iMugs la pertinence et la crédibilité de ses solutions.
Zonebourse du 21 juin
La Colombie sera-t-elle le 1er Etat sud-américain à commander le Rafale ?
Dassault Aviation a adressé à la Colombie une proposition de vente de 15 Rafale (+ 9 en option) pour remplacer une vingtaine d’antédiluviens Kfir (“lionceau” en hébreu), un chasseur-bombardier israélien conçu à partir du Mirage 5 et livré à Bogotá à partir de 1975. L’armée de l’Air colombienne était initialement plus intéressée par des Rafale d’occasion mais la France a dû décliner cette demande, faute de stock dans l’armée de l’Air tricolore, qui a déjà cédé 24 appareils à la Grèce, puis à la Croatie. Le Rafale n’est pas le seul concurrent, Bogotá penche naturellement pour des F-16, voire des Gripen E de Saab, fabriqués chez son voisin brésilien. Les relations commerciales entre Paris et Bogotá sont en revanche à peu près nulle dans le domaine de l’armement. La Colombie n’a acheté à la France, pourtant dans le top cinq des pays exportateurs d’armement mondiaux, que pour 19,4 M€ d’armes entre 2011 et 2020. En outre, tous les projets (satellite espion, frégates) n’ont pas abouti. L’élection du nouveau Président colombien, Gustavo Petro, pourrait changer la donne. Ce serait le retour de Dassault Aviation sur le continent sud-américain, là où les différentes versions des Mirage ont longtemps équipé les armées de l’Air sud-américaines (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela). La Force aérienne colombienne (FAC) avait encore des Mirage 5 en service jusqu’en 2011.
La Tribune du 22 juin