La Grèce commande 20 F-35 et souhaite les associer à ses Rafale
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a déclaré que la Grèce avait envoyé une demande officielle à Lockheed Martin pour l’achat de 20 avions de combat F-35. Athènes souhaitait remplacer certains de ses vieux F-16 par des F-35 dès 2019, le gouvernement espère désormais une livraison pour 2027-2028. Ce nouveau contrat s’intègre parfaitement dans la montée en puissance grecque, qui accroît son budget de Défense, notamment depuis les récentes tensions avec son voisin turque. À peine la commande officialisée, le pays envisagerait déjà l’acquisition d’un deuxième escadron, comme l’a évoqué le Premier ministre à la fin du dernier sommet de l’OTAN le jeudi 30 juin : « Notre intention est d’acquérir un escadron de F-35 avec une option possible pour un deuxième escadron ». L’achat par Athènes de 24 Rafale à Dassault Aviation, assurait déjà une supériorité aérienne très nette sur Ankara. Toutefois, le binôme Rafale/F-35, qui peut paraître au 1er abord étonnant, puisqu’il faudra combiner les spécificités techniques du Rafale, son taux de disponibilité élevé et ses coûts maîtrisés, avec la furtivité du F-35 et ses capacités de guerre électronique, pourrait créer un duo plus que pertinent. L’interopérabilité des deux avions, qui pose encore problème, est une priorité pour la Marine nationale et l’US Navy, qui déclarent vouloir rendre compatible les deux avions.
Air & Cosmos du 4 juillet
Sébastien Lecornu : « Les industriels de la Défense doivent être au rendez-vous de l’économie de guerre »
En visite auprès de la société Aresia à Rouvignies (Nord), le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé aux entreprises d’armement de revoir leur stratégie et leur mode de production, pour entrer dans une logique d’économie de guerre. « On ne peut pas dire que la guerre revient en Europe et continuer d’avoir la même Loi de Programmation Militaire en toutes choses », a rappelé le président de la République à Madrid au sommet de l’OTAN la semaine dernière. « Nous devons sans doute savoir produire davantage, plus vite et mieux standardiser notre offre », a-t-il répété. Le ministre des Armées va envoyer cette semaine une lettre à tous les industriels de la défense en leur demandant leurs suggestions pour produire plus vite et moins cher, tandis que l’Etat-Major et la Direction générale de l’armement sont chargés de dresser la liste des besoins prioritaires, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Le but est de présenter un projet au président de la République dès la rentrée, en septembre. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. La France, comme les autres pays européens, présente la facture des matériels qu’elle envoie à l’Ukraine à la Facilité européenne pour la paix, le fonds européen qui mutualise les dépenses pour l’Ukraine. Abondé par tous les Etats membres de l’Union, le fonds a pour l’heure dégagé 1,5 Md€. Sébastien Lecornu a par ailleurs confirmé que « conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 Md€ supplémentaire pour le budget de nos armées. »
Les Echos du 4 juillet
Elisabeth Borne confirme « une nouvelle Loi de Programmation Militaire »
Promulguée en juillet 2018, la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-25 ne précisait les ressources devant être allouées aux armées que pour ses 5 premières annuités, c’est-à-dire jusqu’en 2023. L’objectif étant alors de porter l’effort de Défense à 2% du PIB d’ici 2025, une « actualisation » de cette loi a alors eu lieu afin de préciser la trajectoire financière pour les années 2024 et 2025. Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de visibilité sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement conduit par Jean Castex, avait ajusté cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité. Il semblerait qu’il soit désormais question d’aller plus loin qu’une simple réévaluation de la LPM actuellement en vigueur, selon la déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale d’Elisabeth Borne, la Première Ministre. « Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement. « Le Président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de Programmation Militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de Défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées » a-t-elle poursuivi. A l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022, Emmanuel Macron avait évoqué la mise en place d’une « économie de guerre », et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait ensuite confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 Md€ en 2023.
Ensemble de la presse du 7 juillet