Safran utilise pour la 1ère fois du biocarburant sur son site britannique
Safran Helicopter Engines a commencé l’utilisation de carburant aérien durable (SAF) sur son site de Fareham au Royaume-Uni. Les bancs d’essais de moteurs de ce site utilisent désormais 38% de SAF. Ce taux augmentera progressivement jusqu’à 50%, le maximum actuellement autorisé. Il s’agit du premier site de Safran Helicopter Engines, hors de France, à utiliser du SAF. Ce carburant durable a été fabriqué par Neste à partir de résidus et de déchets, comme de l’huile de cuisson usagée. Safran Helicopter Engines s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO2 sur tous ses sites, en favorisant l’utilisation de SAF sur ses bancs d’essai. Depuis juin 2021, le motoriste utilise du carburant durable sur l’ensemble de ses sites en France, dans un premier temps à hauteur de 10%, avec un objectif de 50% d’ici 2025. L’objectif est de parvenir à certifier l’utilisation à 100%, ce qui permettra de réduire, à terme, les émissions de CO2 jusqu’à 80% (en se basant sur la méthodologie CORSIA de calcul des valeurs réelles des émissions pendant le cycle de vie). En septembre 2021, Safran a mené une campagne d’essais au sol d’un Makila 2 fonctionnant avec 100% de biocarburant.
Air & Cosmos et Zonebourse du 28 janvier
Airbus prépare déjà l’avion « zéro émission »
Promise en pleine pandémie mondiale, la gamme d’avion « zéro G » d’Airbus doit voir le jour en 2035. Cet avion « vert » sera basé sur l’hydrogène. Depuis 2020, Airbus a lancé une grande revue technologique pour faire le point sur l’état de l’art. « L‘objectif d’un avion à hydrogène et zéro carbone est pour 2035. L’entrée en service est très réaliste et chaque jour de plus en plus crédible » déclarait en septembre dernier Guillaume Faury, CEO d’Airbus. Les choix technologiques retenus par Airbus seront faits en 2025. Il s’agira certainement d’un avion plus petit que l’A320, à hélices, avec un rayon d’action régional et une jauge de passagers sous la barre de la centaine. Airbus a présenté trois concepts d’avions zéro émission (un turbopropulseur à hélices, un dérivé de l’A320 et une aile volante), mais le favori est bien le plus petit de la famille. Plus facile à concevoir et à industrialiser et embarquant une pile à combustible, il permettrait de tenir le calendrier ambitieux fixé par Guillaume Faury. La difficulté avec l’hydrogène liquide reste les réservoirs cryogéniques spéciaux qu’il faut prévoir à bord pour le stocker à -253 °. Deux entités d’Airbus spécialisées dans les pièces complexes d’aérostructures, à Nantes et Brème, travaillent déjà sur le design de ces pièces maîtresses. Le lancement d’un nouvel avion coûte environ 10 Md€.
La Dépêche du 3 février
Un tiers des avions pourrait fonctionner à l’hydrogène d’ici 2050
Publiée le 26 janvier, l’étude « Performance Analysis of Evolutionary Hydrogen-Powered Aircraft » de l’ICCT s’est intéressée à l’hypothétique conversion de deux appareils à l’hydrogène liquide. Deux types d’avion (dont l’A320) pourraient couvrir 31 à 38% du trafic aérien mondial dans le transport de personnes. A l’inverse, l’utilisation d’avions long courrier à hydrogène n’est pas envisageable, la densité énergétique du carburant entrainant trop de contraintes en matière d’intégration et de volume. Pour l’ICCT, l’introduction d’une taxe carbone sera nécessaire pour rendre l’hydrogène vert compétitif. En matière de réduction des émissions de CO2, l’ICCT estime que l’impact resterait limité. Même en imaginant un scénario très optimiste, comptant 100% d’avions alimentés par de l’hydrogène vert, la réduction des émissions de CO2 serait limitée à 628 millions de tonnes. Dans un scénario plus réaliste, ICCT juge « réalisable » un taux d’adoption de 20 à 40% qui conduirait à atténuer les émissions de CO2 de 126 à 251 millions de tonnes en 2050. « D’autres technologies, notamment des avions plus économes et les nouveaux carburants (…) seront nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques » note l’organisme. Airbus est actuellement le seul constructeur aéronautique à grande échelle à poursuivre le développement d’avions fonctionnant entièrement à l’hydrogène. Par ailleurs, l’association « les Jeunes Européens Toulouse » organise le samedi 5 février sur le campus de l’école ISAE-SUPAERO, la 1ère étape du projet Eurotour des campus, qui se concentrera sur la décarbonation de l’aviation.
La Dépêche du 31 janvier