Les recherches d’Airbus pour électrifier les futurs avions et hélicoptères

Airbus investit dans la recherche sur l’hybridation électrique pour l’aviation, bien que les batteries actuelles soient un obstacle majeur à cette transition. En collaboration avec Daher et Safran, Airbus a notamment testé l’Ecopulse, un avion hybride qui associe moteurs thermiques et électriques. « Les batteries font partie des briques technologiques nécessaires pour aller vers la neutralité carbone », explique Karim Mokaddem, directeur de la stratégie hybride d’Airbus, mais il souligne que la densité énergétique et la sécurité restent des défis. Par exemple, 150 tonnes de batteries actuelles seraient nécessaires pour faire décoller un A320, un appareil pesant 68 tonnes. L’avionneur se concentre aussi sur l’intégration de batteries pour des fonctions non propulsives, avec des gains potentiels de 5% pour des avions comme l’A320. Airbus explore également l’électrification des hélicoptères, qui pourraient bénéficier jusqu’à 15% de réduction de la consommation de carburant. Le constructeur a constitué une équipe de 50 ingénieurs pour étudier des prototypes de batteries « tout solide » plus sûrs et plus légers. Karim Mokaddem reconnaît toutefois que « la solution miracle » pour des batteries certifiées et performantes n’existe pas encore.

Les Echos du 9 septembre

Les industriels se mettent en mouvement pour la décarbonation

Les acteurs de l’industrie accélèrent l’exécution de leurs feuilles de route, signées depuis plus de 6 mois, pour décarboner leurs activités. « La décarbonation est une priorité pour l’industrie française, des engagements ont été pris et les attentes des clients n’ont pas changé », estime Alexandre Saubot, le président de France Industrie. Face aux investissements annuels colossaux nécessaires à la décarbonation, estimés à 460 Md€ par an à l’horizon 2030, les industriels ont plus que jamais besoin de se convaincre que la décarbonation est plus rentable que l’inaction. Développer l’électrification doit permettre aux industriels français de renforcer leur avantage compétitif, tout en agissant sur les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes. « Si on ne veut pas que l’électrification de l’industrie bute sur l’hypothèse d’un mégawattheure à 70 €, quand celui du gaz n’est que de 60 €, coût du carbone inclus, la grille tarifaire de l’électricité doit changer », estime Vincent Charlet, délégué général du laboratoire d’idées. Si les industriels se mettent en mouvement et que les politiques publiques soutiennent leurs efforts, les gains de compétitivité seront importants.

Les Echos du 7 septembre

Les objectifs de l’Europe pour décarboner l’aviation grâce aux carburants durables

L’Europe s’est fixée des objectifs ambitieux en matière de carburants durables d’aviation (CAD) pour réduire l’impact environnemental du secteur aérien. L’Union européenne a imposé un quota de 6% de CAD à intégrer d’ici 2030, avec un objectif de 70% d’ici 2050. Toutefois, la production reste coûteuse et son accès aux matières premières, telles que les huiles de cuisson usagées et les déchets forestiers, est limité. En effet, le prix du CAD est actuellement 3 fois plus élevé que celui du kérosène, rendant difficile la rentabilité du secteur. Les investissements peinent donc à suivre, et certaines grandes entreprises, telles que BP et Shell, ont même suspendu des projets de production, citant des « conditions de marché défavorables ». « La réglementation européenne tire déjà le marché, mais il faudra produire localement pour ne pas alourdir notre balance commerciale », selon Benoit Decourt, cofondateur d’Elyse Energy, porteur d’un projet de production à Lacq. Face à cette réalité, la concurrence mondiale se renforce, notamment aux États-Unis, qui favorisent la production via des subventions massives. Cette approche contraste avec celle de l’Europe, jugée plus punitive. Les compagnies aériennes européennes craignent que cette différence de traitement ne les désavantage sur le marché international. Avec des investissements encore incertains, l’Europe se retrouve à un carrefour stratégique pour atteindre ses objectifs climatiques.

Les Echos du 12 septembre