Hydrogène : Thierry Breton confirme le soutien de l’UE à la gigafactory d’électrolyseurs d’Air Liquide en Normandie
En visite en Seine-Maritime, Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, a annoncé que l’UE soutiendrait la gigafactory d’électrolyseurs que le groupe Air Liquide projette de construire près du Havre. La future gigafactory fait partie des 35 projets européens retenus par Bruxelles dans le cadre du nouveau plan H2Use adopté par l’UE. « Il faut que nous nous préparions à être un continent de plus en plus électrique, et l’hydrogène sera un élément clé de cette transition », a insisté Thierry Breton. Le montant d’aides publiques alloué à Air Liquide n’a pas été dévoilé. D’une puissance de 200 MW, extensible à 250 MW, l’usine, dont la mise en service est espérée en 2025, est vouée à être la plus grande du monde dans sa catégorie.
La Tribune du 26 septembre
Airbus tisse un réseau d’aéroports à hydrogène
L’Usine Nouvelle rappelle qu’Airbus, qui développe l’avion à hydrogène, travaille aussi à mettre au point les infrastructures qui permettront son exploitation dans le monde entier. L’avionneur a ainsi annoncé fin juin la signature d’un protocole d’accord avec le chimiste américano-allemand Linde, pour développer des infrastructures aéroportuaires à même de produire et distribuer de l’hydrogène. Les partenaires lanceront dès 2023 des projets pilotes dans plusieurs aéroports. Un partenariat qui fait suite à une série de collaborations entamées depuis le lancement du programme ZERO, en 2020. En France, l’avionneur s’est rapproché d’Air liquide, du Groupe ADP et de Vinci Airports ; au Japon, de l’industriel Kawasaki Heavy Industries et de trois aéroports locaux (Kansai, Osaka et Kobe) ; au Royaume-Uni, de 9 organisations de recherche pour lancer le projet Hydrogen south west ; en Australie, de l’entreprise Fortescue Future Industries, spécialisée dans la production d’hydrogène vert ; et en Corée du Sud, d’Air Liquide Korea, de Korean Air et de l’aéroport international d’Incheon.
L’Usine Nouvelle du 26 septembre
« Pour la poursuite de l’aventure aéronautique » : tribune d’Augustin de Romanet (Groupe ADP)
Le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, s’exprime dans une tribune aux Echos. S’il estime « raisonnable d’anticiper une modération dans les usages [du transport aérien] pour les pays développés, qui ont déjà profité de la croissance aérienne », il souligne qu’il serait « en revanche regrettable de couper les ailes au rêve aérien », rappelant que 5% seulement des habitants de la planète ont déjà pris l’avion. « Les solutions ne se trouvent pas dans le « moins d’aérien », mais dans le « mieux d’aérien », construit avec les acteurs de la filière et avec les populations des régions directement concernées », prône-t-il. En la matière, les engagements du Groupe ADP sont « ambitieux : dès 2025, l’aéroport d’Orly atteindra la neutralité carbone, et en 2030, le rejoindront Paris-Charles-de-Gaulle ainsi que nos aéroports en Turquie, ceux d’Amman, de Zagreb ou encore de Santiago du Chili. En 2050 tous nos aéroports seront Zéro émission nette, y compris la demi-croisière des avions ». Il conclut : « L’industrie aéronautique relie les hommes, est un facteur de paix, fait vivre de nombreux territoires : imposer une décroissance de l’activité aérienne, ce serait amplifier les déséquilibres économiques de régions et de métropoles entières. Certains voudraient-ils que seules des superpuissances puissent rester dans la course de l’aérien au XXIe et XXIIe siècles, avec leurs règles environnementales et sociales ? ».
Les Echos du 26 septembre
EasyJet va moderniser sa flotte d’A320 pour améliorer encore l’efficacité, les économies de carburant et les émissions sonores
EasyJet va moderniser sa flotte d’A320 en les dotant de la fonction « Descent Profile Optimisation » (DPO) d’Airbus, qui permet d’améliorer la base de données des performances du système de gestion de vol (FMS) embarqué, et de la fonction « Continuous Descent Approach » (CDA), afin de réduire l’impact sonore au sol. La compagnie deviendra le plus grand opérateur mondial utilisant ces solutions combinées. Les fonctions DPO et CDA permettent aux avions de descendre de l’altitude de croisière en utilisant uniquement la poussée du moteur au ralenti. Cela permet de réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2 et de NOx (oxydes d’azote) associées, ainsi que le bruit. Pour améliorer encore la réduction de la consommation de carburant et l’impact sonore, les fonctions DPO et CDA maximisent le temps passé au niveau de croisière efficace – en n’amorçant pas la descente trop tôt et en supprimant l’étape de « mise en palier » au bas de la descente, lorsque les moteurs de l’avion génèrent une poussée pour maintenir le vol en palier dans un air dense avant l’approche de l’atterrissage final. EasyJet a dévoilé ce lundi une nouvelle feuille de route vers la neutralité carbone à l’horizon 2050, qui traduit un changement de méthode. La compagnie affiche des objectifs plus ambitieux, avec la volonté de réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 35 % dès 2035 et de 78 % en 2050. Des objectifs qui vont au-delà de la neutralité carbone pour 2050 visée par l’ensemble des compagnies aériennes internationales, puisqu’il s’agirait, dans le cas d’easyJet, d’éliminer et non pas de compenser ses émissions de CO2. « Si notre ambition ultime est de parvenir à des vols sans émission de carbone, nous devons continuer à nous concentrer sur la réduction des émissions de carbone dans notre exploitation, chaque jour. C’est pourquoi cet investissement de plusieurs millions de livres constitue une étape importante dans la réalisation d’une réduction permanente à court terme, qui nous permettra d’exploiter la plus grande flotte d’avions équipés de DPO et de CDA au monde. Mais un élément crucial pour réduire les émissions de carbone dès maintenant ne peut pas être réalisé par l’industrie seule, et c’est pourquoi nous appelons également les gouvernements à introduire la modernisation de l’espace aérien dès maintenant, y compris la mise en œuvre finale du Ciel unique européen », a déclaré le Capitaine David Morgan, COO par intérim d’easyJet. « La réduction des émissions dans le secteur de l’aviation est le fruit d’un travail d’équipe – les constructeurs d’avions joignant leurs forces à celles des compagnies aériennes et de la gestion du trafic aérien. En combinant l’utilisation de DPO et de CDA, easyJet réduira encore sa consommation de carburant tout en optimisant la trajectoire de tous ses vols », a déclaré Wouter Van Wersch, vice-président exécutif, région et ventes Europe au sein d’Airbus.
Ensemble de la presse du 27 septembre
Neutralité carbone du transport aérien : les préconisations de l’ADEME
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a présenté, le 27 septembre, le rapport « Elaboration de scénarios de transition écologique du secteur aérien ». Cette étude avait pour objectif d’identifier les options possibles pour réduire fortement l’empreinte carbone du transport aérien commercial en France (vols domestiques et vols internationaux au départ et à l’arrivée sur le territoire national), passagers et fret. Baptiste Perrissin Fabert, Directeur exécutif de l’expertise et des programmes et Directeur général délégué par intérim de l’ADEME, souligne que des engagements forts ont été pris par les acteurs du transport aérien pour tendre vers le zéro émission nette en 2050. Il estime toutefois que la modération du trafic apparaît comme nécessaire pour atteindre les objectifs fixés. L’Agence a établi trois scénarios. Le premier se base uniquement sur l’amélioration de l’efficacité énergétique grâce aux apports technologiques, le deuxième se concentre avant tout sur la limitation du trafic et le dernier combine les deux axes précédents. Ce dernier, le « scénario C », fait état d’une modération de la croissance du transport aérien par rapport à 2019 plutôt que d’une réduction de celle-ci : elle serait de 7% en 2030, et de 48% en 2050.
La Tribune du 28 septembre
Vers un engagement mondial des Etats à décarboner le transport aérien
Les représentants des 193 pays membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) sont réunis en assemblée générale depuis le 27 septembre et jusqu’au 7 octobre à Montréal. Trois ans après un premier accord historique sur la mise en place d’un mécanisme international de compensation des émissions de CO2 des compagnies aériennes (le système Corsia), l’OACI aura à se prononcer sur l’adoption, à l’échelle de l’ensemble de ses Etats-membres, de l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cet objectif a déjà été adopté par l’Union européenne et les Etats-Unis, ainsi que par toutes les organisations du transport aérien, telle que l’Association du transport aérien international (IATA). A l’ouverture des débats, le directeur général de l’IATA, Willie Walsh, s’est dit optimiste sur les chances d’aboutir à un accord. « Les Etats doivent envoyer un signal fort de soutien à la transition énergétique », a-t-il souligné, « sans quoi nous ne manquerons pas de dénoncer ceux qui font obstacle ».
Les Echos du 29 septembre