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Le conflit en Ukraine pourrait accélérer la transition vers Ariane 6

Pour Christian Maire, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, en charge du transport spatial civil et militaire, « il existe des coopérations (avec la Russie) dans presque tous les domaines : le transport spatial, le vol habité, l’exploration et les satellites ». Mais la « dépendance la plus forte est liée au Soyouz, qui est commercialisé par Arianespace pour les lancements depuis Kourou, en Guyane, et via l’entreprise russo-européenne Starsem pour Baïkonour et Vostotchny ». Compte tenu du contexte, « il devient plus important que jamais d’effectuer le premier vol d’Ariane 6 dès que possible ». En revanche, « pour le lanceur léger Vega, la situation est un peu plus complexe (…) On ne sait pas dans quelle mesure le conflit pourrait perturber cet approvisionnement ». Le chercheur cite notamment « l’étage supérieur Avum (qui) est équipé́ d’un moteur conçu par l’entreprise ukrainienne Youjnoye et produit dans l’usine voisine de Youjmash » et « les quatre réservoirs de cet étage supérieur (qui) sont produits par l’entreprise russe Babakine, dans la banlieue de Moscou ». Cependant, « ArianeGroup aurait néanmoins la capacité́ de produire ces réservoirs ». Pour Exomars, « le directeur de l’Agence spatiale européenne lui-même juge son maintien « très improbable » (…). Il y a des raisons d’être pessimiste dans le contexte actuel. En cas d’annulation, il faudra attendre deux ans qu’une nouvelle fenêtre de tir s’ouvre ».

Le Figaro du 4 mars