Eutelsat poursuit sa transition vers l’internet spatial
Le groupe Eutelsat est devenu un géant mondial de l’internet spatial, à la suite du rachat de OneWeb, l’opérateur de la constellation du même nom. « Nous sommes en train de pivoter d’un modèle à l’autre. Notre profil de risque évolue, de stable, rémunérateur et à faible croissance, à celui de plus risqué et à fort potentiel de croissance et de profit, de fournisseur de solutions de connectivité », a expliqué Eva Berneke, directrice générale du groupe Eutelsat, en présentant les résultats semestriels 2023-2024 clos en décembre. Le groupe affiche une perte semestrielle nette de 191,3 M€ pour un chiffre d’affaires de 572,6 M€, en hausse de 1,2%. Le semestre reflète donc l’intégration de OneWeb, qui a été finalisée en septembre 2023, et se compare difficilement avec celui de 2022-2023. Eutelsat va devoir investir pour financer OneWeb 2. Le passage d’une génération de satellites à l’autre se fera par étapes, afin d’assurer la continuité de service. Le carnet de commandes de 3,9 Md€ fin 2023 reflète la montée en puissance de la connectivité. « La contribution de la connectivité spatiale augmente et répond à une forte demande », assure Eva Berneke. La constellation OneWeb, qui a achevé son déploiement avec plus de 630 satellites, n’a pas encore montré tout son potentiel. « La couverture mondiale atteindra 90% mi-2024 », révèle-t-elle finalement.
Le Figaro du 19 février
Airbus et Thales devront réviser le prix des satellites de nouvelle génération
La base de coûts des satellites de nouvelle génération reconfigurables (SDS) devrait augmenter de façon significative, selon des anticipations de La Tribune. Le bénéfice opérationnel d’Airbus Defence and Space a baissé de 40% en 2023, à 229 M€, amputé par une charge de 600 M€ dans l’activité spatiale, correspondant à la révision des estimations au terme de certains programmes de satellites, essentiellement ceux de la gamme OneSat, sur lesquels Airbus a rencontré de nombreuses difficultés de développement en raison des technologies qui n’étaient pas assez matures. « Nous avions des hypothèses trop optimistes » sur les coûts de développement de ces programmes au long cours et leurs perspectives commerciales, a reconnu Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus. « C’est aussi le prix à payer pour ces nouvelles technologies très innovantes et donc une prise de risque ». Thales Alenia Space (TAS) avec sa nouvelle ligne de satellites de télécoms « Space Inspire », a aussi rencontré des difficultés de développement en raison de technologies déployées ayant des niveaux de maturité technologique trop bas. TAS espère industrialiser cette ligne de produits dans le courant de cette année. La base des coûts de ces satellites risque ainsi d’être réévaluée, voire doublée, pour passer de l’ordre de 150 M€ environ à 300 M€.
La Tribune du 19 février
Lancement réussi de la fusée japonaise H3
Le nouveau lanceur H3 de l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) a décollé avec succès samedi 17 février depuis le centre spatial de Tanegashima, au sud-ouest du Japon, un an après l’échec de son vol inaugural. La fusée a libéré 3 satellites au cours de son vol de près de 2 heures. Développé par l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) et construit par le Mitsubishi Heavy Industries (MHI), ce lanceur de 63 m de haut pour 574 tonnes, hors charge utile, devrait permettre d’assurer des lancements commerciaux 2 fois moins coûteux que son aînée, la fusée H2A. La fusée H3 n’est néanmoins pas réutilisable. Le lanceur H2A, vieux de 2 décennies, sera retiré du service après ses 2 prochains lancements.
Ensemble de la presse du 19 février
Une sonde japonaise lancée pour inspecter des débris spatiaux
Une filiale de l’entreprise japonaise Astroscale a réussi le lancement, dimanche 18 février, d’une sonde chargée d’inspecter les déchets spatiaux en orbite depuis la base de Mahia en Nouvelle-Zélande. La sonde doit rejoindre un débris spatial, un ancien étage supérieur de fusée japonaise H2A flottant dans l’Espace depuis 15 ans. Le module se positionnera à proximité de la fusée afin de recueillir des images de sa structure visant à évaluer le mouvement du corps de la fusée. Le satellite d’Astroscale a été sélectionné par l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) pour mener la 1ère phase de son programme de nettoyage de débris spatiaux. Une seconde phase du programme, en cours de développement, visera à capturer un débris spatial afin de l’extirper. Dans les jours à venir, l’équipe en charge de la mission (ADRAS-J) poursuivra les tests et vérifications en orbite, avant de commencer les opérations d’approche. Le module devrait quitter la fusée au cours des prochains mois.
L’Usine Nouvelle du 20 février
Le satellite ERS-2 s’est consumé comme prévu dans l’atmosphère terrestre
Le satellite européen ERS-2, qui avait terminé sa mission d’observation de la Terre il y a 13 ans, s’est consumé en entrant dans l’atmosphère ce mercredi 21 février, a rapporté l’Agence spatiale européenne (ESA). « Nous avons confirmation d’une rentrée dans l’atmosphère d’ERS-2 à 17h17 GMT au-dessus de l’océan Pacifique-Nord entre Alaska et Hawaï », a annoncé le centre des opérations de l’ESA. L’opération de retombée avait débuté en 2011, pour éviter qu’une destruction accidentelle de cet objet en orbite ne disperse des débris dangereux pour les satellites actifs et la Station spatiale internationale (ISS). L’ESA l’avait fait redescendre à environ 500 km, afin qu’il descende ensuite graduellement vers la Terre en seulement 13 ans, au lieu des 100 à 200 ans qu’il aurait fallu s’il était resté à son altitude initiale. À la veille de sa destruction il se trouvait encore à plus de 200 km d’altitude. L’essentiel des 2,3 tonnes de ERS-2 s’est donc consumé en atteignant les couches basses de l’atmosphère à environ 80 km d’altitude.
BFMTV du 22 février
Les éléments d’assemblage d’Ariane 6 sont arrivés en Guyane
Les principaux éléments du lanceur européen Ariane 6 sont arrivés mercredi 21 février au port de Pariacabo, à Kourou en Guyane française, à bord du cargo à assistance vélique Canopée. L’étage principal et supérieur de la fusée seront assemblés dans les prochaines semaines. Le cargo hybride avait quitté Brême, en Allemagne, avec l’étage supérieur le 5 février, avant de charger l’étage principal au Havre et de s’élancer le 12 pour une traversée transatlantique de 9 jours. Le lanceur, qui pourra emporter de 5 à 11,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire remplacera la fusée Ariane 5. L’ESA, le CNES et ArianeGroup visent une date comprise entre le 15 juin et le 31 juillet 2024 pour son vol inaugural. « Nous sommes dans un moment où tout converge : le matériel, le travail des équipes. C’est une étape importante pour tous ceux qui travaillent sur le programme Ariane 6 depuis 2014 », a déclaré Franck Huiban, directeur des programmes civils d’ArianeGroup.
La Dépêche du 23 février
André-Hubert Roussel rejoint le collège d’experts de Pangea Aerospace
Pangea Aerospace a annoncé le renforcement de son collège d’experts, avec l’arrivée d’André-Hubert Roussel, notamment ancien président exécutif d’ArianeGroup de 2019 à 2023. L’ancien dirigeant, depuis remplacé par Martin Sion, était particulièrement chargé du développement du lanceur Ariane 6. Il pourra ainsi aider la startup à finaliser le développement de son moteur-fusée « aerospike ». Produit totalement avec de la fabrication additive (impression 3D), ce moteur destiné aux nouveaux petits lanceurs, sera réutilisable une dizaine de fois. Il utilisera du biométhane et de l’oxygène comme carburant, dont les émissions sont principalement de la vapeur d’eau au contraire d’un moteur classique qui fait appel aux énergies fossiles. En partenariat avec le CNES, Pangea Aerospace adapte sa technologie à des lanceurs de taille plus importante. Elle vient justement d’officialiser un contrat de prévente avec l’Américain Tehiru Space, qui pourrait lui rapporter jusqu’à 50 M€ de revenus sur les 5 prochaines années. En parallèle, la startup franco-espagnole de 35 salariés souhaite boucler dans les prochains mois une levée de fonds d’au moins 15 M€.
La Tribune du 22 février
La sonde d’Intuitive Machines a réussi son alunissage
La sonde de l’entreprise américaine Intuitive Machines a réussi à se poser sur la Lune jeudi 22 février, marquant le 1er alunissage d’un appareil américain depuis plus de 50 ans, et une 1ère pour une société privée. L’alunisseur Nova-C, qui mesure un peu plus de 4 m de haut, a décollé la semaine dernière de Floride et est entré en orbite lunaire mercredi 21 février. Lors de la descente, des lasers de l’alunisseur qui devaient normalement permettre à l’appareil de se guider n’ont pas fonctionné, mais les équipes d’Intuitive Machines ont pu utiliser en remplacement un instrument de la NASA à bord, qui ne devait qu’être testé durant la mission. La société a ensuite confirmé que l’alunisseur avait bien atterri « debout » et commencé à « envoyer des données ». Pour cette nouvelle phase d’exploration lunaire, la NASA utilise son nouveau programme « Commercial Lunar Payload Services » (CLPS), en ayant recours à des sociétés privées pour emporter son matériel scientifique. Le montant du contrat d’Intuitive Machines avec la NASA pour cette mission, nommée IM-1, s’élève à 118 M$. L’alunisseur, baptisé Odysseus, emporte aussi 6 cargaisons privées, parmi lesquelles des sculptures de l’artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune.
Ensemble de la presse du 23 février