ESPACE

Michelin élabore un pneu lunaire dans le cadre du programme Artémis de la NASA

Michelin participe, avec Northrop Grumman, à l’élaboration d’un pneu spécial, pour équiper le futur véhicule lunaire de la NASA, à travers le programme Artémis, qui prévoit d’envoyer un homme et une femme sur la Lune en 2025. Il faut dans un premier temps concevoir le rover qui se posera sur la face cachée de la Lune, équipé de pneus révolutionnaires. Une maquette du futur véhicule a été dévoilée au grand public, au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas en 2022. Depuis, les équipes de R&D Michelin travaillent sur le projet, entre les laboratoires de Ladoux, au centre de recherche Monde du groupe, près de Clermont-Ferrand, et les Etats-Unis, où se trouve le partenaire Northrop Grumman. « Nous devons répondre à un cahier de charges lunaire drastique. Le rover se trouvera sur la face cachée de la lune. Il devra rester 150 heures au même endroit par moins 200 degrés ! Le sol lunaire est poussiéreux et en pente, donc il faut pousser bien plus loin que d’habitude nos modèles de mobilité sur sols meubles », détaille Antoine Pinneau, Directeur R&D BtoB Michelin. L’équipementier français avait déjà travaillé sur des projets de module lunaire, il y a une dizaine d’années, qui étaient restés au stade du prototype. Les équipes Michelin n’ont plus que quelques mois pour rendre leur copie. D’ici fin 2023, la NASA présélectionnera 2 ou 3 candidats pour la dernière phase de compétition.

L’Usine Nouvelle du 26 février

3ème exercice spatial militaire AsterX à Toulouse

L’exercice annuel virtuel du Commandement de l’Espace, qui vise à éprouver ses processus opérationnels et systèmes, a démarré le 21 février pour une durée de 3 semaines. Jusqu’au 10 mars, pour la 3ème année consécutive, l’exercice AsterX se déroule sur le site du CNES à Toulouse, sur un plateau technique regroupant l’ensemble des outils civils et militaires. A partir d’une situation géopolitique fictive, inspirée de menaces réelles, plus de 200 participants suivent un scénario imaginé avec le CNES, qui simule 23 évènements dans un environnement complexe, où interagissent des milliers d’objets spatiaux sur toutes les orbites, et dans un contexte d’engagement sur tout le spectre Multi-Milieux Multi-Champs (M2MC). 4 objectifs sont visés par l’exercice : entraîner les unités du CDE à la surveillance de l’Espace et à la protection des moyens spatiaux nationaux, tester la structure et la connectivité du futur centre de contrôle des opérations spatiales militaires dans un contexte M2MC, valider les concepts d’emploi et la coordination avec le CNES et les partenaires industriels, et enfin développer et renforcer les coopérations opérationnelles avec les partenaires étrangers.

Air & Cosmos du 27 février

Le vol habité de SpaceX vers l’ISS reporté au dernier moment

Le décollage d’une fusée SpaceX, prévu lundi 27 février, depuis la Floride, n’a pas eu lieu. Le vol en direction de la Station spatiale internationale (ISS) a été annulé au dernier moment en raison d’un problème des systèmes au sol, selon la NASA. Les 4 membres d’équipage de la Crew-6 Mission, deux Américains, un Russe et un astronaute des Emirats arabes unis (EAU), ont entre-temps quitté la fusée. La capsule Dragon devait s’amarrer à l’ISS après un trajet d’environ une journée. Mais le décollage a été annulé deux minutes avant l’heure prévue. Le vol, originellement prévu ce dimanche et déjà reporté de 24 heures, sera planifié à une date ultérieure. Crew-6 viendra remplacer les 4 membres de Crew-5 (deux Américains, une Russe et un Japonais) arrivés en octobre 2022. A bord de l’ISS se trouvent également 3 autres passagers (deux Russes et un Américain), arrivés à bord d’un vaisseau russe Soyouz. Ce dernier a subi en décembre 2022 une fuite, qui a rendu dangereux pour ces passagers de revenir sur Terre à son bord. L’agence spatiale russe Roscomos a donc envoyé un vaisseau de secours, qui s’est amarré sans encombre à l’ISS, samedi 25 février.

Ensemble de la presse du 28 février

Le télescope spatial James-Webb à l’origine d’une révolution cosmologique majeure ?

Le télescope spatial James-Webb (JWST) a découvert 6 objets lointains qui intriguent les astrophysiciens : de potentielles galaxies bien plus anciennes et massives qu’attendu, qu’aucun modèle théorique ne prévoit l’existence. Si la Nasa a investi plus de 10 Md$ dans le JWST, c’était avant tout pour cela : trouver et caractériser les premières galaxies de l’univers, c’est-à-dire les plus lointaines. Aucun mécanisme ne permettrait aujourd’hui d’expliquer la formation de galaxies aussi massives, aussi tôt dans l’histoire de l’univers. Nous les voyons telles qu’elles étaient 600 à 750 millions d’années après le big bang. Leurs masses sont comprises entre quelques dizaines et une centaine de milliards de masses solaires. Soit quelque part entre les nuages de Magellan et notre galaxie, la Voie lactée, qui sont beaucoup plus âgés. « Pour produire de telles galaxies aussi rapidement (dans l’histoire de l’Univers), il faut presque que tout le gaz disponible à cette époque soit transformé en étoiles, avec une efficacité proche de 100 % », explique l’astrophysicien Ivo Labbe. Ces galaxies semblent en outre contenir des étoiles relativement « vieilles ». Seule la spectroscopie permettra d’en savoir plus. Les scientifiques vont analyser très précisément la lumière émise par chaque galaxie pour dresser sa « carte d’identité » lumineuse, son spectre. Cela permettra de déterminer très précisément leur décalage vers le rouge, c’est-à-dire leur distance, et donc leur âge. « Si plusieurs de ces galaxies candidates voient leur taille et leur distance confirmées, ce serait une révolution pour la cosmologie », estime François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris. « Il faudrait probablement abandonner notre modèle actuel. Mais c’est bien parce que les conséquences seraient aussi profondes qu’il faut des preuves supplémentaires », conclut-il.

Le Figaro et Le Monde du 1er mars

Mission Crew-6 : la fusée de SpaceX a décollé vers la Station spatiale internationale

Après un report lundi 27 février, la fusée de SpaceX a décollé ce jeudi 2 mars depuis le centre spatial Kennedy de la Nasa, en Floride, à 0h 34 heure locale pour la Station spatiale internationale (ISS). La désorbitation du second étage de la fusée était visible à l’œil nu depuis la France métropolitaine aux environs de 6h55. La capsule Dragon dans laquelle voyagent les astronautes de cette mission Crew-6, doit s’amarrer à l’ISS après un trajet d’un peu plus de 24 heures. Ils y resteront ensuite environ 6 mois. Deux astronautes américains, un cosmonaute russe et un astronaute émirati, relèveront l’équipage actuel de l’ISS : 4 membres de Crew-5 (deux Américains, une Russe et un Japonais), arrivés en octobre 2022 et qui redescendront sur Terre à bord de leur propre vaisseau SpaceX, après quelques jours de passation. 3 autres passagers (deux Russes et un Américain) se trouvent également à bord de l’ISS, arrivés eux avec un vaisseau Soyouz. L’ISS accueillera donc durant quelques jours pas moins de 11 personnes. Lundi, le décollage avait été annulé à la dernière minute en raison d’un problème technique, concernant l’acheminement d’un liquide servant à l’allumage des moteurs, causé par un « filtre bouché ».

Ensemble de la presse du 2 mars

L’ESA doit rendre ses conclusions aujourd’hui après l’échec de Vega-C

L’enquête technique menée par l’ESA, l’agence spatiale européenne, à propos de l’accident de la fusée italienne Vega C, le 20 décembre dernier, ne satisfait pas le CNES. L’agence spatiale française a envoyé une lettre le 28 février à son homologue européen, dans laquelle elle demande de procéder à une enquête interne, en sus de l’enquête technique dont les résultats seront présentés ce vendredi matin par l’ESA. Le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher, devrait expliquer ce vendredi 3 mars que l’accident a eu lieu parce que le col de la tuyère du moteur du deuxième étage du lanceur de Vega n’a pas résisté à la chaleur et à la pression. Considérée comme critique, cette pièce fabriquée par la société ukrainienne Youjnoye, avait été sélectionnée par Avio, écartant ainsi ArianeGroup. Chacun attend désormais les explications de l’ESA, alors que le lanceur italien sera hors-jeu pendant de longs mois, le temps de requalifier ses moteurs en reprenant la technique de col de tuyère d’ArianeGroup. Le CNES demande par ailleurs une révision profonde du management des projets à l’ESA. En France, les acteurs industriels et institutionnels souhaitent profiter la crise spatiale européenne pour reposer les bases d’une saine coopération. L’agence spatiale française dresse ensuite une liste de 10 conditions pour un retour en vol de Vega C à Kourou. Guillaume Faury, le Président du GIFAS, qui évoquait « une crise particulièrement sévère pour l’accès à l’Espace », estime que celle-ci va « obliger les Européens à se mettre autour de la table pour définir une feuille de route, à mon avis, commune ».

Les Echos et La Tribune du 3 mars

Comment la sonde « Dart » a fait bouger l’astéroïde Dimorphos

5 mois après l’impact de la sonde « Dart » sur l’astéroïde Dimorphos, les résultats de l’expérience grandeur nature menée par la NASA ont été publiés mercredi 1er mars dans la revue Nature. Le succès est total, car l’énergie transmise dépasse celle apportée par la sonde. L’humanité devrait donc être en mesure de détourner un astéroïde qui menacerait de s’écraser sur notre planète. Le grand public avait pu suivre la manœuvre retransmise en direct le 22 septembre dernier, et découvrir en même temps que les ingénieurs et les scientifiques, le petit système double formé de 2 astéroïdes, Didymos (800 m de diamètre environ) et Dimorphos (150 m environ), à mesure que la sonde « Dart » se rapprochait de sa cible. La sonde avait pour cible le plus petit des deux corps. Un satellite italien équipé d’une caméra, largué par « Dart » 2 semaines avant l’impact, a ensuite transmis une série d’images du panache de poussières soulevées par la collision. Les scientifiques américains avaient ensuite évalué, 2 semaines après l’impact, l’influence du choc sur la période de révolution de Dimorphos. Les courbes de lumière établies depuis le sol montraient qu’elle avait été modifiée de 32 minutes, bien au-delà des espérances. La modification de la période orbitale est, elle, très légèrement revue à la hausse, à 33 minutes, soit une baisse de sa vitesse de 2,7 mm/s. Mais ce que les scientifiques veulent désormais savoir, c’est la quantité de mouvement qui a été transmise au corps percuté. En fonction des hypothèses, ils estiment que la quantité de mouvement transmise à Dimorphos est 2 à 5 fois plus grande que celle de la sonde. Pour réduire l’incertitude, il sera nécessaire d’attendre la mission européenne, Hera, qui doit se rendre sur place début 2027 pour étudier plus en détail le couple d’astéroïdes, leurs structures internes et le cratère d’impact laissé par Dart.

Ensemble de la presse du 3 mars

Une startup japonaise compte proposer dès 2024 des vols touristiques dans la stratosphère

La startup japonaise Iwaya Giken compte proposer dès 2024 des vols touristiques dans la stratosphère à bord d’une sphère d’1,5 m de diamètre. Cette capsule, conçue pour transporter des touristes à 25 km d’altitude, sera capable de supporter les changements de température et de pression qui surviendront pendant le vol d’une durée de 4 heures. Pendant les 2 premières heures, un ballon gonflé à l’hélium tractera l’engin jusqu’à la stratosphère, puis celui-ci stationnera à cette altitude pendant une heure le temps que les passagers observent la courbure de la Terre, avant de redescendre en direction de son point de départ : l’île japonaise d’Hokkaido. Cette startup japonaise, fondée en 2016, affirme qu’elle sera prête à envoyer son 1er véhicule dans le ciel en 2024. Les voyages seront vendus au prix de 24 millions de yens, soit près de 165 500 €, une somme à comparer avec les près de 50 M$ que facture SpaceX aux touristes désireux de séjourner dans la Station spatiale internationale. L’idée d’envoyer des véhicules habités dans la stratosphère n’est pas nouvelle. L’entreprise américaine World View compte rendre l’expérience accessible avec des billets à 50 000 $ pour un voyage de 6 à 12 heures à bord d’une cabine luxueuse comprenant un bar, un restaurant et de multiples outils pour visualiser la Terre et les étoiles. Des entreprises françaises développent également des projets en la matière. La startup Stratoflight et la société Expleo envisagent de proposer des voyages dans leur capsule d’une capacité d’accueil de 6 personnes, dont 2 pilotes, qui a la particularité de comprendre un balcon offrant une vue panoramique sur la planète bleue. Elle serait tractée par un ballon alimenté à l’hydrogène et effectuerait ses premiers vols en 2025. Zephalto également, basée dans l’Hérault, propose dès à présent de réserver sa place pour 2025 à bord de sa capsule suspendue à un ballon.

L’Usine Nouvelle du 2 mars