L’antenne de JUICE s’est enfin déployée
L’ESA s’est félicité d’avoir résolu le premier problème de la mission JUICE (Jupiter Icy Moons Explorer), dans un communiqué publié le 12 mai. Le problème avait été constaté fin avril, 2 semaines après le lancement de la sonde dans l’Espace, en direction de Jupiter. « Un peu plus de trois semaines après avoir commencé les efforts pour déployer l’antenne RIME de JUICE, la longue tige de 16 mètres s’est finalement libérée », indique l’ESA. Au début du mois de mai, l’Agence avait partagé ses plans pour décoincer l’antenne intégrant l’instrument RIME (« Radar for Icy Moons Exploration »). « RIME est l’un des 10 instruments présents à bord de JUICE pour enquêter sur l’émergence de mondes habitables autour des géantes gazeuses et sur la formation de notre Système solaire », rappelle l’ESA. Une minuscule goupille se serait coincée après être restée repliée trop longtemps. L’équipe en charge du contrôle du vol a d’abord tenté de libérer l’antenne en secouant JUICE grâce à ses propulseurs, puis en la réchauffant grâce à l’énergie solaire. Finalement, les opérateurs ont fait appel à un dispositif spécial, décrit comme un « déclencheur non explosif », lequel a permis de produire un choc suffisant pour déplacer la goupille de quelques millimètres et libérer l’antenne. La sonde JUICE doit arriver dans l’environnement de Jupiter en juillet 2031. Si l’envol s’est bien passé, la sonde doit se plier à un voyage en zigzag pour rejoindre les abords de la planète. Une fois sur place, elle se chargera d’étudier la surface et les profondeurs des lunes de Jupiter.
Numerama du 14 mai
Philippe Baptiste, le président du CNES, se dit confiant pour le 1er vol d’Ariane 6
Philippe Baptiste, le président du CNES, a rassuré sur le bon déroulement du programme Ariane 6, alors que le futur lanceur lourd de l’Europe passe actuellement des essais combinés. « Depuis quelques mois, plusieurs bonnes nouvelles sont arrivées. Et des problèmes techniques, qui étaient apparus, ont été résolus les uns après les autres », a-t-il assuré. Notamment, l’essai de mise à feu de l’étage supérieur a été réalisé en janvier avec succès sur le banc d’essai à Lampoldshausen. Selon lui, il y aurait par ailleurs « un climat de confiance entre les différents partenaires et entre les équipes », au sein de la Task Force Ariane 6, composée de l’Agence spatiale européenne (ESA), du maître d’œuvre de la base de lancement (CNES), du maître d’œuvre du système de lancement (ArianeGroup) et de la société de services de lancement (Arianespace). Le CNES et ArianeGroup sont actuellement en train de réaliser les essais combinés du lanceur dans une configuration A64 au Centre spatial guyanais (CSG). Cette séquence d’essais comprend 2 répétitions humides et un long essai de tir de l’étage inférieur sur le pas de tir. « La réussite de cette séquence est un préalable essentiel au vol inaugural », rappelle l’ESA dans son dernier rapport publié le 12 mai. Prochainement, l’ESA et ArianeGroup procèderont aux essais de qualification du logiciel de vol en prévision du vol inaugural, en conditions nominales et dégradées et à partir de novembre, ArianeGroup lancera l’assemblage du lanceur et débutera la campagne de lancement du vol inaugural. Enfin, l’assemblage des éléments du 1er lanceur (A62) prévu pour le vol inaugural est « bien avancé », a expliqué l’ESA. L’intégration des modules progresse dans les usines d’ArianeGroup aux Mureaux et à Brême. En Guyane française, les 2 moteurs à fusée solide P120C ont été coulés. Philippe Baptiste a finalement rappelé que le programme Maia, un futur mini-lanceur réutilisable qui doit être opérationnel en 2026, était un challenge collectif important pour la filière spatiale française.
La Tribune du 14 mai
L’Agence spatiale italienne choisit Thales Alenia Space pour un contrat de 235 M€
Thales Alenia Space a remporté un contrat de 235 M€ auprès de l’Agence spatiale italienne (ASI) portant sur la conception, le développement et la qualification d’un véhicule chargé d’effectuer une mission dédiée de démonstration de services en orbite, ou « In-Orbit Servicing » (IOS). Thales Alenia Space dirigera un groupement momentané d’entreprises (GME) regroupant Leonardo, Telespazio, Avio et D-Orbit. La mission de démonstration en orbite terrestre basse (LEO), dont le lancement est prévu d’ici 2026, sera développée dans le cadre du Plan national de relance et de résilience (PNRR), avec le soutien de l’ASI. Cette mission de démonstration testera des technologies majeures pour de futures missions IOS en réalisant diverses opérations robotiques sur des satellites déjà en orbite : ravitaillement en carburant, réparation ou remplacement de composants, transfert d’orbite et désorbitation.
Le Figaro et Les Echos du 16 mai
Space Forum de La Tribune : « Toulouse, capitale européenne du NewSpace »
Eric Luvisutto, président de la société SatConseil et co-fondateur de Toulouse Space Team, groupement de consultants indépendants spécialisés dans le spatial, s’est exprimé à l’occasion du Space Forum organisé par La Tribune. Il a dressé une cartographie inédite de 220 acteurs européens du spatial. Selon les observations de Toulouse Space Team, « Sur les 220 entreprises répertoriées, on retrouve une forte concentration dans les puissances spatiales historiques de l’Europe. La France en est le leader avec 52 sociétés, suivie par le Royaume Uni (42), l’Allemagne (41), l’Italie (29) et l’Espagne (23) ». Eric Luvisutto observe l’émergence de champions nationaux dans des pays jusqu’ici moins actifs dans le spatial. C’est le cas par exemple d’Endurosat en Bulgarie, d’Aerospacelab en Belgique, de Clyde Space en Suède, d’Isis Space aux Pays-Bas, de Nanoavionics en Lituanie, de Gomspace au Danemark, ou encore d’Astrocast et Cysec en Suisse. Une grande partie de ces nouveaux acteurs européens ont, en plus de leur siège social dans leur pays d’origine, une antenne en France et en particulier à Toulouse. En quelques années, l’écosystème spatial toulousain s’est transformé, avec l’essor de startups françaises telles que Prométhée, Anywaves, U-Space, Loft Orbital ou Exotrail, et étrangères (l’Italienne Aiko, la Canadienne Connektica ou l’Espagnole Pangea Aerospace). « Toutes ces entreprises considèrent que la France va leur permettre de développer leur activité. Ce phénomène n’est pas observé ailleurs en Europe. Toulouse est la capitale européenne de l’espace, mais c’est aussi la capitale européenne du NewSpace », observe Eric Luvisutto. Les Français sont très présents sur le segment de la surveillance de l’espace, à travers par exemple Miratlas, Share My Space, LookUp Space. Enfin, les entreprises françaises s’imposent aussi dans le domaine des mini-lanceurs (Latitude, HyprSpace, Ride, Sirius…).
La Tribune du 17 mai