La fusée privée américaine Vulcan Centaur a décollé vers la Lune
La fusée Vulcan Centaur du groupe privé américain ULA (United launch alliance), qui regroupe Boeing et Lockheed Martin, a décollé avec succès ce lundi 8 janvier, à 2h18 heure locale, depuis la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. À son bord se trouve un alunisseur, nommé Peregrine, développé par la startup Astrobotic, avec le soutien de la NASA. En cas de succès de l’alunissage prévu le 23 février, il s’agira du premier appareil privé à se poser sur la Lune, ainsi que du premier retour sur la Lune depuis la mission Apollo. L’objectif de la mission est d’étudier la composition de la surface lunaire, ainsi que le niveau de radiation.
Ensemble de la presse du 8 janvier
La présence de HCN, composant nécessaire à la vie, détectée sur Encelade
Une nouvelle étude menée à partir des données de la sonde Cassini – sonde spatiale de la NASA déployée dans le cadre de la mission Cassini-Huygens d’exploration du système saturnien, menée entre 2004 et 2017 – a permis de déceler, notamment, du cyanure d’hydrogène (HCN) dans les geysers jaillissant d’Encelade, la petite lune glacée de Saturne. Encelade possède un océan d’eau liquide sous une surface de glace. Le HCN représente un élément nécessaire à l’apparition de la vie telle que nous la connaissons sur Terre. De précédentes études avaient déjà mis en avant la présence de H2O, CO2, CH4, NH3 et H2, « briques » de base de la vie. La NASA expérimente sur Terre le robot EELS (Exobiology Extant Life Surveyor), conçu pour s’enfoncer dans la croûte glacée d’Encelade.
Le Monde du 8 janvier
Entretien avec Victor Glover, astronaute d’Artemis II
Victor Glover, qui fait partie des 10 astronautes choisis par la NASA dans le cadre de la mission Artemis II, accorde un entretien au Figaro. L’astronaute pilotera le vaisseau Orion, qui doit s’envoler vers la Lune fin 2024. Artemis II sera la première mission habitée après Apollo 17. Orion, qui a été conçu pour des voyages vers Mars et des destinations encore plus lointaines, sera mis en œuvre à cette occasion. Lors des 10 jours de voyage, qui permettrons de survoler la face cachée de la Lune, la capsule sera pilotée par logiciel, sauf pour certaines manœuvres complexes ou en cas d’imprévu.
Le Figaro du 8 janvier
En route pour la Lune, la mission Peregrine fait face à une perte critique de carburant
L’alunisseur privé américain ayant décollé lundi 8 janvier, et dont la mission devait marquer le 1er atterrissage sur la Lune d’un engin américain depuis plus de 50 ans, perd du carburant en vol, a déclaré l’entreprise Astrobotic, ayant développé l’appareil. L’alunisseur a décollé depuis la Floride, à bord de la nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe ULA, qui regroupe Boeing et Lockheed Martin. L’appareil, nommé Peregrine, a été mis sous tension peu après sa séparation d’avec la fusée, et la communication a pu être établie avec succès. Mais « malheureusement, une anomalie est survenue, qui a empêché Astrobotic d’accomplir une orientation stable faisant face au Soleil », a expliqué l’entreprise dans un autre communiqué. Astrobotic a précisé que le problème résultait « probablement » d’un souci au niveau du système de propulsion. « Si c’est le cas », cela « met en péril la capacité du vaisseau à atterrir sur la Lune », a dit l’entreprise, précisant que les batteries de l’engin atteignaient déjà des « niveaux opérationnels bas ». Une « manœuvre improvisée » a été réalisée pour tenter de « réorienter les panneaux solaires vers le Soleil », juste avant une période de perte de communication prévue. Peregrine a été développé par Astrobotic avec le soutien de la NASA, pour un contrat de 108 M$. Si Astrobotic parvient à se poser sur la Lune comme prévu le 23 février, elle pourrait devenir la 1ère entreprise à réussir cet exploit. Un échec de la mission ne manquerait pas de soulever des questions sur cette nouvelle stratégie de la NASA, qui souhaite se reposer en partie sur le secteur privé pour ses ambitions lunaires.
Ensemble de la presse du 9 janvier
La NASA reporte le retour d’astronautes sur la Lune à 2026
La NASA a annoncé, mardi 9 janvier, le report de sa mission Artemis-3, qui doit envoyer des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis la fin de la mission Apollo, ainsi que d’Artemis-2, lors de laquelle un équipage doit faire le tour de la Lune sans y atterrir. Artemis-2 est désormais prévue pour septembre 2025 (au lieu de fin 2024), et Artemis-3 pour septembre 2026 (au lieu de fin 2025). Ce décalage est dû à davantage de vérifications de sécurité nécessaires, a expliqué la NASA, notamment sur le bouclier thermique de la capsule dans laquelle l’équipage voyagera.
Ensemble de la presse du 10 janvier
Le président du CNES dresse le bilan de l’année 2023
Philippe Baptiste, président du CNES, a présenté, lors de ses vœux à la presse le 9 janvier, un bilan de l’année spatiale 2023, et évoqué les grands enjeux du spatial français et européen pour 2024 et les années à venir. Il a rappelé l’importance du secteur spatial, qui représente un chiffre d’affaires de 4,2 Md€ en France et, en termes d’emplois, 50% de l’industrie européenne. Le budget du CNES va atteindre cette année 3,029 Md€, avec des ressources propres qui s’élèvent à 716 M€. Environ un tiers de ce budget (1,108 Md€) doit servir à la contribution française aux programmes de l’ESA. Philippe Baptiste a évoqué le premier vol d’Ariane 6, prévu « dans les mois qui viennent ». Il a également rappelé, entre autres, le renouveau du Centre spatial guyanais (CSG), comprenant numérisation, décarbonation et sobriété énergétique. Il a aussi rappelé que le Centre spatial de Toulouse (CST) s’apprête à recevoir, en 2024, le Commandement de l’espace (CDE). Le dirigeant a également fait mention du projet de constellation française Kineis pour l’internet des objets, dont le déploiement doit débuter en 2024, ainsi que le projet de l’Union européenne de constellation Iris². Philippe Baptiste a cité les grandes missions scientifiques en préparation pour 2024, en particulier la mission d’astrophysique franco-chinoise Swom (détection de sursauts gamma), la mission chinoise Chang’e 6 (avec un instrument français de mesure du radon) et la mission européenne ERA (protection planétaire).
Air & Cosmos et La Dépêche du Midi du 10 janvier
Prométhée : la première constellation européenne de nanosatellites d’observation de la Terre est prévue pour 2026
La Dépêche du Midi consacre un article à Prométhée, startup française fondée en janvier 2020, qui a pour ambition de créer d’ici à 2026 la 1ère constellation européenne de nanosatellites d’observation de la Terre. Baptisée Japetus, celle-ci sera composée de 20 petits satellites d’une cinquantaine de kilos, placés à 500 km au-dessus de la Terre. Ces satellites, fabriqués par la société toulousaine Hemeria, permettront d’observer les zones à surveiller toutes les 40 minutes, soit une amélioration d’un facteur 10 par rapport aux systèmes spatiaux traditionnels. Ils seront de plus capables de recevoir des signaux d’alerte du sol, déclenchant la prise de photos et leur analyse. En novembre 2023, la société a mis en orbite son 1er nanosatellite, baptisé ProtoMéthée (lancé par un Falcon 9 de SpaceX). L’envoi d’un 2ème nanosatellite est prévu dans un an. L’objectif de la startup toulousaine est d’avoir déployé plus d’une centaine de satellites à l’horizon 2027.
La Dépêche du Midi du 11 janvier
En Corée du Sud, adoption de projets de loi pour la création d’une agence spatiale
L’Assemblée nationale sud-coréenne a adopté, mardi 9 janvier, une série de projets de loi pour établir une agence spatiale indépendante, nommée Administration aérospatiale de Corée (KASA). La nouvelle agence devrait être installée à Sacheon, dans la province du Gyeongsang du Sud, à 300 km au sud-est de Séoul, en mai ou juin 2024. C’était une promesse de campagne du Président Yoon Seok-yeol. Version coréenne de la NASA américaine, liée au ministère de la Science et des TIC, elle sera supervisée par un comité consultatif spatial présidentiel et intégrera les 2 structures officielles en charge des questions spatiales dans le pays : l’Institut coréen de recherche aérospatiale (Kari) et l’Institut coréen d’astronomie et de sciences spatiales (Kasi).
Les Echos du 11 janvier
La Chine a mené 2 missions spatiales depuis début 2024
La Chine a mené 2 missions spatiales entre le 5 et le 9 janvier 2024. Le 5 janvier, un lanceur léger Kuaizhou 1A à propergol solide a ainsi permis de placer sur orbite héliosynchrone 3 nouveaux satellites Tianmu 1, dédiés à la météorologie. Le second lancement, intervenu le 9 janvier depuis la base de Xichang, au centre de la Chine, au moyen d’un lanceur Longue Marche 2C, a permis de lancer l’observatoire spatial Einstein (ou Aiyinsitan Tanzhen), développé en coopération entre l’Académie des Sciences de Chine (CAS), l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Institut Max Planck de physique extraterrestre (MPE) à Munich (Allemagne). Placé sur orbite basse, sa mission sera consacrée à la détection des rayons X dans l’Espace.
Air & Cosmos du 11 janvier
SpaceX lance son programme « Direct to cell »
Le 2 janvier, un lanceur Falcon 9 de SpaceX a décollé depuis la Californie, emportant 21 satellites destinés à la constellation Starlink. Parmi ceux-ci, 6 satellites sont pourvus d’une technologie baptisée « direct to cell », permettant de communiquer directement avec des smartphones. Cette innovation vise à assurer une connectivité en tout point de la Terre, notamment dans les zones dépourvues d’antennes-relais. Selon Elon Musk, fondateur de SpaceX et de Starlink, cette technologie devrait ainsi permettre de faire disparaître les « zones blanches ». 840 satellites dotés de cette innovation doivent être lancés dans les 6 prochains mois, et plusieurs milliers dans les années à venir.
La Tribune du 11 janvier
La startup chinoise Orienspace réussit le lancement de la nouvelle fusée Gravity 1
La startup chinoise Orienspace a annoncé, le 11 janvier, avoir effectué avec succès le lancement inaugural de Gravity 1, qui a emporté à son bord 3 satellites destinés à intégrer une constellation dédiée aux prévisions météo. Gravity 1 est un lanceur moyen, présenté comme le lanceur à propergol solide le plus performant au monde, capable d’embarquer 6,5 tonnes de charge utile sur orbite basse (LEO) ou 3,7 tonnes sur orbite héliosynchrone (SSO), en utilisant un 3ème étage à ergols liquides. Ces performances permettent le déploiement à grande échelle de constellations de satellites. Fondée en 2020, l’entreprise revendique déjà des commandes pour le lancement de plusieurs centaines de satellites dans l’Espace. 2 autres lancements sont prévus en 2024.
Air & Cosmos et L’Usine Nouvelle du 12 janvier
Sophia Engineering va lancer la première constellation française d’imagerie hyperspectrale
Sophia Engineering, société basée à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), a reçu le soutien de France 2030 pour lancer la première constellation française d’imagerie hyperspectrale, baptisée HYP4U. L’imagerie hyperspectrale permet de distinguer des détails très précis des images satellite et de déterminer la composition de la matière pour chacun des pixels. « Nous sommes les premiers aujourd’hui à avoir un soutien du ministère des Armées pour produire cette solution. Sophia Engineering est la seule société française capable aujourd’hui de produire des optiques spatiales de petite dimension, en mode agile, optimisée et avec des hautes performances », observe le président de la PME, Vincent David. Les applications de cette technologie sont nombreuses, à la fois civiles et militaires. Pour préparer HYP4U, Sophia Engineering prévoit d’agrandir ses locaux à Toulouse. Par ailleurs, un site d’assemblage devrait prochainement être construit dans les Alpes-Maritimes.
La Tribune du 12 janvier