Entrée en vigueur confirmée le 10 novembre de l’EES aux frontières de l’espace Schengen
Après plusieurs reports, la Commission européenne a confirmé l’entrée en vigueur, le 10 novembre, du nouveau système informatisé de contrôles des entrées et sorties des voyageurs internationaux aux frontières de l’espace Schengen de l’Union européenne, alias EES (Entry/Exit System). Les ressortissants des pays autres que ceux de l’Union européenne, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège ou de la Suisse, devront enregistrer leurs données d’identification sur des bornes spécialement dédiées, conçues par Thales, avant de pouvoir pénétrer dans l’espace Schengen. Chaque voyageur concerné devra attendre son tour pour enregistrer lui-même ses données personnelles sur une borne, scanner ses empreintes digitales et se faire prendre en photo, avant d’aller présenter son passeport à la police. D’après une estimation du ministère de l’Intérieur, l’entrée en vigueur de l’EES risque de se traduire par un doublement du temps d’attente à l’aéroport de Roissy-CDG. « Nous demandons que le temps d’attente aux frontières, fixé à 45 minutes maximum par le gouvernement, soit respecté », souligne Thomas Juin, directeur de l’Union des aéroports français (UAF). 450 bornes ont été prévues, aux frais des exploitants d’aéroports. Leur déploiement serait déjà bien avancé, mais la phase de test n’a pas encore commencé. À l’EES s’ajoutera en 2025, l’ETIAS (European travel information authorisation system) : une autorisation de voyage dans les 30 pays de l’espace Schengen, qu’il faudra demander à l’avance, sur un site dédié. Elle concernera les ressortissants d’une soixantaine de pays, aujourd’hui dispensés de visas pour rentrer dans l’Union européenne.
Les Echos et Air Journal u 27 août
Le secteur aérien veut s’attaquer aux recrudescences des turbulences
Alors que les incidents causés par des turbulences se sont multipliés à bord des avions ces derniers mois, des responsables de compagnies aériennes asiatiques, basées notamment au Japon, à Singapour et en Corée du Sud, militent pour une action commune, à l’occasion de la 14ème Conférence de la navigation aérienne de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale), qui se tient du 26 août au 6 septembre 2024 à Montréal, au Canada. Des parades existent déjà mais nécessitent à la fois des équipements et un partage de données à grande échelle. En 2023, les turbulences ont été responsables de 40% des accidents dans l’aviation commerciale, selon le dernier rapport annuel de l’OACI. Le dérèglement climatique est soupçonné d’en amplifier la fréquence et l’intensité. En 2019, une étude de la revue Nature révélait que le cisaillement du vent (des changements soudains de vitesse ou de direction du vent) avait augmenté de 15% au-dessus de l’Atlantique Nord depuis 1979. Des travaux similaires dans le cadre du programme ICCA (pour Impact du changement climatique sur l’aviation), rassemblant de grands acteurs français de l’aéronautique et de la météorologie, mettent aussi en évidence le risque d’intensification de phénomènes tels que le givre et la foudre. Les acteurs de l’aérien peuvent donc agir en menant des recherches conjointes visant à améliorer la prédiction des phénomènes météorologiques intempestifs, grâce à de la modélisation numérique. Du côté des avionneurs, entre ailes actives et censeurs laser, des solutions pourraient à termes être déployées. Une modernisation des équipements du contrôle aérien permettrait aussi aux pilotes de pouvoir davantage anticiper les zones à éviter. L’OACI pourrait acter un plan commun l’an prochain, à l’occasion de son assemblée triennale.
L’Usine Nouvelle du 29 août