[Législatives] “Certains salariés ont rendu leur carte syndicale”

09/07/2024

“Les salariés parlent-ils politique au travail ?”, nous demandions-nous lors d’un précédent article consacré à la Défense, après avoir cherché à savoir si les salariés suivaient ou non les consignes parfois données par les organisations syndicales.  On sait que ces sujets sont sensibles dans le monde de l’entreprise, l’extrême droite ayant réalisé de bons résultats auprès des ouvriers et des employés. Délégué syndical CGT de Renault, David Leblond-Maro, que nous avons contacté hier pour un prochain article sur les élections professionnelles chez Renault, nous le confirme : “Ça a beaucoup parlé politique au travail, oui. Pour nous à la CGT, compte tenu de nos valeurs, il était important de faire battre le Rassemblement national. Mais certains n’ont pas compris que nous nous exprimions sur la politique et il y a des gens qui ont rendu leur carte syndicale. Sur certains sites, ça a été compliqué”. À propos du Nouveau Front Populaire, David Leblond-Maro se montre donc prudent : “Il ne faut pas vendre un rêve qui ne se réalisera pas. Si déjà le Smic pouvait être augmenté…”

Source : actuel CSE

La CFTC exhorte la nouvelle Assemblée à “faire vivre la voie du compromis”

10/07/2024

Prenant acte des résultats des élections législatives, la CFTC se félicite du fort taux de participation “qui démontre la vitalité démocratique de notre pays”. Le syndicat pointe que “depuis de trop nombreuses années, les corps intermédiaires (…) ont tous été malmenés par des gouvernements successifs souvent assis sur des majorités relatives”. A rebours de l’enfermement dans des “postures” et des “sujets clivants”, “cette culture (…) devra laisser place à celle du consensus et du compromis”. La CFTC appelle également à “définir puis concrétiser les solutions durables aux préoccupations centrales de nos concitoyens : le travail, le pouvoir d’achat, l’accès aux transports, au logement, aux soins et plus largement à une protection sociale qui permette de parier à nouveau sur l’avenir”. 

Source : actuel CSE

Pour l’intersyndicale, “l’heure est au rassemblement et à l’apaisement”

12/07/2024

Dans un communiqué commun faisant suite à sa réunion de mardi 9 juillet, l’intersyndicale (hors CFTC) formule ses revendications communes : hausse des salaires, abandon de la réforme de l’assurance chômage, abrogation de la réforme des retraites, refonte des ordonnances Macron sur le travail. Les organisations syndicales relèvent les “nombreuses paroles racistes, antisémites et homophobes” qui se sont exprimées “jusque dans les collectifs de travail”. Elles s’engagent donc à “travailler ensemble contre le racisme et l’antisémitisme, contre toutes les formes de discrimination sur l’ensemble des lieux de travail”.

Sur le plan plus politique, les organisations CFDT, CGT, FO, CFE-CGC FSU, Unsa et Solidaires “saluent le sursaut démocratique et républicain” au second tour des élections législatives” mais ajoutent que ce sursaut “ne doit pas cacher que les résultats de ces élections législatives sont un signal et une alarme pour chacun et chacune d’entre nous. Le message des électeurs et électrices doit être entendu”.

Si “l’heure est au rassemblement et à l’apaisement”, il n’est pas encore question d’organiser une mobilisation commune à la rentrée, alors que certaines organisations CGT appellent déjà à un rassemblement devant l’Assemblée nationale le 18 juillet. Le communiqué s’en tient à cette formule : “Nos organisations continueront à rester en contact étroit afin de prendre toutes les initiatives nécessaires pour gagner enfin des améliorations qui changent concrètement le quotidien dans les conditions de vie et de travail des travailleuses et des travailleurs”.

La CFTC a commenté les raisons pour lesquelles elle a refusé de signer le communiqué : “La CFTC se refuse à commenter, encore moins juger, les choix électoraux de nos concitoyens. Le peuple étant souverain, elle ne se reconnait pas légitime pour décréter qui serait le vainqueur du scrutin et définir le profil de la future majorité et du prochain Premier ministre”. Selon son président Cyril Chabanier, “je ne vois pas l’intérêt de signer en commun un texte sur des revendications que nous avons déjà formulées plusieurs fois”. La CFTC ne sort pas pour autant de l’intersyndicale et se rendra aux prochaines réunions.

Si elle reconnaît partager le fond des revendications, elle se distingue par ailleurs sur les retraites : “Certes favorable à l’abrogation de la dernière réforme, la CFTC ne considère pas pour autant que le simple retour aux règles antérieures constitue une garantie pour l’avenir de nos pensions” (communiqué en ligne). Cyril Chabanier souhaite en effet revenir à un système universel de retraites par points. 

A noter que Force Ouvrière, si elle a signé le communiqué intersyndical, reste farouchement attachée à son indépendance. Une déclaration de sa commission exécutive indique que “conformément à ses statuts, FO ne s’est pas immiscée dans les débats et n’a donné aucune consigne de vote à l’occasion des élections législatives”. À l’instar des derniers communiqués de presse, FO rappelle également que les revendications seront portées devant le prochain gouvernement “quels que soient nos interlocuteurs”.

Source : actuel CSE