160€ d’augmentation et 1 500€ de prime pour les salariés de JDE Peet’s après 15 jours de grève
13/10/2025

Jérôme Stravianos, DS CFDT
Au terme d’une grève de 15 jours qui a mobilisé une grande partie des salariés de son usine, Jérôme Stravianos, délégué syndical CFDT du site JDE Peet’s d’Andrézieux-Bouthéon, près de Saint-Etienne (Loire), a pu signer un protocole de fin de conflit actant une augmentation mensuelle de 160€ bruts et une prime exceptionnelle de 1 500€ qui profitera aussi aux intérimaires. Interview.
Dites-nous d’abord un mot sur vous et votre parcours…
Je suis conducteur de ligne de production et j’ai une ancienneté de 16 ans dans l’usine JDE Peet’s d’Andrézieux-Bouthéon, près de Saint-Etienne (*). Nous fabriquons des capsules de café en aluminium sous la marque L’Or Expresso. Nous appartenons à un groupe bien connu pour ses marques (Senseo, Tassimo, Maxwell, etc.). Je suis élu au CSE et délégué syndical CFDT depuis 14 ans. C’est moi qui ai créé la section car il n’y avait pas de syndicat dans l’usine quand j’ai débuté.
Pourquoi avez-vous créé un syndicat ?
Mes parents étaient syndiqués. Alors quand j’ai vu à l’époque que mon entreprise ne respectait pas la convention collective en ne payant pas les primes d’ancienneté, je me suis lancé.
Pour faire respecter la convention collective !
Mon premier mandat a été plutôt tendu, j’ai été tout de suite dans le dur : j’ai collé mon entreprise aux prud’hommes pour récupérer les primes d’ancienneté, on a eu des lignes parties à Bucarest et qui sont ensuite revenues, etc. Un premier mandat formateur, quoi ! Aujourd’hui, nous sommes 500 salariés dans l’usine, dont 150 intérimaires, et notre section compte 80 adhérents, et des salariés nous ont rejoints depuis la grève. Aujourd’hui, je suis également secrétaire général du syndicat CFDT Agri-Agro du département de la Loire. La négociation des protocoles d’accords pré-électoraux et le soutien aux autres sections syndicales me prennent beaucoup de temps.
Qu’est-ce qui a déclenché ce mouvement social ?
Début septembre, notre groupe, qui est coté en bourse, a annoncé 422 millions d’euros de bénéfices en 6 mois et le reversement de dividendes aux actionnaires à hauteur de 300 millions. Comme il s’agit de résultats semestriels, ces informations étaient publiques. Nous avons alors fait un tract pour informer les salariés et nous avons écrit à la direction pour demander une augmentation exceptionnelle de 250€ bruts par mois, sans attendre les négociations annuelles obligatoires qui se tiennent chez nous en novembre.
L’entreprise a refusé toute augmentation de salariale en dehors des NAO
Il faut savoir aussi que, chez nous, les augmentations individuelles sont détachées des NAO et sont décidées au mois de mars directement au niveau du groupe. La direction nous a reçus mais a refusé toute augmentation en dehors des NAO. L’employeur nous a proposé finalement une prime de 1 000€. Le 23 septembre, nous décidons alors de déclencher un mouvement de grève en intersyndicale pour associer le représentant syndical CGT. À la CFDT nous avons 13 des 15 sièges au CSE, la CFE-CGC en a 2 mais n’a pas suivi le mouvement. Nous avons des élus dans tous les secteurs de l’usine, dans les bureaux, à la maintenance, à la production, on arrive à toucher tout le monde sans devoir faire le tour de l’usine chaque fois.
Comment votre direction a-t-elle réagi ?
Ils ne nous ont pas fait d’autre proposition. Je pense qu’ils voulaient laisser pourrir le mouvement en pensant que nous ne tiendrions pas longtemps. Mais nous avons été très actifs. Comme responsable au syndicat Agri-Agro au niveau du département de la Loire, j’ai pas mal de contacts dans la presse.
Notre action a été médiatisée, ça a agacé la direction
Donc nous avons donc fait de nombreux communiqués de presse et nous sommes passés sur France 3, la télévision locale TL7, le journal régional Le Progrès, les radios locales (Ici, Scoop, NRJ, etc.). Nous avons eu aussi une forte visibilité lors de la manifestation de la journée d’action du 2 octobre à Saint-Etienne. Nous avons défilé en tête de cortège avec une banderole offerte par l’intersyndicale et nous avons eu deux prises de parole pendant la manifestation. Cette médiatisation a agacé la direction qui a fini par nous convoquer. Ils nous ont alors proposé 110€ d’augmentation en plus de la prime de 1 000€. C’était mieux, mais pas encore au niveau des attentes de l’assemblée générale des salariés. Car nous avions 90 % de grévistes en production et en maintenance.
Comment expliquez-vous le succès de la grève ?
Je crois que le mouvement a pris parce que, au-delà du problème des salaires, nous avons depuis maintenant 4 ans et demi une direction des ressources humaines dont l’approche est, comment dire, très conflictuelle. Alors que nous essayons d’être très constructifs en CSE, la RH prend décision unilatérale sur décision unilatérale. Ça a participé au ras-le-bol. Nous avons fait voter les grévistes. À l’unanimité des présents et aussi sur WhatsApp, les salariés grévistes ont refusé la proposition et décidé de continuer la grève.
Vous avez alors décidé de durcir le mouvement. Pourquoi ?
Comme il y a une proportion importante d’emplois précaires dans l’usine, avec 150 nombreux intérimaires, ce qui est un sujet sur lequel nous devrons revenir, certaines lignes pilotées par les cadres continuaient de tourner. Donc nous avons choisi de bloquer les entrées de l’usine avec des palettes. On a laissé entrer les salariés mais pas les camions. L’entreprise nous a assigné en justice pour demander la levée du blocage. Entre-temps, nous avions fait auprès de la direction départementale du travail une demande de médiation, une médiation refusée par l’entreprise. Au tribunal judiciaire de Saint-Etienne, lundi 6 octobre, la juge a refusé d’ordonner la levée du blocage, et soutenu la médiation, ce qui a relancé la négociation. Grâce au médiateur choisi sur une liste de la Dreets, deux jours la situation est débloquée.
Que s’est-il passé ?
Dans un premier temps, le médiateur agréé a écouté chaque partie séparément. Ensuite, il nous a rassemblés autour d’une table et la négociation est allée vite car la direction, au lieu d’être fermé, a bougé. Elle a fait d’autres propositions et nous aussi nous avons fait un geste en baissant nos revendications. A la fin, nous avons signé le 8 octobre le protocole d’accord de fin de conflit (Ndlr : voir le document en pièce jointe) qui nous donne 160€ bruts d’augmentation salariale par mois et 1 500€ de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat.
La prime sera aussi versée aux intérimaires
Nous avons fait en sorte que cette prime soit aussi versée aux intérimaires. Ils ne pouvaient pas faire grève, mais ils travaillent à nos côtés toute l’année et ils méritent largement cette prime. D’ailleurs, pendant le conflit, certains intérimaires s’arrêtaient le soir en sortant du boulot pour nous dire qu’ils nous soutenaient. Nous avons repris le travail progressivement car l’usine manquait de matières premières et de matériaux d’emballage.
Tirez-vous une leçon de ce conflit ?
Nous avons eu le temps de discuter sur le piquet de grève, chose que nous ne pouvons pas faire habituellement. Nous avons appris à nous connaître, nous avons eu des échanges intéressants comme par exemple sur la taxe Zucman sur les patrimoines les plus riches. Ces discussions ont été très appréciées pendant la grève.
(*) JDE : Jacob Douwe Egberts France SNC.
Bernard Domergue
Nestlé Waters : les syndicats demandent en cas de vente le maintien du comité d’entreprise européen
13/10/2025
Lors d’un comité d’information et de consultation européen de Nestlé (“CICEN”) le 30 septembre dernier, les représentants syndicaux du personnel ont interpellé la direction de Nestlé Waters Monde sur le projet de recherche d’un partenaire annoncé depuis novembre 2024, rapporte la CFDT Agri-Agro.
“Alors que l’activité Waters se porte parfaitement bien et affiche des résultats solides, la direction justifie ce projet par le besoin d’attirer des investisseurs pour « accélérer la croissance ». Une justification qui laisse perplexes les représentants des salariés, d’autant que Nestlé dispose de moyens financiers considérables qu’il choisit visiblement de réserver à d’autres secteurs (café, alimentation animale, confiserie…)”, explique le syndicat.
Les élus s’inquiètent de possibles suppressions d’emploi voire de fermetures de site dans une activité qui emploie plus de 5 500 salariés en Europe.
Outre le maintien des emplois, des salaires et des droits sociaux en cas de reprise de l’activité, les syndicats demandent la création d’un comité de suivi pour “contrôler les engagements pris” ainsi que le maintien d’un comité d’entreprise européen (CEE) après une vente éventuelle “afin de garantir une représentation collective forte à l’échelon européen”.
Source : actuel CSE
Comment les syndicats voient Jean-Pierre Farandou, le nouveau ministre du travail
14/10/2025

Jean-Pierre Farandou, le nouveau ministre du travail
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF depuis 2019, est donc le nouveau ministre du travail. Voyons comment les confédérations et les syndicats de cheminots accueillent cette nomination, en plein débat sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites et la menace toujours forte d’une censure renversant le gouvernement…
Dès le lendemain de la nomination au ministère du travail de Jean-Pierre Farandou, un ingénieur de l’école des mines âgé de 68 ans qui présidait depuis 2019 la SNCF, Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, a voulu y voir “plutôt un bon signal” (*).
“On a eu un très bon dialogue avec lui quand il était à la SNCF, je rappelle qu’on a négocié un accord sur la pénibilité il y a quelques mois”, a-t-elle réagi sur la chaîne LCI, en ajoutant qu’elle espérait que Jean-Pierre Farandou “gardera ses convictions et cette façon de dialoguer avec les organisations syndicales parce que nous avons du pain sur la planche”.
“En interne, on avait avec Jean-Pierre Farandou une qualité de dialogue social assez intéressante et on avait les moyens de discuter”, approuvait, hier midi sur RTL, Jérôme Bedel, secrétaire général de la CFDT Cheminots en Occitanie, tout en pointant des désaccords sur le fret et l’ouverture à la concurrence.
Une suspension de la réforme des retraites profiterait à des milliers de personnes
Visiblement, la CFDT attend du nouveau ministre qu’il pousse à une suspension de la réforme des retraites, c’est-à-dire qu’il bloque le compteur du relèvement de l’âge légal de départ à 62 ans et 9 mois. Une hypothèse susceptible d’éviter une censure du gouvernement. Mais une piste pour l’instant toujours floue et surtout non actée par le Premier ministre.
“Des centaines de milliers de personnes seraient concernées, a souligné Marylise Léon. Si vous êtes né en 1964 et que vous bénéficiez de tous vos trimestres, plutôt que de partir en septembre 2027 vous partiriez avant les vacances (..) La suspension de la réforme des retraites, c’est la condition sine qua non de la stabilité politique. Il faut que les responsables politiques écoutent ce que disent les travailleurs”.
Ministre, mais pour combien de jours ?
De son côté, Frédéric Souillot, que nous avons interrogé hier, se satisfait d’avoir un ministre du travail qui ne détienne pas en plus la santé, les familles et le handicap dans son portefeuille, allusion au “super ministère” de Catherine Vautrin dans le gouvernement Bayrou. Le secrétaire général de FO ajoute : “Je n’attaque jamais les personnes. On demande surtout la fiabilité et la loyauté des interlocuteurs : s’il prend des engagements, il faudra qu’il les tienne et qu’il ne nous dise pas qu’il a perdu ses arbitrages”. Quoi qu’il en soit, les fédérations FO des services publics comptent organiser une action devant l’Assemblée nationale pendant les discussions relatives au budget.
Plus prudent, François Hommeril, le président de la CFE-CGC, confie qu’il n’a jamais rencontré Jean-Pierre Farandou, dont sa fédération des transports a une bonne opinion.
De fait, Éric Deprez, président du syndicat CFE-CGC ferroviaire, loue “un cheminot dans l’âme qui a été un bon président de la SNCF”. Pour autant, s’interroge Eric Deprez, “Jean-Pierre Farandou a-t-il toutes les compétences nécessaires pour le ministère du travail et surtout pour combien de jours est-il ministre ? Je crains qu’il n’ait guère le temps d’agir”.
La pénibilité, enjeu de l’accord 2024 de la SNCF
L’accord évoqué par la syndicaliste de la CFDT a été signé le 22 avril 2024, à la veille des Jeux Olympiques, par les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Unsa, Sud, CFDT). Un an après la réforme des retraites, le PDG de la SNCF validait donc un accord prévoyant des départs anticipés (entre 18 et 36 mois avant l’âge normal de départ selon les situations).
Ce texte avait valu au PDG les remontrances du ministre de l’économie de l’époque. Bruno Le Maire l’avait accusé de passer outre l’allongement des carrières inscrit dans la réforme d’Elisabeth Borne. Jean-Pierre Farandou s’en était expliqué devant les parlementaires en soulignant que deux cheminots sur trois (soit 91 000 sur 150 000 agents) avaient un poste pénible.
Il ajoutait que son accord était financé par les bons résultats de l’entreprise qu’il avait redressée : “La pénibilité est un vrai sujet chez nous. Nous sommes une entreprise industrielle, ouvrière, de production qui travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 (..) Nous avons 42 000 salariés dont l’âge est supérieur à 50 ans. C’est considérable. Nous à la SNCF, notre philosophie est de donner un avenir à ces gens-là”, avait-il expliqué.
Le PDG avait aussi soutenu que l’accord était complètement dans l’esprit” de la loi de la réforme des retraites” qui allonge les carrières, dans la mesure où le texte offre des perspectives de rémunérations nouvelles (“avec un nouvel échelon de rémunération dans la grille qui ne se déclenche qu’après 60 ans”) et des possibilités de reconversions, pour les fins de carrière, des agents ayant occupé des postes pénibles.
Un certain scepticisme
“La signature de l’accord sur les CAA, les cessations d’activités anticipées, c’était bien sûr positif. Cet accord a atténué grandement l’impact de la réforme des retraites”, réagit Bérenger Cernon, un cheminot devenu député LFI après avoir été secrétaire du syndicat CGT à la gare de Lyon.
Pour autant, si Bérenger Cernon se dit “surpris” par la nomination de son ex-PDG, il se montre sceptique sur ce que pourrait être, si le gouvernement échappe à une censure rapide, l’action de Jean-Pierre Farandou au ministère du travail.
Aura-t-il vraiment les mains libres ?
D’une part parce que Jean-Pierre Farandou, “c’était quand même un moine-soldat appliquant la politique du gouvernement”, lâche-t-il en évoquant “l’adaptation de la SNCF à la concurrence” ou encore “le remplacement des grévistes”. Mais surtout parce qu’il doute que le nouvel occupant du ministère du travail ait vraiment les mains libres : “Avec les nominations de Farandou au travail et de Barbut à la transition écologique, Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron cherchent à l’évidence à amadouer le PS pour éviter la censure. Mais ils gardent toujours le contrôle”.
L’ancien syndicaliste passé en politique ne croit pas vraiment à une suspension de la réforme des retraites, “à moins qu’ils ne visent que l’âge légal, alors que le critère déterminant est dans les annuités”.
Pourquoi commenter des péripéties politiques ?
D’autres représentants syndicaux de la SNCF que nous avons cherché à joindre pour cet article avouent leur faible envie de commenter ce qu’ils perçoivent comme de lassantes péripéties politiques.
“L’Unsa-ferroviaire n’a pas le temps de commenter, étant donné l’éphémérité (sic) des gouvernements”, coupe Fabrice Charrière, secrétaire général de l’Unsa, la deuxième organisation syndicale à la SNCF.
Une représentante du personnel, qui ne tient pas à être citée, se borne pour sa part à juger cette nomination “risible” : “L’ancien ministre de l’économie a voulu virer Farandou pour son accord sur la pénibilité. Un an après, c’est le ministre qui est parti et c’est Farandou qui entre au gouvernement !”
(*) Actuellement PDG de la RATP, l’ancien Premier ministre Jean Castex devrait succéder à Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF.
Bernard Domergue
La CGT demande la suspension à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres de la réforme des retraites
14/10/2025
Pour la CGT, le choix de renommer Sébastien Lecornu avec un nouveau gouvernement est “totalement ubuesque” et “il n’est plus possible de tout changer pour ne rien changer !”
La confédération syndicale estime que “la rupture” doit se traduire par “des actes forts et immédiats concernant la réforme des retraites” : “Penser s’en sortir en décalant seulement son application de quelques mois comme tente de le faire Emmanuel Macron serait une manœuvre de diversion vécue comme une nouvelle tromperie par le monde du travail qui ne ferait qu’alimenter la colère”, prévient la CGT selon laquelle ce décalage “reviendrait à confirmer les 64 ans dont l’application ne serait que décalée de quelques mois, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et de travailleuses”.
Le syndicat revendique donc “la réelle suspension de la réforme des retraites”, c’est-à-dire “le blocage immédiat, par la loi, à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres, qui doit ensuite permettre au parlement de voter son abrogation”.
Au passage, la CGT rappelle ses autres revendications portées avec l’intersyndicale pour le budget 2026 comme l’abandon des mesures telles que l’année blanche, la réforme de l’assurance chômage, le doublement des franchises médicales, l’extension du travail le 1er mai, le syndicat exigeant au contraire une conditionnalité des aides publiques aux entreprises privées.
Source : actuel CSE
Suspension de la réforme des retraites : “Une vraie victoire” selon la CFDT qui participera à la prochaine conférence
15/10/2025
Réagissant à l’annonce d’une suspension de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu, la CFDT estime qu’il s’agit d’une “vraie victoire des travailleuses et des travailleurs”. Le syndicat se réjouit de ce “premier coup d’arrêt porté à cette réforme hautement contestée depuis 2023”.
Pour les prochaines années, estime la CFDT, “ce sont 600 000 à 700 000 travailleurs qui, par an, vont bénéficier de cette suspension (..) Celles et ceux nés en 1964 ne verront pas leur âge légal augmenter à 63 ans. Elles et ils vont gagner 3 mois et ainsi pourront partir en retraite à 62 ans et 9 mois avec 170 trimestres (et non plus 171). C’est également le cas pour les personnes nées en 1965. Pour les travailleuses et travailleurs nés après, tout dépendra des élections de 2027”.
Les mesures en faveur des femmes négociées lors du conclave sont aussi des avancées importantes, poursuit la CFDT qui reste néanmoins prudence : “Il faudra que toutes ces annonces soient, au final, adoptées dans le PLFSS”.
La confédération annonce qu’elle participera à “la conférence sur les retraites et le travail” voulue par le Premier ministre et elle annonce que si l’enjeu de l’équilibre financier devra être traité, il en va de même pour “le sujet de la pénibilité”.
Source : actuel CSE
Suspension de la réforme des retraites : la CGT dénonce “un décalage de quelques mois seulement”
15/10/2025
La CGT ne partage pas la satisfaction de la CFDT au sujet d’une suspension de la réforme des retraites annoncée hier par le Premier ministre : “La suspension annoncée est en réalité un décalage de son application de quelques mois seulement. Ce simple décalage reviendrait à confirmer les 64 ans au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et de travailleuses depuis 2 ans et demi. Pour la CGT, la seule suspension qui vaille est un blocage immédiat de l’application de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois et 170 trimestres”.
Le syndicat dénonce par ailleurs “une cure d’austérité” avec plusieurs mesures budgétaires prévues par le gouvernement comme “le gel des prestations sociales (allocations familiales, allocations logement, AAH…) et des salaires des fonctionnaires”, “la désindexation des pensions en 2026, 2027 et probablement après”, “la suppression de plus de 3000 postes dans la fonction publique” ou encore “le doublement des franchises médicales et la baisse du budget de la santé, des hôpitaux et des Ehpad”.
Source : actuel CSE
Suspension de la réforme des retraites : FO revendique toujours l’abrogation
15/10/2025
“La facture présentée aux travailleurs actifs ou retraités est toujours aussi lourde”, déplore FO à la suite du discours de politique générale du Premier ministre hier. La confédération déplore qu’aucune recette n’ait été prévue alors que “la fin des exonérations de cotisations” et “la conditionnalité des aides publiques versées aux entreprises” en auraient fourni
“Pour le gouvernement réduire le pseudo déficit budgétaire nécessiterait le gel du barème de l’impôt sur le revenu, une année blanche pour les prestations sociales et du point d’indice dans la fonction publique, le gel des pensions pour 2026 et la sous indexation les années suivantes, la fin de l’abattement de 10% sur les retraites, la hausse des franchises médicales, la suppression de plus de 3000 postes dans la fonction publique. C’est inacceptable pour FO”, ajoute le syndicat.
Au sujet de la suspension de la réforme des retraites, FO reconnaît “un premier pas” mais “la suspension n’est pas l’abrogation”. Pour la confédération, “cette réforme, imposée par 49.3 et rejetée par l’immense majorité des salariés, reste injuste, brutale et injustifiée” et “la revendication, c’est toujours l’abrogation !”
Source : actuel CSE
Industrie : la Métallurgie CFE-CGC attend des actes du nouveau ministre
16/10/2025
Si la fédération CFE-CGC de la métallurgie “salue l’attention portée à l’industrie” via la nomination de Sébastien Martin, elle adresse également au nouveau ministre délégué un avertissement : “La France ne pourra retrouver son tissu industriel que si des actes forts sont engagés bien au-delà des annonces”, estime son président Fabrice Nicoud.
La fédération revendique donc :
- une politique industrielle réelle et visible, dotée d’un observatoire ;
- des aides publiques stables, conditionnées et contraignantes ;
- la mobilisation du foncier pour favoriser de nouveaux projets industriels ;
- le renforcement de la formation et des reconversions plus fluides ;
- la poursuite d’un objectif clair de décarbonation et de souveraineté.
Source : actuel CSE