La guerre en Ukraine au cœur de la Conférence de Munich sur la sécurité
La Conférence de Munich sur la sécurité a débuté ce vendredi 17 février. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé à distance. Le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont ensuite pris la parole. « La Russie ne peut et ne doit pas gagner cette guerre, sinon c’est la stabilité mondiale qui serait remise en cause », a prévenu Emmanuel Macron. « Nous sommes prêts à intensifier notre soutien à l’Ukraine et nous sommes prêts à un conflit prolongé », a-t-il assuré. Samedi, dans un entretien au Journal du Dimanche, au Figaro et à France Inter, il a souligné vouloir « la défaite » de Moscou face à l’Ukraine, tout en mettant en garde ceux qui veulent « avant tout écraser la Russie ». « Ce ne sont pas nos livraisons d’armes qui prolongent la guerre », a de son côté déclaré Olaf Scholz. « Plus tôt le président Poutine comprendra qu’il n’atteindra pas son objectif impérialiste, plus grandes seront les chances d’une fin de guerre rapide et d’un retrait des troupes de conquête russes », a-t-il ajouté. Samedi 18 février, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a présenté son pays comme un champion de « la paix ». La vice-présidente américaine, Kamala Harris a de son côté déclaré que les États-Unis sont « troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre ». La vice-présidente a également accusé pour la première fois la Russie d’avoir perpétré des « crimes contre l’humanité » depuis le début de son invasion de l’Ukraine.
Ensemble de la presse du 20 février
Entretien avec Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, accorde une interview à quatre médias européens, dont Le Figaro. « Moscou est prêt à payer un prix humain très élevé », estime-t-il. « Ce dont la Russie manque en qualité, elle essaie de le compenser en quantité », souligne Jens Stoltenberg. Interrogé sur l’opportunité pour l’Europe de conquérir davantage son autonomie en matière de Défense, vis-à-vis des États-Unis, et d’intensifier ses propres efforts militaires, il répond : « Je soutiens les efforts supplémentaires des alliés européens pour renforcer leur Défense, mais il ne s’agit pas d’une alternative. Ce que nous avons vu avec la guerre en Ukraine, c’est l’importance pour l’Amérique du Nord et l’Europe de se tenir ensemble. Nous devons nous rappeler que 80% des dépenses de l’OTAN proviennent d’alliés non européens et les pays qui ont apporté le principal soutien à l’Ukraine depuis 2014 sont les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ». « L’important est le lien transatlantique entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Cette solidarité stratégique a été démontrée par la guerre », souligne-t-il.
Le Figaro du 20 février
A l’Ecole militaire, un colloque pour tirer les leçons de la guerre en Ukraine
Jeudi 16 février, un colloque intitulé : « Guerre en Ukraine : un an après, quelles leçons ? » s’est tenu à l’Ecole militaire, à Paris. Le conflit russo-ukrainien a notamment été marqué par l’irruption massive des drones, y compris civils. « On assiste à un emploi massif de drones, chargés d’aller frapper dans la profondeur », a souligné le général Pierre-Joseph Givre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement. Si l’aviation n’est plus déterminante, elle reste centrale, a souligné le général d’aviation Vincent Breton. Cette guerre se joue, de plus, pour la première fois, « dans les sept milieux de la conflictualité moderne : terre, air, mer, espace, cyber, informationnel et électromagnétique », souligne l’armée. L’importance de l’« agilité » semble également cruciale : « Ce qu’on a appris en Ukraine, c’est l’importance d’avoir des systèmes de commandement décentralisés au plus près des hommes, le tout avec l’appui d’un très bon renseignement satellitaire », estime le général Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre.
Les Echos et Le Figaro du 20 février
Joe Biden s’est rendu en Ukraine avant de gagner la Pologne
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, s’est rendu en Ukraine, une visite qui n’avait pas été annoncée pour des raisons de sécurité. Il a été reçu par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a rappelé que le 24 février 2022, lors du déclenchement de l’agression russe, « le premier appel de soutien à l’Ukraine est venu de la Maison Blanche ». « Je pense qu’il est très important de ne laisser aucun doute sur le fait que les Etats-Unis soutiennent l’Ukraine dans sa guerre contre cette agression brutale », a souligné Joe Biden. Le président américain était ensuite attendu en Pologne ce mardi, où il doit marquer le premier anniversaire de la guerre en Ukraine par un discours, depuis Varsovie. Des discussions avec le président polonais, Andrzej Duda, sont prévues, au sujet « de la coopération bilatérale ainsi que de nos efforts collectifs pour soutenir l’Ukraine et renforcer la dissuasion de l’OTAN ». Joe Biden prévoit aussi de rencontrer les dirigeants des « Neuf de Bucarest », une initiative qui réunit les pays alliés du flanc est de l’OTAN, afin de « réaffirmer le soutien indéfectible des Etats-Unis à la sécurité de l’Alliance ». Dans une interview au « Financial Times », le président polonais demande que l’Ukraine puisse bénéficier de « garanties de sécurité » de la part de l’OTAN, même si elle n’est pas membre de l’Alliance atlantique.
Ensemble de la presse du 21 février
Tribune : « L’OTAN émerge renforcée et transformée, recentrée sur la mission de défense collective »
Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN, s’exprime dans une tribune publiée par Le Monde. Il observe que le retour de la guerre de haute intensité en Europe a contraint l’Union européenne à réviser sa politique extérieure, avec la mise en œuvre d’instruments nouveaux ou jamais utilisés à un tel niveau. « Près de 12 Md€ ont été budgétés pour compenser les donations d’équipements militaire des Etats membres à l’Ukraine en utilisant la Facilité européenne pour la paix ». Une déclaration conjointe sur la coopération entre l’UE et l’OTAN, le 10 janvier 2023, affirme un « partenariat stratégique, face à ce qui constitue la menace la plus grave pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies ». Camille Grand s’interroge sur la position adoptée par la France face à ces bouleversements stratégiques, qui posent à Paris « des questions fondamentales sur sa position toujours singulière à l’égard d’une OTAN dont la centralité s’impose, sur l’avenir de l’agenda de l’autonomie stratégique européenne, sur les choix militaires et industriels des Européens et sur l’articulation entre le soutien à l’Ukraine jusqu’à la « victoire » et l’avenir de la relation avec la Russie », relève-t-il. « Dans son discours de Munich, Emmanuel Macron a esquissé ses premières réponses, elles devront se construire avec nos partenaires. C’est l’influence française en Europe face à l’évolution rapide des grands équilibres stratégiques et européens qui se joue », conclut-il.
Le Monde du 24 février
« Un an de guerre en Ukraine » : dossier d’Air & Cosmos
A l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine, le magazine Air & Cosmos consacre un dossier aux moyens armés engagés dans le conflit. Un article est notamment dédié à « la révolution du drone ». Si, depuis une vingtaine d’années, le drone à usage militaire « devient progressivement la norme », la guerre en Ukraine a marqué un tournant : « on y observe le premier engagement massif de toute la panoplie des drones existants dans un choc entre deux armées conventionnelles de premier plan ». Les drones, qui présentent l’avantage de leur prix modéré et de leur disponibilité immédiate en grand nombre, apparaissent comme des outils de « techno guérilla », observe le magazine.
Air & Cosmos du 24 février