Paris Air Forum : le transport aérien face aux cybermenaces
La table ronde « Avions commerciaux : comment faire face aux cybermenaces ? », tenue lors du Paris Air Forum organisé par La Tribune, a souligné l’importance, pour l’écosystème de l’aérien, de maintenir un haut niveau de vigilance. « Aucun système avion qui joue sur la sécurité aérienne n’est connecté au monde ouvert de l’internet », explique Yannick Assouad, directrice générale adjointe, Avionique de Thales. « Aujourd’hui, l’aviation civile est extrêmement sûre ». En revanche, poursuit-elle, « demain, si on veut optimiser les actions, par exemple faire une optimisation en temps réel des trajectoires, on aura besoin de liens sécurisés ». L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) et la Federal Aviation Administration (FAA) travaillent avec les industriels sur des standards de certification de systèmes ouverts de gestion de vol cybersécurisés pour les prochaines générations d’avion. « On prépare l’avènement de cette connectivité beaucoup plus poussée, mais ce sera cybersécurisé », souligne Yannick Assouad. En ce qui concerne le GPS, le « jamming », qui provoque une panne GPS, et le « spoofing », qui envoie un faux signal, représentent notamment des menaces. Difficilement détectable, le « spoofing » se trouve essentiellement à proximité des zones de conflit, explique Jean-Claude Nanche, responsable sûreté avions d’Airbus.
La Tribune du 17 juin
David Calhoun, CEO de Boeing, interrogé par le Sénat américain
Devant une commission d’enquête du Sénat américain consacrée à la qualité de la production de Boeing, mardi 18 juin, David Calhoun, CEO du groupe, a reconnu la « gravité » de la situation, en termes de qualité et de sécurité de la production, et a déclaré que des progrès avaient été effectués. « Notre culture est loin d’être parfaite, mais nous prenons des mesures et nous progressons », a-t-il indiqué. « Nous comprenons la gravité, et nous nous engageons à aller de l’avant en toute transparence et prise de responsabilité, tout en augmentant l’investissement des employés ». C’est la première fois que le dirigeant était interrogé publiquement depuis l’incident survenu le 5 janvier sur un Boeing 737 MAX livré à la compagnie Alaska Airlines.
Ensemble de la presse du 19 juin
Enquête de la FAA sur des pièces de Spirit Aerosystems contenant du titane contrefait
Des appareils récents d’Airbus et de Boeing pourraient comporter des pièces en titane vendues via des documents frauduleux. Selon le New-York Times, une petite entreprise chinoise aurait vendu du titane avec des documents falsifiés auprès de Spirit Aerosystems, un sous-traitant d’Airbus et de Boeing déjà sous le feu des critiques pour ses manquements en matière de contrôle qualité. Alors qu’un risque de corrosion prématurée a été signalé, le nombre d’avions touchés reste pour l’heure inconnu. L’utilisation de ce titane frauduleux aurait eu lieu entre 2019 et 2023 et concernerait en particulier l’A220 et les Boeing 777 et 787. Spirit Aerosystems ainsi que l’autorité américaine de l’aviation civile (FAA) mènent une enquête pour comprendre l’ampleur du problème et déterminer si des opérations de maintenance sont nécessaires ou non. Le titane serait bien de grade aéronautique, mais certains tests auraient démontré qu’il ne répondait cependant pas à toutes les exigences requises. De leurs côtés, les avionneurs assurent que l’intégrité des appareils n’est pas en jeu.
L’Usine Nouvelle du 20 juin