Législatives : le RN arrive en tête

01/07/2024

Le Rassemblement national (RN) arrive en tête du premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, avec plus de 9 millions de voix, dans un scrutin marqué par une forte participation de près de 65%, 32 millions d’électeurs ayant pris part au vote.

Les résultats publiés par le ministère de l’intérieur donnent 29,25% des suffrages exprimés au parti d’extrême droite, devant le Nouveau Front populaire (27,99%), Ensemble (majorité présidentielle) avec 20,04%, Les Républicains obtenant 6,57%. Les résultats laissent présager de nombreuses triangulaires, le report de voix s’annonçant décisif pour la future majorité législative. Une chose est sûre : Emmanuel Macron a d’ores et déjà perdu sa majorité relative et Gabriel Attal, qui s’est prononcé hier soir pour “empêcher le Rassemblement national d’avoir une  majorité absolue au second tour” et a annoncé la suspension de l’assurance chômage, ne sera plus Premier ministre après le second tour qui se déroule dimanche 7 juillet. Le Nouveau Front populaire a également appelé au désistement contre le RN. 

Source : actuel CSE

[Législatives] Les salariés suivent-ils les consignes syndicales ?

02/07/2024

Maître de conférence en science politique, Tristan Haute conduit des recherches sur les déterminants sociaux du vote et sur la participation des salariés au travail (syndicalisation, recours à la grève, etc.). Nous l’avons interrogé sur la situation politique marquée par la montée de l’extrême droite, les appels syndicaux contre celle-ci et la façon dont ces consignes sont reçues dans le monde du travail. Interview.

Au premier tour des législatives, le RN et ses alliés d’extrême droite (*) dépassent 10 millions de voix…

En effet, le Rassemblement national (RN) et ses alliés font le plein ! Ils arrivent à mobiliser une partie des électeurs habituellement abstentionnistes, alors que la majorité présidentielle sortante (Ensemble) et le Nouveau Front populaire ont beaucoup plus de difficultés à le faire.

Comment analysez-vous la percée ou l’enracinement du vote du RN dans de multiples milieux professionnels ?  

Le vote RN se “désingularise” de plus en plus en termes de milieu professionnel. Dit autrement, ce vote s’implante dans tous les milieux, très peu y échappent encore. Bien sûr, le vote RN est moins fort chez les enseignants et chez les travailleurs du social, mais dans ces catégories aussi il progresse.

Le vote RN croît avec la pénibilité et la non-reconnaissance au travail 

Certains éléments tendent à montrer que le vote pour le RN croît sinon avec la précarité de l’emploi, du moins avec le sentiment de pénibilité au travail et de non-reconnaissance au travail, tout autant d’ailleurs que le vote à gauche, alors que le vote pour la majorité présidentielle (Ensemble) est corrélé à un travail non pénible, reconnu et considéré, etc. Des éléments comme la diminution des collectifs de travail, la proximité entre les salariés et l’employeur, et la faiblesse de l’implantation et du rôle des syndicats défavorisent le vote des salariés pour la gauche. À l’inverse, ces éléments peuvent traduire une insatisfaction qui nourrit le vote pour le Rassemblement national. Dans une étude pour l’Ires intitulée « Le bras long du travail », Thomas Coutrot montre bien que l’absence d’autonomie, associée à l’impossibilité de s’exprimer sur son travail, est un élément corrélé avec le vote en faveur du RN.

Le monde syndical et la représentation du personnel constituent-ils toujours un “barrage” contre l’extrême droite en France ?

Pour le monde syndical, en partie, oui. Le sondage Harris pour AEF sur les votes des salariés se disant proches d’un syndicat montre que le vote en faveur du Nouveau Front populaire est beaucoup plus important chez les sympathisants des syndicats, et notamment chez ceux qui sont proches de la CGT et de la FSU (**). Cela étant, que signifie se dire proche d’un syndicat ? Ce n’est pas forcément être adhérent, ni être très actif. N’oublions pas que le lien des adhérents avec leur syndicat est parfois très réduit.

S’impliquer dans la représentation du personnel favorise la participation aux élections politiques 

Une enquête de la Dares montrait que la moitié des syndiqués ne participe jamais ou que très rarement aux activités de leur syndicat. Cela relativise le poids que peut avoir un syndicat sur une élection politique. Ce qui est sûr, c’est que le fait de participer aux élections professionnelles et de s’impliquer dans la représentation du personnel, de suivre des réunions et de faire grève, cela favorise la participation aux élections politiques. Cela induit un vote un peu plus marqué pour la gauche et moins pour le RN. Les salariés les plus intégrés aux relations professionnelles votent beaucoup moins pour le RN.

On voit cependant qu’une partie non négligeable des “sympathisants” syndicaux votent aussi pour le RN…

Ce n’est pas négligeable en effet. Il faudrait voir quel est le niveau d’implication syndicale de ces personnes qui votent pour le RN. Je ferais l’hypothèse que pour ces personnes, l’appartenance syndicale est très secondaire, voire utilitaire. Dans certains contextes professionnels, se syndiquer est une façon de se protéger, dans d’autres, c’est au contraire une façon de s’engager…

Quel peut être l’effet des consignes de vote donnés par les syndicats aux salariés ?

Tout dépend du lien entretenu par les salariés et les syndiqués avec les organisations syndicales ! Si le lien des adhérents avec le syndicat est d’abord utilitaire, si ces personnes lisent peu les publications du syndicat, cela n’aura que peu d’effet car elles ne vont pas aligner leur vote avec les valeurs prônées par le syndicat. De plus, pour ces législatives, la campagne est très courte, ce qui réduit l’impact de ces consignes.

Cela peut avoir des effets individuels… 

Néanmoins, ces appels au vote et ces consignes de vote peuvent servir de support à des discussions au travail. Dans certaines entreprises, des syndiqués ont pu dire à des salariés : “Tu as vu ? Notre syndicat dit que le RN est dangereux pour les salariés et qu’il faut voter pour le Nouveau Front populaire”.  Mais encore une fois, cela suppose que les militants s’approprient en un temps réduit les consignes de vote. Cela peut avoir des effets, mais à un niveau individuel, difficile à apprécier aujourd’hui.

Qu’est-ce qui pousse un salarié “lambda” à écouter ou non les consignes d’un syndicat ?

À mes yeux, tout dépend des relations qu’il entretient ou non avec un représentant du personnel, un délégué syndical. Mais l’effet en faveur d’une mobilisation me semble devoir être limité, car cela requiert, sur la durée, des contacts personnels, de confiance, avec des militants qui se sont appropriés la consigne syndicale nationale…

Certains vont juger aussi qu’ils ne leur appartient pas de faire de la politique…

L’idée qu’il ne faut pas faire de la politique au travail va contre cette mobilisation, en effet. Au sein des organisations syndicales, on voit des personnes qui sont d’accord avec le fait d’appeler à voter pour une force politique mais qui ne se sentent pas capables d’envoyer un message, un courriel, aux salariés pour relayer cette consigne, ou de l’afficher publiquement.

Feriez-vous un parallèle entre ce qu’on appelle les déserts syndicaux et le manque de réservoir de voix à gauche ?

Oui ! Cette comparaison est intéressante. Elle montre bien que ce n’est ni avec une mesure clé ou avec une personne qu’on va régler le problème du vote. Quand vous demandez aux salariés des petites entreprises ce qu’ils pensent des syndicats, ils sont assez indifférents, ils n’expriment pas un rejet complet. Mais cet univers leur semble distant. C’est pareil pour la gauche. Dans de nombreux territoires, les contacts avec des gens de gauche y sont inexistants.

 Pour qu’un discours “prenne”, il faut une politisation des territoires, des implantations politiques et sociales

Pour qu’un discours de gauche “prenne” -et peu importe qu’il s’agisse d’un discours de Ruffin, Faure, Mélenchon ou Tondelier – cela suppose d’abord des contacts, et donc des implantations politiques et sociales. C’est indispensable pour que se produise une politisation de ces territoires, comme l’a montré Benoit Coquard à propose de l’ouvrage de Julia Cagé et Thomas Piketty (***). Ce n’est pas en faisant des propositions sur les prêts à taux zéro ou en parlant des prix de l’énergie que la gauche va s’en sortir et convaincre. Pour cela, il faut des mois et sans doute des années de travail pour renouer les liens. Et les syndicats, d’ailleurs, le savent bien : pour s’installer dans une entreprise et investir un désert syndical, ça ne se fait pas du jour au lendemain, c’est un travail de longue haleine, sinon cela reste un coup fragile, sans lendemain.

Comment voyez-vous le second tour ?

Dans le monde du travail, de plus en plus d’institutions se positionnent contre l’extrême droite, et nous aurons sans doute un front syndical uni, ce qui pourrait alimenter les discussions dans les entreprises. Mais, là encore, la campagne va être très courte. Tout dépendra du taux de participation au second tour, et des configurations en présence dans chaque circonscription, et donc des désistements ou non. Le second tour m’apparaît très incertain.

(*) Les résultats définitifs du premier tour des législatives donnent 29,25% pour le RN, 3,9% pour les divers extrême droite, 047% pour Reconquête (soit au total 10,8 millions de suffrages exprimés), 27,99% pour le Nouveau Front populaire (soit 9,3 millions), 20,04%pour Ensemble (soit 6,4 millions), 6,57% pour Les Républicains (2,1 millions), etc. 

(**) Selon ce sondage Harris/Toluna pour l’agence de presse AEF, 76% des personnes se disant proches de la FSU ont voté Nouveau Front Populaire, contre 61% de la CGT, 52% Sud, 37% FO, 35% CFDT, 26% CFTC, 11% CFE-CGC, à comparer à la moyenne de 21% pour les salariés ne déclarant aucune proximité syndicale. Par ailleurs, 27% des personnes se disant proches de FO ont voté RN, contre 26% pour l’UNSA, 23% pour la CFTC et 17% pour SUD, la CGT, CFE-CGC et CFDT, à comparer à la moyenne de 37% des salariés ne déclarant aucune proximité syndicale. 

Voir aussi le sondage Harris du 30 juin sur les catégories socio-professionnelles : 51% des ouvriers et 39% des employés déclarent voter RN, contre respectivement 26% et 30% pour le Nouveau Front populaire.

(***) Extrait de cet article de B. Coquard paru dans The Conversation : “Il est fréquent qu’un ouvrier rural soit ami avec un artisan (ou un autre indépendant) et influencé politiquement (à droite) par lui. À l’inverse, les groupes sociaux qui portent typiquement le vote à gauche sont soit absents de ces villages et bourgs populaires, du fait notamment du départ des jeunes diplômés ne trouvant pas de débouchés sur le marché de l’emploi local, soit dans un entre-soi ignoré des classes populaires locales”.

Bernard Domergue

[Législatives] Laurent Lavallée (Groupe 3E) : “Notre prise de position n’allait pas de soi”

03/07/2024

Il est pour le moins inhabituel de voir un cabinet d’expertise auprès des CSE prendre publiquement position sur le plan politique : c’est pourtant ce que vient de faire le cabinet 3E, en faveur du Nouveau Front populaire. Le directeur du Groupe 3E, Laurent Lavallée, craint une remise en cause des seuils et des prérogatives des CSE ainsi qu’un affaiblissement des obligations environnementales pesant sur les entreprises. Interview.

Le Groupe 3E a pris position publiquement lors de ces élections législatives, en faveur du Nouveau Front populaire (*). Pour quelles raisons ?

Nous sommes totalement indépendants, à la fois des partis politiques et des organisations syndicales. Cette prise de position n’est donc pas courante pour nous, c’est une première, et elle n’allait pas du tout de soi. Ce qui s’est passé, c’est que nous avons été interpellés par des élus des CSE, des élus syndiqués mais qui ne sont ni des militants syndicaux aguerris ni des personnes engagées politiquement. Ces élus se posaient des questions sur les conséquences d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national.

Des élus nous ont interrogé 

C’étaient des échanges très informels, mais qui nous ont fait réfléchir. J’étais moi-même interpellé et un peu gêné pour répondre sur un terrain politique. Dans l’équipe, nous nous sommes beaucoup interrogés. Et après s’être dit dans un premier temps que ce n’était pas notre domaine et que ce n’était pas à nous d’avoir une approche politique, nous avons finalement décidé, en analysant les programmes des forces politiques et leurs déclarations, que l’enjeu lié à la représentation du personnel et aux organisations syndicales nous concernait aussi, car nous intervenons dans des entreprises de taille et de secteurs très différents, ce qui nous donne une certaine vision des réalités du monde du travail. A partir du moment où nous nous définissons comme conseil des représentants du personnel, nous avons considéré être légitimes, dans cette situation exceptionnelle, pour nous prononcer.

Dans les programmes pour ces législatives justement, il y a très peu de choses concernant les institutions représentatives du personnel…

Il y a quand même l’idée, dans le programme du Nouveau Front populaire, de rétablir le CHSCT. La disparition d’une instance dédiée à la sécurité, à la santé au travail et aux conditions de travail est quand même le gros point noir de l’évolution législative de ces dernières années.

 Les problématiques des RPS sont omniprésentes dans le monde du travail

Et ce alors même que nous vivons depuis plusieurs années une nouvelle intensification des rythmes de travail. Aujourd’hui, les problématiques de RPS (risques psychosociaux) sont omniprésentes dans le monde du travail et dans nos missions. Nous pensons donc, au regard de l’insuffisance des moyens des commissions santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) mises en place dans les CSE, que le rétablissement des CHSCT apporterait quelque chose de très positif dans le quotidien de nombreux salariés.

Le renforcement du “droit d’intervention des salariés” est également dans le programme du Nouveau Front populaire…

Ce point n’est pas précisé. Je le comprends non pas comme une allusion à un droit de veto qui serait donné aux CSE mais comme, a minima, la réaffirmation du pouvoir des instances représentatives et de leur droit à expertise. Je rappelle que la période récente a vu l’introduction d’un cofinancement par le CSE de plusieurs types d’expertises, y compris sur la partie santé au travail. Et leur programme comporte aussi une proposition intéressante concernant une amélioration de la représentation des salariés dans les conseils d’administration. A l’aune de la problématique des représentants du personnel, tout cela représente des avancées…

En revanche, côté Rassemblement national, il n’y quasiment rien concernant les institutions représentatives du personnel, sauf à considérer qu’elles sont traitées dans la promesse d’une nouvelle “simplification des normes pour les entreprises”…

Ces derniers mois et années, cette “simplification des normes” pour les entreprises a été portée, gauche mise à part, par un large consensus sur l’échiquier politique. Et cette politique englobe la question des instances représentatives du personnel, avec par exemple le relèvement du seuil de la création obligatoire d’un CSE et des seuils correspondant aux différentes prérogatives du comité, ce qui aurait des conséquences importantes pour la capacité d’agir des CSE mais qui priverait aussi une partie des salariés d’œuvres sociales et culturelles.

 La volonté de simplification des normes aurait des conséquences sur les CSE

Cela a fait l’objet à la fois de demandes réitérées des organisations patronales, et d’un rapport parlementaire réalisé en février 2024 pour Renaissance, qui devait nourrir un projet de nouvelle loi travail. Donc, ce point du programme du RN peut cacher ces évolutions. Une autre partie du programme et des déclarations du RN m’inquiètent, au regard des nouvelles prérogatives environnementales du CSE et de l’urgence écologique que nous connaissons. Par ailleurs, je rappelle que le Rassemblement national a évoqué dans le passé la possibilité de supprimer le monopole syndical de présentation des candidats au premier tour des élections professionnelles.

Quel rapport entre ces prérogatives environnementales du CSE et les positions politiques sur l’écologie ?

Depuis la loi climat et résilience de 2021, nous n’en sommes qu’aux prémices d’une possibilité d’agir des CSE sur la question climatique, les comités pouvant désormais rendre un avis sur les conséquences environnementales des choix économiques, sociaux et stratégiques de l’entreprise. Cette avancée ne s’est pas malheureusement pas accompagnée de nouveaux moyens pour les CSE, ni d’une réglementation suffisamment claire sur ces informations très techniques. Pour nos missions d’expertise sur ces conséquences environnementales, nous devons souvent nous s’appuyer sur des rapports RSE (responsabilité sociale et environnementale) assez “faibles”.

 Notre crainte est de voir l’urgence écologique passer au second plan

Mais une évolution européenne est en train de changer la donne avec un renforcement des obligations de déclaration environnementale. Les entreprises vont devoir construire de vrais indicateurs pour leur comptabilité environnementale (normes CSRD) qu’elles ont d’ailleurs essayé de minimiser au maximum ces derniers mois. Donc, ce que nous craignons en lisant les déclarations hostiles à toute contrainte pour l’entreprise, et en voyant la tonalité du programme du RN sur l’environnement, c’est que l’urgence écologique ne passe au second plan et qu’un futur gouvernement allège les obligations des entreprises. Or contrairement à il y a 3 ans, nous sentons maintenant une vraie prise de conscience de la part des élus CSE et des délégués syndicaux, qui souhaitent s’emparer de ces sujets environnementaux dans le dialogue social avec leur direction. Par exemple, certains CSE de grandes entreprises mettent en place une commission environnement.

Plus de 10 millions de voix sont allées vers les bulletins RN au premier tour. Comment l’expliquez-vous ?

Nous travaillons au service de CSE de grandes entreprises ayant des missions de service public, comme la SNCF, EDF, la Poste, etc. Et nous ne pouvons que constater un affaiblissement progressif du service public, avec des répercussions importantes sur l’aménagement du territoire et donc sur l’accompagnement des personnes qui ont besoin de ces services. Et je ne parle même pas des conséquences de la politique du tout numérique qui entraîne beaucoup de problèmes.

 La dégradation des services publics est durement ressentie par ceux qui en ont le plus besoin

Je pense que cette dégradation de l’Etat et des services publics est durement ressentie par les citoyens, tout comme joue sur le plan politique – on le sait bien – le niveau d’autonomie et de pénibilité ressentie dans le travail. A cela s’ajoutent une dépossession du sens du travail et un durcissement des relations sociales au travail, avec des organisations qui vont dans le sens d’une recherche de productivité toujours accrue, et qui provoquent un déclassement et une précarisation de certains salariés. Or, quand on se sent fragilisé et déclassé, on a tendance à regarder les choses avec davantage de méfiance, on est davantage sur la défensive, on a peur.

Votre prise de position a-t-elle suscité des réactions ?

Parmi ceux qui nous mandatent, il se trouve peut-être des secrétaires de CSE qui votent RN et qui pourraient être heurtés par notre position. Mais celle-ci s’appuie sur une analyse factuelle, et elle n’enlève rien à la qualité de nos travaux. Du reste, nous n’avons eu pour l’instant aucune critique, juste quelques retours positifs d’élus trouvant notre position courageuse.

(*) Voir ici cette prise de position. Le groupe 3E a été créé en 2006 à Metz par des anciens de Secafi. Il compte aujourd’hui plus de 70 salariés, et réalise plusieurs centaines de missions d’expertise par an dans les domaines économique, et financier mais aussi santé au travail et conditions de travail pour des CSE et associations, de différents secteurs (industrie, services) et de taille variable, pour un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros.

Bernard Domergue

[Législatives] L’intersyndicale pointe les risques de l’extrême droite, FO rappelle ses valeurs

03/07/2024

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, une intersyndicale CFDT, CGT, Unsa, FSU et Solidaires s’est constituée autour du mot d’ordre de refus de l’extrême droite. Dans la perspective du second tour, elle affirme que “l’extrême droite ne doit pas prendre les rênes du pouvoir. Jamais nous ne mettrons dos à dos l’extrême droite avec une quelconque autre force politique” et rappelle que “l’extrême droite au pouvoir, ce sont des politiques publiques discriminantes qui distinguent les Françaises et les Français et les divisent selon leurs origines, leur religion ou leurs orientations sexuelles. Ce sont des décisions qui éloignent encore davantage l’objectif d’égalité salariale entre les femmes et les hommes et qui remettent en cause le droit des femmes à disposer de leur corps”.

Elle pointe également les risques pour les représentants du personnel et celui de politiques antisociales : “L’extrême droite au pouvoir, ce sont des droits en moins pour la représentation des travailleurs et des travailleuses dans les entreprises et administrations, remplacée par une multiplication de syndicats à la main des employeurs et du pouvoir en place. (…) Pas de vraies mesures pour le pouvoir d’achat, pas d’abrogation de la réforme des retraites, austérité pour les services publics, nouvelles baisses d’impôt pour les plus riches et les grandes entreprises au détriment de la solidarité nationale” (lire aussi notre interview du directeur du cabinet d’expertise 3E dans cette même édition).

L’intersyndicale appelle donc “les candidates et candidats à la responsabilité pour empêcher l’élection de députés du RN et alliés”.

Hors intersyndicale, le secrétaire général de Force Ouvrière Frédéric Souillot a rappelé l’attachement de FO aux “valeurs républicaines qui forgent son indépendance” : “(…) pour FO, profondément opposée au racisme, à la xénophobie et à l’antisémitisme, les principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, sont des valeurs incontournables”. Le communiqué affirme que “quelle que soit l’issue de ces élections, FO continuera de porter l’exigence du progrès et de la justice sociale”, notamment l’augmentation des salaires et la défense des libertés syndicales et associatives. Il conclut que FO portera ses revendications “quels que soient nos interlocuteurs”.

Source : actuel CSE

Élections TPE : FO veut rattraper l’Unsa

04/07/2024

La confédération Force Ouvrière a tenu, mercredi 3 juillet, une matinée avec les responsables de fédérations et d’unions départementales en vue des élections TPE. Objectif limpide : reprendre la place à l’Unsa qui s’est glissée en 3e position au dernier cycle électoral. Pour y parvenir, Frédéric Souillot compte sur une campagne interprofessionnelle qui a fait ses preuves : “Avec la campagne interpro’, on a progressé partout. Pour la première fois en 75 ans, on est devenus deuxième organisation syndicale sur les trois versants de la fonction publique. Les retours sont aussi excellents sur les élections CSE”. Le secrétaire général a également rappelé les actions judiciaires de FO à l’encontre de dix organisations (dont le Printemps écologique ou une organisation de Gilets jaunes) qui prétendaient se présenter. Dans les jugements du 24 mai dernier, le Tribunal judiciaire de Paris en a débouté neuf, considérées comme dépourvues des critères de définition d’un syndicat. Six organisations se sont pourvues en cassation, les arrêts seront rendus courant juillet.

“Les élections TPE participent à la définition de notre représentativité nationale. Le taux de participation étant très bas, chaque voix compte, il faut aller les chercher”, a insisté Frédéric Souillot. Ce scrutin est en effet marqué par une abstention dont les taux ne cessent d’augmenter : environ 90 % en 2012, puis 93 % en 2017 et autour de 95 % en 2021. FO met donc des outils à disposition de ses militants, notamment le Cahier du votant contenant les coordonnées des potentiels électeurs en faveur de FO, déjà utilisé pour les élections CSE. Une campagne de spots radio et réseaux sociaux viendra appuyer les actions menées sur le terrain. Les équipes confédérales ont également rappelé le calendrier des élections et les éléments réglementaires à connaître. Le scrutin se tiendra du 25 novembre au 9 décembre 2024, pour une proclamation des résultats le 19 décembre.

Source : actuel CSE

[Législatives] À la Défense, parle-t-on politique au travail ?

05/07/2024

À trois jours du second tour des législatives, nous avons demandé aux salariés et cadres, croisés hier au pied des tours de la Défense, le quartier d’affaires parisien, s’ils parlaient politique au travail. Voici leurs réponses et réactions.

Ces cadres d’une société de services financiers, qui s’apprêtent à rejoindre les bureaux de leur tour après la pause déjeuner, l’avouent sans détours : “Si nous parlons politique entre nous ? On a passé notre déjeuner à ça ! On a parlé de la qualité des candidats, en France comme aux Etats-Unis d’ailleurs, et de la remontée des actes racistes, ça nous inquiète”. Dans cette entreprise ouverte à l’international et où l’impact d’une instabilité politique est analysée comme un risque de remontée des taux de crédits, la couleur politique, surtout côté RN, n’est guère affichée. “Mais nous ne sommes pas très représentatifs de la population française”, nuance un jeune homme. Son voisin le coupe : “Moi, ce qui m’inquiète, c’est pas la remontée des taux, c’est la légitimation des discriminations, la fin de l’Etat de droit…”

 Vous les Français, vous êtes dans une drôle de situation !

Plus loin, un autre groupe d’employés, toujours du secteur bancaire, fait une pause cigarettes avant la reprise. Venu de Belgique, l’un d’eux s’étonne du climat électoral français, et il vanne quelque peu ses collègues, sourire aux lèvres : “Vous êtes dans une drôle de situation ! Chez nous, le vote est obligatoire et se fait selon le scrutin proportionnel. Cela oblige les partis politiques à s’entendre dans une coalition”.

Deux cadres d’une entreprise de l’énergie que nous abordons peu après déclinent notre invitation à échanger sur le sujet : “Vous savez, quand on vient au bureau, c’est pas pour parler politique, on maximalise notre temps”. Un refus partagé par ces deux salariées d’une société d’assurances : “Non, nous n’en parlons pas, nous ne nous intéressons pas à la politique”. 

En revanche, toutes deux employées d’une firme de la chimie, Nadège et Christine témoignent que le sujet politique n’est pas tabou dans leur entreprise “où il y a beaucoup de mixité et de binationaux”. Toutes deux ne comprennent toujours pas la décision du président de la République de dissoudre, “à quelques semaines des Jeux Olympiques à Paris”. D’autant que ces conséquences, selon ces salariés d’une société multinationale, pourraient avoir des effets sur l’activité économique et les échanges internationaux.

 Ce n’est pas mon rôle de parler politique et de donner des consignes

Quelques dizaines de mètres plus loin, trois hommes échangent. Parmi eux, Marc-Elie, le directeur d’une société de services financiers, n’esquive pas la question : “J’imagine que 40% de mes clients ont voté RN, calcule-t-il. Mais j’estime que ce n’est pas mon rôle de faire de la politique et de donner une consigne de vote”.

Olivier, son voisin, qui travaille dans le digital, opine du chef. Il ne parle pas non plus politique avec ses relations professionnelles : pas question à ses yeux de mélanger business et opinions. Comme nous l’invitons à le faire, il nous répond cependant de façon cash : “J’estime que nous avons le meilleur président de la République depuis longtemps, il a quand même fait baisser fortement le chômage”. Croit-il, en l’absence de majorité absolue au soir du second tour, à une forme de coalition de la gauche à la droite en passant par le centre pour gouverner le pays ? “Si c’est pour ne rien faire, oui, c’est possible !” grince-t-il.

Depuis 5 ans que je travaille, je n’avais jamais entendu ces réflexions désagréables avant 

De l’autre côté de l’esplanade de la Défense, quelques salariés d’un constructeur automobile sont venus faire une petite démonstration avec un véhicule électrique. Noé, un jeune venu de Poissy et qui a commencé à travailler voici 5 ans, confie qu’il sent une dégradation des relations sociales au travail dès que la politique vient sur le tapis : “J’ai des collègues qui votent RN et qui ont tendance à rapidement traiter les autres de « gauchistes » ou de « LFIstes », ou d’autres commentaires désagréables. Les gens sont désinhibés”.

Le quartier d’affaires parisien qu’est la Défense, c’est aussi le BTP, avec ses tours en construction, comme le chantier du futur siège de Total, sous lequel passe Lucie. Cette jeune contrôleuse de travaux est davantage en contact avec des cadres pour son travail, mais elle nous dit choisir avec soin ses interlocuteurs pour oser aborder des questions politiques : “La situation politique, j’en parle avec des personnes avec lesquelles je pense être du même bord, en qui j’ai confiance, qui auront des propos non racistes”. Sa prudence est d’autant plus forte, explique-t-elle, qu’il arrive que des personnes discrètes jusqu’alors se mettent tout à coup à balancer une réflexion choquante…

La CFDT a organisé une trentaine d’actions
Notre parcours se termine par le local de la CFDT à la Défense. Lors des européennes et des législatives, Badiaa Souidi, secrétaire générale de la CFDT Hauts-de-Seine et Val d’Oise, a organisé une trentaine d’actions “pour sensibiliser les travailleurs au danger que représente le RN”. Des webinaires pour former en interne les militants, mais aussi des débats et des distributions de tracts ont eu lieu à la Défense, avant que la priorité ne soit donnée aux actions dans le Val d’Oise. Les locaux ont aussi accueilli des sections syndicales qui souhaitaient débattre sur le sujet et qui ne trouvaient pas de locaux dans leur entreprise, comme nous l’explique Pascale, déléguée syndicale dans le commerce : “Les entreprises ne veulent pas tellement voir ces discussions politiques se développer dans leurs murs”.

À ceux qui ne comprennent pas qu’un syndicat se mêle de politique, Badiaa Souidi répond sur le terrain des valeurs : “La liberté, cela comprend les libertés syndicales, la fraternité, l’égalité, et donc ça comprend aussi les droits pour les travailleurs immigrés… ”

Mais la syndicaliste, qui constate elle-aussi “la montée d’une parole raciste décomplexée”, est aussi consciente qu’il s’agit d’un travail de longue haleine qui passe par un réinvestissement militant auprès des salariés.

Bernard Domergue

TPE : un scrutin plombé par des causes structurelles d’abstention

05/07/2024

Cet été, près de cinq millions de salariés de très petites entreprises (TPE) recevront (ou pas) un courrier de la Direction générale du travail (DGT) leur permettant de vérifier leurs informations personnelles en vue du scrutin à venir. Les électeurs se mobiliseront-ils davantage qu’aux cycles précédents pour élire leurs représentants ? On peut en douter tant les causes structurelles de l’abstention enrayent cette élection depuis ses premiers pas.

Un chiffre : 95,56 % d’abstention en 2021. L’année avait certes été marquée par la crise sanitaire, entraînant des reports et perturbant l’élection, mais le scrutin TPE souffre de taux d’abstention traditionnellement élevés depuis sa création par la loi du 15 octobre 2010 complétant les dispositions de la loi de 2008 sur la représentativité. En 2017 : 92,65 %. En 2012, autour de 90 %. Le phénomène gagne aussi les élections de CSE, mais les taux n’atteignent que 37 % en 2017 et 43 % en 2021. Loin derrière les élections TPE dont les enjeux restent pourtant cruciaux pour les organisations syndicales : elles participent à leur représentativité au niveau national interprofessionnel. Alors que les opérations commencent pour l’élection 2024, les secrétaires nationaux et confédéraux de la CFDT, de la CGT et de FO constatent la persistance des causes structurelles de l’abstention et l’absence de volonté politique de donner toute sa place à ce scrutin. Des tendances confirmées par le chercheur Tristan Haute, maître de conférences en sciences politiques à l’Université de Lille, qui a dédié sa thèse de doctorat au vote des salariés.

“Ces salariés n’ont jamais vu de syndicalistes”

Parmi les causes mortifères de l’abstention, la morphologie de la relation entre le salarié et l’employeur de TPE est la plus citée par les organisations syndicales. “Ces salariés n’ont jamais vu de syndicalistes, et d’ailleurs les chefs de TPE ne sont pas favorables au développement du syndicalisme dans leur champ”, affirme Luc Mathieu (secrétaire national CFDT).

Catherine Giraud (secrétaire confédérale CGT) dresse le même constat : “On côtoie le patron tous les jours, donc voter sur son lieu de travail se révèle compliqué, on se retrouve donc chez soi tout seul, bref, il faut vraiment le vouloir”. C’est aussi ce qui ressort des analyses de Pascal Lagrue (secrétaire confédéral FO en charge du développement) : “En TPE, la relation salarié-employeur est très paternaliste. Souvent, l’employeur est aussi le créateur de l’entreprise, impliqué jusque sur ses biens personnels quand il demande un crédit. Cela peut amener de la compassion de la part des salariés”.  

Parmi les autres causes récurrentes d’abstention, les syndicalistes évoquent également l’absence de résultats concrets issus de l’élection. Selon Luc Mathieu (CFDT), “les salariés ne voient pas à quoi cela sert, ils reçoivent des courriers mais ne comprennent pas à quoi cela correspond, ils manquent trop d’informations et ne se rendent pas compte des droits dont ils bénéficient grâce aux branches au-delà du seul code du travail”.

Catherine Giraud (CGT) pointe également le manque de représentants de proximité : “Dans une entreprise plus grande dotée d’un CSE, les représentants on les suit, on les voit, on les connaît. Les élections TPE élisent des représentants aux Commissions paritaires régionales Interprofessionnelles (CPRI) qui demeurent très éloignées des salariés”. Pour Pascal Lagrue, ce défaut de représentant dans la TPE doit justement pousser les syndicats à se repositionner : “Du fait de l’absence d’élu dans l’entreprise, le salarié de TPE se réfère davantage à sa convention collective plutôt qu’au syndicat. C’est là que nous pouvons jouer un rôle, nous constituer en point d’entrée de l’information”.

Malgré tous les efforts des confédérations (FO a reçu ses représentants fédéraux et départementaux mercredi 3 juillet), il reste peu probable que la participation décolle. Selon le chercheur Tristan Haute, spécialiste des élections professionnelles, “l’abstention arrange tout le monde, sauf les syndicats”.

Qui veut la peau des élections TPE ?

Pour le docteur en science politique, les patrons de TPE forment le premier bastion de bénéficiaires l’abstention. En embuscade, les pouvoirs publics : ” Pour les employeurs, cela limite la légitimité et la portée de l’action des CPRI. Et le gouvernement n’est pas très “fan” des corps intermédiaires. On a tendance à reporter la responsabilité de l’abstention sur les syndicats, en leur disant qu’ils ne font pas leur travail, mais c’est beaucoup plus un problème d’organisation du scrutin”.

Selon les syndicalistes, la Direction générale du travail manque de toute façon de moyens : “Tout est une question de budget. Si on le triplait, on occuperait nécessairement mieux le terrain et cela se verrait dans les scores”, confirme Pascal Lagrue. Du côté des employeurs, Luc Mathieu souligne cependant l’implication de l’U2P pour le scrutin 2024 (Union des entreprises de proximité, organisation patronale majeure dans les petites entreprises) : “Cette année, elle se montre assez volontaire pour solliciter ses adhérents en vue d’une meilleure information des salariés”. Le secrétaire national reconnaît cependant que les chefs d’entreprise pourraient ne pas suivre les consignes. A la CGT, Catherine Giraud pointe également le manque de moyens des CPRI : “Les représentants des salariés ne disposent que de cinq heures par mois pour siéger dans les instances, c’est tristement insuffisant”.

Lors de la journée confédérale organisée à FO, le secrétaire général Frédéric Souillot s’est inquiété de l’envoi des courriers au domicile des salariés en pleine période estivale : “C’est compliqué d’être inscrit sur les listes électorales, de recevoir son matériel de vote. Et cela tombe bien évidemment pendant les vacances d’été, si on voulait que les salariés votent, on s’y prendrait autrement”. Un inconvénient que confirme Tristan Haute : “Il est certain que cela n’aide pas, les mois de juillet et août sont en pleine déconnexion du monde du travail, sans compter que 20 à 25 % des courriers reviennent à l’expéditeur”.

Les élections TPE suivront-elles le même sort que les élections prud’homales, supprimées en 2014 au motif de leur coût et de la faible participation des salariés ? Tous le craignent, en particulier dans le contexte d’une montée du Rassemblement National dont on connaît les positions hostiles aux syndicats. Ces derniers ne manquent cependant pas d’idées pour pousser dans l’urne les bulletins des salariés.

“Mettre en avant le réseau FO”

A Force Ouvrière, Pascal Lagrue travaille sur un livret de l’adhésion mettant en avant l’ensemble des avantages apportés aux adhérents : “Au-delà de la défense de ses droits, adhérer à FO c’est aussi bénéficier d’un réseau dans les caisses de retraite, l’assurance chômage, la médecin du travail. Nous travaillons à une plateforme qui donnera accès à des avantages concrets comme des coopératives d’achat à prix réduits, un accès à des protections juridiques, à notre association de consommateurs”. La CGT reste sur des revendications plus traditionnelles comme revoir les CPRI en les rapprochant du niveau départemental des salariés, ou encore l’organisation du scrutin TPE dans des lieux collectifs comme les mairies. La CFDT multiplie les opérations porte-à-porte.

Cela suffira-t-il à ouvrir les yeux des salariés sur l’élection ? Tristan Haute anticipe un retour au taux d’abstention de 2017, autour de 93 %. “Si on retrouve celui de 2012, cela relèvera du miracle car les causes structurelles seront toujours là. Et en premier lieu, un manque de volonté politique”. Illustration : pour l’instant, la page intitulée “Comment voter” du site du ministère du travail dédié aux élections TPE présente un bug “erreur 404 : page non trouvée”. Nous avons sollicité ses administrateurs, sans réponse à ce jour…  

Marie-Aude Grimont

Plateformes : liste d’organisations professionnelles et de travailleurs représentatives

05/07/2024

Trois arrêtés du 3 juillet 2024 reconnaissent comme représentatives les organisations professionnelles et de travailleurs pour les plateformes faisant appel à des travailleurs indépendants suivantes : 

Pour le secteur des activités de livraison de marchandises au moyen d’un véhicule à deux ou trois roues motorisé ou non 

Organisation professionnelle

  • Association des plateformes d’indépendants (API). 

Organisations de travailleurs 

  • UNION-Indépendants ;
  • Fédération Nationale des Syndicats de Transports CGT (FNST CGT) ;
  • Union syndicale Solidaires ;
  • Fédération Nationale des auto-entrepreneurs et micro-entrepreneurs (FNAE).

Pour la négociation des accords collectifs, le poids des organisations représentatives est le suivant :

  • UNION-Indépendants : 47,27 % ;
  • Fédération Nationale des Syndicats de Transports CGT (FNST CGT) : 27,74 % ;
  • Union syndicale Solidaires : 13,08 % ;
  • Fédération Nationale des auto-entrepreneurs et micro-entrepreneurs (FNAE) : 11,91 %.

Pour le secteur de conduite d’une voiture de transport avec chauffeur (VTC) 

Organisations professionnelles

  • Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR).
  • Association des plateformes d’indépendants (API). 

Pour la négociation des accords collectifs, le poids des organisations représentatives est le suivant :

  • Association des plateformes d’indépendants (API) : 69,92 % ;
  • Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR) : 30,08 %.

Source : actuel CSE