La Russie frappe des bases aériennes ukrainiennes pour empêcher le transfert de F-16
À quelques jours du sommet de l’OTAN, qui doit avoir lieu à Washington du 9 au 11 juillet, la Russie accentue fortement la pression militaire sur l’Ukraine, en multipliant les frappes contre ses bases aériennes. Cette pression est en grande partie liée à l’imminence du transfert officiel des 1ers avions de chasse F-16, promis depuis de longs mois à l’Ukraine. Ainsi, en quelques jours, plusieurs frappes d’ampleur ont en effet atteint des bases ukrainiennes, détruisant au moins 6 avions de chasse, selon des sources russes, qui non pas été démenties coté ukrainien. Evoqué depuis début 2023, l’envoi de F-16 à l’Ukraine est censé devenir une réalité opérationnelle dès cet été. Quelque 95 appareils de fabrication américaine ont été promis à l’Ukraine par les alliés, d’ici à 2028 : 30 en provenance de Belgique, 24 des Pays-Bas, 22 de Norvège et 19 du Danemark. La Suède s’est aussi engagée, fin mai, à envoyer un avion de type Awacs. Le calendrier d’entraînement des futurs pilotes arrive justement dans sa phase finale, selon les déclarations de plusieurs états-majors occidentaux. Le transfert des F-16 demeure néanmoins en réalité suspendu à la création de « bulles » de défense antiaériennes pour protéger les aérodromes et les hangars. Le pays manque cruellement de ces systèmes composés de radars et de lanceurs de missiles capables de détruire en vol d’autres missiles ou des aéronefs visant son territoire.
Le Monde du 8 juillet
Réunis à Washington, les membres de l’OTAN renouvellent leur soutien à l’Ukraine
L’Alliance atlantique, qui tient un sommet cette semaine à Washington, veut coordonner les aides bilatérales à l’Ukraine. Jusqu’ici, le soutien à Kiev a prévalu, mais en ordre dispersé, et la convergence des alliés, avec la perspective des élections américaines, reste incertaine. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, cherche à traduire les bonnes intentions en véritable coopération. Il a ainsi plaidé pour que l’OTAN reprenne l’organisation, la coordination et le suivi du soutien militaire. Depuis 2022, l’aide s’est organisée dans l’improvisation sous la tutelle du département de la Défense américain, qui s’est peu à peu imposé en leader du groupe « Ramstein ». Les alliés ont par ailleurs convenu d’accorder une aide militaire d’au moins 40 Md$ cette année, dans la continuité de 2022 et 2023. Jens Stoltenberg plaidait à l’origine pour une aide de 100 Md$. Chacun devra fournir sa part, selon une clé de répartition liée à son PIB. Pour la France, le montant s’élève à 2,3 Md$ d’aides en matériels ou formation, quel que soit le gouvernement à venir. 3 Md$ d’aide militaire à l’Ukraine avait déjà été prévu pour l’année 2024 par la France.
Les Echos du 9 juillet