Airbus et Thales ont déposé des offres séparées pour la constellation IRIS²

Airbus et Thales ont soumis, au mois d’août, aux 3 opérateurs de satellites réunis dans le consortium SpaceRISE des offres séparées, mais a priori non concurrentes pour développer et concevoir la future constellation européenne IRIS². Ces propositions, envoyées aux opérateurs SES, Eutelsat et Hispasat, sont compatibles avec l’enveloppe financière prévue par la Commission européenne, qui apportera entre 6 et 7 Md€, tandis que les opérateurs investiront 2 à 3 Md€. Les offres des 2 entreprises couvrent leurs domaines d’expertise respectifs : Airbus se concentre sur les plateformes satellitaires et Thales sur la charge utile. Un accord final doit être trouvé dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé (PPP), crucial pour l’écosystème spatial européen. IRIS² vise à réduire la dépendance européenne face à Starlink, tout en soutenant les industries satellitaires et les systèmes de lancement comme ArianeGroup. Les opérateurs et Bruxelles devraient parvenir à un consensus, a -t-il été souligné lors du Toulouse Space Forum.

La Tribune du 16 septembre

HyPrSpace teste un moteur de fusée hybride

Le magazine Sciences & Vie consacre un dossier sur les entreprises qui innovent dans la course à l’espace. La startup HyPrSpace se distingue par sa technologie de propulsion hybride pour les lanceurs spatiaux. Fondée en 2019, l’entreprise basée à Bordeaux a levé 35 M€ en 2023 et compte désormais plus de 70 employés. Leur prototype, baptisé « Terminator », intègre un moteur hybride combinant oxygène liquide et poudre solide, un mélange inédit visant à réduire le coût des lancements de moitié. Cette approche permettrait de compacter les réservoirs et d’augmenter l’autonomie des fusées. Le 1er test de ce concept a été réalisé avec succès en juillet 2023 sur le site de la DGA à Saint-Médard-en-Jalles, et un vol suborbital est prévu pour 2026, suivi d’un vol orbital en 2027. HyPrSpace envisage également d’appliquer cette technologie à d’autres secteurs, tels que les satellites et les missiles hypersoniques, ouvrant la voie à de nouveaux marchés.

Sciences & Vie de septembre

Sirius Space Services fabrique ses fusées avec l’impression 3D

Dans le dossier de Sciences & Vie consacré aux entreprises qui innovent dans la course à l’espace, Sirius Space Services, une startup basée à Colombes dans les Hauts-de-Seine, révolutionne la fabrication de moteurs de fusées grâce à l’impression 3D. Dans leur atelier, des machines impriment des pièces métalliques en superposant des couches de poudre fondue au laser. Ce procédé réduit considérablement les coûts et le temps de production : un moteur qui nécessitait auparavant 400 000 € et 9 mois de développement est désormais fabriqué en 2 semaines pour un coût bien inférieur. Sirius Space prévoit de lancer 3 fusées, à commencer par le Sirius 1 en 2026, équipé de moteurs Star-1 fonctionnant au biométhane et à l’oxygène liquide. 2 autres lanceurs, Sirius 13 et Sirius 15, sont prévus pour 2027 et 2028. L’objectif est de répondre aux besoins du marché des petits satellites, tout en réduisant les coûts et l’empreinte carbone grâce à la réutilisation du 1er étage et à l’utilisation de réservoirs en fibre de carbone.

Sciences & Vie de septembre

Airbus va fournir des panneaux solaires à MDA Space

Airbus a été sélectionné par MDA Space pour fournir des panneaux solaires à sa gamme de satellites MDA Aurora TM. Airbus fournira plus de 200 panneaux solaires Sparkwing qui seront fabriqués sur une ligne dédiée dans son usine de production à Leiden, aux Pays-Bas. Il s’agira du plus grand Sparkwing fabriqué à ce jour, composé de 2 ailes de 5 panneaux chacune et offrant une surface photovoltaïque de plus de 30 m². « Les panneaux solaires Sparkwing sont conçus pour la production en série, parfaitement adaptés aux constellations, et nous contribuerons ainsi à un projet permettant la connectivité spatiale », a déclaré Rob Postma, directeur général d’Airbus aux Pays-Bas.

Zonebourse du 17 septembre

Ariane 6 prête à redécoller en décembre

L’Agence spatiale européenne (ESA) a tiré un bilan positif du 1er vol d’Ariane 6, effectué le 9 juillet dernier à Kourou, en Guyane. Le lanceur lourd construit par ArianeGroup a déployé une quinzaine de minisatellites après un vol d’1 h, malgré un dysfonctionnement mineur de l’APU, un système de propulsion auxiliaire. Ce problème, lié à une surchauffe, a été analysé et des correctifs seront appliqués pour les futurs vols. « Rien ne s’oppose à la 2ème mission », s’est donc réjouie l’ESA. Le prochain lancement est prévu pour décembre avec le satellite militaire CSO-3. Ariane 6, qui vise 12 vols annuels, doit monter en cadence avec 6 vols prévus en 2025 et 8 en 2026. Le lanceur européen affiche déjà un carnet de commandes rempli avec 29 missions, incluant Galileo et les satellites Kuiper d’Amazon.

Libération et Le Figaro du 17 septembre

« Notre rôle a changé » révèle Philippe Baptiste, président du CNES

Lors du Space Forum qui s’est tenu le 10 septembre à Toulouse, Philippe Baptiste, président du CNES, a souligné dans un entretien avec La Tribune, l’évolution du rôle des agences spatiales face à la montée du privé. « Notre rôle a changé », a-t-il affirmé, face à l’essor du NewSpace, notamment dans les télécommunications et l’observation de la Terre. Par exemple, le Japon investit 6,7 Md$ via un fonds spatial stratégique pour développer des startups, tandis que la France mise sur un modèle original : pas de subventions directes, mais 400 M€ pour acheter les 1ers lancements des startups. L’ESA, de son côté, se concentre sur l’accélération des procédures, et également sur la sensibilisation aux débris spatiaux, qui sont aujourd’hui plus de 40 000 en orbite.

La Tribune du 16 septembre

Relance du projet Lightspeed de l’opérateur canadien Télésat

Télésat a relancé son projet de constellation Lightspeed grâce à un financement de 2,54 Md$ canadiens de la part des gouvernements d’Ottawa et du Québec. Ce projet, initié en 2016, prévoit le déploiement de près de 200 satellites en orbite basse pour fournir un internet haut débit. Les 1ers lancements sont prévus pour 2026, utilisant des Falcon 9 de SpaceX. MDA Space a déjà sélectionné plus de 90% des fournisseurs et agrandi son usine au Québec pour doubler sa capacité de production. Lightspeed vise à améliorer la connectivité au Canada, où 62% des communautés rurales manquent encore d’internet haut débit, tout en générant près de 1 000 emplois qualifiés.

Air & Cosmos du 17 septembre

« Toutatis » est le nouveau système français de défense en orbite basse

L’armée de l’Air et de l’Espace a présenté « Toutatis », un nouveau système de défense en orbite basse. Testé à Toulouse avec la startup U-Space et le groupe MBDA, au profit du Commandement de l’Espace (CDE), ce dispositif vise à protéger les intérêts français dans l’espace. 2 nanosatellites, un d’action et un guetteur, seront expérimentés pour valider divers scénarios de défense. Ce projet s’inscrit dans la stratégie ARES (Action et résilience spatiale), pilotée par la Direction générale de l’armement (DGA). « Toutatis » marque une étape clé dans la défense spatiale française, complétant des démonstrations antérieures comme KERAUNOS et HYP4U.

Capital du 19 septembre

Le marché des satellites porté par les grandes constellations américaines et chinoises

Le marché des satellites connaîtra une forte croissance, essentiellement portée par les 4 grandes constellations américaines et chinoises : Starlink (SpaceX) et Kuiper (Amazon), G60 (Shanghai Spacecom Satellite Technology) et GuoWang (China Satellite Network Group Corporation). Elles représenteront à elles seules 65% des lancements d’ici 2033. Novaspace (ex-Euroconsult), qui organise cette semaine à Paris le « World Space Business Week », estime qu’environ 3 700 satellites seront lancés chaque année, soit 10 par jour. Ces constellations ne représenteront pourtant que 14% de la valeur globale du marché, dominé par les clients gouvernementaux. Les constructeurs européens, tels qu’Airbus* et Thales Alenia Space*, devront s’adapter, notamment en développant des satellites reconfigurables et intégrant plus d’intelligence artificielle.

Les Echos du 19 septembre

MAP Space Coatings et Airbus Defence & Space signent un partenariat de long terme

MAP Space Coatings a signé un contrat-cadre avec Airbus Defence & Space pour fournir des revêtements de surface destinés aux satellites et lanceurs sur la période 2024-2028. Cette collaboration de long terme renforce la relation entre les 2 entreprises, essentielle pour répondre aux besoins croissants du marché spatial. MAP Space Coatings est une PME française comptant une vingtaine de salariés, avec un chiffre d’affaires de 9 M€ en 2023, qui travaille avec des partenaires comme le CNES et l’ESA.

L’Usine Nouvelle du 18 septembre

Comment agir face à la prolifération de débris dans l’espace

Le Space Forum, qui s’est tenu à Toulouse le 10 septembre, a alerté sur la prolifération des débris spatiaux, un phénomène aggravé par l’augmentation du nombre de satellites (10 000 en orbite et entre 30 000 et 100 000 attendus d’ici 2030). Plus de 40 000 débris de plus de 10 cm encombrent déjà l’espace. Des initiatives émergent, comme la capture de débris par Astroscale, ou la surveillance via radars et télescopes par Look Up Space. MaiaSpace, filiale d’ArianeGroup, développe de son côté un lanceur partiellement réutilisable, capable de se désorbiter de façon contrôlée, afin de réduire le nombre de débris.

La Tribune du 16 septembre

Inquiétude face à l’augmentation des cybers attaques envers les installations spatiales

Lors du Space Forum, les commandants de l’espace français et italien ont exprimé leur inquiétude face à l’augmentation des cyberattaques contre les infrastructures spatiales. Les brouillages GPS deviennent quotidiens, menaçant la sécurité spatiale. En réponse, le Commandement de l’Espace se renforce, avec un objectif de 500 personnes d’ici 2030 et la construction de nouveaux locaux à Toulouse pour 80 M€. La coopération internationale est jugée cruciale pour contrer ces menaces.

La Tribune du 16 septembre