Focus sur les entreprises de la base industrielle et technologique de défense
La relance de l’économie de guerre française implique le renforcement de la base industrielle et technologique de défense (BITD), un écosystème mêlant grands groupes -– Airbus Defence and Space, ArianeGroup, Arquus, Dassault Aviation, MBDA, Naval Group, Nexter, Safran, Thales – et plusieurs milliers d’entreprises (startups, PME et ETI), dont 1000 sont considérées comme « stratégiques » par la DGA. Au total, la BITD concentre 220000 emplois directs et indirects, et génère un chiffre d’affaires (CA) de 30 Md€ par an. La France est par ailleurs le 3ème exportateur mondial de matériel de défense, derrière les États-Unis et la Russie, avec 11,7 Md€ de prises de commandes en 2022.
L’Usine Nouvelle du 22 avril 2025
Le radar Ground Fire 300 de Thales peut suivre jusqu’à 1000 cibles simultanément
Le nouveau radar Ground Fire 300 de Thales livre des performances « désormais nettement supérieures à celles du Patriot américain », indique l’entreprise aux Echos. Le radar peut détecter des essaims de drones, mais aussi des missiles hypervéloces ou balistiques. Jusqu’à 1000 cibles peuvent être suivies simultanément. Son antenne active à balayage électronique peut voir à 360 degrés et effectue 60 tours par minute. Thales répond ainsi à la demande en forte hausse pour les technologies de défense aérienne.
Les Echos du 22 avril 2025
Essor fulgurant de Bourges dans le contexte du réarmement
Bourges (Cher), bastion historique de la défense nationale, connaît une hausse des emplois et des investissements alors que les industriels de la défense enregistrent d’importantes commandes. C’est là que MBDA produit les missiles Aster, Mistral et Akeron. Le groupe franco-allemand KNDS y est également implanté, de même que Thales et Safran : ces maîtres d’œuvre s’appuient sur un écosystème de sous-traitants et équipementiers dans le département, comme Mecachrome, ou Michelin qui fabrique les pneus d’avions militaires.
Le Monde du 20 avril 2025
Leonardo et Rheinmetall, acteurs de l’Europe de la défense
« La Story », le podcast d’actualité des « Echos », se penche sur deux acteurs européens majeurs de la défense, le groupe allemand Rheinmetall et l’italien Leonardo, qui, à l’instar de leurs homologues français, voient leurs carnets de commandes augmenter fortement. Rheinmetall est le premier fabricant de munitions en Europe. Le conglomérat, qui compte 32000 salariés, a réalisé 10 Md€ de chiffre d’affaires en 2024, en hausse de 36%. Contrôlé à 30% par l’Etat, Leonardo prévoit quant à lui une hausse de 30% de ses revenus d’ici à 2029.
Les Echos du 23 avril 2025
L’Espagne portera ses dépenses militaires à 2 % du PIB dès cette année
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé, mardi 22 avril, 10,5 Md€ d’investissements dans la défense. L’objectif est d’atteindre dès cette année – soit avec quatre ans d’avance sur le calendrier initial – 2 % du produit intérieur brut (PIB) consacrés à la défense, comme l’exige l’OTAN. Pedro Sanchez a mis en avant l’aspect économique du plan de sécurité et de défense approuvé mardi, estimant qu’il devrait permettre de créer près de 100 000 emplois dans les secteurs technologique et militaire et porter le PIB de 0,4 % à 0,7 %.
Ensemble de la presse du 23 avril 2025
Entretien avec le directeur de la Maintenance aéronautique
Marc Howyan, directeur de la Maintenance aéronautique, livre ses bilans sur les flottes en service et détaille les efforts mis en œuvre pour prendre en compte la haute intensité. « Le Rafale maintient un haut niveau de disponibilité en 2024, comparable à celui de 2023, nonobstant des difficultés de la supply chain et l’impact des cessions de matériel » (notamment à l’Ukraine, ndlr). L’A400M et le MRTT affichent aussi un niveau de disponibilité important. Une remontée de la disponibilité des ATL2 et Caïman Marine est à saluer. En ce qui concerne le pod laser Talios (nacelle de désignation des cibles) de Thales, « la disponibilité a augmenté d’une vingtaine de pourcents pour atteindre un niveau remarquable et les délais de réparation ont été réduits d’un facteur 3 ».
Air&Cosmos du 23 avril 2025
MBDA choisit IDEA pour gérer la logistique de quatre sites de production d’armement
En vertu de son rôle clé dans le secteur de la défense, IDEA a été choisi par MBDA, leader européen de la conception et de la production de systèmes de missiles, pour assurer la gestion logistique de 4 de ses sites de production basés en régions Centre-Val de Loire et Île-de-France. IDEA doit opérer une partie des flux internes et externes des sites de MBDA, incluant de la réception et du stockage, le transit des matériels vers la production, ainsi que le chargement des colis à expédier inter-sites et à l’export.
Mer et Marine du 25 avril 2025
Investissements dans la défense : les députés européens approuvent le programme EDIP
Le programme européen d’investissement dans le domaine de la défense (EDIP) a franchi une étape importante jeudi 24 avril lors d’un vote au Parlement européen, au sein des commissions de l’Industrie (ITRE) et de la Défense (SEDE). Ce vote ouvre la voie à de futures négociations avec les États membres réunis au Conseil de l’UE. Les discussions devraient débuter cet été. L’EDIP, présenté par la Commission européenne en mars 2024 avec un budget proposé de 1,5 Md€, a pour objectif d’assurer la préparation de l’industrie de la défense de l’UE de manière plus structurée et à plus long terme qu’actuellement. Dans un entretien au Point, François-Xavier Bellamy, co-rapporteur du dossier, détaille les enjeux du programme. « Avec EDIP, nous renversons la logique de la dépendance militaire aux États-Unis », déclare-t-il.
Le Point, Les Echos et Euractiv du 25 avril 2025
Entretien avec Hervé Grandjean, PDG de Sabena technics
Hervé Grandjean revient sur la croissance importante de Sabena technics depuis 6 ans. « Nous sommes désormais dans une phase de consolidation pour finaliser la bonne intégration de nos différentes filiales au sein du groupe. 85% de nos 4 000 collaborateurs et de notre chiffre d’affaires sont en France et dans les DOM-TOM, et les 15% restants en Tunisie, à Dubaï, et à Singapour », détaille-t-il. Le dirigeant explique notamment la stratégie de l’entreprise dans la défense. « Le ministère des Armées est de loin notre premier client », précise-t-il. Le groupe entend capitaliser sur son expérience en France, pour augmenter l’export militaire.
Air&Cosmos du 25 avril 2025
Vers un traité de coopération franco-polonais ?
Le Monde revient sur les enjeux du traité en cours de négociation entre Paris et Varsovie, dont la signature est prévue d’ici à fin juin. Le document, baptisé « traité de Nancy », est présenté par la diplomatie française comme un traité comparable à ceux que la France a signés avec l’Allemagne (traité d’Aix-la Chapelle, 2019), l’Italie (traité du Quirinal, 2021) ou l’Espagne (traité de Barcelone, 2023), qui évoquent le « caractère indissociable des intérêts de sécurité » entre les signataires, ainsi que l’assistance mutuelle en cas d’agression armée « par tous les moyens dont ils disposent ». C’est la première fois que Paris signerait un tel document avec un pays non frontalier. « Pour la Pologne, dont la doctrine sécuritaire repose quasi exclusivement sur l’assistance militaire américaine et son « parapluie nucléaire », il pourrait s’agir d’un changement majeur de la perception des enjeux de défense », observe le quotidien.
Le Monde du 24 avril 2025