Deux idées de lecture : Laurent Mauvignier et Emmanuel Carrère

06/11/2025

Si vous vous occupez d’une bibliothèque pour le CSE ou si vous aimez lire tout simplement, voici deux conseils de livres que nous avons aimé lors des dernières vacances.

► Ne manquez pas tout d’abord le dernier livre de Laurent Mauvinier, “La maison vide” (Editions de Minuit, 752 pages, 25€).

Couronné par le prix Goncourt, ce long roman passionnant est une fresque familiale entremêlant plusieurs générations. L’un des personnages de cette terrible épopée est l’arrière-grand-mère de l’auteur, Marie-Ernestine, une figure que Laurent Mauvignier va redécouvrir, mais dont il va aussi réinventer la vie tragique en comblant les trous de sa biographie au moyen de la fiction. Un récit qui évoque la première guerre mondiale, la place alors prise par les femmes dans la vie économique du pays, mais aussi la seconde guerre mondiale, et les secrets familiaux et la violence qui les entourent.

Le titre, La Maison vide, est le point de départ du roman : c’est la redécouverte d’une maison familiale dans laquelle se trouve un mystérieux piano, ce qui conduit le romancier à entreprendre cette recherche et ce récit. 

► À signaler également, le récit que fait Emmanuel Carrère des origines familiales et de la vie de sa mère, l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse, décédée en août 2023, l’auteur dessinant aussi de façon touchante la figure de son père. Un récit qu’apprécieront particulièrement les amateurs de brillantes analyses de névroses familiales et de récits familiaux édifiants (voir les scènes de la fin de vie de l’académicienne). Mais le récit intéressera aussi tous ceux qui aiment l’histoire et la géopolitique. Le livre offre en effet une peinture de l’incroyable diaspora des russes blancs, ces russes qui ont fui partout en Europe la révolution communiste de 1917, le livre évoquant aussi la Russie, la Géorgie et l’Ukraine. Le livre d’Emmanuel Carrère, Kholkoze (POL, 554 pages, 20€), a obtenu hier le prix Médicis.

Le titre, Kolkhoze, fait référence au nom que donnait la mère de l’auteur quand elle invitait, en l’absence de son mari, ses enfants à venir l’entourer dans sa chambre, pour “faire kolkhoze”.

Source : actuel CSE