AVIATION COMMERCIALE

Limitation du trafic aérien avec la Chine : Air France passera à 14 vols par semaine cet été

Air France passera, comme elle l’avait annoncé, d’un vol par semaine sur Pékin et deux sur Shanghai actuellement, à 3 vols par semaine sur chacune des deux villes à compter de mai, puis à un vol quotidien par ville à partir de juillet, sous réserve de l’octroi des droits de trafic par les autorités chinoises. La compagnie n’entend pas, toutefois, dépasser 14 vols par semaine cet été, et n’envisage pas un retour à l’accord aérien de 2017, qui ouvrait les portes du marché français aux compagnies chinoises, tant que le survol de la Russie restera interdit aux compagnies européennes. Plusieurs dirigeants d’entreprises françaises, Sébastien Bazin (Accor), Nicolas Houzé (Galeries Lafayette), Henri Giscard d’Estaing (Club Med) et Augustin de Romanet (ADP), qui souhaitent le retour des touristes chinois, avaient écrit au Président de la République avant sa visite en Chine. Ils réclamaient notamment un « assouplissement à l’endroit des compagnies aériennes chinoises ». Selon Le Figaro, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a de son côté écrit à la Première ministre, pour demander des mesures afin de faciliter le retour des touristes chinois à Paris. Air France souligne que l’interdiction du survol de la Russie a créé une distorsion de concurrence. La compagnie n’est pas la seule à prôner une augmentation progressive et modérée des capacités : les liaisons entre la Chine et les Etats-Unis, l’Allemagne ou les Pays-Bas, notamment, restent également limitées.

Les Echos et Le Figaro du 2 mai

Lufthansa confirme viser une amélioration de son bénéfice grâce à la demande estivale

Lufthansa a publié ses résultats au premier trimestre 2023. Le groupe a divisé par deux sa perte opérationnelle ajustée, à 273 M€ fin mars, en baisse par rapport à une perte de 577 M€ enregistrée l’année précédente. Le chiffre d’affaires est en hausse de 40% à 7,02 Md€. « La demande toujours forte nous donne confiance pour les mois à venir », a déclaré Remco Steenbergen, directeur financier de Lufthansa. « La saison estivale apportera une contribution majeure à la réalisation de nos objectifs pour 2023 ». « Nous nous attendons maintenant à un boom des voyages pendant l’été et à un nouveau record de nos recettes de trafic pour l’ensemble de l’année », a indiqué le PDG du groupe, Carsten Spohr. La publication de ces résultats intervient alors que Lufthansa est entré en négociations afin d’entrer au capital d’ITA Airways.

Ensemble de la presse du 3 mai

Consolidation du secteur aérien : vers une « super compagnie » pour les vols à destination de l’outre-mer ?

Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair et président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM), indique au quotidien Le Monde être favorable à un rapprochement des trois compagnies pour former un « Air outre-mer », qui pourrait regrouper Air Austral, Corsair et Air Caraïbes. Les trois compagnies ont souffert de la crise liée à la pandémie mondiale. « La consolidation est en marche. Elle est inévitable », estime-t-il, afin d’apporter une solution « aux problèmes de taille critique. Cela créerait des synergies et des économies d’échelle ». L’objectif pourrait être de constituer, à côté d’Air France, un pôle axé sur les destinations d’outre-mer : les Antilles, la Guyane et La Réunion. Cette idée est défendue notamment par le ministre délégué chargé des outre-mer, Jean-François Carenco. A l’occasion de la présentation des résultats annuels d’Air France, mi-février 2023, Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM, avait aussi plaidé pour une consolidation du secteur : « Existe-t-il une option qui pourrait être intéressante pour nous et les autres opérateurs ? C’est quelque chose qu’on étudie », avait-il déclaré.

Le Monde du 3 mai

Air France-KLM réduit sa perte nette au premier trimestre 2023

Air France-KLM annonce un chiffre d’affaires du T1 2023 à 6,33 Md€, en hausse de 40,6% à taux de change constant. La compagnie a bénéficié d’une reprise du trafic et d’une augmentation de la demande de voyages. Les ventes de billets se sont établies à plus de 1,5 Md€ au cours du premier trimestre. Par rapport au T1 2022, le groupe a réduit sa perte de plus d’un tiers au T1 2023, à 344 M€. En comparaison avec 2019, dernière année pleine pré-crise, le groupe, qui outre Air France et KLM inclut la low-cost Transavia, a déployé au premier trimestre 89% de sa capacité, mesurée en sièges-kilomètres offerts (SKO). Air France-KLM prévoit de faire porter cet indice autour de 95% au troisième trimestre. Pour Transavia, il devrait être « autour de 135% » sur l’ensemble de l’année, grâce notamment à la croissance rapide de la flotte de la compagnie. « Le groupe a continué d’afficher une forte croissance de son chiffre d’affaires ainsi qu’une solide génération de trésorerie grâce aux ventes très encourageantes de billets pour l’été », commente le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith. « Cela ouvre la voie à une saison de vacances bien remplie dans l’ensemble de notre réseau mondial ». Air France KLM s’attend en outre à une baisse du prix du carburant d’aviation au cours de l’année, l’un des principaux postes de dépenses pour les compagnies aériennes.

La Tribune et Capital du 5 mai

« La réouverture des liaisons avec la Chine doit se faire de manière progressive », selon Anne Rigail, directrice générale d’Air France

Dans un entretien accordé à L’Usine Nouvelle, Anne Rigail, directrice générale de l’entreprise, demande que la reprise des vols entre la France et la Chine s’effectue de manière « progressive » et « loyale ». « Nous souhaitons accompagner la hausse de la demande sur la Chine mais dans des conditions de compétition qui restent loyales, sans déséquilibre et sans perte de souveraineté », indique-t-elle. « Certains pensent visiblement qu’Air France empêche la croissance, or ce n’est pas du tout le cas. Mais cela doit se faire de manière progressive et équilibrée. Nous ne demandons pas un équilibre parfait, nous demandons simplement à ce que les compagnies chinoises ne soient pas en capacité d’assurer trois ou quatre fois plus de rotations que nous alors qu’elles continuent de survoler l’espace aérien russe. Ce n’est pas une position de blocage ». La dirigeante souligne que les Etats-Unis adoptent une approche similaire, en limitant le nombre de vols à une vingtaine par semaine. Le nombre de rotations permises fait l’objet d’accords bilatéraux entre les autorités aériennes de chaque pays. « Au mercredi 3 mai, le nombre de rotations est de 16 par semaine, et cela montera à 50 rotations par semaine à compter de juin, soit 51% des vols autorisés durant l’été 2019. L’augmentation depuis le début de l’année est donc rapide », indique de son côté la DGAC.

L’Usine Nouvelle du 5 mai