Les compagnies aériennes américaines cherchent à s’adapter face aux retards de livraisons de Boeing

Les compagnies aériennes américaines, participant à une conférence de J.P. Morgan sur le thème de l’industrie, ont reconnu en public, l’étendue des problèmes de production de l’avionneur. Ainsi, Scott Kirby, CEO d’United Airlines, a révélé qu’il avait demandé à Boeing d’abandonner sa commande de monocouloirs B737 MAX 10. A la place, la compagnie aérienne souhaite acheter des A321neo à Airbus. De son côté, Southwest Airlines, qui ne fait voler que des Boeing, s’est résigné à ne pas recevoir sa commande de B737 MAX 7 cette année. Le groupe pense prendre livraison de 46 MAX 8 en 2024, alors qu’il attendait 79 avions. Cela va se traduire par une baisse de régime de l’activité, pour la compagnie qui annonce 60% de recrutements en moins pour le personnel navigant. Alaska Airlines a aussi expliqué que ses plans de vols étaient incertains cette année, en raison des incertitudes sur les livraisons de Boeing. Début mars, le britannique Ryanair a annoncé qu’il ne recevrait que 40 Boeing sur 57 prévus cette année. Il a donc abaissé de 5 millions sa prévision annuelle de passagers, à 200 millions. Enfin, Virgin Australia Airlines a également précisé que 31 Boeing MAX en commande n’arriveraient pas dans les délais.

Les Echos du 18 mars

L’aéroport Paris-Charles de Gaulle fête ses 50 ans

L’aéroport Paris-Charles de Gaulle célèbre ses 50 ans. Le 13 mars 1974, le nouvel aéroport accueillait ses 1ers passagers, débarquant d’un vol en provenance de New-York. La genèse du projet remonte à 1964, lorsque les pouvoirs publics s’accordent sur la construction d’un nouvel aéroport au nord de Paris pour répondre à la saturation des aéroports d’Orly et du Bourget. Les travaux débutent en 1968 et aboutissent en la construction d’un terminal tout en rondeur d’une capacité initiale de 10 millions de passagers annuels. Accueillant le Concorde dès 1976, l’aéroport se dote d’un 2ème terminal en 1982, qui intègre une circulation passagers séparée pour les départs et les arrivées, une innovation à l’époque. Il sera progressivement agrandi au fil des ans avec l’ajout des terminaux 2C, 2D, 2F, 2E et 2G, puis avec la construction du terminal 3, une infrastructure simplifiée dédiée aux opérations charter et low-cost. En 2000, il augmente encore son efficacité en devenant le 1er aéroport d’Europe à se doter d’une 4ème piste, pour former 2 doublets nord et sud. Aujourd’hui, l’aéroport du nord de Paris accueille 67,4 millions de passagers par an dans ses 9 terminaux et emploie 90 000 collaborateurs. Air France, qui a accompagné la croissance de l’aéroport, indique en représenter la moitié du trafic.

Le Journal de l’Aviation et Air & Cosmos du 18 mars

Korean Air investit 400 M€ dans un futur centre de maintenance de moteurs

Korean Air a commencé la construction d’un centre de maintenance de moteurs d’avions à Unbuk, près de l’aéroport international d’Incheon, dont l’ouverture est prévue pour 2027. Ce nouveau site sera le plus grand d’Asie et renforcera les capacités de maintenance des moteurs d’avion de la compagnie aérienne ainsi que ses activités de maintenance, réparation et révision (MRO). Le centre MRO comprendra 7 étages et s’étendra sur plus de 140 000 m2. L’investissement dans cette construction est estimé à plus de 400 M€. Korean Air prévoit également d’augmenter sa capacité de maintenance des moteurs d’avion, qui passera de 100 à 360 moteurs par an, pour un éventail plus large de types de moteurs. Ce nouveau centre de maintenance devrait générer plus de 1 000 nouveaux emplois. Actuellement, la compagnie effectue des révisions sur 6 modèles de moteurs, dont les PW4000 et GTF de Pratt & Whitney, le CFM56 de CFM International et le GE90-115B de General Electric. Cette expansion comprend l’ajout de 3 autres modèles de moteurs à son portefeuille, dont le GEnx de GE, le LEAP-1B de CFMI et le Rolls-Royce Trent XWB utilisé sur l’A350 notamment.

Aerobuzz du 19 mars

La fréquentation des aéroports parisiens affectée par le contrôle aérien en février 2024

La fréquentation des aéroports parisiens a crû de 4,7% sur 1 an en février, leur permettant de retrouver 96,4% des passagers de 2019, malgré une réduction programmée des capacités du contrôle aérien. L’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle a accueilli 6,9% de voyageurs de plus qu’en février 2023, mais la hausse n’a été que de 0,3% à Paris-Orly, pour un total de 7,02 millions d’usagers le mois dernier, a indiqué le Groupe ADP dans son bilan mensuel. Ces chiffres auraient été plus importants sans l’expérimentation programmée d’un nouveau système de trafic aérien dans le nord de la France, qui a conduit à des réductions des programmes des vols entre le 9 janvier et le 14 février. La carence de trafic qui en découle est estimée à environ 350 000 passagers en février et à environ un million depuis le début de l’année, selon ADP. Le taux de reprise par rapport à 2019 s’est établi à 93,1% lors des 2 premiers mois de l’année, contre 92,3% en 2023. La fréquentation des lignes en France métropolitaine n’évolue qu’à 70,2% des niveaux de 2019 depuis le début de l’année 2024, alors que ce chiffre est de 103,8% pour les liaisons avec les territoires d’Outre-mer. D’autres faisceaux font encore mieux, comme l’Afrique (109,6%) et l’Amérique du Nord (107,3%). L’Asie-Pacifique comble peu à peu son retard (84,1%) devant l’Amérique latine (80,7%).

Le Figaro du 20 mars

Augustin de Romanet ne sera pas renouvelé pour 5 ans à la tête d’ADP

Augustin de Romanet, PDG de Groupe ADP, ne sera pas renouvelé pour un mandat de 5 ans. L’Etat, actionnaire majoritaire à 50,6% du groupe aéroportuaire, ne souhaite pas accorder à l’actuel PDG un nouveau mandat complet, selon des informations du Monde. Augustin de Romanet pourrait, toutefois, jouer les prolongations en assurant son propre intérim jusqu’à la fin des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris. Le grand événement sportif représente, en effet, un défi logistique majeur pour les aéroports parisiens, qui vont devoir acheminer et surtout rapatrier sur des délais très courts visiteurs, délégations et quelques 10 000 athlètes pourvus, pour certains, de bagages hors normes, avec un risque élevé de perturbations sociales. Pour être prolongé, l’actuel PDG doit voir son mandant d’administrateur proposé pour une reconduction lors du conseil d’administration de ce mercredi 20 mars, avant l’assemblée générale du 21 mai.

Le Monde du 19 mars

Les dirigeants des compagnies aériennes européennes dressent une liste de recommandations aux futurs élus européens

A quelques mois des élections européennes, les dirigeants des principales compagnies aériennes, Air France-KLM, Lufthansa, IAG, easyJet et Ryanair, réunis mercredi 20 mars à Bruxelles dans le cadre de leur association Airlines for Europe (A4E), ont adressé aux futurs représentants européens la liste de leurs attentes. Les dirigeants réclament une véritable réforme du contrôle du trafic aérien en Europe, dont le morcellement reste une énorme source de gaspillage, ainsi qu’un meilleur encadrement des grèves de contrôleurs aériens. Ils demandent aussi des mesures incitatives pour augmenter la production de carburants d’aviation durable (CAD), dont l’offre reste largement inférieure à la demande. Enfin, ils redoutent par-dessus-tout, l’avènement d’une nouvelle taxe environnementale, dont le produit ne va jamais à la transition énergétique du secteur. Pour Benjamin Smith, PDG D’Air France-KLM, c’est aussi une question de compétitivité du transport aérien européen : « Si les compagnies aériennes européennes n’ont pas la possibilité de jouer à armes égales avec leurs concurrents extra-européens, c’est la souveraineté des pays européens qui risque d’en pâtir ».

Les Echos du 21 mars

Canada Jetlines élargit sa flotte en louant 2 A320-214

Canada Jetlines Operations a annoncé la location de 2 nouveaux appareils A320-214 à sa flotte auprès de CMB Financial Leasing afin d’améliorer ses capacités opérationnelles. La livraison de ces appareils est attendue pour le 2ème trimestre 2024. Les avions seront déployés pour desservir le Mexique, la Jamaïque, la Floride et Las Vegas, ainsi que pour des services de charter.

Le Journal de l’Aviation du 21 mars

Bataille juridique autour de la saisie de plus de 400 avions étrangers par la Russie en 2022

Avec la saisie par la Russie de plus de 400 avions étrangers, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, au déclenchement du conflit en Ukraine, une grande querelle d’assurances s’est déclenchée. Certains des plus grands assureurs du monde rejettent les demandes d’indemnisation des propriétaires de ces aéronefs, affirmant que ces derniers auraient dû en faire davantage pour récupérer leurs avions avant qu’ils ne soient saisis. Ils avancent également que le soutien des Etats-Unis à l’Ukraine signifie que le pays est, dans les faits, en guerre avec la Russie, ce qui devrait rendre caduques certaines demandes d’indemnisation. La bataille juridique, qui s’étend sur 2 continents et touche des dizaines d’entreprises, va très probablement affecter les garanties des assurances dans le cadre de futurs conflits. Les assureurs russes auraient déjà versé plus de 2 Md$ d’indemnités pour plus de 100 avions, selon des documents boursiers et des déclarations d’entreprises. Par ailleurs, les sociétés de leasing reconnaissent qu’il est peu probable que les avions puissent voler de nouveau en Occident compte tenu du peu de soin apporté par la Russie à la maintenance des appareils.

The Wall Street Journal du 21 mars