Des sous-traitants de l’aéronautique veulent se diversifier dans le ferroviaire
Avec la crise sanitaire qui a mis à rude épreuve l’activité de plusieurs sous-traitants, certains sont tentés de rebondir en misant sur la diversification de leurs activités, notamment dans le ferroviaire. C’est le cas de la société AAA (Assistance Aéronautique et Spatiale), qui a annoncé un plan social cet été et s’attend à une perte de 65% de son chiffre d’affaires (260 M€ en 2019). Comme beaucoup de fournisseurs d’Airbus, AAA dispose d’une activité très dépendante du secteur aéronautique. La crise sanitaire a précipité sa stratégie de diversification. « En 2018, nous avions démarré une diversification dans le domaine ferroviaire avec quelques petites interventions pour des sous-traitants d’Alstom tels qu’Avantis. La Covid a intensifié notre démarche commerciale dans ce secteur (…) Nous nous sommes aperçus que nos métiers dans le domaine aéro pouvaient très bien trouver des débouchés dans le domaine ferroviaire » décrit Bernard Vallée, directeur du développement commercial chez AAA. D’autres entreprises du secteur poursuivent effectivement cette stratégie, comme le groupe Segneré, implanté près de Tarbes, qui produit des pièces métalliques pour les programmes civils et militaires d’Airbus, Dassault Aviation et Stelia. « ll s’agit d’une opportunité locale (…) de discuter avec ces entreprises qui ont besoin de toute l’expertise et de la méthodologie de travail du secteur aéronautique pour consolider leur supply chain et faire face à leur montée des cadences », expliquait cet été son dirigeant Jean-Michel Ségneré.
La Tribune du 26 octobre
Certaines entreprises profitent de la conjoncture pour investir dans le fret aérien
Certaines entreprises entendent bien profiter de la conjoncture exceptionnelle pour élargir leurs horizons. Ainsi, à l’instar de son concurrent français CMA-CGM, l’armateur danois Maersk renforce sa diversification dans le transport aérien de marchandises. Affichant des résultats exceptionnels (son chiffre d’affaires a bondi de 68% de juillet à septembre, passé à 16,6 Md$), Maersk réinvestit désormais une partie de ses bénéfices dans le transport aérien cargo. Outre l’acquisition de Senator International, un commissionnaire de transport allemand basé à Hambourg, Maersk étoffe également sa flotte aérienne en achetant deux Boeing 777F et en louant trois supplémentaires. Tandis que CMA-CGM a fait ses premiers pas récemment dans le transport aérien, avec sa nouvelle division Air Cargo, Maersk dispose déjà de la compagnie Star Air, qui exploite une flotte de 15 Boeing 767 dédiés au fret et emploie 160 pilotes. « Pour exploiter et gérer ces capacités additionnelles, Star Air va devenir le véhicule clé responsable de l’offre logistique de Maersk », précise le groupe.
Les Echos du 3 novembre