DEFENSE

Autonomie stratégique : les enjeux de la normalisation

Le groupe de réflexions Mars, constitué « d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire », publie dans La Tribune une analyse des enjeux liés aux normes en matière d’autonomie stratégique. « Si la remontée en puissance des armées est essentielle par le renforcement des effectifs et l’accroissement des équipements disponibles, il est également nécessaire d’avoir la capacité d’agir en toute liberté. Or la France néglige bien trop le domaine des normes, techniques comme sociétales, et risque de se retrouver rapidement marginalisée, voire bloquée dans ses actions », avertit le groupe. La standardisation, en particulier des technologies émergentes, présente d’importants enjeux : « Tout comme le secteur civil, le monde de l’armement vit une profonde transformation en raison d’évolutions technologiques majeures, comme l’intelligence artificielle, l’autonomie des systèmes ou encore la deuxième révolution quantique. Ces technologies vont entraîner des changements pour les équipements militaires mais aussi dans l’art de la guerre, notamment en raison du fonctionnement de plus en plus en réseau ». Ces technologies, qui n’ont pas atteint leur maturité, restent en effet à encadrer, selon un processus de normalisation qui « n’a rien de neutre ». Les normes ne se limitent pas, toutefois, à la seule technologie : la définition des règles ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) représente également un enjeu de souveraineté. « Pour influencer les normes internationales, il est important d’identifier les processus normatifs en cours notamment au sein de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de contribuer à ses travaux. La coordination entre la communauté de défense et le secteur civil, public et privé, est importante pour être bien représentés dans ces instances compte tenu du large spectre des domaines normatifs à couvrir », préconise le groupe de réflexions.

La Tribune du 2 novembre

Collins Aerospace va moderniser les C-130H de l’armée de l’Air indonésienne

L’armée de l’Air indonésienne a rejoint la liste des clients, dont l’armée de l’Air et de l’Espace française, qui ont choisi Collins Aerospace pour sa modernisation de l’avion de transport militaire C-130H Hercules. En tant qu’entrepreneur de GMF AeroAsia, Collins Aerospace fournira sa solution avionique Flight2, qui transforme les commandes analogiques d’origine du C-130 en un cockpit numérique moderne en verre, équipé de sept écrans multifonctions, trois unités d’affichage de contrôle et un nouveau pilote automatique numérique. L’avion sera également équipé du système de gestion de vol Required Navigation Performance/Area Navigation, avec un logiciel de largage de précision à haute altitude.

Air & Cosmos du 8 novembre

Le H160 Pégase, un hélicoptère sur mesure pour la Gendarmerie

Air & Cosmos consacre un article au H160 Pégase, destiné aux forces de l’ordre. L’hélicoptère bimoteur sera doté d’équipements spécifiques, notamment un système de mission développé spécialement par Airbus Helicopters pour s’adapter aux besoins de la Gendarmerie nationale. La Gendarmerie va utiliser la version civile du H160 en 10 exemplaires, dont 4 devraient être opérationnels en région parisienne en 2024, à l’occasion des Jeux Olympiques. L’appareil, le plus gros hélicoptère mis en service par la Gendarmerie jusqu’alors, permettra d’ouvrir de nouveaux champs de mission, notamment en matière de projection des forces de sécurité d’intervention.

Air & Cosmos du 5 novembre

Montée en puissance des armées françaises : un effort budgétaire à prolonger

Fabien Gouttefarde, député de l’Eure, membre de la Commission de la défense et des forces armées, publie une analyse dans La Tribune. Il appelle à poursuivre l’effort budgétaire en faveur des armées au-delà de 2025, ainsi qu’à prolonger l’action engagée par Emmanuel Macron en faveur de l’autonomie stratégique européenne. « L’effort budgétaire doit se poursuivre. La marche dite des 3 Md€, bien que haute, devra être franchie pour poursuivre le cycle entamé de réparation de nos armées. Je propose qu’elle se poursuive, en 2026 et 2027 », déclare-t-il.

La Tribune du 9 novembre

OTAN : « L’Allemagne doit éviter tout ce qui peut donner l’impression d’affaiblir notre dissuasion », selon Wolfgang Ischinger, président de la Conférence sur la sécurité de Munich

Le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, président de la Conférence sur la sécurité de Munich, accorde un entretien à L’Opinion. Il souligne l’importance de maintenir une capacité de dissuasion au sein de l’OTAN, notamment nucléaire, face à la montée des puissances autoritaires. « Le nombre de pays libéraux a baissé dans les vingt dernières années. Si nous ne voulons pas être emportés par des tendances autoritaires, nous ne devons pas abandonner la foi dans les valeurs occidentales. Et agir en conséquence. Nous parlons depuis quarante ans du « partage du fardeau » au sein de l’OTAN. Nous devrions reconnaître la nécessité historique de ne plus parler de « partage du fardeau » mais de « reprise du fardeau ». L’Europe doit mener sa politique de manière de plus en plus autonome et équiper ses armées de manière à pouvoir exercer cette responsabilité. Cela requiert des investissements dans des capacités de défense, c’est très clair dans le cas allemand », explique-t-il.

L’Opinion du 9 novembre

Les planeurs hypersoniques, nouveau danger planétaire

La Chine a récemment procédé à des essais de nouveaux missiles ultrarapides, les planeurs hypersoniques. Embarqué à bord d’un missile balistique, le planeur a la particularité d’être libéré au niveau de l’atmosphère et de s’y maintenir ; profitant de la courbure de la Terre, il est ainsi détectable beaucoup plus tard qu’un missile balistique, et peut ajuster sa trajectoire pour viser sa cible plus précisément. La Russie en possède déjà, tandis que les Etats-Unis y travailleraient activement, de même que la France, qui miserait sur l’hypersonique pour moderniser sa force de dissuasion nucléaire. De l’avis de Benjamin Hautecouverture, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), « pour que leur développement ne risque pas d’altérer la stabilité stratégique entre puissances, il faudrait le lancement d’un dialogue portant sur leur déploiement et leur utilisation. Mais les tensions sont trop fortes entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie pour que débute un tel échange ».

L’Express du 10 novembre

Les EAU profitent du Dubai Airshow pour renforcer leurs équipements militaires

Pleins feux sur les Emirats arabes unis et leur salon de l’aéronautique, le Dubai Airshow. Afin d’assurer le plus grand rayonnement possible à l’évènement, les EAU ont annoncé une série de contrats militaires, pour un montant global dépassant les 4 Md€. L’annonce la plus notable a été la commande de deux ravitailleurs supplémentaires Airbus A330 MRTT, pour un montant de 625 M€. Les livraisons débuteront en 2024 et les deux appareils bénéficieront des dernières améliorations opérationnelles développées par les équipes d’Airbus Military Aircraft. Autre contrat d’importance, celui passé auprès de Progressive Technologies pour la fourniture de munitions pour la Force aérienne et la Défense aérienne des Emirats Arabes Unis. L’américain Goodrich s’est vu attribuer 16,5 M€ pour la fourniture de services de soutien et d’assistance technique ainsi que de pièces de rechange. Thales a de son côté enregistré deux contrats, l’un portant sur l’achat de systèmes de communication, l’autre portant sur l’achat de pièces de rechange et de maintenance.

Air & Cosmos du 15 novembre

En France, l’aviation de chasse est à la peine

Dans une vaste enquête, Air & Cosmos pointe les fortes tensions qui pèsent sur les flottes de l’armée française, en particulier dans le secteur stratégique de la chasse. Si au Sahel, 58% des frappes aériennes en 2020 ont été réalisées par des drones Reaper, cette efficacité apparait en partie due à la nature asymétrique du conflit qui se joue dans la bande sahélo-saharienne. Or, la plupart des autres conflits nécessiteront probablement des chasseurs, polyvalents, réactifs et adaptables. Dans ce contexte, l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE), qui s’est vu prélever 12 appareils à destination de la Grèce, fait face à une réduction de ses équipements, alors qu’au moins 12 autres avions devraient suivre afin d’honorer le contrat passé avec la Croatie. Une situation qui, d’après Air & Cosmos met à mal la situation de l’AAE, fragilisée par le manque de personnels (ses effectifs ont décru de 25% en quelques années) et les ponctions export. Une situation qui justifierait l’établissement d’un plan d’urgence pour assurer la modernisation et la soutenabilité des équipements des armées françaises.

Air & Cosmos du 12 novembre