Le Conseil d’administration de la BEI renforce le soutien à l’industrie européenne de sécurité et de défense
Le Conseil d’administration de la Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé début mai une mise à jour de la définition des biens et infrastructures à double usage pouvant bénéficier d’un financement. « À l’avenir, la BEI renoncera au critère exigeant que les projets à double usage admissibles à un financement dans le domaine de la sécurité et de la défense tirent plus de 50% de leurs recettes escomptées des applications civiles […] Il n’y aura plus de seuil minimal pour les recettes générées par les applications civiles ni de proportion minimale d’utilisateurs civils », précise la BEI, présidée par Nadia Calviño. Le Groupe BEI adaptera également ses règles relatives au financement des PME actives dans le secteur de la sécurité et de la défense. Les entreprises européennes qui exercent une activité relevant partiellement de la défense auront accès aux produits de financement intermédiés de la BEI. Toutefois, « aucune autre modification n’a été apportée aux critères d’admissibilité à un financement du Groupe BEI ni à la liste des activités et secteurs exclus », est-il précisé. Une limite critiquée par l’industrie européenne de la défense, qui salue néanmoins une 1ère avancée. L’Association des industries aérospatiales et de défense de l’Europe (ASD) demande ainsi à nouveau que « la BEI élimine l’exclusion explicite des activités de défense pure ».
Les Echos du 22 mai
À Dresde, Emmanuel Macron appelle l’Europe à bâtir sa défense
À Dresde (Saxe, Allemagne), le président de la République, Emmanuel Macron, qui s’adressait à la jeunesse, a évoqué l’importance des élections européennes : « Plus que jamais nous avons à choisir l’avenir de notre continent parce que l’Europe vit un moment décisif. Elle peut mourir si elle prend les mauvaises décisions », a-t-il estimé. Evoquant les conséquences du retour de la guerre en Europe, il a rappelé l’importance du soutien à l’Ukraine et a insisté sur la nécessité de bâtir une défense commune européenne : « La vraie réunification de l’Europe sera une Europe qui saura penser son cadre de sécurité et de défense par elle-même et pour elle-même ». Il a aussi appelé l’Europe à « bâtir un nouveau paradigme de croissance pour les générations à venir » et à mieux se protéger sur le plan commercial. « Nous avons besoin d’avoir une stratégie européenne qui bâtisse une préférence européenne en matière de défense, en matière d’espace, qui bâtisse une stratégie d’achat européen », a-t-il déclaré.
Ensemble de la presse du 28 mai
Le groupe turc Titra et Airbus s’associent pour modifier le drone Alpin pour des missions navales
Le fabricant turc de drones Titra a annoncé la semaine dernière un « partenariat stratégique » avec Airbus pour modifier le drone Alpin afin qu’il puisse opérer à partir de plates-formes navales et décoller et atterrir de manière autonome. L’accord prévoit une collaboration pour l’intégration du système de positionnement DeckFinder d’Airbus à l’Alpin. « Faire apponter un [drone] hélicoptère sur un navire est un peu complexe. C’est l’objectif de notre projet avec Airbus. Nous avons signé un protocole de coopération pour transformer l’Alpin en une plateforme ayant cette capacité. Après cela, nous espérons pouvoir réaliser d’autres projets en coopération avec Airbus, comme faire décoller l’Alpin depuis un navire en mouvement. Cela devrait être possible dans les 6 prochains mois », a expliqué Abdulkadir Şener, PDG de Titra Technology. Possédant une masse à vide de 340 kg, le drone Alpin peut emporter une charge utile de 200 kg [carburant compris]. Selon les données fournies par Titra, son rayon d’action est de 200 km tandis que son endurance est d’environ 9 h.
Zone-Militaire.com du 28 mai
La Pologne achète aux Etats-Unis des missiles d’une portée de 1 000 km
La Pologne a annoncé lundi l’achat aux Etats-Unis de missiles de croisière, pour une valeur de 677 M€. « La guerre en Ukraine a démontré l’importance de pouvoir tirer des missiles sur des cibles même très éloignées de la ligne de front, et la portée des missiles qui seront achetés est d’environ 1 000 km », a précisé le ministère polonais de la Défense. Il s’agit de missiles AGM-158 JASSM-ER (Joint Air-to-Surface Standoff Missile) dont les livraisons interviendront entre 2026 et 2030. Le contrat, qui doit être officiellement signé ce mardi, s’inscrit dans le cadre d’une modernisation rapide de l’armée polonaise. Varsovie a déjà augmenté son budget de défense à environ 4% du PIB, chiffre le plus élevé parmi les pays de l’OTAN.
La Tribune du 28 mai
Safran va livrer le 1er drone Patroller de série en juin
Le 1er exemplaire de série du drone Patroller de Safran est arrivé mardi 28 mai à Chaumont, en Haute-Marne, prêt à être réceptionné par le 61ème régiment d’artillerie de l’armée de Terre. « La prochaine étape va consister à réaliser le vol de réception », a précisé Franck Saudo, président de Safran Electronics & Defense, à l’occasion d’une rencontre avec la presse en vue du salon de la défense Eurosatory. Un Patroller est déjà opéré depuis quelques mois. Il a permis aux équipages et aux mécaniciens de se former à son utilisation. Cette phase d’apprentissage doit s’achever d’ici à la fin du mois de juin. « L’aventure n’a pas été facile. Mais il faut garder à l’esprit que c’est la 1ère fois en France et dans le monde qu’un aéronef sans pilote est certifié à ce niveau d’exigence en classe civile », résume Franck Saudo. Le drone a été certifié début 2023 par la DGA et peut s’insérer dans le trafic aérien civil. Les retours sur le terrain, effectués par le 61ème régiment d’artillerie, sont très positifs sur ses capacités. Avec une vitesse de croisière d’environ 150 km/h pour une envergure de 18 m, le drone a une portée de 150 km et une autonomie de 20 h. Dédié aux missions de surveillance et de reconnaissance, le Patroller peut aussi être décliné dans une version armée, via la mise en œuvre d’une roquette guidée par laser codéveloppée avec Thales et la DGA. Le 2ème exemplaire de série du Patroller sera livré au cours de l’été, les 2 suivants le seront à l’automne, soit un total de 4 engins livrés cette année. Les forces françaises ont prévu d’acquérir un total de 28 appareils, dont 14 ont été pour l’heure effectivement commandés.
L’Usine Nouvelle du 30 mai
La vente de Preligens témoigne du difficile financement d’une startup d’IA de défense en France et en Europe
Preligens, spécialiste de l’analyse par IA d’images satellites militaires, cherche un repreneur industriel. La startup ne peut pas, en effet, lever de l’argent auprès d’un fonds dit « de croissance » pour son développement. « Il n’y a pas en Europe de fonds qui ont la taille nécessaire et qui s’intéressent à la défense », indique Jean-Yves Courtois, CEO de Preligens. Or, pour une entreprise stratégique, recourir à des fonds non européens est impossible, souligne le dirigeant. Un acheteur industriel pourrait apporter « des synergies » et ses agréments pour passer des contrats avec les Etats-Unis, notamment. Safran et le groupe franco-italien Telespazio (coentreprise entre Leonardo et Thales) sont cités, ainsi que le groupe de technologies suédois Hexagon AB.
Les Echos du 31 mai
Missiles longue portée : vers davantage de coopération européenne et d’investissement ?
À l’issue du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité, qui a conclu la visite d’État du président de la République, Emmanuel Macron, en Allemagne, l’Élysée a publié une déclaration commune selon laquelle Paris et Berlin ont annoncé qu’ils engageraient, « avec leurs partenaires », une « coopération générale et inclusive à long terme dans le domaine des frappes à longue portée », ce qui « suppose de renforcer la base industrielle et de défense européenne pour améliorer leurs capacités militaires ». Afin de renforcer leur dissuasion, les Etats européens doivent réaliser un très important effort d’investissement, notamment dans le secteur des frappes à longue portée, observent Les Echos. Actuellement, les missiles Storm Shadow et Scalp, envoyés par Paris et Londres à Kiev, peuvent atteindre des cibles jusqu’à 500 km mais sont plus efficaces à quelque 300 km. Le Taurus, que l’Allemagne n’entend pas livrer à l’Ukraine, possède une portée théorique de 600 km. « Ces missiles sont produits par petites dizaines, quand la Russie a engagé en Ukraine plus d’un millier de missiles de croisière ou balistique et de drones, dont la portée dépasse 1 000 km », relève le quotidien, qui note que MBDA souhaite une relance d’urgence des programmes de recherche et développement sur les missiles de croisière, incluant le Royaume-Uni, partenaire traditionnel de la France dans ce domaine.
Les Echos et Zone-Militaire.com du 31 mai