Signature d’une alliance stratégique dans la défense entre Sopra Steria et le CEA

Sopra Steria rentre dans une alliance stratégique avec le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). Cette alliance, entérinée vendredi 21 juin par la signature d’une lettre d’intention à l’occasion du salon Eurosatory 2024, portera d’abord sur le secteur de la Défense, avant d’être étendue au spatial, à l’aéronautique et à l’énergie nucléaire. Les 2 organisations travailleront sur des solutions liées au cloud, à l’intelligence artificielle ou encore à l’électronique avancée, ainsi que sur des technologies spécifiques au domaine militaire comme la détection, l’instrumentation, les communications sécurisées (y compris post-quantique) ou les systèmes de commandement et contrôle. L’accord s’appuie sur une longue relation entre le CEA et Sopra Steria, par le biais de sa filiale CS Group, rachetée en 2023.

L’Usine Nouvelle du 24 juin

Safran en discussions pour acquérir Preligens

L’équipementier aéronautique Safran annoncé ce lundi 24 juin être en discussions exclusives en vue d’acquérir Preligens, spécialiste des solutions d’intelligence artificielle pour l’aérospatiale et la défense, pour une valeur d’entreprise estimée à 220 M€. « Avec de multiples applications, cet apport représenterait une étape majeure pour le développement de nos activités dans la défense et le spatial, et nous permettrait également de déployer des méthodes d’inspection numérique pour renforcer la qualité et la sécurité des vols », s’est exprimé dans un communiqué Olivier Andriès, directeur général de Safran. La finalisation de l’opération devrait intervenir au 3ème trimestre de 2024.

Ensemble de la presse du 24 juin

Thales envisage de lancer une nouvelle arme anti-drone en 2025

Alex Cresswell, CEO de Thales UK, a annoncé au Financial Times qu’une arme bon marché, capable d’abattre plusieurs drones à la fois en perturbant leur électronique, pourrait être disponible dès l’année prochaine. Cette nouvelle arme anti-drone à énergie dirigée par radiofréquence (RFDEW), actuellement en phase d’essais sur le terrain avec l’armée britannique, pourrait révolutionner la défense aérienne. Il s’agit du système RFDEW, développé par Thales UK sous contrat avec le ministère de la Défense britannique. Il offre une alternative moins onéreuse aux systèmes traditionnels de défense aérienne par missiles. Avec un coût de seulement 10 pence par utilisation et une portée allant jusqu’à 1 km, cette technologie pourrait transformer la manière dont les menaces de drones sont gérées. Pour répondre à la demande croissante, Thales a doublé la production de ses installations à Belfast, où sont fabriqués le système de défense aérienne à courte portée Starstreak et le système antichar Saab NLAW. La production a atteint son niveau le plus élevé des 20 dernières années, et l’entreprise prévoit de doubler à nouveau sa production au cours des 2 prochaines années. La société emploie 7 000 personnes outre-Manche, sur un effectif total de près de 80 000 personnes.

Ensemble de la presse du 24 juin

Le ministère des Armées rappelle les objectifs de production nécessaires à « l’économie de guerre »

Dans un bilan de « 2 ans d’économie de guerre », le ministère des Armées a rappelé lundi 24 juin des commandes notifiées pour un montant total de 20 Md€. En matière de défense aérienne, « l’enjeu industriel pour le ministère des Armées consiste notamment à augmenter sa production de missiles Aster », ce qui est « indispensable pour continuer à aider l’Ukraine à défendre son ciel mais également pour renforcer les capacités de défense sol-air » des forces françaises, est-il souligné dans ce bilan. Pour répondre à ces besoins, une 1ère commande de 200 Aster a été notifiée à MBDA pour 900 M€. Et une seconde, pour 200 missiles supplémentaires, est en cours d’instruction. Les Armements Air-Sol Modulaires (A2SM) « Hammer » sont aussi concernés. La France veut en livrer à l’Ukraine, à raison de 50 exemplaires par mois. Il s’agit donc également de regarnir les stocks de l’armée de l’Air et de l’Espace et ceux de la Marine nationale. Dès cette année, la production d’A2SM va doubler. « 600 de ces bombes sont attendues pour 2024 dans l’optique de les livrer à l’Ukraine », a ainsi rappelé le ministère des Armées, qui a donné l’objectif d’en produire 1 200 en 2025. La production doit donc doubler. « Un défi que l’entreprise Safran s’est déclarée prête à relever », a-t-il assuré. La même logique s’applique au missile de croisière SCALP EG, le ministère des Armées ayant demandé à MBDA de « procéder à 40 livraisons à venir, comprenant des missiles qui peuvent être reconfigurés ». Un autre objectif est aussi est aussi de produire 100 000 obus d’artillerie de 155 mm en 2024, dont 80 000 seront livrés à l’armée ukrainienne. Enfin, le rythme de production des Rafale va également s’accélérer, Dassault Aviation étant désormais en mesure d’en assembler jusqu’à 36 par an.

Zone Militaire du 25 juin

Jens Stoltenberg souligne l’importance de la France dans l’Alliance atlantique

Le prochain sommet de l’OTAN se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet. Il doit être l’occasion pour les Etats membres de l’Alliance atlantique d’afficher l’unité et la force des grandes démocraties occidentales dans un monde de plus en plus dangereux, et notamment d’organiser dans la durée le soutien à l’Ukraine. L’OTAN, pour ses 75 ans, a réussi à désigner à l’unanimité de ses 32 membres son futur secrétaire général, l’ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Il succédera dès le 1er octobre au Norvégien Jens Stoltenberg, qui occupait la fonction depuis une décennie. A l’occasion d’un déplacement à Paris, Jen Stoltenberg a insisté sur le rôle essentiel de la France dans l’Alliance, en rappelant qu’elle joue désormais le rôle de nation cadre en Roumanie, qu’elle participe au renforcement de la sécurité des Etats baltes et qu’elle assure un contrôle maritime indispensable à la libre circulation. Lors du sommet américain, l’Alliance doit prendre le relais du groupe informel de 50 nations dit « groupe de Ramstein » pour reprendre la coordination du soutien en armes à l’Ukraine dans la durée, mais aussi la formation militaire des soldats ukrainiens.

Les Echos du 25 juin

La Nouvelle-Aquitaine confirme sa dynamique dans le secteur de la défense au salon Eurosatory 2024

Le salon Eurosatory 2024 a été l’occasion pour les régions françaises de démontrer leur savoir-faire dans le milieu de la Défense. Les entreprises de Nouvelle-Aquitaine étaient présentes en nombre, illustrant l’attractivité du territoire. L’Aerospace Valley girondine, notamment, représente un important bassin d’emplois, avec 26 000 salariés travaillant dans l’aéronautique, le spatial et la Défense, pour un chiffre d’affaires global estimé à 2 Md€. Par exemple, la firme OliKrom, qui collabore avec Airbus, Safran, Thales ou ArianeGroup, fabrique des peintures capables de changer de couleur selon certaines conditions : certains revêtements réagissent en cas d’impact, en fonction de la lumière ou en cas de contact avec des gaz spécifiques. Installé à La Rochelle, SkyDrone Robotics développe un drone modulaire, le Versatyl, et travaille avec le ministère des Armées et le ministère de l’Intérieur. Avec l’implantation d’acteurs comme Dassault Aviation ou MBDA en Nouvelle-Aquitaine, bon nombre de sociétés misent sur les technologies ariennes. C’est le cas de TDIA, lancée il y a 30 ans à Mérignac et équipementier de 1er rang pour Dassault Aviation. TDIA livre notamment des équipements de captation vidéo pour les Rafale jusqu’en 2035. De son côté, Asman Technology travaille avec des partenaires européens pour distribuer des systèmes optroniques et radars. Récemment Asman a sécurisé un partenariat avec l’entreprise tchèque Retia pour exploiter le radar anti-drones ReGuard sur le sol français.

Air & Cosmos du 25 juin

Lufthansa Technik choisit Thales pour le programme Pegasus

Thales a annoncé avoir été choisi par Lufthansa Technik, filiale de la compagnie aérienne allemande, pour lui fournir le système de communication audio/radio de l’avion SIGINT (SIGnal INTelligence) destiné à l’armée de l’Air allemande. Dans le cadre du programme Pegasus, ce système de dernière génération assurera les communications du poste de pilotage et des opérateurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’aéronef. Offrant un haut niveau de sécurité, avec une fiabilité supérieure et un poids réduit par rapport aux technologies classiques, le système élaboré par Thales répond aux exigences des missions réalisées par les forces aériennes allemandes. Les équipes de Lufthansa Technik et de Thales assurent avoir travaillé ensemble pour développer le système le mieux adapté au programme Pegasus.

ABC Bourse du 27 juin

À Eurosatory, Leonardo a dévoilé son nouvel hélicoptère de combat AW249

Lors du salon Eurosatory, Leonardo a dévoilé pour la 1ère fois au grand public son nouvel hélicoptère de combat AW249 Fenice. L’AW249 doit notamment permettre à l’Armée italienne de remplacer ses hélicoptères de combat AW129 Mangusta. Il a été développé en constante discussion avec l’Armée italienne, dans un contexte multi-domaine : terre, air, mer, espace et cyber-espace. Le cockpit en tandem dispose d’un full glass cockpit, avec 4 écrans de 8,4 pouces et 2 écrans tactiles de 21,5 pouces. Le casque intègre un système d’affichage des données et peut projeter des images et symboles directement dans le viseur, une représentation 3D de l’environnement reconstruite sur base des différents capteurs de l’hélicoptère. Ceux-ci comprennent des capteurs infrarouges, LIDAR et radar. Cette capacité 3D permet d’ailleurs un vol en toute sécurité malgré une visibilité proche de zéro, avec des conditions météorologiques dégradées. En termes de connectivité, l’hélicoptère peut recevoir des données transmises par des capteurs présents sur d’autres systèmes aériens ou terrestres mais aussi transmettre des données vers d’autres systèmes. Capable de voler avec des drones, il est par ailleurs prévu qu’il puisse en lancer depuis ses pylônes externes.

Air & Cosmos du 27 juin

Le général Jérôme Bellanger sera le prochain CEMAAE

À l’occasion du conseil des ministres du mercredi 26 juin, le général de corps aérien Jérôme Bellanger a été nommé chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE). Il prendra ses fonctions le 16 septembre et sera ainsi élevé aux rang et appellation de général d’armée aérienne, succédant au général Stéphane Mille. Il aura à relever des défis majeurs pour moderniser et renforcer les capacités de l’AAE face aux menaces contemporaines. Il devra superviser la modernisation des équipements et le maintien en condition opérationnelle des aéronefs, et notamment, la gestion de la cession des Mirage 2000-5 à l’Ukraine. Cette décision stratégique entraîne une diminution significative des capacités aériennes de l’AAE. Attirer de nouveaux talents et retenir les compétences existantes sera aussi une mission indispensable pour maintenir l’efficacité et la capacité d’action de l’AAE. De plus, augmenter les effectifs de réserve est un autre axe stratégique important. La préparation opérationnelle des unités devra être optimisée et les programmes d’entraînement devront être renforcés. En parallèle, le développement des capacités spatiales sera nécessaire pour assurer la supériorité technologique et stratégique. Le nouveau chef d’état-major de l’AAE devra, enfin, renforcer les liens internationaux et promouvoir la coopération avec les alliés.

Le Figaro, Air & Cosmos et Le Journal de l’Aviation du 28 juin

Reconduite dans ses fonctions, Ursula von der Leyen chiffre à 500 Md€ les besoins de financement de la défense de l’UE

Quelques heures après sa reconduction à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a assuré, jeudi 27 juin, que l’industrie de défense de l’Union européenne (UE) avait besoin de 500 Md€ ces 10 prochaines années. Elle n’a toutefois pas donné de détail sur le calcul de cette somme, 5 fois plus importante que celle évoquée un moment par Thierry Breton, commissaire européen chargé de l’industrie de Défense. Les dirigeants de l’UE avaient demandé à la Commission, lors d’un précédent sommet, de leur présenter plusieurs options pour financer le renforcement de leur industrie de défense. L’une des options consiste à recourir à un emprunt européen. Plusieurs Etats membres, dont la France ou l’Estonie, y sont favorables, mais d’autres comme l’Allemagne ou les Pays-Bas s’y opposent. Le Fonds européen de la défense (FED), doté de 7,9 Md€ pour la période 2021-2027 a déjà donné un coup d’accélérateur à la production d’armes. Les pays de l’UE ont déjà engagé quelque 240 Md€ pour l’ensemble de leurs dépenses militaires depuis 2022, selon l’Agence européenne de défense. Ce chiffre atteindrait même 314 Md€ selon les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), soit une hausse de 30% par rapport à 2012. Enfin, les chefs d’Etat et de gouvernement ont choisi la Première ministre estonienne Kaja Kallas, pour incarner le visage de la diplomatie de l’UE et succéder à Josep Borell. Ils ont également nommé l’ex-Premier ministre Portugais Antonio Costa comme nouveau président du Conseil européen. Ces nominations devront être confirmées par une majorité absolue d’eurodéputés à l’issue d’un vote, attendu mi-juillet.

La Tribune du 28 juin

Où en est l’économie de guerre ?

En 2 ans, l’idée d’une entrée en économie de guerre de la France a largement infusé. Adoptée en 2023 pour couvrir la période allant de 2024 à 2030, la loi de programmation militaire (LPM) est dotée d’une enveloppe de 413 Md€. L’an dernier, 20 Md€ de commandes ont été passés auprès d’Airbus Defence & Space, Dassault Aviation ou MBDA. Néanmoins, entrer en économie de guerre supposerait des changements fondamentaux, avec le passage à une mobilisation d’une partie importante de l’économie au service des armées. L’industrie civile serait quant à elle intégrée dans une planification pour l’effort de guerre. Si l’Etat s’est donné les moyens, il s’agit plus d’une transformation du cadre légal que d’une réalité opérationnelle, analysent des experts. Entre 1914 et 1918, le budget consacré à la défense a représenté 55% du PIB et cette part a bondi à 70% quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté. S’ils restent plus élevés qu’au cours des décennies précédentes, les efforts de la France lui permettront simplement de remonter à 2% de son PIB cette année. L’objectif est, avant tout, « de remettre les enjeux de production au cœur de la vie des entreprises de Défense, d’augmenter les cadences, de réduire les délais de production, de retrouver de la souveraineté », résume Sébastien Lecornu, ministre des Armées. Les entreprises de Défense continuent de rencontrer des difficultés en matière de financement, d’approvisionnement ou de recrutement. Il n’est donc pas évident, pour des industriels dépendants de la commande étatique, de faire grossir leurs capacités dans un tel contexte. Il faudra voir comment le sujet sera appréhendé par les nouvelles forces en présence à l’échelle française et européenne, au moment où la contrainte budgétaire se fait plus pressante.

L’Express du 27 juin