Sébastien Lecornu doit faire des propositions pour « accélérer » le réarmement de la France

Alors que, ce lundi 24 février, l’Ukraine entre dans sa 4ème année de guerre avec la Russie, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, insiste sur la nécessité pour la France de « monter en puissance » face à une menace russe tangible sur plusieurs fronts : Ukraine, Espace, terrorisme, guerre informationnelle, etc. Il relève que « l’économie de guerre est déjà une réalité ». « Il faudra faire des choix politiques et budgétaires », estime-t-il. « La question n’est pas la pertinence des orientations stratégiques de notre loi de programmation militaire (LPM), mais son rythme d’exécution. Le président de la République m’a demandé de lui faire des propositions pour accélérer encore notre réarmement et renforcer plus vite nos capacités », indique le ministre.

Le Parisien du 23 février 2025

Economie de guerre : quelles conséquences pour les acteurs français du spatial ?

Frédéric Saffroy, avocat associé en charge du département Aerospace & Defence du cabinet Alerion Avocats, analyse pour Air & Cosmos les conséquences des nouvelles dispositions de la LPM sur l’industrie spatiale française, notamment les startups. « Les mesures relatives à l’économie de guerre introduites par la loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030 (dite LPM 2024-2030) concernent spécialement les acteurs du spatial », dont les sociétés françaises Dark, Exotrail, Hemeria, ION-X, Kinéis, The Exploration Company, ThrustMe ou Unseenlabs, observe-t-il. Le secteur spatial, par nature dual, implique des acteurs présents tant dans le domaine civil que militaire. « Toute la chaîne de valeur du spatial, tant les matériels que leurs composants, ainsi que les technologies, logiciels et produits non finis », est concernée par une possible militarisation, selon l’avocat.

Air & Cosmos du 24 février 2025

Le futur chancelier allemand appelle à une défense européenne autonome

Face à un désengagement américain, le futur chancelier allemand Friedrich Merz insiste sur l’urgence d’une Europe souveraine. « Tous les signaux que nous recevons en provenance des États-Unis indiquent que l’intérêt pour l’Europe faiblit de manière significative », a-t-il déclaré lundi. Il juge nécessaire pour l’Europe de se préparer « au pire scénario » en créant une défense autonome en tant qu’alternative à « l’OTAN dans sa forme actuelle ». Friedrich Merz a également évoqué la nécessité de discuter d’une dissuasion européenne reposant sur ses 2 puissances nucléaires, la France et le Royaume-Uni.

La Tribune du 24 février 2025

La France envisage d’acquérir davantage de Rafale

Sébastien Lecornu, le ministre français de la Défense, a appelé l’Europe à « accélérer son réarmement ». Dans un contexte de changement décisif de la politique étrangère américaine, qui exige que l’Europe assume davantage sa défense, la France envisage d’acquérir entre 20 et 30 Rafale de 4ème génération supplémentaires. La France a déjà passé une commande de 42 avions à Dassault Aviation, dans le cadre d’un plan d’approvisionnement de 5ème tranche, pour un montant de plus de 5 Md€ dont les livraisons s’échelonneront entre 2027 et 2032. Soit actuellement un total de 234 appareils. Le ministre a déclaré que la poussée de réarmement était motivée par la nécessité de défendre la « sécurité collective » française et ukrainienne, évoquant que les industriels militaires français « doivent s’associer aux entreprises ukrainiennes pour produire localement et massivement ce dont les Ukrainiens auront besoin ». Le renforcement de cette coopération industrielle est dans l’intérêt économique de la France, a-t-il ajouté.

Breaking Defense du 24 février 2025

La lutte antidrone, une priorité des armées

Le magazine bimestriel Piloter consacre un dossier à la façon dont la France gère sa lutte antidrone. Ces engins sans pilote sont en effet aujourd’hui capables de causer de terribles dégâts. La lutte antidrone est ainsi devenue une préoccupation majeure des armées. Des armes développées par Thales présentent l’intérêt de pouvoir être utilisées aussi bien en tir air-surface, surface-surface, ou encore surface-air et sol-air, donc de pouvoir traiter une assez large variété de menaces de drones, dans une portée comprise entre 6 et 8 km.

Piloter de mars-avril 2025

Interview de Nicolas Chamussy, directeur général de KNDS France

Dans une interview pour Challenges, Nicolas Chamussy, directeur général de KNDS France (ex-Nexter), appelle la France et l’Europe à créer des sites industriels supplémentaires, sur le modèle anglo-saxon GOCO (Government Owned, Contractor Operated), à savoir des usines tout équipées, inactives en temps de paix mais activables rapidement en cas de crise ou de guerre. « L’Europe doit se préparer aux conflits de haute intensité en adaptant son industrie civile et militaire. Les confrontations ne se limiteront pas à l’engagement des forces armées. Elles solliciteront en profondeur nos sociétés, nos économies, et en particulier nos capacités industrielles », déclare-t-il. Nicolas Chamussy fait aussi le point sur KNDS, né il y a 10 ans du rapprochement entre le français Nexter et l’allemand KMW. « Nous sommes en forte croissance dans tous les domaines : le chiffre d’affaires augmente, nos effectifs également, les commandes progressent fortement. Le regroupement nous a donné une taille critique plus importante, qui nous rend plus visibles et plus attractifs, avec des implantations industrielles dans le monde entier ».

Challenges du 25 février 2025

Airbus Defence and Space va réaliser le réseau de communication de la Force Aéro-navale française

La Direction Générale de l’Armement (DGA) vient de confier à un groupement industriel mené par Airbus Defence and Space, composé également de Naval Group, le contrat de Réseau IP de la Force Aéronavale (RIFAN) étape 3. D’un montant maximum de 480 M€ et d’une durée maximale de 10 ans, le contrat couvre le développement des évolutions du réseau, leur déploiement et le maintien en condition opérationnelle. Ce nouveau contrat vise notamment à accroître la connectivité inter-navires pour répondre progressivement aux besoins du combat collaboratif.

Ensemble de la presse du 25 février 2025

La future « Revue nationale stratégique » en cours de révision

Au vu de l’actualité internationale et à la demande d’Emmanuel Macron, la Revue nationale stratégique (RNS) sur la défense française est en cours de révision et son actualisation sera publiée en mai. Elle fait l’objet d’échanges entre les principaux ministères concernés (des Armées, de l’Intérieur, des Affaires Etrangères, des Finances), les états-majors et les services de renseignements. La RNS abordera la question de la collaboration avec nos alliés européen et américains, mais aussi celle de la mobilisation de la population. Le projet comporte un volet « réarmement moral ». Il s’agit de se préparer aux crises et aux difficultés. Comme en Suède, un petit livret devrait être distribué à tous les Français pour les informer sur les mesures individuelles à prendre en cas de crises ou de catastrophes. Le document devrait aussi évoquer la cybersécurité et les manipulations de l’information, ainsi que la stratégie française de dissuasion nucléaire.

L’Opinion du 26 février 2025

Le général Bellanger veut renforcer le statut de la France comme « puissance militaire aérospatiale »

« Nous devons moderniser notre défense sol-air, qui a trop longtemps été le parent pauvre de nos armées. La défense sol-air future doit être adossée à une capacité antidrones et à des moyens de chasse pour pouvoir intercepter toutes les cibles », déclare le général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace, dans une interview pour le Figaro. Les enjeux électromagnétiques sur le champ de bataille sont majeurs et il estime que des moyens de détection et des moyens de neutralisation sont indispensables. Le Rafale F5 constituera un jalon essentiel. Il sera accompagné par un drone de combat, basé sur la technologie du drone nEUROn développé par Dassault Aviation. Le passage au tout-Rafale interviendra à l’horizon 2035, avec, à ce stade, 185 avions pour l’armée de l’Air et de l’Espace. Il insiste également sur la préparation au combat « aérospatial ».

Le Figaro du 26 février 2025

Donald Trump rêve d’un bouclier spatial

Donald Trump a récemment signé un « executive order » confiant au Pentagone et à des chefs militaires la tâche d’évaluer les moyens nécessaires pour contrer les attaques ennemies de toutes natures, et même celles pouvant surgir d’une zone extra-atmosphérique. Pour protéger des frappes ennemies le territoire des Etats-Unis et ses bases à l’étranger, le président américain souhaite en effet militariser le ciel et l’espace. Ni la date de réalisation finale de ce projet, ni le coût ne sont actuellement connus.

Le Canard Enchaîné du 26 février 2025

Le drone MALE de Turgis Gaillard bientôt prêt à décoller

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, s’est rendu le jeudi 27 février sur le site de Turgis Gaillard à Blois. Ce fournisseur des armées a débuté les essais de roulage du prototype de l’AAROK, un engin de type MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance). L’appareil de 14 m de long et de 22 m d’envergure pourra voler durant 24 h à une vitesse de croisière de 250 nœuds. Il sera équipé de différents capteurs, dont un radar de surveillance et un système optronique, et capable d’embarquer de l’armement. Le 1er vol est prévu au mois de mai. Turgis Gaillard pourrait figurer parmi les 1ers à bénéficier d’une convention du ministère des Armées et de quelques millions d’euros pour accompagner la suite du développement de son drone.

Mer et Marine et Air&Cosmos du 28 février 2025

L’Armée de Terre veut équiper ses combattants d’un système anti-drones individuel

Les drones sont devenus les piliers du combat moderne. Pour augmenter sa survivabilité, le soldat doit se protéger contre leurs attaques. Il est donc crucial que les forces armées s’approprient des moyens de protection. Le soldat du futur sera individuellement équipé d’une protection anti-drones transportable et mise en œuvre par le combattant seul, indique la fiche de besoin émise par l’Armée de Terre. L’objectif du besoin est de « protéger le combattant terrestre et le matériel face à une menace de drone aérien omnidirectionnelle ».

Air&Cosmos du 26 février 2025