DÉFENSE

Présentation de drones lors du Battle Lab de l’armée de Terre

Comme chaque année, sur le camp de Satory, près de Versailles, les militaires ont organisé jeudi une présentation de leurs « capacités » lors du Battle Lab Terre. L’opération Renard met en scène l’armée française appelée en renfort sur le flanc est de l’Europe face à une puissance hostile. Les drones sont omniprésents dans cet exercice. Depuis un an et demi, la DGA Techniques Terrestres (DGA TT) travaille notamment à Bourges sur son 1er drone armé. Il dispose d’un désignateur laser qui permet de déclencher les gilets d’entraînement portés par les militaires de l’armée de Terre au centre d’entraînement en zone urbaine (CENZUB) de Sissonne (Marne) où l’appareil sera utilisé pour sensibiliser les troupes à ce type de menaces. Le drone, encore propriété de la DGA, va être transféré au BLT, qui devrait réaliser les 1ers tirs à munitions réelles « d’ici la fin de l’année ». L’armée de Terre ambitionne d’opérer 3 000 drones aériens dans tous les domaines, en 2023. A la présentation de capacités de l’armée de Terre (PCAT), plusieurs microdrones sont utilisés pour la reconnaissance par le commandement du renseignement, par les forces spéciales Terre, et par la sécurité civile. Un Patroller, ce grand drone tactique de 18 mètres, est également exposé, il sera livré en 14 exemplaires par Safran l’année prochaine. Il pourra conduire des missions de surveillance et à terme être équipé de roquettes.

Le Figaro et Air & Cosmos du 7 octobre

Les EuroDrones français auront une capacité de tir de bombes et de missiles guidés

La Direction générale de l’armement (DGA) a confirmé que l’EuroDrone aurait bien une « capacité de tir de missiles et de bombes guidées », malgré les réticences allemandes sur ce sujet. La DGA a donné des précisions sur l’armement qu’il pourra mettre en œuvre. « Outre l’hélicoptère Tigre Mk3, le missile air-sol Haut de Trame (MHT) équipera les EuroDrones français en complément des bombes GBU-49 », a-t-elle annoncé. « Bénéficiant de résultats d’études lancées par la DGA et des retours d’expériences des opérations extérieures, il est particulièrement concurrentiel sur le plan opérationnel et financier », a-t-elle ajouté. « L’intégration du missile MHT aux EuroDrones français a été confirmée par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAr) auprès d’Airbus », a conclu la DGA. Commercialisé sous l’appellation Akeron LP par MBDA, ce missile bénéficie des avancées technologiques du Missile Moyenne Portée (MMP). Pouvant être tiré de jour comme de nuit grâce à plusieurs modes de guidage, il est décrit comme étant « léger », « robuste » et « taillé » pour le combat collaboratif, avec une portée pouvant dépasser les 15 km (contre 8 km pour le missile américain Hellfire, équipant les drones Reaper actuels). Jusqu’à présent, et pour un montant évalué à 700 M€, le MHT/Akeron LP a été commandé à 500 exemplaires par la DGA, en vue d’en doter les Tigre Mk3.

Zone Militaire du 7 octobre

Démonstrations réussies pour le projet LynkEUs à Chypre

Le 29 septembre, les délégations de 3 pays étaient présentes à Chypre pour la démonstration du projet LynkEUs. Ce projet, financé presque totalement par le Programme européen de développement de l’industrie de défense (EDIDP) a pour objectif de définir la faisabilité de développer une capacité de tir d’un missile au-delà de la vue directe (BLOS). C’est un drone qui permet alors d’obtenir un visuel sur la cible en question, située entre 2,5 et 3 km du lanceur, grâce à une banque de données d’images, alors qu’il se trouve dans un environnement où les signaux provenant des GNSS (Global Navigation Satellite Systems, tels le GPS ou Gallileo) sont brouillés. Le projet s’est concentré autour d’un missile antichar sol-sol de 5ème génération MMP (Missile de Moyenne Portée), d’un véhicule lanceur Sherpa équipé de la tourelle IMPACT de MBDA et d’un drone NX70 de NOVADEM. LynkEUs aura une suite grâce au projet européen MARSEUS (Modular Architecture Solutions for EU States) qui cherche à développer un système de gestion du champ de bataille commun ainsi que des moyens des moyens de permettre un tir de missile antichar sol-sol à plus longue portée.

Air & Cosmos du 7 octobre

Salon Euronaval 2022 : dossier d’Air & Cosmos, « La Marine face à ses défis »

Le magazine Air & Cosmos consacre un dossier au salon Euronaval 2022, qui doit se tenir au Bourget du 18 au 21 octobre. Le magazine souligne l’importance de programmes clés, tels que le SCAF, le MAWS (Maritime Airborne Warfare System), ou les missiles antinavires et de croisière futurs, pour répondre aux opérations de plus en plus complexes auxquelles la Marine est amenée à faire face. Un article est notamment consacré à l’ATL2 de Dassault Aviation, dont le Standard 6 a « redonné du potentiel à la patrouille maritime », et dont la succession doit être envisagée.

Air & Cosmos du 7 octobre

La LPM 2024-2030 en préparation

Avec le budget 2023 de la Défense, les parlementaires voteront la dernière hausse de crédits alloués aux armées prévue par la loi de programmation militaire (LPM) 2017-2023. La LPM 2024-2030 est quant à elle en préparation, rappelle le Journal du Dimanche. D’ici à la fin octobre, le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale remettra une revue stratégique nationale au président de la République. Celle-ci devra faire état des menaces et des enjeux et recommander un renforcement des postures, notamment dans les domaines du cyber, du renseignement, du spatial militaire et de la confrontation informationnelle. Puis les experts, les élus et les chefs militaires seront consultés avant que la LPM ne soit présentée au Parlement au printemps 2023. Cette nouvelle LPM, « décisive », souligne le JDD, intervient alors que la guerre en Ukraine a mis en évidence la nécessité accrue de parer à tous les scénarios de la guerre hybride, devenue le propre des conflits modernes.

Le Journal du Dimanche du 9 octobre

Tribune : « Défense : face aux projets de l’Allemagne, la France doit garder son indépendance »

Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, et Bruno Alomar, économiste, publient une tribune dans Le Figaro, dans laquelle ils appellent à conserver les moyens de l’autonomie militaire et à protéger les savoir-faire industriels français. Ils observent que la politique de Défense de l’Allemagne a connu un changement radical suite à la guerre en Ukraine. À Prague, le 29 août, le chancelier Olaf Scholz a prononcé un discours présentant la vision européenne de l’Allemagne, notamment dans le domaine de la Défense. « En fait de construction d’une Europe de la défense autonome, maîtresse de ses choix, l’Allemagne – elle n’est pas la seule – n’envisage rien d’autre que le renforcement du pilier européen de l’OTAN. C’est le cas au plan décisionnel. C’est aussi le cas au plan capacitaire », alertent Cédric Perrin et Bruno Alomar. « Au cours des vingt dernières années, la France n’a pas su empêcher l’Allemagne d’imposer sa vision énergétique à l’UE. Les Français, et les Européens avec eux, y compris le peuple allemand, vont payer très cher cette erreur. Il est urgent, pour ceux qui tiennent à la construction européenne et à l’avenir de la France, particulièrement liés en l’espèce, de ne pas commettre la même erreur en matière de Défense », concluent-ils.

Le Figaro du 10 octobre

Aide militaire à l’Ukraine : Emmanuel Macron crée un « fonds spécial » doté de 100 M€

Emmanuel Macron a annoncé vendredi, à Prague, la création d’un « fonds spécial » doté initialement de 100 M€ pour que l’Ukraine puisse « acheter directement auprès [des industriels français] les matériels dont elle a le plus besoin pour soutenir son effort de guerre ». Les Ukrainiens pourront acquérir auprès des industriels français des équipements militaires qui ont déjà été livrés par la France. « Nous continuons dans la même catégorie d’armes, c’est-à-dire défensives », a précisé le chef de l’Etat.

La Tribune du 10 octobre

Assemblée nationale : un budget des armées françaises de plus de 43 Md€

Le Monde rappelle que le volet Défense du Projet de loi de finances du gouvernement pour 2023 est en hausse de 3 Md€, sa plus forte augmentation depuis près de quinze ans. Les débats autour du Projet de loi de finances (PLF) 2023 ont débuté lundi 10 octobre à l’Assemblée nationale. Le budget envisagé pour les armées sera discuté au Parlement à partir du 27 octobre. Ces débats, face au nouveau contexte international, devraient nourrir les réflexions en cours sur la future loi de programmation militaire (LPM), dont le texte est annoncé pour début 2023. Le principal impact de la guerre en Ukraine sur ce projet de budget 2023 concerne les munitions, relève le quotidien. Dans ce domaine, un effort de 2 Md€ en 2023 est envisagé, a indiqué le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le 5 octobre, lors d’une audition devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale. Le texte présenté aux parlementaires prévoit par ailleurs de poursuivre le renforcement du « maintien en condition opérationnelle » (MCO), qui bénéficiera d’une enveloppe de 5 Md€, dont 57% iront aux avions et hélicoptères des trois armées. L’année 2023 devrait aussi être l’occasion de la livraison d’armements commandés ces dernières années, notamment, pour l’armée de l’Air et de l’Espace, une livraison regroupant 13 avions de combat Rafale et 3 avions ravitailleurs multirôles (MRTT).

Le Monde du 11 octobre

Investisseurs étrangers : la sécurité des PME stratégiques françaises en question

Les Echos consacrent un article aux « menaces étrangères » sur des entreprises stratégiques françaises, qui se multiplient depuis la crise de la Covid-19. Le service de l’information stratégique et de la sécurité économique (Sisse) de la direction générale des entreprises (DGE) constitue, depuis avril 2022, le guichet unique pour les entreprises. La loi de blocage de juillet 1968, qui interdit la divulgation d’informations à des puissances étrangères susceptible de porter atteinte à l’intérêt de la nation, a été récemment renforcée, par un décret de février 2022 et un arrêté de mars 2022. Ces textes accroissent les possibilités de vigilance des entreprises, en leur permettant de saisir plus facilement le Sisse et en leur apportant une meilleure sécurité juridique face à une attaque, précisent Les Echos. L’Etat a par ailleurs créé, fin 2020, le fonds French Tech Souveraineté. Piloté par Bpifrance et doté de 150 M€, il prend des participations dans des startups aux technologies clés, telles que le spécialiste de l’analyse des données climatiques et énergétiques Kayrros, en mars dernier, ou, en juillet, le fabricant de ballons dirigeables à structure rigide Flying Whales.

Les Echos du 11 octobre

L’OTAN a doublé sa présence en mer Baltique et mer du Nord

L’Alliance atlantique a doublé sa présence en mer Baltique et mer du Nord à « plus de 30 navires » après le sabotage des gazoducs Nord Stream, a annoncé mardi 11 octobre le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Ces navires sont « soutenus par des avions de patrouille maritime et des capacités sous-marines », a-t-il précisé. Ces zones maritimes incluent d’autres gazoducs reliant notamment la Norvège à des pays européens, d’une importance critique.

Le Figaro du 12 octobre

Actionnariat de CILAS : la DGA souhaite un partenariat entre Lumibird, Safran et MBDA

Lors d’une audition, mardi 11 octobre, du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, au Sénat, Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement, a été interrogé sur le dossier de reprise de la PME CILAS par Safran et MBDA. La DGA entend que « l’actionnariat cible » de CILAS se compose de la société française Lumibird qui « gardera ses parts » (37%, soit une minorité de blocage, précise La Tribune) ainsi que de Safran et MBDA qui souhaitent « racheter les parts d’ArianeGroup (63%, selon La Tribune), via une coentreprise ad hoc ». « Une fois ce projet de cession acté, nous ferons en sorte qu’il y ait des modalités de fonctionnement permettant de conserver le développement de la filière laser en France », a promis Emmanuel Chiva. « Nous prêtons une grande attention au fait de conserver cette compétence de Lumibird dans l’environnement de CILAS », a-t-il précisé. Emmanuel Chiva a rappelé que « Lumibird est un fournisseur mondial de diodes laser notamment pour le spatial. La société est un fournisseur de référence, qui jouit d’une très bonne situation financière ».

La Tribune du 13 octobre

Renseignement interarmées : la DGA confie un contrat à 240 M€ à la startup Preligens

La Direction générale de l’Armement (DGA) confie à Preligens (ex-EarthCube) un contrat de 240 M€ sur 7 ans pour le renseignement interarmées. Les solutions de la startup seront utilisées par les chaînes de renseignement des trois armées, ainsi que par le commandement des opérations spéciales et de la cyberdéfense. Fondée en 2016, la société de géo-intelligence emploie aujourd’hui 230 personnes, en majorité des scientifiques qui travaillent sur l’image satellitaire, et devrait réaliser un chiffre d’affaires de 25 M€ cette année.

Ensemble de la presse du 13 octobre