MBDA : entretien avec Éric Béranger
Jeudi 20 octobre, Éric Béranger, CEO du groupe MBDA, s’est exprimé sur BFMTV. Il a évoqué le salon Euronaval et a résumé les activités principales et la mission de son entreprise, leader européen dans la conception de missiles et de systèmes de missiles. « Notre mission est de fournir à nos armées des capacités qui leur permettent d’obtenir la supériorité opérationnelle sur le terrain. Pour cela, il faut être au top de la technologie ». Un missile est un concentré de technologies, dans des domaines aussi divers que l’électronique, la cybersécurité, la physique des matériaux, la chimie… « pour remplir notre mission nous sommes au top niveau mondial dans tous ces domaines ». MBDA est, dans le monde occidental, « le seul acteur non américain qui couvre l’ensemble des besoins des forces armées ». La BITD représente notamment un élément clé dans le maintien de la souveraineté française. Éric Béranger évoque la révolution qu’a représenté le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a entraîné « la prise de conscience que nous avons changé de monde ». Interrogé sur le projet de bouclier anti-missiles européen, d’initiative allemande, qui doit faire appel à des technologies israéliennes et américaines et dans lequel MBDA n’est pas impliqué, il remarque : « je pense que les allemands ont une logique de fonctionnement vis-à-vis des affaires de Défense très différente de celle des français (…) une différence d’attitude vis-à-vis de la souveraineté ». Le dirigeant évoque le rachat de CILAS, dont MBDA et Safran ont récemment acquis 63% du capital, et confirme qu’il s’agit d’un « développement très important pour MBDA ». Il mentionne le recours déposé auprès de la Commission européenne dans le cadre du développement d’un intercepteur de missiles hypersoniques : « nous ne comprenons pas cette décision. Pour être protégés contre la menace des missiles hypervéloces, il faut pouvoir comprendre comment cette menace fonctionne. MBDA est le seul groupe au sein de l’Union européenne qui comprend cette menace ».
BFMTV du 20 octobre
Les transpondeurs aéroportés de Saab sélectionnés pour la flotte d’Albatros Falcon 2000LXS de Dassault Aviation
Les transpondeurs aéroportés de dernière génération de Saab TransponderTech ont été sélectionnés pour être intégrés à la flotte d’Albatros Falcon 2000LXS de Dassault Aviation pour la surveillance et l’intervention maritimes. L’avion fait partie du programme AVSIMAR de la Marine française et assurera la protection et la défense maritime du territoire. Le programme comprend un total de 12 avions pour remplacer les Falcon 50M et Falcon 200 Guardian qui seront retirés du service entre 2025 et 2030. Les transpondeurs AIS et VDES de nouvelle génération de Saab répondent aux exigences très strictes de la plate-forme Albatros, un système multi-mission prêt à fonctionner dans un large éventail de conditions allant de la protection du territoire et de la sécurité maritime à l’action gouvernementale en mer, en passant par la lutte contre la pollution et le trafic, la surveillance des frontières et des zones d’exclusion, la police des pêches ainsi que la recherche et le sauvetage en mer. « Nous nous sommes engagés à offrir à Dassault la dernière génération de capteurs AIS pour l’avion Falcon 2000 Albatros. C’est une confirmation de l’ambition de Saab d’être leader dans cette technologie maritime et une reconnaissance de notre coopération à long terme avec Dassault », a déclaré Johanna Gustafsson, Directrice générale de Saab TransponderTech.
Air & Cosmos du 23 octobre
Dassault Aviation et Airbus devraient trouver un accord sur le SCAF
Airbus et Dassault Aviation devraient trouver un accord sur le pilier 1 du programme SCAF (Allemagne, Espagne, France), le NGF (Next Generation Fighter), selon des informations de la Tribune. Jusqu’ici sous la pression de leur pays respectif pour parvenir à un accord, les 2 industriels ne sont plus aujourd’hui aussi pressés par le temps en raison du report du conseil des ministres franco-allemands, qui devait se tenir mercredi à Fontainebleau. Sauf accident dans les dernières négociations, Dassault Aviation et Airbus devraient prochainement pouvoir annoncer le lancement de la phase 1B (études détaillées en vue d’aboutir à la définition d’un démonstrateur), puis à son issue viendrait naturellement la phase 2 (démonstration). Tout pourrait néanmoins être remis en question par le Bundestag, les syndicats allemands ou encore la future loi allemande sur le contrôle des exportations, qui serait a priori restrictif. Auquel cas Dassault Aviation pourrait alors actionner son plan B, notamment déjà évoqué par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sensibilisé aux enjeux stratégiques de ce programme.
La Tribune du 24 octobre
Avec l’acquisition d’Héli-Union, Sabena technics vise les marchés militaires à l’export
Sabena technics fait l’acquisition d’Héli-Union, spécialiste de la maintenance d’hélicoptère, et se renforce sur les marchés militaires à l’export. Le groupe réalise une opération d’abord significative sur le plan comptable : avec 500 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier, il augmente son périmètre de 150 M€ supplémentaires. Avec Héli-Union, qui emploie 350 personnes, Sabena technics devient un poids lourd de la maintenance d’hélicoptères en vendant ses services à la moitié de la flotte militaire française, face à d’autres opérateurs comme Daher, DSI ou Babcock. Cette opération a été soutenue par ses actionnaires Sagard, Bpifrance et Towerbrook, propriétaires depuis 2019 et son rachat à TAT, qui reste actionnaire minoritaire. Le groupe, qui emploie désormais 3 000 personnes, dispose d’un site principal à Mérignac, au bord des pistes de l’aéroport, où il a investi 25 M€ en 2020 dans un nouvel atelier destiné à accueillir de gros avions de ligne ou militaires. L’opérateur dispose aussi d’installations à Toulouse, Perpignan, Nîmes et Pau. Sabena technics s’était lancée dans la maintenance d’hélicoptères il y a une dizaine d’années à Dinard.
Les Echos du 21 octobre
La DGA réceptionne un 8ème A330 MRTT Phénix pour l’armée de l’Air et de l’Espace
La Direction de l’Armement (DGA) a validé la réception le 21 octobre 2022 du 8ème avion ravitailleur multirôle A330 MRTT (Multi role tanker transport) Phénix à la suite des différentes opérations de vérifications qu’elle a conduites depuis début juin. Ces essais se sont déroulés en Espagne, à Getafe, où les avions civils A330 produits par Airbus à Toulouse y sont transformés en MRTT. L’A330-MRTT Phénix est un avion polyvalent dérivé de l’avion de ligne Airbus A330. L’étendue de ses capacités lui permet de remplacer plusieurs flottes d’avions distinctes d’anciennes générations, soit les C135-FR et KC135-RG pour le ravitaillement en vol, ainsi que les A310 et A340 pour le transport stratégique de personnels et de fret. Le Phénix est conçu pour répondre aux différentes missions confiées à l’armée de l’Air et de l’Espace, notamment la mise en œuvre de la composante aérienne de la dissuasion nucléaire, la contribution à la posture permanente de sûreté aérienne, la projection stratégique de forces et de puissance et le transport médicalisé d’urgence. Le ministère des Armées a commandé un total de 15 A330 MRTT (12 appareils produits directement par Airbus Defence and Space et 3 A330-200 à convertir à partir de 2025).
Air & Cosmos et Le Journal de l’Aviation du 25 octobre
Collins Aerospace équipe les C-130 de l’armée de l’Air chilienne avec son système d’hélices NP2000
Collins Aerospace équipe désormais le premier C-130 de l’armée de l’Air chilienne (CAF) d’hélices NP2000. Cette installation constitue la première modernisation de C-130 avec le système NP2000 en dehors de ceux de l’US Air Force. Dans le cadre de la commande chilienne, Collins va ainsi moderniser la flotte de C-130 de l’armée de l’Air chilienne, notamment les variantes des modèles C-130B, C-130E, KC-130R et C-130H. Doté de 8 pales en composite et d’un système de commande électronique des hélices (EPCS), le système d’hélices NP2000 est produit chez Collins (ex Ratier) Figeac. Un des principaux avantages est de permettre une franche augmentation des performances du C-130H sans modifications de la motorisation. Le système permet ainsi jusqu’à 20% d’augmentation de la poussée au décollage, environ 20 dB de réduction du bruit dans le cockpit et jusqu’à 50% de réduction des heures de maintenance. En passant de 4 à 8 pales, le système est beaucoup plus équilibré et génère moins de vibrations sur l’ensemble de l’appareil.
Air & Cosmos et Le Journal de l’Aviation du 25 octobre
Thales et CS Group développent ensemble le système PARADE pour la lutte antidrones
L’utilisation des drones dans la guerre en Ukraine a démontré combien ces derniers représentaient une menace émergente. A Brétigny-sur-Orge, les entreprises Thales et CS Group se sont associées pour créer des systèmes de protection déployable modulaire antidrones (PARADE). Ces systèmes peuvent être déployés en moins de 2 heures, et nécessitent une empreinte au sol inférieure à 120 m2. En déclenchant un brouilleur, qui interrompt le signal entre le drone et sa télécommande, l’opérateur PARADE peut neutraliser les menaces rapidement. « C’est l’affaire de minutes, voire de secondes », estime Eugène Cau, Directeur de la lutte antidrones chez CS Group. Le système sera notamment utilisé pour sécuriser la Coupe du monde de rugby 2023.
20 minutes du 26 octobre
Le Président devrait présenter la nouvelle Loi de programmation militaire le 9 novembre à Toulon
Annoncée le 13 juillet dernier par le président de la République, la nouvelle Loi de programmation militaire (2024-2030) est en cours d’élaboration avec l’objectif d’une promulgation mi-2023. Emmanuel Macron prononcera un important discours le 9 novembre à Toulon et présentera les grands axes de sa politique de Défense. La « revue nationale stratégique » (RNS) devrait être rendue publique à cette occasion, les états-majors et les industriels de l’armement attendent particulièrement « le pied de colonne », c’est-à-dire le montant total des crédits. Pour les 7 années de la LPM, le volume des dépenses pourrait tourner autour de 410/420 Md€, soit en moyenne 60 Md€ par an. C’est une forte augmentation par rapport au budget 2023 qui s’élève à 44 Md€, déjà en hausse de 25% depuis 2017. Rédigé uniquement au sein des instances gouvernementales, le texte a été présenté en début de semaine à certains députés et sénateurs. La 1ère partie de la RNS, essentiellement rédigée par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées, est un vaste tour d’horizon de l’état du monde, et la 2ème formule « dix objectifs stratégiques ». Leur finalité sera de garantir les grands programmes d’armements, tels qu’ils sont prévus depuis plusieurs années, sans ruptures majeures et quel que soit le contexte économique : la modernisation de la dissuasion nucléaire, l’avion de combat du futur SCAF, le renouvellement des capacités de l’armée de Terre (Scorpion) ou la construction d’un nouveau porte-avions. En attendant, ce jeudi 27 octobre, Emmanuel Macron se rendra dans le Cher, où il visitera plusieurs sites liés à la Défense, notamment un lié à la production des canons Caesar.
L’Opinion du 27 octobre
Les promesses du fonds spécial allemand pour la Défense se heurtent à l’inflation
Avec l’annonce d’un fonds spécial de 100 Md€, l’Allemagne pensait avoir les mains libres pour moderniser la Bundeswehr et rompre avec des décennies de sous-investissement. Un 1er découpage de cette enveloppe évoque un investissement de 33,4 Md€ pour l’armée de l’Air, de 20,7 Md€ à la modernisation des systèmes de commandement et de contrôle, 8,8 Md€ au renforcement de la Marine, 16,6 Md€ pour l’armée de Terre. S’ajoutent à cette enveloppe une ligne de 1,9 Md€ pour l’équipement individuel du combattant, plusieurs centaines de millions d’euros pour la recherche et la technologie, et enfin une enveloppe de 18,1 Md€ est réservée pour des projets divers, notamment de cyberdéfense ou de sécurité globale. Cependant, depuis ces annonces en février dernier, aucune commande n’a encore été passée et l’industrie n’a toujours aucune visibilité sur l’emploi des fonds. Les industriels allemands sont particulièrement maltraités, puisque l’essentiel des projets les plus immédiats annoncés par le ministère des Armées porte sur l’achat de matériel américain. Selon un article du « Handelsblatt » paru le 24 octobre, la Cour des comptes fédérale a même averti le gouvernement d’Olaf Scholz qu’au vu de l’inflation et de la durée moyenne des projets d’acquisition, qui s’étaleront sur 5 à 7 ans, sa liste des équipements militaires souhaités ne rentre pas du tout dans l’enveloppe des 100 Md€. Ainsi, des discussions seraient en cours sur les programmes prioritaires et ceux à abandonner.
Les Echos du 27 septembre