DEFENSE

La DGA livre un pod TALIOS amélioré à l’armée de l’Air et de l’Espace

La Direction générale de l’armement (DGA) a livré le 31ème pod TALIOS, nacelle aéroportée de désignation d’objectifs terrestres, maritimes et aériens, destiné à l’armée de l’Air et de l’Espace. Le TALIOS (TArgeting Long-range Identification Optronic System, système optronique de désignation et d’identification à longue distance) est une nacelle (pod) optronique multifonctions fabriquée par Thales. C’est un équipement majeur des Rafale de l’armée de l’Air et de l’Espace et de la Marine nationale pour leurs missions air-surface. Il s’enrichit de nouvelles capacités, une « haute définition » permettant de fournir à l’équipage une image proche-infrarouge plus résolue et d’intégrer une capteur grand champ visible couleur afin de coloriser les vidéos haute définition, et une nouvelle liaison de données intégrée au pod, permettant d’émettre vers des troupes au sol une vidéo ainsi que des métadonnées afin d’améliorer la coordination des opérations. Au total 67 pods TALIOS ont été commandés pour les armées. Les 36 nacelles qui restent à livrer le seront d’ici à 2025.

Air & Cosmos du 18 novembre

La Luftwaffe reçoit son 2ème A350

La Luftwaffe avait reçu en août 2020 le 1er des 3 A350-900 transformés par Lufthansa Technik pour le gouvernement allemand, une 1ère au monde pour ce modèle. Le 2ème exemplaire, immatriculé 10+01, a été baptisé « Konrad Adenauer » le 16 novembre. Il rejoindra bientôt la flotte de l’escadre de mission aérienne spéciale du ministère fédéral de la Défense (BMVg) pour les opérations aériennes politico-parlementaires long-courriers. L’appareil est équipé pour la 1ère fois d’une cabine gouvernementale complète, les différents domaines fonctionnels pour les opérations de vol politico-parlementaires sont désormais structurellement séparés les uns des autres. L’espace restant dans la cabine est disponible pour les délégations voyageant avec l’avion, il comprend « des sièges avec un espacement généreux, un nombre approprié de toilettes et un équipement de cuisine moderne ». Après cette remise officielle, le 10+01 sera transféré à Cologne, pour une mise en service ultérieure dans l’armée de l’Air allemande. Le 3ème A350, 10+02, « Theodor Heuss », est déjà dans la base de Lufthansa Technik à Hambourg.

Air Journal du 18 novembre

SCAF : les gouvernements français et allemand annoncent un accord entre industriels

Le ministère allemand de la Défense a indiqué vendredi, dans un communiqué diffusé à Berlin, « qu’après des négociations intenses, un accord entre industriels a pu être atteint pour la prochaine phase du programme » de Système de combat aérien du futur (SCAF). « L’accord politique sur le SCAF est un grand pas en avant et, surtout dans le contexte international actuel, un signal important de l’excellente coopération entre la France, l’Allemagne et l’Espagne », a réagi la présidence française, soulignant que « la France assure le rôle de chef de file du projet ». « Nous pouvons confirmer que les discussions entre l’industrie et les gouvernements sur la prochaine phase du SCAF ont abouti, ce qui représente un grand pas en avant pour ce programme phare de défense européen », a déclaré Airbus sur Twitter, précisant « qu’un certain nombre d’étapes formelles dans les pays respectifs doivent être franchies afin de permettre une signature rapide du contrat auquel nous devrons nous conformer ».

Ensemble de la presse du 19 novembre

Entretien avec Sébastien Lecornu, ministre des Armées : « La prochaine LPM sera historique »

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, accorde un entretien au Journal du Dimanche. Il revient, notamment, sur l’aide de la France à l’Ukraine, plaide pour une nouvelle posture au Sahel, et plus généralement pour un réaménagement de « la doctrine globale de notre présence militaire en Afrique ». Le ministre évoque également la prochaine loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, qui sera présentée en Conseil des ministres au premier trimestre 2023. Les menaces hybrides, la Défense cyber, l’influence et la lutte contre les stratégies de désinformation sont autant de sujets liés à des menaces nouvelles, auxquelles il faut répondre « tout en sanctuarisant les moyens de défense contre les autres menaces connues ». « Cette prochaine LPM sera historique : il nous revient de continuer à assumer notre dissuasion nucléaire, de nous assurer un format d’armée qui soit capable de répondre à nos besoins de sécurité propres comme à nos engagements issus de nos alliances bilatérales – au Moyen-Orient, en Afrique ou dans l’Indopacifique – ou multilatérales. Et en plus, le besoin d’investissement dans l’avenir, notamment sur le spatial, les fonds sous-marins, les drones ou le cyber, n’a jamais été aussi grand. Nous devons aussi nous projeter stratégiquement, et regarder lucidement entre Européens les effets potentiels d’un investissement plus important des Etats-Unis dans le Pacifique nord dans les prochaines années. Il faut adapter notre Europe à cette réalité, et la France a un rôle central à jouer, comme l’a rappelé le Président dans son discours de Toulon », déclare le ministre.

Le Journal du Dimanche du 20 novembre

L’A330MRTT réalise le premier vol d’essai avec 100% de SAF sur les deux moteurs

La Royal Air Force (RAF), Airbus et d’autres partenaires industriels ont effectué le premier vol au monde utilisant 100% de carburant aviation durable (SAF) sur un avion militaire en service. Il s’agit également du premier vol 100% SAF, tous types d’aéronefs confondus, effectué dans l’espace aérien britannique. Un RAF Voyager – la variante militaire de l’avion de ligne commercial A330 – a pris son envol mercredi au-dessus de RAF Brize Norton dans l’Oxfordshire, en Angleterre, entièrement alimenté par du carburant d’aviation 100% durable sur les deux moteurs. Le vol était une initiative conjointe de la RAF, d’Airbus, de l’agence Defence Equipment and Support du ministère britannique de la Défense, de la société britannique de location d’avions AirTanker et du fabricant de moteurs Rolls-Royce, le carburant étant fourni par Air BP. Michael Schoellhorn, CEO d’Airbus Defence and Space, a déclaré : « Fidèles à notre objectif de pionnier de l’aérospatiale, nous avons été heureux de soutenir la Royal Air Force dans ce vol d’essai historique de carburant durable […] cette réalisation ouvre la voie à une réduction durable des émissions de carbone de nos flottes d’avions militaires. Les ingénieurs d’Airbus ont apporté une contribution significative à cette mission de la RAF en fournissant une expertise sur le terrain au cours des dernières semaines et en obtenant les autorisations de vol militaires nécessaires du MoD ».

Boursorama du 21 novembre

L’impact de la guerre en Ukraine sur les stocks d’armes occidentaux

Présentée comme le premier conflit de « haute intensité » depuis la fin de la guerre froide, la confrontation entre Russes et Ukrainiens est très consommatrice de matériels. « Les stocks de munitions sont en train de se vider extrêmement rapidement dans les arsenaux occidentaux. Désormais, les pays doivent prendre dans leurs stocks critiques s’ils veulent soutenir l’Ukraine », a alerté Kusti Salm, secrétaire permanent du ministère de la défense d’Estonie, lors d’un entretien avec la presse le 17 novembre. « Certains stocks américains atteignent les niveaux minimaux nécessaires aux plans de guerre et à l’entraînement », estime Mark Cancian, chercheur au Center for Strategic and International Studies (CSIS), un cercle de réflexion basé à Washington, dans une note diffusée le 16 septembre. Les militaires occidentaux ont privilégié ces dernières décennies des armes sophistiquées, comme les missiles guidés ou les obus de précision, des équipements plus efficaces mais aussi plus coûteux. « Les armées occidentales ont eu l’illusion de la réduction de la masse par la technologie. Or, si les armes guidées sont utiles en Ukraine, ce conflit montre que les matériels classiques, comme l’artillerie, restent essentiels », explique Thibault Fouillet, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). La France, qui vient d’annoncer de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine, n’est pas épargnée par cette attrition des stocks. « Les modèles, les rythmes, les standards [de production] doivent être envisagés selon un solfège différent », avait préconisé le Président de la République dans un discours prononcé le 13 juillet. « On doit gagner du temps en identifiant les goulets d’étranglement : environ 200 entreprises sur les 4 000 que compte la BITD [base industrielle et technologique de défense] ne seraient pas en mesure d’augmenter leur cadence. On doit savoir si c’est à cause d’un manque de machines, de ressources humaines limitées, de stocks insuffisants, et apporter des réponses appropriées », indique le cabinet du ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

Le Monde du 22 novembre