Attirer les talents, un défi pour l’aéronautique
Lors d’une table ronde du Paris Air Forum, organisé par La Tribune le 16 juin, Alexandre Gentot, DRH de l’activité avionique de Thales, Arnaud Marfurt, président de l’ESTACA, et Clémentine Gallet, présidente de Coriolis Composites et présidente du Comité Aéro-PME du GIFAS, ont débattu des mesures à adopter en faveur du recrutement pour la filière aéronautique. Le secteur entend embaucher 25 000 personnes cette année. Pour séduire les jeunes talents, Clémentine Gallet compte, entre autres, sur l’entrée gratuite offerte aux étudiants pour le salon du Bourget, du 19 au 25 juin, et sur les animations – « Nous mettons en avant la décarbonation, à travers les nouveaux systèmes de propulsion, par exemple », explique-t-elle, ainsi que sur du job dating organisé sur les stands. La plateforme de matching d’offres et de demandes d’emploi, L’Aéro Recrute, y sera déployée par le GIFAS.
La Tribune du 17 juin
La filière aéronautique recrute massivement
A la fin 2023, la filière aéronautique et spatiale devrait compter près de 200 000 emplois, selon le GIFAS. « Une forte remontée des cadences de production a été enclenchée en 2022 », comme l’indique le rapport du GIFAS sur les métiers de l’industrie aéronautique et spatiale. Avec une deuxième vague de même ampleur attendue en 2023, « le secteur devrait retrouver son niveau d’emploi d’avant la crise en fin d’année ». Cette forte demande est tirée par trois moteurs : « Le trafic aérien mondial est revenu à ce qu’il était avant le Covid-19, la flotte aérienne doit être renouvelée notamment pour des raisons écologiques, et on a une très bonne conjoncture liée à la défense », explique Philippe Dujaric, directeur des Affaires sociales et de la formation au GIFAS. « Nos trois grands donneurs d’ordre sont civils et militaires », rappelle-t-il. Airbus a annoncé 3 500 embauches en France pour cette année, Safran plus de 5 000 et Thales 5 500. Les groupes misent notamment sur l’apprentissage : « On a des relations de longue durée avec les écoles : 40% de nos recrues sont des apprentis embauchés à l’issue de leur formation, les autres sont des personnes expérimentées, dont un quota de 10% âgées de plus de 50 ans », Stéphane Dubois, DRH de Safran. L’apprentissage progresse pour la catégorie cadre : près de la moitié (4 %) des 7 000 apprentis recrutés en 2023 sont des bac + 5. « Dans le cadre d’une convention entre les écoles d’ingénieurs du groupe ISAE avec Supaéro, Supmeca et Ensma, on a créé trois formations en apprentissage qui n’existaient pas, notamment sur la gestion de l’industrie [conception des moyens industriels]. Le nombre d’apprentis est modeste, une vingtaine pour chaque école, mais il participe à l’effectif ingénieur », explique Philippe Dujaric. Après avoir lancé l’opération « L’Aéro Recrute », en 2022, sous forme d’une plate-forme réunissant offres d’emploi et informations sur les métiers, les formations adaptées et des pages employeurs, le GIFAS doit signer, à l’occasion du Salon du Bourget, une convention-cadre sur 3 ans avec Pôle emploi pour faciliter l’accès aux métiers de l’aéronautique aux demandeurs d’emploi et renforcer le réseau en région avec des référents au sein des agences de l’opérateur public.
Le Monde du 20 juin
Au Salon du Bourget, la campagne L’Aero Recrute bat son plein
Près de 180 000 visiteurs grand public sont attendus jusqu’à dimanche au salon du Bourget. L’occasion pour les entreprises de la filière de mettre en avant les grands besoins de recrutement dans les mois à venir (25 000 postes à pourvoir en 2023) et guider les étudiants vers les formations adéquates. « C’est un appel que nous lançons aux candidats et candidates à rejoindre la filière aéronautique », déclare Philippe Dujaric, directeur des Affaires sociales et de la Formation au GIFAS. « Le trafic aérien mondial est revenu à son niveau d’avant crise un peu plus tôt que prévu, les compagnies aériennes accélèrent le renouvellement de leur flotte pour des raisons économiques et il y a aussi le succès à l’exportation de matériel de défense et notamment du Rafale, produit 100% français avec derrière Safran, Thales et beaucoup d’équipementiers. Ce qui fait que le plan de charge de production va beaucoup augmenter dans les mois à venir. À cela s’ajoute un plan de charge technologique très ambitieux avec une aviation bas carbone qui fait appel aux compétences d’ingénierie. La maintenance fait également un fort appel de mécaniciens. Au global, nous prévoyons 25 000 embauches cette année dont 18 000 postes en CDI et 7 000 places en alternance », détaille Philippe Dujaric. Au Bourget, le GIFAS propose un avion des métiers et des formations. Dans un hall dédié de 3 000 m2, 17 métiers de la filière sont représentés (ingénieur propulsion, architecte système, ajusteur, soudeur, peinture, mécanicien…) ainsi qu’une quarantaine d’organismes de formation. Par ailleurs, jusqu’à dimanche, le Salon sera transformé aux couleurs de la campagne L’Aéro Recrute lancée par le GIFAS. Pendant trois jours, les demandeurs d’emploi et étudiants pourront déposer leur CV, échanger directement avec des recruteurs et se renseigner sur les 10 000 offres d’emplois de plus de 200 entreprises de la filière.
La Tribune, AFP et Le Parisien du 23 juin