Climat : ouverture de la COP27
La vingt-septième conférence mondiale sur le climat s’est ouverte dimanche à Charm El-Cheikh, en Egypte. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a évoqué, à l’occasion de la publication, jeudi 3 novembre, du rapport sur l’adaptation climatique du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), des efforts « désespérément nécessaires pour planifier, financer et mettre en œuvre l’adaptation aux risques croissants », météorologiques, climatiques ou hydrologiques. Sont en cause, notamment, l’impuissance à endiguer le réchauffement du climat, mais aussi l’inaction en matière d’adaptation à la hausse des températures et à la multiplication des extrêmes climatiques. Intitulé « Trop peu, trop lentement, l’échec de l’adaptation climatique met le monde en danger », le rapport alerte sur l’urgence à agir, sur le déficit de financement et sur les limites de la stratégie des « petits pas ». « Le changement climatique représente le plus grand défi auquel est confrontée l’humanité, et nous n’avons qu’une très petite fenêtre de tir pour réduire les impacts et les souffrances. Nos enfants vivront les conséquences de l’inaction », souligne Henry Neufeldt, chercheur au PNUE et auteur principal du rapport. Dans un entretien aux Echos, Mahmoud Mohieldin, économiste, directeur exécutif au FMI et envoyé spécial de l’ONU pour le financement de l’Agenda 2030, plaide pour que l’action climatique offre des solutions à la gestion de l’énergie, de l’eau ou de l’alimentation. « Davantage d’investissements doivent venir du secteur privé », estime-t-il.
Ensemble de la presse du 7 novembre
Tribune : transport aérien durable et crise énergétique
Julien Etchanchu, directeur du développement durable chez Advito, filiale conseil de BCD Travel, publie dans Le Monde une tribune consacrée au transport aérien. S’il souligne qu’en matière de durabilité, « les initiatives sont là, de même qu’une certaine volonté politique », il estime que « les obstacles restent majeurs et la contrainte énergétique largement sous-estimée ». Dans son plan de décarbonation, le secteur mise sur des technologies telles que les carburants synthétiques (e-fuel), qui vont requérir « des quantités colossales d’énergie décarbonée pour être produits ». L’avion à hydrogène, zéro carbone, nécessitera également une énergie considérable. « Entre l’urgence climatique, désormais perceptible au quotidien, et une crise énergétique dont on voit seulement les premiers balbutiements […], le secteur aérien se trouve à la croisée des chemins. Et la décroissance doit désormais être considérée comme une possibilité sérieuse, sinon probable, pour le secteur ». « Laissons-nous une chance d’amortir le choc et de créer un modèle post-croissance, car rien ne serait pire qu’une décroissance subie pour un secteur qui doit urgemment changer de paradigme », conclut Julien Etchanchu.
Le Monde du 7 novembre
A Nantes, un écosystème R&D dédié à l’avion à hydrogène
L’Usine Nouvelle consacre un article à l’écosystème dédié à l’aviation décarbonée, en plein essor près de Nantes. C’est là qu’en mai dernier, le premier réservoir à hydrogène liquide pour avion a été mis au point, au Technocentre d’Airbus Atlantic. Ce prototype est destiné « à montrer « la manufacturabilité », soit la capacité d’Airbus Atlantic à fabriquer cet élément clé de l’avion décarboné », explique Loïc Buffet, chef de projet du nouveau Centre de développement zéro émission (ZEDC) d’Airbus à Nantes. En avril, l’IRT Jules-Verne a lancé le programme Nomade, centré sur l’hydrogène liquide, doté de 5 M€. « L’objectif est d’optimiser les volumes des réservoirs, tout en conservant l’espace nécessaire pour le transport de passagers ou de marchandises », explique Stéphane Cassereau, directeur de l’IRT. Le projet réunit, entre autres, Airbus, Aperam, le CEA, Daher, Forvia, Fives, Flying Whales, l’IRT Saint Exupéry, Naval Group et Rafaut (Aresia). Le Cetim va par ailleurs développer à Nantes une partie de son centre Hymeet (Hydrogen material and equipement engineering and testing center), un projet qui mobilisera 25 M€. Le « techcenter » de Daher, baptisé Shap’In, situé sur le site Daher de Saint-Aignan-de-Grandlieu près de Nantes, au cœur du Pôle industriel d’innovation Jules Verne, sera prochainement achevé. Ce centre de 1 600 m2 et d’un coût de 7,5 M€ regroupera toutes les compétences de Daher liées aux aérostructures en composites, avec 80 personnes en R&D. L’équipementier est déjà très présent au sein du Technocampus composite voisin. « Mais nous avions besoin de machines dédiées à la R&D, de moyens de pré-développement, d’analyse des matériaux et des produits finis », explique Didier Kayat, son directeur général.
L’Usine Nouvelle du 8 novembre