Rencontre avec Prométhée Earth Intelligence
Le magazine Air & Cosmos a rencontré les dirigeants de la startup Prométhée Earth Intelligence, qui prépare une nouvelle levée de fonds. ProtoMéthée, le prototype de la constellation de nanosatellites d’observation de la Terre que développe la startup, a été placé avec succès sur orbite héliosynchrone en novembre 2023. « Avec ProtoMéthée, c’est la première constellation New Space dédiée à l’observation de la Terre qui se met en place et qui est pilotée depuis l’Europe (notre centre de contrôle se trouve à Toulouse) », explique Olivier Piepsz, président et cofondateur de Prométhée Earth Intelligence. « Les prochains éléments, développés avec Hemeria, arrivent très vite : cette année HyperMéthée (pour continuer à tester les technologies), et en 2025 Japetus (qui sera la première brique de la constellation). En parallèle, nous développons la partie sol et notre plateforme digitale avec des partenaires comme Capgemini, CS Group ou Lean Space. À terme, ce sont 20 satellites qui constitueront notre constellation, dont le déploiement doit s’achever en 2026 ». La constellation devrait offrir un taux de revisite très élevé et permettre une hyper réactivité, avec l’objectif de « devenir un champion mondial sur 3 verticales : la protection de l’eau, la gestion de crise (incendies, catastrophes naturelles…) et la défense (surveillance des frontières), pour des clients français ou européens et des pays émergents ».
Air & Cosmos du 25 avril
À Toulouse, Zephalto et Stratoflight préparent des vols touristiques dans la stratosphère
2 startups toulousaines proposeront prochainement des vols commerciaux dans la stratosphère. Fondée en 2017, Zephalto entend débuter ses 1ers vols d’essai d’ici la fin de l’année, à bord d’une capsule qui s’élèvera à 25 km d’altitude grâce à un ballon de 150 000 m3 gonflé à l’hélium. L’entreprise a collaboré avec le CNES et l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA). Elle envisage de lancer ses 1ers vols commerciaux habités dès 2025, et prévoit de construire une usine à Muret (Haute-Garonne) pour fabriquer ses ballons. Basée à Labège (Haute-Garonne), Stratoflight travaille aussi en étroite collaboration avec le CNES pour proposer des vols commerciaux culminant à 35 km d’altitude, qu’elle ambitionne de lancer à l’horizon 2027, avec une capsule attachée à un ballon gonflé à l’hydrogène ou à l’hélium. Le développement de la capsule de série a été mené par la société toulousaine Expleo. Les 1ers vols d’essai pourraient débuter avant la fin de l’année.
La Dépêche du Midi du 28 avril
La Commission européenne confie 2 nouveaux lancements à Ariane 6 pour la constellation Galileo
Alors que 2 satellites de la constellation Galileo (L12) ont été lancés dans la nuit du samedi 27 avril par un lanceur Falcon 9 depuis le Centre Spatial Kennedy en Floride, la Commission européenne vient de confier à Arianespace le lancement de 4 nouveaux satellites de la constellation Galileo de nouvelle génération, sur 2 vols. Cette commande porte à 5 le nombre total de lancements prévus à bord d’Ariane 6 pour le compte du système de navigation satellitaire européen : les 3 derniers lancements des paires de satellites de 1ère génération, ainsi que les 1ers de la 2nde génération. Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space construisent chacun 6 satellites, qui formeront ensemble la 1ère flotte de la 2nde génération. « Ariane 6 franchit les dernières étapes qui mèneront à son 1er vol cet été, ce qui nous permet d’envisager la reprise du déploiement de la constellation Galileo depuis le Centre Spatial Guyanais en 2025 », a déclaré PDG d’Arianespace.
La Tribune et Les Echos du 30 avril
SES et Intelsat s’entendent pour fusionner et créer un géant de la connectivité spatiale multi-orbites
L’opérateur de satellites de télécoms par satellites luxembourgeois SES et son concurrent américain Intelsat ont trouvé un accord, après avoir relancé des négociations ces dernières semaines. SES va donc racheter 100% d’Intelsat pour 2,8 Md€ afin de donner naissance à un géant de la connectivité spatiale multi-orbites. L’objectif est d’offrir une alternative aux offres de Starlink, la constellation de l’américain SpaceX, du français Eutelsat, enrichi, depuis septembre dernier, du britannique OneWeb, et aussi de Kuiper, la constellation d’Amazon. SES espère finaliser l’acquisition au cours du 2ème semestre 2025. Le nouvel ensemble aura son siège au Luxembourg, tout en conservant des implantations dans la région de Washington. Il représentera un chiffre d’affaires combiné de 3,8 Md€ et sera à la tête d’un carnet de commandes de quelque 9 Md€. SES entame avec ce rachat un repositionnement de son activité, en tournant son modèle économique vers les services de connectivité depuis l’Espace. Ce tournant avait commencé dès 2016 avec le rachat de la constellation O3B. Grâce à Intelsat, SES pourra jouer sur la complémentarité des services distribués depuis différentes orbites, l’opérateur américain étant le 1er opérateur mondial de satellites en orbite GEO, avec une flotte de 58 engins.
Ensemble de la presse du 2 mai
Unseenlabs dévoile une nouvelle constellation déployée à partir de 2026
Après une levée de fonds record de 85 M€ il y a 2 mois, Unseenlabs a annoncé mardi 30 avril le lancement d’une nouvelle constellation de satellites dédiée à la surveillance terrestre, spatiale et maritime. Cette nouvelle constellation, dont le déploiement débutera en 2026, est toujours basée sur la technologie RF (radiofréquence) ; elle permettra encore de repérer les navires, mais elle sera également capable de localiser les engins terrestres (blindés, systèmes d’artillerie), infrastructures critiques (centres de commandement) et engins spatiaux, notamment les satellites. La startup bretonne, déjà l’un des leaders mondiaux de la surveillance maritime depuis l’Espace, grâce à ses 13 satellites en orbite, cible désormais le segment prometteur de la surveillance spatiale (SSA : Space Situational Awareness), où figurent déjà des acteurs français comme Aldoria, Look Up Space, ArianeGroup, ou Safran Data Systems. En attendant ses nouveaux satellites, Unseenlabs poursuit le déploiement de sa constellation actuelle. Celle-ci compte déjà 13 satellites, auxquels s’ajouteront 4 nouveaux lancés cette année.
Ensemble de la presse du 30 avril
L’Allemagne s’oppose à Iris2 jugé trop favorable à la France
Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie, a critiqué le futur système de satellites Iris2 dans une lettre envoyée à Thierry Breton, commissaire européen en charge du spatial. Datée du mois de mars, et dévoilée par le quotidien Handelsblatt, la lettre exige de l’exécutif communautaire la suspension de la procédure d’appels d’offres lancée en 2023, estimant que celle-ci était « mal conçue ». Le projet, censé offrir une alternative européenne au système américain privé Starlink, est notamment jugé trop « français » outre-Rhin. Lors des négociations, les États membres avaient pourtant répondu à la demande allemande de réserver aux startups 30% des retombées d’Iris2. Le consortium, baptisé Spacerise, où l’allemand OHB y joue un rôle, a même récemment abaissé son coût à 9,5 Md€, contre 13 Md€ auparavant. Il est assez inhabituel qu’un État membre intervienne dans une procédure de marchés publics en cours. Dans un communiqué publié jeudi, le rapporteur au Parlement européen du programme Iris2, a tracé les lignes rouges que Berlin ne peut franchir : « Aucune interférence dans le processus d’attribution de ce contrat ne saurait être tolérée, en particulier de la part des États membres », a ainsi déclaré Christophe Grudler, eurodéputé français.
Le Figaro du 3 mai