Les nouveaux lauréats du volet spatial du plan France 2030 dévoilés
Le gouvernement vient de dévoiler les 10 industriels sélectionnés pour le volet spatial du plan France 2030. Ce soutien aux entreprises, visant à accélérer le développement de nouvelles technologies, porte ainsi l’engagement de France 2030 dans le secteur spatial à hauteur de 930 M€. Parmi ces 10 lauréats qui se penchent sur des sujets comme l’accès à l’espace, l’équipement des satellites et les services spatiaux, 4 sont de jeunes pousses industrielles. La start-up rémoise Latitude développe Zéphyr, un lanceur spatial léger, avec lequel elle envisage un premier vol en 2025. L’équipementier spatial Comat travaille sur des roues d’inertie qui permettent d’orienter des petits satellites de 100 à 150 kg sur leur orbite. ThrustMe propose des systèmes de propulsion à iode, une technologie qui multiplierait par 3 à 10 la poussée des moteurs. Et Exotrail conçoit de son côté le SpaceVan, un véhicule spatial chargé de déposer des satellites en orbite.
L’Usine Nouvelle du 15 juillet
Une fusée Falcon-9 de SpaceX échoue sa mission
Jeudi 11 juillet au soir, une fusée Falcon-9 n’a pas réussi à placer en orbite les 20 satellites qui devaient rejoindre la constellation Internet Starlink. Le décollage de la fusée, depuis le pas de tir de la base spatiale californienne de Vandenerg, s’est déroulé sans encombre. Puis le 1er étage a fonctionné normalement et, après avoir rempli sa fonction, il s’est détaché comme prévu et est revenu sur Terre. En revanche, le 2ème étage qui poursuivait sa route a subi une « fuite d’oxygène liquide », réduisant la poussée nécessaire. Les satellites se sont retrouvés relâchés à 135 kilomètres d’altitude, sur une orbite ayant un périgée (point le plus proche de la Terre) 2 fois plus bas que prévu. « Les satellites vont entrer à nouveau dans l’atmosphère terrestre et disparaître complètement. Ils ne constituent pas une menace pour les autres satellites en orbite ou pour la sécurité publique », a déclaré l’entreprise. La reprise des vols se fera en fonction du rapport de la FAA. Certaines missions prévues prochainement pourraient donc être retardées. Depuis 2015 et après 325 lancements, il s’agit du 1er échec pour Falcon-9.
Le Monde et La chronique Spatiale du 12 juillet
Latitude, Comat, ThrustMe et Exotrail parmi les lauréats du volet spatial du plan France 2030
Le gouvernement a dévoilé jeudi 11 juillet les lauréats de la vague d’appels à projet et d’appels d’offres du volet spatial du plan France 2030. 10 entreprises positionnées sur des secteurs jugés prioritaires comme l’accès à l’espace, l’équipement de satellites et les services spatiaux, ont été sélectionnées, portant l’enveloppe totale de France 2030 dans le spatial à 930 M€. Parmi les projets lauréats, 4 sont portés par de jeunes pousses industrielle : Latitude qui industrialise des turbopompes pour son lanceur Zéphyr à travers le projet Hortense, Comat qui développe des roues de réaction pour les constellations de satellites, notamment les « smallsats » et étend ses capacités de production, ThrustMe qui propose des systèmes de propulsion à iode et espère désormais équiper des satellites de télécommunication de 200 à 2000 kg, et enfin, Exotrail qui développe le SpaceVan, un véhicule spatial chargé de déposer des satellites en orbite.
L’Usine Nouvelle du 13 juillet
Airbus et Thales examineraient un rapprochement dans les satellites
Airbus et Thales envisageraient de rapprocher certaines de leurs activités dans les satellites, selon des informations de La Tribune. Aucun des groupes ne confirme pour l’heure le projet, mais l’hypothèse d’une éventuelle fusion est un scénario privilégié dans le contexte actuel. La branche spatiale de Thales, Thales Alenia Space (TAS), détenue par Thales pour 67% et par Leonardo pour 33%, a annoncé devoir supprimer 1 300 emplois sur un effectif global d’environ 8 000 salariés. 1 000 emplois doivent être supprimés dans les usines du groupe en France, à Cannes et à Toulouse. De son côté, Airbus a annoncé une nouvelle provision de 900 M€ dans les comptes 2024 en sus d’une provision de 600 M€ déjà enregistrée en 2023, pour faire face aux pertes à venir des contrats pris entre 2018 et 2022. La fusion des activités des 2 entreprises de satellites a déjà été évoquée, la Direction générale de l’armement (DGA) a souvent plaidé pour un opérateur unique et une offre standardisée. Sans mise en compétition, la facture peut néanmoins grossir, et la dépendance à un seul opérateur comporte aussi des risques, dans un secteur de souveraineté. Il y a quelques années, les règles de la concurrence européenne ne permettaient pas un rapprochement entre Airbus et TAS. Aujourd’hui, le paysage concurrentiel est devenu plus complexe, avec l’émergence du petit concurrent allemand OHB, et d’une multitude de startups spatiales. Les conditions d’un rapprochement seraient donc plus favorables. La commande spatiale institutionnelle européenne dépend en grande partie de l’ESA et est soumise à la politique du retour géographique. Dans ce contexte, un rapprochement des 2 opérateurs n’aurait du sens que sur la partie commerciale, là où le marché s’est considérablement rétracté, sur le secteur des satellites de télécommunications. Le marché des satellites géostationnaires est en effet passé en tendance longue d’un chiffre d’affaires annuel d’environ 3 Md€ par an sur la période 2004-2013 à 2 Md€ sur la période 2014-2023.
Ensemble de la presse du 16 juillet
Airbus et Thales voudraient se retirer du consortium SpaceRISE sur le projet de constellation IRIS²
Airbus Defence and Space (Airbus DS) et Thales Alenia Space (TAS) ont proposé aux opérateurs de satellites (SES, Eutelsat et Hispasat) de se retirer du consortium SpaceRISE, qui est en course pour obtenir le marché de la constellation européenne IRIS² (Infrastructure de résilience internet satellitaire sécurisée), sans toutefois abandonner le projet. Les 2 filiales estimeraient que la prise de risque était trop hasardeuse. 3 critères concordants étaient essentiels pour se lancer dans ce projet : le prix, la prise de risque et la performance de la constellation. Airbus DS et TAS veulent maintenant intégrer la « Core team » (équipe principale), déjà composée d’OHB, de Deutsche Telekom, d’Orange, de Telespazio, d’Hisdesat et de Thales, et sur laquelle s’appuie SpaceRISE. Pour cela, ils souhaitent mettre en place une phase contractuelle préliminaire de 12 mois pour réaliser des études de « dérisquage » sur des technologies qui ne sont pas encore matures pour une constellation présente sur 2 orbites (LEO et MEO), une 1ère mondiale. Pour les 2 constructeurs, il s’agit donc d’une étape obligatoire avant d’envisager le dépôt d’une offre solide dans le respect du calendrier prévu par Bruxelles.
La Tribune du 16 juillet
2 satellites-espions allemands de 800 M€ définitivement perdus
6 mois après leur lancement, les 2 satellites d’imagerie radar allemands de type SARah ne sont toujours pas opérationnels, menaçant l’un des projets les plus ambitieux de la Bundeswehr. Le programme SARah est une constellation de satellites à imagerie radar développée par l’Allemagne à partir de 2013 afin de remplacer la constellation SAR-LUPE. Les satellites doivent fournir des images haute résolution de la surface terrestre ainsi que des reliefs 3D depuis l’espace. Le programme a été réalisé par OHB System AG en collaboration avec Airbus Defence and Space. La constellation comprend 3 satellites : un satellite à antenne réseau phasée et 2 satellites réflecteurs radar à synthèse d’ouverture passive basés sur la technologie éprouvée de SAR-Lupe. Le système avait été commandé par la Bundeswehr malgré l’accord initial entre la France et l’Allemagne, où chaque pays apportait une brique technologique afin d’offrir complémentarité et éviter les redondances de coûts. La France devait ainsi développer des satellites à imagerie optique, tandis que l’Allemagne se concentrait sur les images radar. Les satellites ont finalement été lancés en décembre 2023 par SpaceX à l’aide de la fusée Falcon 9. Le projet était évalué à environ 800 M. Les antennes des 2 satellites d’OHB ne peuvent cependant pas se déployer correctement et ce malgré plusieurs tentatives. Le ministère de la Défense allemand considère le constructeur OHB comme responsable de cette défaillance. Selon des informations du journal Der Spiegel, « les antennes n’avaient pas été testées au sol avant le lancement, une pratique inhabituelle qui pourrait entraîner de graves conséquences financières pour le constructeur si des reconstructions s’avéraient nécessaires ».
Air & Cosmos du 16 juillet
HyPrSpace réussit le 1er tir de son moteur de fusée hybride sur banc d’essai
HyPrSpace a annoncé le succès du 1er tir de son moteur Terminator sur un banc d’essai de DGA Essais de missiles sur son site de Saint-Médard-en-Jalles, en Gironde. Ce tir marque la validation de sa technologie de propulsion hybride brevetée et démontre la transition réussie de ses modèles théoriques à des applications grandeur nature. Les essais du programme, soutenus par la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Agence de l’innovation de défense, valident la transition d’un prototype à une version opérationnelle à échelle 1. HyPrSpace, qui a rejoint le club StartAir du GIFAS, a en parallèle acquis des compétences clés sur l’opérabilité d’un moteur-fusée utilisant un ergol cryogénique, garantissant des lancements futurs sûrs et efficaces. Les prochaines étapes de développement se concentreront sur l’intégration du réservoir d’oxygène liquide (LOX) dans le moteur, l’ajout d’un système d’activation de la tuyère (TVC), et la réalisation de tirs simulant les conditions réelles d’un vol spatial. La startup se rapproche de la finalisation d’un moteur prêt pour la mission suborbitale prévue en 2026.
Air & Cosmos du 17 juillet
L’ONERA réussit à établir avec une station au sol une liaison sécurisée par satellite à très haut débit
La station Feelings (FEEder LINks Ground Station) du centre Fauga-Mauzac de l’ONERA, près de Toulouse, a permis d’établir, le 5 juin dernier, une 1ère mondiale dans les communications optiques. Une liaison laser bidirectionnelle stable et pré-compensée par Optique Adaptative (OA) a été établie entre un télescope au sol de 60 cm et un satellite évoluant sur orbite géostationnaire, à plus de 38 000 km de distance. La liaison a été réalisée avec la charge utile du démonstrateur Teleo, développée par Airbus Defence and Space. Celle-ci avait été embarquée en mai 2023 à bord du satellite de télécommunications Badr 8, de l’opérateur Arabsat de la Ligue Arabe. L’antenne utilisée au sol et ses moyens de correction de la turbulence atmosphérique ont permis de multiplier par 10 la puissance du signal délivrée au satellite. « Il s’agit maintenant de consolider les modèles de performances dans des conditions environnementales exigeantes afin d’assurer à l’avenir un taux de disponibilité proche de 100% en ciel clair », relate l’ONERA.
Air & Cosmos du 18 juillet
Thales Alenia Space et Magellium Artal Group vont réaliser une démonstration de service d’inspection et d’amarrage en orbite
Le consortium piloté par Thales Alenia Space en France, associé à Magellium Artal Group, a été sélectionné par le CNES et Bpifrance dans le cadre du plan France 2030 pour la réalisation d’une démonstration de service d’inspection et d’amarrage à un satellite non collaboratif en orbite basse, appelé DIANE (Démonstration d’Inspection et Amarrage Novatrice Embarquée). Le projet DIANE consistera à exploiter les satellites de démonstration EROSS (European Robotic Orbital Support Services) pour essayer une approche puis une capture directe, par un bras robotisé, d’un objet représentatif d’un satellite désactivé, en orbite basse. L’objectif est de répondre à l’enjeu spatial majeur qu’est la prolifération des satellites en orbite basse. Thales Alenia Space pourra capitaliser sur son expérience acquise en matière d’On Orbit Servicing. Cette nouvelle ligne de produits de véhicules spatiaux permettra d’effectuer de nombreuses activités robotiques en orbite, de l’inspection à la maintenance, en passant par le ravitaillement ou l’extension de la vie opérationnelle d’un satellite.
Presse agence du 19 juillet