Expleo finalise ses 2 premiers nanosatellites à Toulouse
La société d’ingénierie Expleo vient de finaliser à Toulouse les charges utiles de ses 2 nanosatellites pour un lancement en orbite prévu en 2023. Le 1er, baptisé Enso, est un projet de R&D pour l’observation de l’impact des radiations solaires sur l’ionosphère, dont les résultats scientifiques de la mission seront analysés par des chercheurs en Afrique du Sud. L’instrument de 10x10x10 cm pour 1 kg, mis au point par Expleo vient d’être livré au Centre spatial universitaire de Montpellier qui est chargé de son intégration sur la plateforme du nanosatellite miniature. Le 2ème programme appelé Hydrosat vise à puiser dans les compétences acquises sur le nanosatellite Enso pour une mission cette fois commerciale pour le compte de l’État de Djibouti et toujours en collaboration avec le Centre spatial universitaire de Montpellier. « Chez Expleo, nous nous distinguons des autres sociétés d’ingénierie car nous faisons non seulement de l’ingénierie mais aussi la conception, le développement et la fabrication de bout en bout de produits spatiaux avec des moyens propres », explique Frédérique Rebout, responsable mondiale du secteur spatial chez Expleo. L’entreprise travaille déjà sur les nouveaux programmes d’Airbus et Thales (notamment pour les satellites flexibles Space Inspire) qui adoptent les codes du New Space en misant notamment sur des composants électroniques sur étagère pour faire chuter les coûts de production. La société d’ingénierie recrute toujours activement à Toulouse notamment des ingénieurs système, électronique, software et radiofréquence, des compétences très recherchées dans le secteur spatial.
La Dépêche et La Tribune du 18 novembre
Compromis trouvé pour la constellation de satellites européenne
Les institutions européennes, sont parvenues jeudi 17 novembre à un compromis final pour donner le coup d’envoi de sa propre constellation de satellites de télécommunications comme l’avait proposé Thierry Breton en février 2022. La future constellation, nommée Iris pour Infrastructure de Résilience et d’Interconnexion Sécurisée par Satellite, sera duale : civile et militaire. Dans son volet « gouvernemental », elle doit apporter des communications ultra-sécurisées pour renforcer l’autonomie européenne et offrir une redondance de services Internet en cas d’attaque sur le réseau terrestre ou de saturation due à une crise. Du côté « commercial », elle apportera aussi des services Internet dans les zones blanches et servira les régions « amies » de l’Union européenne, notamment en Afrique. Cette infrastructure est estimée à un minimum de 6 Md€, la Commission a trouvé des lignes de crédits issus de différents programmes européens : Galileo, Horizon ou le Fonds européen de Défense, pour sécuriser un budget de l’ordre de 2,4 Md€ entre 2023 et 2027. Ce compromis dégage la route pour l’Agence spatiale européenne (ESA) qui demandera la semaine prochaine en réunion interministérielle aux Etats membres de lui verser 750 M€ pour accompagner le développement de ce projet. Elle lancera les appels d’offres au 1er semestre 2023 avec diverses spécifications. L’architecture n’est pas encore fixée et ce sera aux consortiums d’industriels et d’exploitants de satellites d’imaginer le meilleur service. Parmi les critères, la constellation devra être multi-orbites, faire travailler pour 30% de sa valeur des startups européennes et être un exemple mondial en termes de durabilité spatiale (pollution lumineuse, débris spatiaux, empreinte carbone).
Ensemble de la presse du 18 novembre
Réunion ministérielle de l’ESA : l’Europe spatiale veut investir massivement
Les vingt-deux ministres des pays membres de l’Agence spatiale européenne se réunissent du 22 au 23 novembre pour fixer le budget de l’institution pour la période 2023-2025 et le répartir entre les différents programmes. Le rendez-vous intervient dans un contexte où les Américains et les Chinois ont relancé l’exploration spatiale, où les projets privés se multiplient et où de nombreux pays affirment leur ambition spatiale (en particulier l’Inde). Pour la période 2023-2025, l’ESA demande à ses membres 18,5 Md€, soit une hausse de 25% par rapport à la période 2020-2022. « C’est nécessaire pour rester dans la course avec les Américains et les Chinois, dont les moyens augmentent à ce rythme », assure son directeur général, Josef Aschbacher. La priorité est donnée au transport spatial. Il s’agit de faire décoller le plus rapidement possible Ariane 6, ainsi que d’accélérer le développement des mini- et micro-lanceurs. La France a lancé, en 2021, avec ArianeGroup le projet de lanceur réutilisable Maïa, qui sera doté du moteur Prometheus et de l’étage récupérable Themis, tous deux financés par l’ESA. L’objectif est d’atteindre l’orbite basse. Le coup d’envoi du projet de constellation européenne de satellites sécurisés, Iris, a quant à lui été donné le 17 novembre par le commissaire européen Thierry Breton, pour une mise en service partielle espérée fin 2024. L’ESA devrait apporter 750 M€ pour un budget global de 6 Md€. « Nous travaillons clairement sous le leadership politique de la Commission », assure Josef Aschbacher. « Nous sommes le partenaire technique, avec des technologies que nous développons et qui pourraient trouver une application dans cette future constellation, concernant, par exemple, la sécurisation des communications, grâce à la technologie quantique ». Toutefois, alors que Bruxelles entend présenter, début 2023, sa stratégie spatiale de Défense, l’ESA ne peut pas, selon sa convention constitutive, s’investir théoriquement sur cette dimension. « La majorité des technologies spatiales sont des technologies duales, à la fois civiles et militaires », rappelle Josef Aschbacher. « Et nous avons démontré que nous savions travailler depuis des années sur ces questions sécuritaires. Galileo peut offrir un signal spécifique sécurisé, de même nos différents satellites d’observation sont utilisés également en matière de Défense. Aujourd’hui, nous pourrions faire plus si nous faisons évoluer notre cadre réglementaire. Mais c’est aux Etats membres et à l’UE d’en décider ».
Le Monde du 21 novembre
Programme spatial européen : « L’omniprésence de l’Espace dans notre quotidien en fait un outil de souveraineté et un puissant levier de croissance », pour Philippe Baptiste (CNES)
Dans une tribune au « Monde », le président du Centre national d’études spatiales (CNES), Philippe Baptiste, rappelle les enjeux militaires, scientifiques et économiques du programme spatial européen, dont le budget doit être discuté les 22 et 23 novembre. Il souligne « qu’une part considérable de nos activités quotidiennes est directement liée à l’Espace : télécommunications, géolocalisation ou météorologie, nous dépendons du spatial en permanence, et cette omniprésence en fait à la fois un outil de souveraineté et un puissant levier de croissance ». Le spatial est aussi « l’outil principal de mesure de la santé de notre planète. Les satellites, qui observent continuellement la Terre depuis des décennies, produisent des données cruciales pour étendre les connaissances liées à l’environnement et à la biodiversité, observer et comprendre les effets du réchauffement climatique, améliorer les modélisations mathématiques pour la météorologie et le climat, mais aussi irriguer les politiques publiques en matière de réduction des émissions et d’adaptation au dérèglement climatique ». La conférence des 22 et 23 novembre représente « un moment crucial pour l’Europe et, en son sein, pour notre pays. La Première ministre a annoncé, le 18 septembre, que la France allait consacrer 9 Md€ au spatial dans les trois prochaines années, soit 25% d’augmentation au regard de 2020-2022. Cet investissement considérable permettra au CNES de mener les programmes spatiaux de Défense avec la direction générale de l’armement pour le compte de nos armées, de soutenir nos grands industriels comme nos startups et de contribuer à des grandes missions scientifiques avec les agences américaines, japonaises ou indiennes. Il permettra également de financer, dans le cadre de l’ESA, les grands programmes structurants de la coopération européenne, en particulier en ce qui concerne l’observation de la Terre pour le climat ».
Le Monde du 21 novembre
La fusée indienne Vikram-S a réalisé un vol suborbital
La fusée Vikram-S, développée par la startup indienne Skyroot Aerospace, a réalisé vendredi un vol suborbital, atteignant une altitude de 90 km, soit juste au-dessous de la ligne qui marque la frontière de l’Espace selon la convention internationale, avant de s’abîmer en mer. Le tir a été réalisé depuis les installations de l’ISRO, l’agence spatiale indienne, sur l’île de Sriharikota. L’Inde entend devenir une puissance spatiale de premier plan. « C’est un nouveau départ, une nouvelle aube […] pour le projet spatial indien », s’est félicité le ministre indien des Sciences, Jitendra Singh, à l’issue du lancement.
Le Monde et Le Figaro du 19 novembre
Le programme de satellites sécurisés européens IRIS², enjeu de souveraineté pour l’Europe
Christophe Grudler, député européen (Renew Europe / Mouvement Démocrate) et rapporteur pour le Parlement européen pour les satellites sécurisés européens IRIS², s’exprime dans La Tribune. Il insiste sur le fait qu’avoir ses propres satellites est un élément essentiel de la souveraineté technologique pour l’Union européenne. « Communiquer depuis n’importe quel endroit, sans dépendre d’autres acteurs, est plus qu’une nécessité. Ces satellites permettront ainsi de renforcer considérablement l’autonomie stratégique de l’Union européenne, c’est-à-dire notre capacité à décider de notre avenir, en Européens, ici grâce à des télécommunications par satellites ». Le député se félicite de la prise en compte de l’impact environnemental des lancements : « Nous, parlementaires européens, avons également réussi à imposer une idée forte : que ces nouveaux satellites européens soient un exemple mondial en termes de durabilité. Durabilité environnementale, d’abord, avec une limitation des émissions de gaz à effets de serre, mais aussi de la pollution lumineuse qui pourrait être engendrée par les reflets du soleil sur ces satellites. Durabilité spatiale ensuite, en évitant au maximum la production de débris spatiaux, véritable fléau qui risque de transformer l’espace en gigantesque poubelle si nous n’agissons pas. Face à d’autres projets de constellations de satellites qui multiplient le nombre de lancements sans penser à l’impact environnemental, qui ne respectent pas des règles élémentaires pour éviter les débris spatiaux, je suis fier que cette constellation européenne puisse être un exemple de durabilité ».
La Tribune du 22 novembre
Airbus et ArianeGroup signent un contrat pour le lot de transition d’Ariane 6 en Espagne
Airbus et ArianeGroup ont signé un contrat pour le prochain lot de transition des grandes structures en fibre de carbone du lanceur Ariane 6. Le contrat comprend la fabrication et la fourniture de structures innovantes, grandes et légères pour les 14 prochains lanceurs Ariane 6, qui seront fabriqués jusqu’en 2025. Le contrat accompagnera la montée en cadence d’ArianeGroup à pleine cadence de production d’ici là. Airbus construit jusqu’à quatre structures en fibre de carbone pour chaque lanceur Ariane sur son site de Getafe, près de Madrid. Le nouveau site industriel comprend une chaîne de fabrication et d’assemblage dédiée aux structures du lanceur Ariane 6. « Après la signature des contrats d’exploitation avec Sabca, Europropulsion, Avio et MTAerospace, ce contrat avec Airbus est une nouvelle étape clé vers une équipe européenne Ariane 6 forte », a déclaré Stéphane Nogatchewsky, responsable des achats d’ArianeGroup. « Alors que le vol inaugural d’Ariane 6 se rapproche et que la montée en puissance industrielle s’intensifie, cette collaboration est une étape positive et critique pour l’avenir des opérations d’Ariane 6. L’unification des acteurs européens est primordiale pour assurer la poursuite de la robustesse industrielle d’Ariane 6, sa compétitivité et préserver l’accès autonome européen à l’Espace ».
Capital et Air & Cosmos International du 22 novembre
Budget de l’ESA : entretien avec Philippe Baptiste (CNES) et Walther Pelzer (DLR)
Dans un entretien conjoint au Figaro et à Die Welt, Walther Pelzer, directeur général de l’agence spatiale allemande (DLR), et Philippe Baptiste, président du Centre national d’études spatiales (CNES), évoquent la contribution respective de leurs pays dans le budget de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour les trois ans à venir. En 2019, lors de la précédente réunion des ministres du spatial, la contribution allemande (3,29 Md€ sur trois ans) avait dépassé, pour la première fois, la contribution française (2,6 Md€). Les deux pays n’ont pas la même stratégie : plus de 50% du budget spatial allemand est engagé dans l’ESA, ce qui n’est pas le cas pour la France, qui a d’autres canaux de financement : les budgets militaires, le programme d’investissements France 2030 et des coopérations bilatérales, par exemple avec la NASA. « Pour chaque euro dépensé, nous regardons quel est le meilleur canal », explique Philippe Baptiste. Les dirigeants font état de leur accord sur de nombreux sujets, dont le soutien franco-allemand à la contribution de l’ESA (750 M€) dans Iris2, la constellation européenne de satellites sécurisés, ainsi que l’objectif partagé par les deux agences de soutenir fortement les programmes d’observation de la Terre. Les satellites d’observation « sont cruciaux pour surveiller et collecter les données sur notre planète qui alimentent les modèles mathématiques permettant de prévoir les évolutions du climat », insiste Philippe Baptiste. La pérennisation d’un accès autonome à l’Espace constitue une autre priorité, à travers le soutien franco-allemand au programme de lanceur Ariane 6, avec un premier vol prévu fin 2023, et le soutien aux programmes tels que l’étage réutilisable Themis et le moteur à bas coût réutilisable Prometheus.
Le Figaro du 22 novembre
Les nouvelles ambitions de l’Agence spatiale européenne
L’ESA demande aux Etats membres de financer un budget, pour la période 2023 à 2025, en hausse de 25% par rapport à la dernière réunion interministérielle de 2019, qui avait réuni 14,3 Md€ de financements. La majorité des financements sollicités s’inscrivent dans la continuité de programmes existants : environ 3 Md€ pour le transport spatial, 3 Md€ pour l’observation de la Terre et autant pour l’exploration, 2,4 Md€ pour les télécommunications, 900 M€ pour la sécurité dans l’Espace, à compléter par différents programmes, dont une enveloppe de 100 M€ pour soutenir les startups. Pour la France, le transport spatial est prioritaire, afin de permettre la montée en puissance d’Ariane 6 et garantir l’accès autonome de l’Europe à l’Espace. Parmi les nouveaux projets à financer figure la nouvelle constellation de satellites de haut débit en orbite basse, IRIS², pour laquelle l’ESA demande 750 M€ de financement. L’ESA entend assurer l’avenir des programmes d’observation de la Terre, avec le programme Futur EO, qui succède à l’Earth Observation Envelop Programme (EOEP), et renforcer la collaboration au programme Artemis de la NASA. L’ESA propose une forte augmentation des moyens pour l’exploration vers la Lune et Mars. « Aujourd’hui, nous consacrons 7% de ce que la NASA dépense pour l’exploration humaine et la robotique et je propose d’aller à 10% », expliquait Josef Aschbacher, directeur général de l’Agence spatiale européenne, dans une interview accordée à Air & Cosmos en octobre 2022.
Les Echos du 22 novembre et Air & Cosmos du 13 octobre
L’Europe devrait-elle envoyer elle-même ses astronautes dans l’Espace ?
Alors que l’ESA apparaît comme un partenaire majeur de la NASA au sein du programme Artemis, le débat reste ouvert sur la nécessité de doter l’Europe de ses propres moyens pour le spatial habité. L’ESA a passé commande à Airbus Defence and Space pour six ESM (module de service européen). Outre un projet de vaisseau cargo pour la surface de la Lune, l’Argonaute (ou EL-3), l’agence européenne s’est aussi vu confier la conception de deux des quatre modules de la future Gateway, la station spatiale en orbite lunaire. L’un, baptisé « I-Hab », servira de lieu de vie pour les astronautes. L’autre, surnommé « Esprit », sera consacré aux communications avec la Terre ainsi qu’avec la surface lunaire. Les deux contrats ont été attribués à Thales Alenia Space à l’automne 2020. L’ESA a sécurisé deux sièges pour ses astronautes, sur Artemis 4 et 5. En septembre, à l’occasion du Congrès astronautique international (IAC), ArianeGroup a par ailleurs dévoilé Susie (Smart Upper Stage for Innovative Exploration), un projet d’étage supérieur compatible avec la future Ariane 6 et capable d’assurer des missions cargos ou habitées en orbite basse, notamment à destination de l’ISS. Philippe Baptiste, le président du CNES, estime que l’idée d’une station européenne en orbite terrestre ne doit pas être tabou. « Le vol habité ne coûte pas aussi cher qu’avant », estime-t-il.
Les Echos du 22 novembre
La France, l’Allemagne et l’Italie signent un accord pour les lanceurs européens
En ouverture de la conférence ministérielle qui réunit les 22 Etats membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) à Paris, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a appelé l’Europe à l’unité face aux ambitions spatiales chinoises et américaines. Il a annoncé la signature d’un accord tripartite entre la France, l’Allemagne et l’Italie. Cet accord, signé mardi par Bruno Le Maire, Robert Habeck, vice-chancelier allemand et ministre fédéral de l’Économie et du Climat, et Adolfo Urso, ministre italien du Développement économique, ouvre un agenda de négociations d’un an pour réformer la politique de l’ESA pour les lanceurs européens. « Les trois acteurs reconnaissent que chacun a des intérêts différents, que le modèle d’aide européen aux lanceurs doit évoluer et fixent une méthode de négociations », indique Daniel Neuenschwander, Directeur du Transport spatial à l’ESA. Les trois acteurs valident les nouvelles aides destinées aux lanceurs, soit une enveloppe de 1,1 Md€ pour Ariane 6 et Vega C pour les trois ans à venir, afin de garantir leur montée en cadence et des améliorations de court terme. S’y ajoutent des demandes de financement de 800 M€ pour la préparation des nouvelles générations de lanceurs et 600 M€ pour la modernisation du port spatial de Kourou. Ils réaffirment le besoin de faire jouer la préférence européenne pour les lancements dits institutionnels, c’est-à-dire ceux menés au profit des agences spatiales nationales et européennes. Conformément aux souhaits de l’Allemagne, cette préférence s’appliquera aussi à l’avenir aux mini-lanceurs privés développés notamment en Allemagne, à condition qu’ils soient compétitifs et 100% européens. Pour gagner en compétitivité, la France a obtenu qu’une réflexion soit ouverte sur le principe du retour géographique, qui oblige à répartir les travaux en fonction des financements accordés par chaque Etat, ce qui pousse les coûts de production à la hausse.
Les Echos et Le Figaro du 23 novembre
Le CNES, Météo France et SGeVT lancent une plateforme pour renforcer la résilience face aux inondations
Le CNES, Météo France et la société toulousaine SGeVT ont lancé une plateforme qui cartographie les zones les plus vulnérables aux inondations, qui sont de plus en plus violentes en raison du changement climatique. L’outil vise à alerter les élus locaux et les agriculteurs mais aussi à leur donner des clés pour être plus résilients face à ces phénomènes. Baptisée FORO (Flood Observatory for Resilient Occitanie), la plateforme s’appuie notamment sur les données des satellites Pléiades développés par Airbus et capables de fournir des images avec une très haute résolution. « L’information est fournie avec une résolution de 50 cm, ce qui est très précis », remarque Hélène de Boissezon, en charge du développement des applications spatiales dans la sphère publique au sein du CNES. « L’observation de la Terre par une imagerie satellitaire à haute résolution permet un suivi exhaustif régulier de la vulnérabilité des territoires. De quoi voir au cours des prochaines années si l’effet des mesures a été très important ou inversement quasi nul et inciter les décideurs à réorienter leurs actions en cas de besoin », fait-elle valoir.
La Tribune du 23 novembre
Premier survol de la Lune réussi pour la capsule Orion
Après un lancement réussi le 16 novembre, la capsule Orion de la mission Artemis 1 de la NASA a mené à bien, entre dimanche 20 novembre et lundi 21 novembre, une procédure de survol de la Lune, afin d’entrer dans une orbite rétrograde (ce terme signifie qu’Orion se déplace autour de la Lune dans le sens inverse de celui dans lequel la Lune se déplace autour de la Terre), manœuvre qui sera utilisée pour les futures missions dans l’Espace lointain. Cette orbite permettra de tester tous les systèmes d’engins spatiaux, presque sans consommer de carburant, avant le retour sur Terre aux environs du 11 décembre. Le 21 novembre, au 6ème jour de mission, Orion a effectué le passage le plus proche de la Lune prévu au cours de la mission Artemis, à seulement 130 km d’altitude.
Air & Cosmos et Le Monde du 23 novembre
Spécialiste des pièces en nid d’abeille, Halcyon Performance investit pour équiper les nanosatellites
Halcyon Performance, startup basée à Saint-Jacques-de-la-Lande (Bretagne) fait partie des 12 entreprises lauréates de l’appel à projet France 2030 sur le volet spatial. L’entreprise entend industrialiser la ligne de production de son matériau alvéolaire aluminium dit « sandwich nid d’abeille » qui permet de fabriquer en 3D des pièces de structures légères, recyclables et bas coût pour les lanceurs spatiaux. Son savoir-faire est déjà reconnu auprès de nombreuses entreprises comme Airbus Defence and Space, ArianeGroup, Duqueine Atlantique et Thales Alenia Space, ou encore le CNES. « Nous pouvons réaliser des pièces de 4,60 m de diamètre », explique le dirigeant fondateur, Gwénaël Picaut.
Ouest-France du 22 novembre
Le télescope spatial James-Webb a photographié un « sablier cosmique » formé par une étoile en train de naître
L’instrument NIRCam du télescope spatial James-Webb a photographié un « sablier cosmique », image traduisant la formation d’une étoile. La protoétoile, appelée L1527, n’est pas visible sur le cliché, qui montre surtout « les cavités créées lorsque la matière s’éloigne de la protoétoile et entre en collision avec la matière environnante », selon le communiqué de la NASA. L1527, située dans la constellation du Taureau, est âgée d’environ 100 000 ans, un âge très jeune selon les standards astronomiques. Les chercheurs considèrent qu’elle en est au stade le plus précoce de la formation des étoiles et qu’elle n’a pas commencé la fusion thermonucléaire.
Le Monde et Futura Sciences du 23 novembre
L’Europe augmente le budget de l’ESA à 16,9 Md€ pour l’exercice 2023-2025
Après plusieurs mois de préparation et de négociations et à l’issue d’une réunion ministérielle de 2 jours qui s’est achevée mercredi 23 novembre à Paris, les ministres en charge de l’Espace des 22 États membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) l’ont dotée d’un budget de 16,9 Md€ sur la période 2023-2025. C’est une hausse de 17% par rapport aux 14,5 Md€ décidés sur la période 2019-2022. « Il s’agit d’un grand succès qui va au-delà de nos attentes. L’Europe se dote de ressources et de technologies qui peuvent soutenir la compétition face aux deux autres grandes puissances spatiales : les États-Unis et la Chine », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en charge du spatial. L’Allemagne est comme en 2019 le 1er financeur de l’ESA, avec une contribution de 3,5 Md€ (+ 20,8%). Cela devant la France, qui a augmenté sa contribution de 18,9%, à 3,2 Md€, et l’Italie, qui engage, de son côté, 3,08 Md€ (+ 18,2 %). Contrairement à l’Allemagne, qui octroie plus de 50% de son budget spatial via l’ESA, le gouvernement français a souhaité activer d’autres leviers : les coopérations bilatérales, les budgets militaires et le plan France 2030. Inférieur aux 18,5 Md€ espérés par Josef Aschbacher, Directeur général de l’ESA, le budget 2023-2025 de l’ESA reste également loin des 24 Md$ de la NASA pour la seule année 2022. Un effort important est réalisé pour le transport spatial, dont le volet bénéficie d’une hausse d’un tiers de son budget, à 2,8 Md€. Il servira à terminer les travaux de mise en service d’Ariane 6 fin 2023 et à financer les évolutions futures du successeur d’Ariane 5 et de Vega C.
Ensemble de la presse du 24 novembre
L’ESA dévoile ses 5 nouveaux astronautes, dont une pilote d’hélicoptère française de l’Armée de l’Air et de l’Espace
L’Agence spatiale européenne (ESA) a présenté mercredi 23 novembre, en marge de sa conférence ministérielle à Paris, sa nouvelle promotion d’astronautes, la 1ère depuis 2009. Parmi les 5 choisis se trouvent 3 hommes et 2 femmes, venant de France, d’Espagne, de Suisse, de Belgique et d’Irlande du Nord. Sophie Adenot devient la nouvelle représentante française au sein du groupe d’astronautes de l’ESA, 13 ans après Thomas Pesquet. Ingénieure aéronautique de formation, elle est pilote d’hélicoptère de l’armée de l’Air t de l’Espace, avec le grade de lieutenant-colonel. Après avoir été pilote de recherche et de secours, elle est devenue, en 2019, pilote d’essai pour la Direction générale de l’Aviation civile. Elle est la 2ème femme française à devenir astronaute, après Claudie Haigneré. Les nouveaux astronautes vont suivre, à partir d’avril 2023, un entraînement au Centre européen de Cologne, avant de pouvoir postuler aux missions de l’ESA, pour des missions en orbite basse, à bord de la Station spatiale internationale. Les rares places obtenues par l’ESA dans le cadre du programme lunaire américain Artemis sont pour l’instant réservées à la promotion 2009. L’agence européenne a également désigné 11 astronautes de réserve, parmi lesquels se trouve un autre Français, Arnaud Prost, 30 ans, ingénieur de l’armement et pilote au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. L’agence avait également ouvert un processus de sélection spécifique pour des candidats présentant un handicap physique. Un seul a été retenu, John McFall, médecin britannique de 41 ans, amputé d’une jambe à l’âge de 19 ans à la suite d’un accident de moto. Pour lui, l’accès à l’orbite basse terrestre dépendra d’une « étude de faisabilité », l’ESA se disant prête à investir pour adapter les équipements.
Ensemble de la presse du 24 novembre