ESPACE

Thales finalise la conception du satellite MicroCarb

Thales Alenia Space a finalisé la phase d’Assemblage, d’Intégration et de Test (AIT) de la plateforme du satellite MicroCarb et s’apprête à intégrer un spectromètre à réseau dispersif. Le Centre national d’études spatiales (CNES) est le maître d’œuvre du satellite, mission conjointe entre la France et le Royaume-Uni, qui est basé sur sa plateforme Myriade. Cette mission est conçue pour mesurer, depuis l’Espace, le taux de CO2 présent dans l’atmosphère terrestre avec une extrême précision. MicroCarb se distingue par son mode d’observation par balayage qui permettra de cartographier la répartition du CO2 entre les villes responsables des plus importantes émissions mondiales. Il sera lancé début 2024 depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane, avec le soutien des équipes françaises et britanniques de Thales Alenia Space.

Easybourse du 9 décembre

La rentabilité des constellations de satellites en orbite basse en question

En 2027, 4 constellations en orbite basse offriront au minimum leurs services : Starlink, OneWeb, Kuiper et 03b mPower. Les doutes ne portent plus sur la faisabilité technologique des projets mais sur leur rentabilité à terme. Dans une étude approfondie intitulée « La guerre des satellites : un nouveau chapitre », la banque Bryan, Garnier & Co estime que rien n’est encore gagné pour ces méga-constellations. Amazon met 10 Md$ pour délivrer ses premiers services, Eutelsat rachète OneWeb pour 3,6 Md€, et devra investir autant pour développer une nouvelle génération de satellites plus performants, la Commission européenne évoque un investissement de 6 Md€, et SpaceX dit désormais vouloir investir entre 20 et 30 Md$ dans Starlink contre 10 Md$ précédemment. La concurrence entre opérateurs sera rude et pourrait peser sur leur capacité à rentabiliser leurs lourds investissements, d’autant plus que ces nouveaux opérateurs luttent déjà pour décrocher les mêmes marchés solvables : communications militaires, apport d’Internet pour la croisière ou les lignes aériennes. Tout devrait dépendre du prix par gigabit qui, selon l’étude de Bryan, Garnier & Co, s’élèverait à plus de 8 $ par mois pour Starlink, 12,9 $ pour mPower, 33,5 $ pour la 1ère génération de OneWeb, mais seulement 6,1 $ pour le gros satellite Konnect VHTS en orbite géostationnaire. Si chaque génération de satellites permet des gains, la vraie rupture viendra d’ un lanceur géant comme Starship, qui permettra de diviser par 10 le prix du kilo lancé dans l’espace, conclut l’étude.

Les Echos du 9 décembre

Le vaisseau Orion de retour sur Terre après son voyage autour de la Lune

Après 25 jours dans l’Espace, le vaisseau Orion est de retour sur Terre, marquant la fin de la mission Artemis I. Après être entrée dans l’atmosphère terrestre à une vitesse de 40 000 km/h, et avoir supporté une chaleur de 2 800°C, la capsule a amerri dimanche 11 décembre dans l’océan Pacifique. C’est dans les derniers instants qu’a été testé le bouclier thermique de la capsule, de 5m de diamètre, le plus grand jamais construit. « Il s’agit d’une pièce essentielle pour la sécurité, conçue pour protéger le vaisseau et ses passagers », a expliqué Mike Sarafin, responsable de la mission. Un navire de la marine américaine, l’USS Portland, a été prépositionné pour les opérations de récupération de la capsule, des hélicoptères et des bateaux pneumatiques ont également été déployés. Le vaisseau spatial a d’abord été freiné par l’atmosphère terrestre, puis par une série de 11 parachutes, jusqu’à atteindre une vitesse d’environ 30 km/h au moment de toucher l’eau. Certains éléments du vaisseau doivent être réutilisés pour la capsule d’Artemis II, déjà bien avancée. Cette 2ème mission, prévue pour 2024, emmènera un équipage jusqu’à la Lune, et c’est Artemis III, officiellement programmée en 2025, qui atterrira pour la 1ère fois sur le pôle Sud de la Lune.

Ensemble de la presse du 12 décembre

Lancement de la prochaine génération de satellites météorologiques européens

Le système Meteosat Third Generation (MTG), le 1er d’une nouvelle génération de satellites météorologiques européens doit être lancé mardi 13 décembre. Le système, d’un coût de 4,3 Md€, promet de fournir 50 fois plus de données pour améliorer la précision des prévisions, une fois entièrement déployés en 2026. 3 satellites en orbite géostationnaire seront situés à 36 000 km au-dessus de l’équateur, au niveau de l’Afrique. Ils fourniront des images de l’Europe toutes les 2 minutes et demie, notamment les 1ères observations complètes de la foudre depuis l’Espace. Deux des nouveaux satellites fourniront des images des systèmes météorologiques de la Terre, tandis que le 3ème engin spatial, un satellite de sondage, utilisera l’infrarouge pour fournir des profils tridimensionnels de l’atmosphère de haut en bas au-dessus de l’Europe, en prenant des mesures de température et d’humidité toutes les 30 minutes. L’Agence spatiale européenne (ESA), qui est chargée du développement du système, apporte une contribution de 1,4 Md€, tandis qu’EUMETSAT fournit 2,9 Md€. Le maître d’œuvre est Thales Alenia Space, une coentreprise de Thales et Leonardo, qui travaille avec 70 sous-traitants à travers l’Europe.

Financial Times du 12 décembre

Cailabs lève 26 M€ pour ses stations optiques dédiées aux liaisons satellitaires

Cailabs, la société spécialiste du transport de la lumière dans une fibre optique, vient de lever 26 M€ après les 16,6 M€ cumulés ces années passées, a annoncé Jean-François Morizur, son Président. Après avoir développé des technologies de pointe protégées par 23 brevets, qui trouvent une nouvelle application dans les communications entre la Terre et les satellites sur orbite, ce nouveau tour de table va lui permettre de répondre aux appels d’offres mondiaux. Il a été mené par le fonds luxembourgeois NewSpace Capital avec le soutien des investisseurs existants : Definvest , le fonds spécialisé du ministère des Armées géré par Bpifrance, Starquest Capital, Innovacom, Safran Corporate Ventures ainsi que Crédit Agricole Ille-et-Vilaine Expansion. Une 1ère station optique fonctionne au siège social de Cailabs. Elle est issue d’un prototype développé pour le compte du ministère des Armées dans le cadre du projet Keraunos d’expérimentation de la communication optique par laser entre le sol et un nanosatellite. Cailabs continue de renforcer son équipe avec une vingtaine de recrutements en cours, et passe désormais en phase de commercialisation de sa station-sol optique, Tilba-Atmo.

Les Echos et La Tribune du 12 décembre

Avec le satellite SWOT, Thales Alenia Space conforte son leadership dans l’altimétrie spatiale

Le satellite franco-américain SWOT (Surface Water Ocean Topography), qui va apporter des données inédites sur la Terre, doit décoller vendredi 16 décembre de la base californienne de Vandenberg. Le lancement, initialement prévu ce jeudi 15 décembre, a été décalé de 24h. Le satellite a été construit en partenariat par la NASA et le CNES. L’altimètre KaRIn (Ka-band Radar Interferometer) de la mission, en partie fabriqué à Toulouse par Thales Alenia Space – qui a fourni la partie électronique et la Radio Frequency Unit – représente une véritable rupture technologique : « La principale nouveauté de cet instrument est qu’il est doté de deux antennes distantes de 10 mètres. Cela permet, avec une seule fauchée, de balayer une zone de 120 kilomètres de large là où il fallait auparavant plusieurs satellites pour couvrir la même zone », décrit Laurent Phalippou, responsable ligne de produit altimétrie au sein de Thales Alenia Space. « Nous allons atteindre une résolution de 250 mètres x 250 mètres dans les zones côtières et de 2 km x 2 km sur ce qu’on appelle le plein océan, lorsque l’on s’éloigne de quelques dizaines de kilomètres des côtes, avec une précision de l’ordre du centimètre. Cette amélioration permet d’atteindre une résolution trois fois plus précise des océans pour affiner notamment les modèles de prévision », détaille-t-il.

La Tribune et Les Echos du 15 décembre

Le rover Perseverance capte le son d’un tourbillon de poussière sur Mars

Le rover Perseverance a enregistré le son d’un tourbillon de poussière sur Mars, grâce au microphone conçu à Toulouse par l’ISAE-SUPAERO, en collaboration avec le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, le CNRS et le CNES. Selon une étude parue le 13 décembre dans la revue Nature Communications, un enregistrement capté le 27 septembre dévoile le son d’un tourbillon de poussière de 25 mètres de large et d’au moins 118 mètres de haut, qui a survolé le rover. « Ces mesures permettront de mieux comprendre le soulèvement de la surface et le transport atmosphérique, des informations essentielles pour une simulation précise du cycle de la poussière et la prédiction des tempêtes de poussière dans les modèles climatiques de Mars », explique Naomi Murdoch, chercheuse de l’ISAE-SUPAERO et auteure principale de l’étude. Les données pourraient être importantes pour les futures missions d’exploration « car les impacts de grains de poussière sont impliqués dans la dégradation du matériel sur la surface de Mars », souligne la chercheuse.

La Tribune du 15 décembre

Starlink, constellations de satellites : un nouvel enjeu militaire

Le Monde consacre une série d’articles au service d’accès à Internet par satellite, Starlink, d’Elon Musk. En Ukraine, le système est apparu comme un outil efficace, conduisant l’Europe à accélérer son propre projet de constellation. « Starlink fournit l’équivalent de la 4G ou de la fibre à la maison en tout lieu et à toute heure, quelles que soient la situation et les destructions sur le terrain », relève le colonel Guillaume Bourdeloux, à la tête de la brigade des opérations spatiales de l’armée de l’Air et de l’Espace française. Opérant en orbite basse, à moins de 2 000 kilomètres de la Terre, le système offre une vitesse de transmission très supérieure et une latence très inférieure à celles des gros satellites géostationnaires fixes à 36 000 kilomètres d’altitude. Le 5 décembre, Elon Musk a dévoilé « Starshield », une version de Starlink consacrée aux milieux militaires et sécuritaires. En parallèle, le Pentagone a lancé, en février 2022, son propre projet de constellation, avec Lockheed Martin, Northrop Grumman et York Space. Le projet européen de constellation, baptisé IRIS², à vocation à la fois civile et militaire, connaît aussi une forte accélération et pourrait entrer en service à partir de 2024, pour être totalement opérationnel en 2027. Le projet Keraunos, confié à des startups françaises fin 2021, vise quant à lui à expérimenter un système de communication optique à haut débit par laser avec une station au sol compacte et transportable. La France a aussi recours à de « l’achat de service » auprès de sociétés possédant des constellations, afin de s’assurer d’une meilleure couverture de certaines zones. Safran Data Systems fournit, par exemple, des données de surveillance de l’espace, et ArianeGroup des données de surveillance de l’espace en orbite géostationnaire.

Le Monde du 15 décembre