Constellations de satellites : un algorithme pour mieux évaluer les risques de collision en orbite
Des chercheurs toulousains du LAAS-CNRS (Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes) ont conçu, en collaboration avec le LIP (Laboratoire de l’Informatique du Parallélisme) de Lyon, un algorithme capable de calculer avec précision le risque de collision en orbite. Après des tests au sol, l’algorithme a été intégré au logiciel Asteria (Autonomous Collision Risks Management) développé par le CNES, qui vise à mettre en œuvre des stratégies d’évitement autonomes, par des satellites capables de rectifier leur trajectoire seuls en cas de besoin. Le logiciel a été embarqué en juin 2021 à bord d’OPS-SAT, un cubesat expérimental de l’Agence spatiale européenne (ESA). « Ces dernières années, une multitude de nouveaux acteurs se sont positionnés sur la surveillance de l’espace ou les opérations en orbite, à l’instar de Share My Space ou Aiko, récemment installés à Toulouse », observe La Tribune. Le LAAS a également participé à un projet collaboratif financé par le CNES et impliquant Thales Services et Thales Alenia Space, sur le thème de la gestion des risques de collisions dans l’espace avec l’essor des constellations, indique le quotidien.
La Tribune du 20 février
Le président de Djibouti annonce la création de la première base de lancement spatial en Afrique
Le président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, a révélé début janvier, sur Twitter, un projet de construction d’une base de lancement spatial, en partenariat avec la société chinoise Hong Kong Aerospace Technology. Un protocole d’accord a été signé. Seul continent aujourd’hui dépourvu de pas de tir, l’Afrique compte une quinzaine de pays situés sur l’équateur ou à proximité immédiate, une situation géographique idéale pour l’accès à l’espace. « Au-delà même du lancement, l’Afrique est au milieu du monde. En termes de suivi des satellites et même de réception de leurs signaux et de leur surveillance, c’est le continent le mieux placé », estime Tidiane Ouattara, expert spatial auprès de l’Union africaine, en Ethiopie, cité par Le Monde. De son côté, « la Chine étudie activement la possibilité d’avoir une base de lancement en Afrique » depuis des années, commente Victor Mwongera, professeur à l’université Kenyatta, à Nairobi.
Le Monde du 21 février
La NASA envisage une exploration d’Uranus en 2044 : le temps est compté pour le lancement
En 2022, les Académies américaines des sciences, d’ingénierie et de médecine ont, dans leur rapport décennal consacré à la planétologie, recommandé comme priorité numéro un pour la NASA une mission axée sur Uranus. Située à 2,9 milliards de kilomètres du Soleil, son exploration pourrait permettre de mieux comprendre la formation du système solaire. Dans la revue Science du 17 février, Kathleen Mandt, spécialiste de l’exploration du Système solaire à l’université Johns-Hopkins (Maryland), décrit l’intérêt d’un tel programme, tout en soulignant qu’il faut le lancer vite : si l’on veut limiter le voyage vers Uranus à une douzaine d’années, en profitant de l’accélération que permettrait un passage près de Jupiter (en vertu de l’effet de « fronde gravitationnelle »), il faudrait être prêt pour un départ en juin 2031, ou en avril 2032 au plus tard, pour une arrivée en 2044.
Le Monde du 22 février
Tribune : « Combat spatial : la mobilité et l’autonomie des satellites militaires français seront cruciales »
Le général Jean-Daniel Testé, président de la filiale française de la société Aerospacelab, ancien commandant interarmées de l’Espace et membre de l’Académie de l’Air et de l’Espace, s’exprime dans La Tribune. Il appelle à « anticiper les futurs enjeux de sécurité dans l’espace extra-atmosphérique », à l’heure où la guerre en Ukraine ramène les pays européens aux fondamentaux des besoins militaires conventionnels (munitions, blindés, missiles antiaériens, avions de chasse). « Si l’Union Européenne, l’OTAN et de nombreux pays en Europe ont maintenant bien intégré le besoin de connaissance précise des activités spatiales à des fins de Défense et de sécurité, parler de combat spatial reste encore très théorique voire un tabou pour la majorité d’entre eux », observe-t-il. Selon lui, les prochains enjeux fondamentaux de la sécurité dans l’espace seront « la mobilité, associée à une très grande agilité, et l’autonomie des systèmes spatiaux ». Il souhaite que les crédits supplémentaires accordés à l’Espace dans la prochaine LPM permettent de travailler en ce sens.
La Tribune du 23 février
Les débris d’un lanceur soviétique s’écrasent sur Terre, 42 ans après son décollage
Des débris du lanceur soviétique Vostok-2M Blok E se sont écrasés lundi 20 février sur Terre, 42 ans après son décollage, selon le magazine américain Forbes. Les débris sont retombés dans les environs de la Nouvelle-Zemble, un archipel russe situé dans les mers de Barents et de Kara. Aucun dégât ni blessé n’est à déplorer. Envoyé dans l’espace en 1980, le lanceur était à l’origine missionné pour lancer un satellite de surveillance, avant d’être abandonné en orbite, précise Le Figaro.
Le Figaro du 23 février
Grâce au satellite Euclid, l’ESA entend percer les secrets de la matière et l’énergie noires
Le satellite Euclid a été dévoilé le 21 février sur le site de Thales Alenia Space (TAS) à Cannes (Alpes-Maritimes), où sont menés les derniers tests avant son décollage, prévu en juillet 2023. La mission Euclid, dont TAS est maître d’œuvre, « jouera un rôle primordial dans les missions scientifiques ambitieuses de l’Agence spatiale européenne (ESA), avec la contribution de plusieurs agences spatiales nationales, notamment française (CNES) et italienne (ASI) », précise TAS. Grâce aux équipements embarqués sur le satellite, dont le télescope fourni par Airbus Defence & Space et le module de service de TAS, les caractéristiques de l’énergie noire et de la matière noire, qui constituent 95% de l’univers, seront étudiées, « en les explorant au plus près pour sonder leurs interactions avec les galaxies et l’expansion de l’univers », explique L’Usine Nouvelle. « Nous entrons dans une nouvelle ère, où nous allons voir des choses impossibles à voir autrement », assure David Elbaz, directeur scientifique du département Astrophysique du CEA, membre du consortium Euclid. Giuseppe Racca, chef du projet, déclare : « Le satellite va observer l’expansion de l’univers sur les dernières 10 milliards années, quand les étoiles et les galaxies se sont formées. Sur les six ans de la mission, nous allons scanner 36% du ciel ».
L’Usine Nouvelle du 24 février
Le télescope spatial James-Webb découvre des galaxies massives inattendues, nées peu après le Big Bang
Le télescope spatial James-Webb (JWST) a observé dans les âges reculés de l’Univers une population de galaxies très massives semblant s’être formées à un rythme beaucoup plus rapide que prédit par les astronomes. Six de ces galaxies, décrites dans un article publié dans la revue Nature, dépasseraient la masse de 10 milliards de Soleils, et l’une d’elles dépasserait même les 100 milliards, ce qui la rapproche de notre Voie lactée, en seulement quelques dizaines de millions d’années d’existence. Jusqu’à présent, de telles galaxies n’avaient été observées qu’après le premier milliard d’années ayant suivi le Big Bang. Le JWST, opérationnel depuis juillet 2022, a pu mener ces observations grâce à son instrument NIRCam et sa vision dans l’infrarouge, une longueur d’ondes invisible pour l’œil humain et dont l’observation permet de remonter loin dans le passé. Cette découverte doit encore être confirmée. Si c’était le cas, elle remettrait en question les modèles de cosmologie actuels.
Le Monde et Sciences et Avenir du 24 février
ISS : la Russie envoie un vaisseau de secours pour libérer trois astronautes
Un vaisseau de l’agence spatiale russe Roscosmos, le Soyouz MS-23, a décollé dans la nuit de jeudi à vendredi, depuis le Kazakhstan, en direction de la Station spatiale internationale (ISS), afin de ramener sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain, dont le vaisseau initial, le Soyouz MS-22, a été endommagé. Le vaisseau, dont le décollage était à l’origine prévu mi-mars et qui devait acheminer un nouvel équipage de trois personnes vers la station spatiale, est parti à vide, afin de pouvoir ramener les trois passagers. En décembre 2022, le Soyouz MS-22 a subi une fuite importante, due, selon la Russie, à l’impact d’une micrométéorite. L’agence spatiale russe a donc décidé qu’il ne pourrait plus être utilisé qu’en cas d’urgence et a choisi d’envoyer en remplacement le MS-23, qui ramènera l’équipage en septembre. Le vaisseau MS-22 doit être désamarré de l’ISS et revenir sur Terre à vide.
Ensemble de la presse du 24 février
La startup Rivada Space Networks veut lancer une nouvelle constellation européenne « premium » d’ici 2025
La startup allemande Rivada Space Networks, basée à Munich, vient de réaliser une levée de fonds de 2,4 Md$ pour déployer la première phase de son projet de constellation dédiée aux grandes entreprises et aux gouvernements. Le constructeur de satellites californien, TerranOrbital, a été sélectionné. La startup, contrôlée par Rivada Networks, spécialiste de la connectivité terrestre, prévoit d’abord le déploiement de 300 satellites en orbite basse, à 1 500 km de la Terre, à partir de juin 2025, afin de lancer les premiers services un an plus tard. Elle entend déployer ensuite 300 satellites supplémentaires, dans le cadre de la deuxième phase du projet. « Nous ne visons pas le marché des particuliers mais celui des grandes entreprises et des gouvernements ainsi que les acteurs du maritime et de l’aérien mais aussi de la mobilité terrestre (flottes de véhicules, camions) qui ont besoin de services de connectivité puissants, robustes, rapides, de très grande qualité et cybersécurisés », explique Declan Ganley, CEO de Rivada Space Networks. La constellation se présente en effet comme un réseau d’internet spatial par liaisons optiques laser non localisables. La startup ambitionne de participer au projet de constellation souveraine européenne Iris².
Le Figaro du 24 février