Airbus bat son record de commandes en 2023
Airbus a engrangé plus de 500 commandes sur le seul mois de décembre. Avec 1 883 commandes nettes engrangées en 2023, le groupe bat son précédent record, établi en 2013 de 1 503 avions. Boeing est distancé avec 945 commandes nettes à fin novembre, loin de son record de 2014 de 1 432 appareils. Le carnet de commandes d’Airbus est considérable avec plus de 8 500 appareils à produire, soit plus de 11 ans d’activité, tandis que celui de Boeing est, avec 5 914 appareils, de 35% inférieur. Bloomberg révèle également que l’objectif de 720 appareils livrés, fixé par Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, aurait été atteint. Airbus aurait ainsi remis 733 avions à des clients en 2023, selon les données préliminaires d’Aviation Flights Group. Le groupe devrait révéler son bilan officiel des livraisons dans le courant du mois de janvier. Acheté à plus de 5 600 exemplaires par 100 compagnies dans le monde, l’A321neo représente le succès d’Airbus, qui domine le segment avions moyen-courriers (65% du marché), tandis que Boeing pâtit encore de la crise du B737 Max. La donne est plus équilibrée sur le marché des long-courriers où Boeing domine (52%), grâce aux versions cargo de ses B777, B747 et B787. Airbus compte réinvestir ce segment avec l’A350F, la version cargo de son long-courrier, dont la 1ère livraison est prévue en 2026. Le défi du constructeur européen est désormais de stabiliser son système de production tout en augmentant les cadences, afin d’éviter les à-coups industriels ; et de réduire les délais de livraison devenus trop longs. Tout en entraînant son écosystème de sous-traitants qui peine à suivre le rythme. Airbus souhaite passer de 40 A320neo produits par mois en 2020 à 75 par mois en 2026, contre 50 en moyenne en 2023. Airbus a réussi à muscler son réseau d’usines d’assemblage de l’A320neo afin que toutes soient capables de produire l’A321neo. Le 27 décembre, le 1er modèle de ce type assemblé dans la nouvelle ligne d’assemblage finale (FAL) de Toulouse, a été livré à la compagnie turque Pegasus. Cette ligne atteindra sa pleine capacité en 2025. Le groupe sera alors à la tête de 10 FAL installées sur 3 continents.
Le Figaro et Bloomberg du 2 janvier
Mandarin Airlines réceptionne son 1er ATR 72-600
Mandarin Airlines a pris livraison le 28 décembre de son 1er ATR 72-600 équipé de moteurs PW127XT. Cette livraison d’un ATR72 de nouvelle génération fait suite à la commande de 6 appareils passée par la compagnie régionale taïwanaise au Salon du Bourget, en juin 2023, soit un des délais de livraison le plus courts de l’histoire. La 1ère étape du vol de convoyage de l’avion entre le centre de livraison ATR de Toulouse et Taipei a été réalisée avec un mélange de 30% de carburant aviation durable (SAF).
Aerobuzz du 1er janvier
Interview de Jérémy Caussade, président d’Aura Aero
Forte d’un carnet de commandes de plus de 500 appareils, la startup Aura Aero doit franchir en 2024 plusieurs jalons industriels et financiers. Jérémy Caussade, président et cofondateur d’Aura Aero, a répondu à une interview de La Tribune. La société développe actuellement un avion hybride électrique, baptisé ERA, pour lequel une compagnie américaine, JSX, vient de signer une lettre d’intention de 150 appareils. « L’idée, c’est d’entrer sur le marché entre 2028 et 2029, puis d’essayer d’accélérer la montée en cadence à partir de 2030. Nous pouvons commencer à avoir des cadences significatives en 2031 ou 2032. Donc, avec 500 avions à faire passer, cela nous amène vers 2035 », explique Jeremy Caussade. Aura Aero travaille sur une implantation multi-sites au-delà de sa base de Toulouse-Francazal, où 150 M€ d’investissement et 1 600 emplois sont prévus. « Nous travaillons depuis un petit moment sur un site d’assemblage aux Etats-Unis, ce qui est vraiment indispensable », précise-t-il. « Il y a une vraie place, un vrai gros marché pour notre avion aux États-Unis ». En 2024, le dirigeant espère qu’avec la certification et les 1ères livraisons du biplace « Integral », Aura Aero aura vraiment coché toutes les cases du constructeur d’avion. Pour l’ERA, « une bonne partie de l’écosystème est là et nous avons déjà annoncé travailler avec Safran, Thales, Airbus et beaucoup de monde. Nous avons lancé une collaboration avec Thales sur la connectivité pour rendre l’avion plus intelligent, sans quoi la décarbonation ne se fera pas », détaille-t-il encore. Sur le plan financier, la startup a levé 35 M€ en 2023, mais en espérait jusqu’à 50 M€. « Notre financement passera peut-être par les Etats-Unis, le Moyen-Orient, c’est difficile à dire », déclare finalement Jeremy Caussade.
La Tribune du 29 décembre
Airbus livre le 1er A350 de la compagnie Air India
Air India a réceptionné son 1er A350, a annoncé la compagnie lundi 1er janvier. Son nouvel avion entrera en service commercial le 22 janvier. Les réservations pour les vols opérés par ce gros porteur sont désormais ouvertes. Cet appareil est la 1ère livraison de la commande d’Air India portant sur 20 A350-900, 5 autres devant être livrés d’ici mars 2024. L’avion sera déployé dans 1er temps sur les lignes intérieures afin de permettre aux équipages de se familiariser avec l’appareil et de se conformer à la réglementation. Les passagers de Bengaluru, Chennai, Delhi, Hyderabad et Mumbai pourront ensuite voyager à son bord. « Il sera ultérieurement déployé pour des vols long-courriers vers des destinations à travers les continents », a déclaré la compagnie aérienne dans un communiqué.
Le Journal de l’Aviation du 2 janvier
Elixir Aircraft internalise son service navigabilité
Elixir Aircraft a annoncé que la navigabilité de ses avions était désormais assurée en interne, à la suite de 2 recrutements, respectivement aux fonctions de responsable et ingénieur navigabilité. La mission du service navigabilité est de s’assurer, pendant toutes les phases de vie de l’avion, que celui-ci vole en toute sécurité. L’internalisation du service navigabilité est un nouveau pas pour Elixir Aircraft, qui, après avoir passé un cap en obtenant la certification de son Elixir Full Glass Cockpit, travaille sur l’obtention de la certification de l’Elixir aux Etats-Unis auprès de la FAA.
Aerobuzz et Aeroweb du 2 janvier
Le fabricant de radars Epsi centralise sa production à Limoges
Le fabricant de radars Epsi, créé en 2019, se développe en Haute-Vienne. Le « seul concepteur-fabricant français de radars à onde continue », selon son directeur général, Frédéric Chaumeil, va construire un nouveau bâtiment sur la technopole Ester pour accueillir son outil industriel, « un investissement d’environ 5 M€ ». L’entreprise emploie 40 personnes, dont une dizaine à Limoges sur les chaînes d’assemblage et de test. Elle est aussi présente en Haute-Garonne pour la R&D. Le choix du Limousin, où elle va rapidement « doubler ses effectifs et centraliser toute la production à l’avenir », précise le fondateur, est stratégique avec la présence du pôle de compétitivité national Cisteme dans le domaine de la photonique et de l’hyperfréquence (lasers et ondes électromagnétiques). Epsi émane d’une technologie de surveillance développée chez Collins Aerospace et déployée après 2015. Les 1ers radars PSR-500 ont d’abord été mis en service sur des sites stratégiques tels que des centrales nucléaires, des barrages ou des bases aériennes. Les radars Epsi, de la taille d’une feuille A4, couvrent de quelques mètres carrés à 55 hectares, selon l’angle et la longueur de vue. Epsi a été créée sous l’ombrelle de la société Itni, qui a pour unique client le ministère de la Défense. Epsi, qui ne communique pas son chiffre d’affaires, en est la division commerciale civile.
Les Echos du 4 janvier
Bombardier remporte un contrat avec l’armée américaine pour un nouveau prototype d’avion-espion
L’armée américaine a attribué un contrat à Bombardier Défense pour la fourniture d’au moins un avion Global 6500 qui servira de cellule prototype pour un nouveau programme d’avion espion HADES. Le contrat, attribué le 12 décembre, comprend une option d’achat de 2 avions supplémentaires sur une période de 3 ans. La date de livraison du 1er avion est fixée au 1er octobre 2024, précise un communiqué du 3 janvier. Ce système de détection et d’exploitation de haute précision sera le 1er avion de renseignement, de surveillance et de reconnaissance de l’armée qui utilisera un avion d’affaires à grande cabine doté de capacités avancées de détection en profondeur. Le Bombardier Global Express 6500 est plus grand que le Challenger 650. Cette plateforme plus grande permettra à l’armée américaine de disposer d’un plus grand rayon d’action et d’une altitude plus élevée, 2 capacités considérées comme essentielles dans la région du Pacifique.
Aviation Week du 4 janvier
Airbus Beluga Transport, la nouvelle compagnie de fret du constructeur européen
Airbus vient de lancer sa compagnie de transport de fret, Airbus Beluga Transport (AiBT). Le passage à AiBT intervient après le développement du BelugaXL, un remplaçant plus grand et plus efficace pour l’ancienne génération de BelugaST, afin de soutenir la production croissante de ses avions commerciaux. Airbus a reçu en juillet 2023 son dernier BelugaXL, venant remplacer la flotte de 5 BelugaST, qui a principalement transporté des pièces d’avion pour la filiale fret d’Airbus, anciennement Airbus Transport International. Airbus a développé le 1er BelugaST en 1994, d’une hauteur de 17 m et d’une longueur de 45 m d’un bout à l’autre de l’aile. L’avion est basé sur l’A300-600 et est généralement appelé A300-600ST. Sa capacité de charge utile était de 45 tonnes de fret. Le 1er BelugaXL, une version fortement modifiée du biréacteur cargo A330-200, est entré en service en janvier 2020, après environ 700 h de vol et plus de 200 vols d’essai. En utilisant l’A330-200 comme base, le BelugaXL a pu réutiliser des composants et des équipements existants et s’intégrer dans l’infrastructure déjà en place. L’appareil mesure 19 m de haut et a une envergure de 60 m, il est donc nettement plus grand que son prédécesseur. Son autonomie est à peu près la même, mais sa capacité de transport de fret est supérieure de 30%, selon Airbus. Il dispose en outre de la même capacité de chargement par le nez, ce qui est rare dans le secteur. Enfin, son temps de transit a été réduit à seulement une heure, soit la moitié de ce que pouvait offrir le BelugaST.
Le Parisien et Business Insider du 4 janvier
Portrait de Patrice Caine, PDG de Thales
Le journal Les Echos consacre une série de portraits de personnalités qui comptent pour réindustrialiser la France, parmi lesquels Patrice Caine, PDG de Thales. Le dirigeant a notamment doublé la rentabilité et le carnet de commandes de Thales, qui a franchi la barre des 40 Md€ en 2022, porté par les conflits armés et la multiplication des cyberattaques. Thales, cotée au CAC 40 et contrôlée par l’Etat et la famille Dassault, cherche à accroître son internationalisation et à clarifier son image. La cession de sa branche signalisation de transport à Hitachi Rail devrait porter ses liquidités à 4 Md€, afin de se renforcer dans l’aéronautique et la cybersécurité, à travers le rachat en cours de l’américain Imperva. L’année qui vient fera aussi la part belle à l’intelligence artificielle. Patrice Caine, également vice-président de France Industrie, mène d’autres combats économiques : de la réindustrialisation au recrutement de talents. Réélu en 2022 pour un 2nd mandat, il a multiplié les appels à accroître les effectifs d’ingénieurs. « Avec 40 000 diplômés par an, nous manquons d’ingénieurs en France, quand 1,5 million d’ingénieurs sortent des écoles indiennes chaque année », pointe-t-il. Pour assurer la montée en gamme de leur production, dans le but d’absorber et de financer les coûts inhérents au modèle social français, Patrice Caine s’inquiète aussi de l’aggravation du déficit public. « Il ne faut pas pénaliser les entreprises, mais bien au contraire préserver le crédit d’impôt recherche, continuer à baisser les impôts de production et protéger nos PME performantes », explique-t-il.
Les Echos du 5 janvier
Boom testera son avion de ligne supersonique en 2024
Boom Aerospace souhaite avec Overture, un avion de ligne supersonique, présenté comme écoresponsable, donner un successeur au Concorde. Le constructeur américain, né en 2014 à Denver, prévoit de faire voler un démonstrateur technologique, le XB-1, au cours du 1er trimestre 2024. Un test grandeur nature qui permettra de valider la performance du nouveau moteur, baptisé Symphony, ainsi que le comportement aérodynamique de l’appareil. Plusieurs étapes ont été franchies en 2023, notamment des tests de roulage et des essais moteurs, sous la supervision de l’Agence américaine de la sécurité aérienne (FAA), qui a délivré son certificat de navigabilité au XB-1. L’objectif est maintenant de lancer la production en série à partir de 2025 dans une nouvelle usine installée à Greensboro, en Caroline du Nord, et certifier Overture en 2029, afin de le mettre en service rapidement. Honeywell, un des leaders mondiaux des cockpits et de l’avionique, a rejoint le programme, et Boom a passé plusieurs accords de sous-traitance lors du Salon du Bourget 2023, avec l’italien Leonardo (fuselage), Aernnova (ailes) et Aciturri (empennage). Un autre partenariat a été noué avec le français Latécoère, dans les câblages. D’autres grands acteurs, tels que les groupes américains Eaton, Collins et GE ainsi que le français Safran, via sa filiale Safran Landing Systems, qui fournira les freins et les trains d’atterrissage, travaillent également sur Ouverture. À ce jour, Overture cumule 90 commandes, essentiellement des intentions d’achat, de la part de 3 compagnies : American Airlines (20 avions), United Airlines (15 appareils et une option sur 35 exemplaires supplémentaires) et Japan Airlines (20 avions). La NASA a également attribué plusieurs contrats d’études, à Boeing et Northrop, en partenariat avec Boom pour une version militaire d’Overture, et prévoit également un vol d’essai du X-59, un prototype d’avion supersonique à faible empreinte sonore, en 2024.
Le Figaro du 5 janvier