Entretien avec Eric Trappier
Eric Trappier, président de l’UIMM et PDG de Dassault Aviation, accorde un entretien à La Dépêche du Midi. Il souligne : « l’industrie est une solution aux défis du pays : elle crée des emplois, propose de bons salaires, meilleurs que dans les autres secteurs, et contribue à la transition énergétique. L’aéronautique et le luxe sont les 2 seuls secteurs qui ont une balance commerciale très positive. Si l’aéronautique française n’était plus compétitive, ce serait un drame pour la France ». Il appelle à la stabilité et à la poursuite de « la politique de l’offre » et de la volonté de réindustrialiser. « Nous avons la chance en France de disposer d’une filière d’entreprises aéronautiques organisée avec le GIFAS, qui regroupe les grands avionneurs et équipementiers jusqu’aux PME et TPE », un atout majeur pour faire face aux défis que rencontre la supply chain dans un contexte de forte montée en cadence. La décarbonation représente « un grand défi pour lequel nous nous sommes tous engagés. Il y a un engagement technologique : on essaie, on teste des formules, des nouveaux moteurs, de nouvelles architectures aérodynamiques, certains cherchent à maîtriser l’hydrogène… Les carburants alternatifs verts sont une autre piste importante pour décarboner. Demain, nous aurons des e-fiouls, c’est-à-dire des carburants produits à partir d’hydrogène décarboné. Il faut désormais les produire massivement pour faire baisser leurs coûts, mais cette décarbonation doit être imposée au niveau mondial ».
La Dépêche du Midi du 17 juin
Pour décarboner le transport régional, l’essor des avions hybrides
Lors du Paris Air Forum, Jérémy Caussade, président et co-fondateur d’Aura Aero, Daniel Cuchet, directeur technique et head of Design organisation d’ATR, Olivier del Bucchia, co-fondateur d’Aero Décarbo, Florent Nierlich, directeur technique et innovation de Safran Electrical and Power et Stéphane Viala, directeur de l’ingénierie et des programmes au sein d’Ascendance, étaient réunis pour évoquer l’essor de l’aviation hybride, une des clés pour la décarbonation du transport aérien. ATR prépare l’arrivée à l’horizon 2030 d’une nouvelle génération d’avions plus économe, adoptant un moteur hybride. « L’ATR EVO est basé sur l’ATR actuel qui est un avion de 72 places, leader du marché des turbopropulseurs. Ce nouvel avion consommera 20% de carburant en moins qu’un ATR actuel et émettra plus de 50% de CO2 de moins qu’un jet régional », explique Daniel Cuchet. Aura Aero développe ERA, un avion de transport régional hybride de 19 places qui sera capable de voler 220 km en tout-électrique et jusqu’à 1 600 km en hybride. « De manière générale, cet avion pourra desservir toutes les lignes transversales où les moyens sol ne sont pas très bons, voire inexistants », indique Jérémy Caussade. Ascendance s’appuie sur les connaissances acquises pour ATEA, son avion à décollage et atterrissage vertical (VTOL). « ATEA nous a permis de développer une technologie qui peut être adaptable à d’autres plateformes, en particulier des avions de Daher ou les Cessna Caravan. Nous nous reposons sur un cœur électrique qui distribue du 800 volts et les batteries qu’on va rétrofiter sur des avions existants pour réduire leur consommation, de 10 à 45% de réduction suivant le modèle », précise Stéphane Viala. De son côté, Safran développe Engineus, un nouveau moteur hybride pour l’aviation générale. « Nous avons commencé en 2021 à voler avec le Cassio de Voltaero avec qui nous avons fait un tour de France, nous avons démarré des essais en vol sur un moteur de la société autrichienne Diamond 40. La prochaine étape sera de voler avec Aura Aero et Ascendance. Nous avons décidé de miser sur ces petites plateformes pour arriver à une technologie mature qui pourra ensuite venir hybrider les moteurs d’avion de l’aviation commerciale comme le moteur Rise (qui doit remplacer le Leap sur les monocouloirs de type A320 ou Boeing 737max, NDLR) », détaille Florent Nierlich.
La Tribune du 17 juin
« Thales recrute beaucoup » : entretien avec Patrice Caine
Patrice Caine, PDG de Thales, était invité sur France Info le 17 juin. Il a rappelé la montée en puissance opérée par le groupe depuis le déclenchement du conflit en Ukraine : « en investissant beaucoup, on a presque doublé nos montants d’investissement, passant de plus de 300 M€ en 2020 à plus de 700 M€ cette année ». Le groupe a « quasi triplé les cadences de production de [ses] radars en France ». Quant à la production de munitions de 120 mm, Thales est passé « de 20 000 à plus de 80 000 d’ici 2 ou 3 ans ». L’embauche est massive : « On aura recruté 50 000 jeunes ces 5 dernières années au niveau mondial, [dont] environ 40% pour la France. On va encore embaucher plus de 3 500 personnes en France cette année, 7 000 au niveau mondial, encore 3 500 l’année prochaine aussi », détaille Patrice Caine. Il évoque les révolutions technologiques provoquées par l’IA et le quantique : « Les performances que vont nous apporter les senseurs quantiques seront augmentées d’un facteur 100 ou 1 000. Dans l’industrie, quand vous vous améliorez d’une génération à l’autre, on parle de 10 à 30% d’amélioration. Là, c’est 100 fois mieux, 1 000 fois mieux. C’est ça que j’appelle changer d’échelle et de fait, on a du mal à imaginer ce que pourront être des applications qui seront 1 000 fois plus performantes ». Quant à l’IA, Patrice Caine préfère parler « d’intelligence assistée plutôt que d’intelligence artificielle. On aide nos capteurs de senseurs à être encore plus pertinents pour l’humain qui derrière doit prendre la décision ».
France Info du 17 juin
JO de Paris 2024 : Airbus au service des performances des athlètes paralympiques
À Toulouse, Airbus travaille à l’optimisation des équipements des sportifs paralympiques. « Aider les athlètes au travers d’Airbus, cela va leur donner de la visibilité et peut-être en retour convaincre des personnes en situation de handicap de faire du sport », explique Christophe Debard, manager du Protospace Airbus de Toulouse et fondateur de l’Humanity Lab, où des employés du groupe mettent à disposition leurs compétences pour des projets en lien avec le handicap ou l’éducation. L’Agence nationale du Sport a confié à Airbus l’accompagnement d’une dizaine de sportifs et un financement de 5 M€.
Les Echos du 19 juin
Calip Group fait l’acquisition de Spema et se renforce dans le secteur de la Défense
L’équipementier mécanique Calip Group se renforce sur le secteur Défense-aéronautique avec la reprise de Spema, basé à Issoudun dans l’Indre. « Cette acquisition devrait permettre à Calip Group de renforcer ses parts de marchés dans ce secteur d’environ 25%, pour atteindre les 40% », confie Marc Sevestre, président de Calip Group. La société figure parmi les 28 entreprises ayant intégré le 1er Accélérateur Défense lancé par la DGA avec Bpifrance. Spema compte 65 collaborateurs qui perpétuent ce savoir-faire d’usinage pour fabriquer des pièces complexes à haute valeur ajoutée en métaux durs (inox, inconel, titane, acier, carbure). Cette expertise lui a permis d’être référencée chez les grands donneurs d’ordre tels que Safran et MBDA. Calip Group vise pour Spema un chiffre d’affaires prévisionnel de 12 M€ après cette reprise. Spema avait récemment investi 2,5 M€ afin de moderniser ses locaux et acquérir 9 machines de fraisage et tournage à commandes numériques. Afin de s’engager au-delà du respect des normes environnementales et internationales, Calip Group a notamment intégré le programme d’autoévaluation Aero Excellence. « Cet outil développé par le GIFAS permet de renforcer la compétitivité des entreprises du secteur en améliorant leurs performances, leurs processus et leur conformité aux normes internationales. Aussi bien au niveau de l’environnement que de la cybersécurité », explique Marc Sevestre.
L’Usine Nouvelle du 20 juin
Figeac Aero et KNDS renforcent leur partenariat dans la défense
Figeac Aero a annoncé la signature, à l’occasion du salon international de Défense et sécurité Eurosatory, d’un nouvel accord avec KNDS, le spécialiste franco-allemand de la défense terrestre, pour une valeur totale de plusieurs dizaines de millions d’euros. Le groupe KNDS est né en 2015 du rapprochement entre l’allemand KMW et le français Nexter, formant le leader européen de la Défense terrestre. Le nouvel accord constitue un avenant à un précédent contrat signé en 2020, portant sur l’usinage, le traitement de surface et l’assemblage d’un ensemble de pièces élémentaires destinées à des programmes de véhicules blindés en France et à l’export. Il vise à renforcer le partenariat de long-terme entre les 2 groupes, et à localiser en France une production de Défense particulièrement stratégique. Dans le cadre de ce contrat, Figeac Aero a mis en place un atelier dédié au sein de sa filiale spécialisée dans les activités de Défense, Mecabrive Industries. Par ailleurs, lors du salon Eurosatroy, KNDS France a vendu 60 systèmes d’artillerie Caesar. Après le contrat signé avec l’Arménie, portant sur 36 pièces dans sa version Mk1, l’Estonie, la Croatie et la France ont également signé un arrangement de coopération cadre pour l’acquisition commune de Caesar.
Le Journal de l’Aviation du 20 juin
Delair commercialise une station sol universelle pour drone
Le fabricant de drones Delair a annoncé la commercialisation d’une station sol universelle pour le marché des drones. « Pas moins de 90 à 95% des drones présents sur le marché utilisent les standards de notre solution. Avec cette station sol universelle, l’ambition est d’apporter une réponse à la multitude de systèmes de commandes qui existent, avec même des interfaces spécifiques pour chaque constructeur », explique Bastien Mancini, CEO de Delair. En interne, l’entreprise toulousaine qui propose 3 types de drones aériens, dispose de la même interface pour sa gamme de produits. Sa solution sera également celle utilisée pour les 2 projets de munitions téléopérées, développées avec MBDA et KNDS notamment pour l’armée ukrainienne, ou encore pour un drone développé en collaboration avec Naval Group dédié à de l’inspection. Le lancement commercial de cette solution vient ponctuer un 1er semestre 2024 majeur pour Delair, fondée en 2011. Un chiffre d’affaires autour de 30 M€ est attendu pour l’année 2024 selon la direction. Les livraisons à l’Ukraine représentent 20 à 25% de son activité aujourd’hui. La société, qui emploie 110 collaborateurs dans ses locaux à Labège, en Haute-Garonne, prévoit de recruter 30 personnes dans les prochains mois. Dans le même temps, Delair souhaite revenir à une situation commerciale équilibrée à terme, avec une partie civile à part égale avec la partie militaire.
La Tribune du 21 juin
Sabena technics fait l’acquisition d’Action Air Environnement
Sabena technics annonce avoir fait l’acquisition de la société Action Air Environnement, spécialisée dans les technologies de renseignement et de surveillance. Action Air Environnement sera renommée Sabena technics ISR, marquant la naissance d’une division consacrée aux missions d’intelligence, de surveillance et de reconnaissance. Ce nouveau segment d’activités va lui permettre d’apporter, dans les centres de décision de ses clients, des informations de mission en temps réel. Cette acquisition va permettre à Sabena technics d’enrichir son offre de services avec le développement de services aéronautiques à forte valeur ajoutée. Basée à Cuers, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais effectuant régulièrement des missions de surveillance en France et en Afrique, notamment dans le golfe de Guinée, Action Air Environnement dispose d’une flotte d’une quinzaine d’avions bimoteurs spécialement aménagés pour effectuer des vols de télédétection aérienne et de renseignement.
Le Journal de l’Aviation du 21 juin