INDUSTRIE

Retour sur les défis de l’industrie aéronautique, spatiale et de Défense française avec Olivier Andriès, Directeur général de Safran

Dans un entretien aux Echos, le Directeur général de Safran, Olivier Andriès, fait le point sur les principaux défis auxquels est confrontée l’industrie aéronautique, spatiale et de Défense française. « Nous sommes passés d’un choc de demande à un choc d’offre » déclare-t-il, après les différentes crises qu’a connu le secteur ces 3 dernières années. « Ce qui nous a obligé à renverser la vapeur avec l’ensemble de notre chaîne de fournisseurs, afin de nous adapter à la reprise du trafic et à la remontée des cadences de production. » Or la chaine de sous-traitants peine à recruter, à s’approvisionner et à retrouver sa pleine capacité de production. Avec le conflit ukrainien, l’impact des hausses et des sanctions sur les résultats de Safran en 2022 devrait représenter 1,9 point de marge, soit plus de 300 M€, que le groupe compensera par des mesures économies. Engagés auprès d’Airbus sur un volume de moteurs jusqu’en 2024, Olivier Andriès explique n’avoir pas encore entamé les discussions sur les volumes pour 2025. L’avionneur a seulement demandé à l’ensemble de ses fournisseurs de se préparer à une nouvelle montée en cadence. L’objectif est désormais de concilier le retour à la croissance du trafic aérien avec l’objectif de neutralité carbone pour 2050, un défi parfaitement réalisable pour le Directeur général de Safran : « Nous avons la certitude qu’une nouvelle génération d’avions moyen-courriers ultra-frugaux pourra être mise en service vers 2035, avec une consommation réduite de 30% ». Il revient également sur la production de carburants durables, qui reste très limitée, du fait de prix quatre à cinq fois plus élevé que celui du kérosène. Le dirigeant plaide pour mettre en place, à l’échelle européenne, un taux d’incorporation de carburant durable obligatoire et progressif, qui générerait la demande nécessaire pour mettre à l’échelle les capacités de production, en réduisant les coûts. Si les discussions à Bruxelles se limitent, pour l’heure, à un objectif de 5 à 6% de carburants durables à l’horizon 2030, Olivier Andriès souhaiterait, avec d’autres, comme Air France-KLM, un taux d’incorporation d’au moins 10% en 2030, sur les vols intra-européens, mais aussi sur les vols des compagnies étrangères au départ de l’Europe. Quant à l’avion à hydrogène, s’il est séduisant, il rappelle qu’il ne faut pas sous-estimer les problèmes techniques et d’écosystème liés à cette innovation. L’entretien rappelle finalement la nécessité d’investissement communs dans la Défense européenne au bénéfice de l’industrie européenne et à la souveraineté européenne, plutôt qu’à l’achat de matériel militaire américain.

Les Echos du 3 juin

Airbus regroupe ses activités de cybersécurité au sein d’Airbus Protect

A la veille du Forum International de la Cybersécurité (FIC), qui se tient à Lille du 7 au 9 juin prochains, Airbus a dévoilé, jeudi 2 juin, une remise à plat de l’organisation de ses activités en matière de cybersécurité. Airbus va regrouper dès le 1er juillet toutes ses activités de services au sein d’une organisation unique, dénommée pour l’heure Airbus Protect. « L’objectif de cette réorganisation est de renforcer les activités cybersécurité d’Airbus », appuie Marc Bouvier, vice-président stratégie en charge des activités cybersécurité du groupe Airbus. Au total, Airbus Protect rassemblera environ 1 200 personnes, essentiellement en France, comme à Toulouse (Haute-Garonne) et Elancourt (Yvelines), mais aussi en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne. L’équipe aura pour tâche d’offrir des services pour protéger le groupe, mais aussi pour répondre aux besoins des autorités nationales, des clients commerciaux et des opérateurs d’importance vitale (OIV) via des audits, du consulting et des plateformes type SOC (Security Operation Center).

Ensemble de la presse du 3 juin

Corses Composites Aéronautiques poursuit sa montée en gamme

Le groupe Corses Composites Aéronautiques (CCA) rebondit en investissant massivement et en développant de nouveaux programmes. Le groupe s’est montré très créatif pour assurer la reprise, il a élaboré un plan stratégique dès mars 2020, devant lui permettre de traverser la crise. La décision a été prise de transformer le site d’Ajaccio en pôle d’excellence composites, Cela s’est traduit par le renforcement des activités de recherche et de développement. Le groupe est désormais sur le programme UHBR (nacelles de très grandes dimensions) ainsi que sur GREENPULSE (pièces de nacelles de nouvelle génération). Il est aussi devenu leader sur le projet ICAP, financé à 50% par la DGAC, il s’agit d’un projet portant sur l’optimisation du process, allant du développement jusqu’à la mise en production des pièces. Des investissements lourds dans des outils de production ont également été décidés, pour notamment l’acquisition d’un double robot de contrôle CND (contrôle non destructif) et d’un robot de drapage automatique de nouvelle génération, fourni par Coriolis. Tous ces développements vont permettre au groupe de faire face à l’augmentation des cadences du programme A320. Le groupe corse a également décidé d‘étendre ses activités Best Cost en Tunisie, en transférant la production du body fairing (ventre mou) du Dassault Falcon 6X, permettant de faire de la place à Ajaccio pour le programme 10X. Les recrutements ont ainsi repris à Ajaccio, une vingtaine de personnes ont été embauchées cette année, traduisant la montée en gamme du groupe qui devrait renouer avec les 70M€ de chiffre d’affaires.

Air et Cosmos du 7 juin

Airbus met 500 pièces d’A380 aux enchères

Airbus a annoncé pour les 13, 14 et 15 octobre 2022 la vente aux enchères de pièces issues du démantèlement de l’A380 MSN13 (ex A6-EDB, le deuxième super jumbo de la compagnie aérienne Emirates Airlines) par Tarmac Aerosave à Tarbes, qui est partenaire de l’opération. « Lampes, barre, escaliers, mains courantes, chariots, sièges, ou encore corde de sauvetage dans le cockpit : plus de 500 pièces, issues pour la plupart de la cabine de cet avion emblématique, seront proposées aux passionnés lors d’une vente aux enchères qui se tiendra à Toulouse et sur Internet, sous le marteau de Maître Labarbe » précise le communiqué du groupe. L’A380 MSN13 était entré en service en 2008 à l’aéroport de Dubaï, d’où il est parti en retraite fin octobre 2020, depuis, il a été « méticuleusement déconstruit » en 2021, par des procédés respectueux de l’environnement de recyclage des moteurs. Conformément à la réglementation européenne en vigueur, les techniques utilisées par l’entreprise permettent d’atteindre un taux de récupération de plus de 90% des avions.

Air Journal du 7 juin

L’usine Safran au Creusot mise sur l’usinage autonome pour faire face à la demande de moteurs Leap

Au Creusot, Safran a déployé en 2022 un atelier d’usinage autonome qui fabrique des disques de turbines pour les moteurs Leap, qui permettent une moindre consommation de carburant. « Notre ligne de machines est autonome de 23 heures à 5 heures du matin. Les machines permettent un contrôle en temps réel de la production. On gagne en productivité et elles fonctionnent sans opérateurs, ce qui permet de diminuer la pénibilité du travail », explique Maxime Capon, directeur d’établissement du Creusot. Aujourd’hui, une vingtaine de salariés travaillent sur cet atelier et Safran compte embaucher d’ici 2025. L’augmentation de la production répond à une demande croissante sur les moteurs Leap, qui représentent trois quarts de l’activité de l’usine. Conçu par Safran et General Electric à travers leur coentreprise CFM, ce moteur consomme 15% de kérosène de moins que ses concurrents. « Le Leap représente une part de marché de plus de 70% sur le segment des avions monocouloirs », indique Maxime Capon.

Les Echos du 8 juin

Airbus a enregistré 13 nouvelles commandes en mai

Airbus a publié ses chiffres de commandes et de livraisons au titre du mois de mai 2022. L’avionneur a réalisé 47 livraisons à 27 clients en mai et a enregistré 13 nouvelles commandes au cours du mois. Depuis le début de l’année, le groupe a effectué 237 livraisons auprès de 58 clients. « Le nombre net de livraisons depuis le début de l’année de 235 est amputé de deux livraisons enregistrées en décembre 2021 (2 A350-900 Aeroflot) pour lesquelles un transfert physique n’a pas été possible en raison de sanctions internationales », précise le groupe.

La Tribune et Le Figaro du 9 juin

Ouverture du salon France Air Expo à Lyon

Le salon France Air Expo se tient à Lyon pour sa quinzième édition, les 9, 10 et 11 juin. Le salon rassemble en un même lieu les principaux acteurs de l’aviation générale : avions, hélicoptères, ULM, drones, équipements, accessoires, mais aussi écoles et formations, assurance, financement et maintenance. Environ 300 marques doivent être représentées, plus de 80 aéronefs exposés ;15 000 visiteurs sont attendus.

Aerobuzz du 9 juin