Safran explore les technologies de rupture avec les startups

En consacrant plus de 5% de son chiffre d’affaires à la R&D, Safran figure parmi les principaux déposants de brevets en France. Par ailleurs, se tourner vers de jeunes entreprises défrichant de nouvelles technologies demeure une priorité pour le groupe Safran. Il a ainsi récemment décidé de relever le budget de sa filiale de capital-risque, Safran Corporate Ventures, de 80 à 130 M€, afin d’explorer des technologies de rupture prometteuses. Depuis sa création, son fonds a investi dans 22 startups, dont 17 sont toujours dans son portefeuille, avec pour moitié des entreprises françaises. Le montant moyen injecté dans chacune se situe entre 1 et 5 M€. La décarbonation constitue la thématique de prédilection avec 8 startups, et les enjeux de souveraineté sont représentés dans 6 d’entre elles. La digitalisation reste en retrait, comme l’intelligence artificielle, le quantique et la blockchain.

L’Usine Nouvelle du 8 juillet

L’ONERA et KNDS Ammo France mènent des recherches pour accroître la portée des obus d’artillerie

Lors du dernier salon Eurosatory, l’ONERA a fait savoir qu’il venait de franchir une « étape importante dans le développement d’un moyen de caractérisation des Base Bleed au profit de la DGA et de KNDS Ammo France ». Le Base Bleed, ou réducteur de traînée de culot, est un dispositif pyrotechnique à base de propergol qui, à la sortie de la bouche d’un canon, dégage des gaz chauds, permettant ainsi de réduire la traînée aérodynamique du projectile sur lequel il a été fixé et, donc, d’augmenter sa portée. Si cette technologie est ancienne, la DGA entend l’améliorer, via le marché EC3B (Étude sur l’amélioration de la méthodologie de caractérisation aérobalistique du Base Bleed). Celui-ci a été confié en 2019 à l’ONERA et KNDS Ammo France, la filiale munitionnaire de KNDS. L’ONERA a amélioré son logiciel de simulation et a développé un banc d’essais dédié sur son site du Fauga Mauzac, près de Toulouse. Celui-ci a récemment réalisé des essais « pour des vitesses de rotation du propergol jamais atteintes allant jusqu’à 12 000 tours par minute ». Le prochain objectif est de tester un niveau de rotations de 18 000 tours par minute. De son côté, KNDS Ammo France conduit des « travaux de recherches expérimentaux et numériques complémentaires » à ceux de l’ONERA.

Zone Militaire du 7 juillet

La compétition européenne des Loyal Wingmen est lancée

La France et l’Allemagne, par le biais de Dassault Aviation et Airbus Defence and Space, sont en compétition pour développer des drones de combat lourds, des « Loyal Wingmen », destinés à accompagner respectivement le Rafale et l’Eurofighter Typhoon. Bien qu’ils collaborent sur le programme SCAF, la concurrence reste forte entre les industriels. Dassault Aviation a reçu un contrat de 130 M€ pour développer un drone dérivé du nEUROn pour le Rafale F5, dans le cadre de la future LPM. Ce drone, plus grand et lourd que son prédécesseur, devrait entrer en service au début de la prochaine décennie, avec la possibilité d’être embarqué sur un porte-avions. De son côté, Airbus DS a présenté une maquette grandeur nature d’un drone destiné à accompagner les Eurofighter Typhoon de la Luftwaffe. Ce drone vise à améliorer la furtivité et les capacités de manœuvre des avions allemands. Les drones de combat deviennent essentiels pour garantir la supériorité aérienne, en particulier après les retours d’expérience du conflit en Ukraine. Une coopération européenne, impliquant notamment la Suède, la Grèce et la Belgique, pourrait voir le jour, et, si elle est efficacement articulée, s’avérer un puissant outil, au profit de l’effort de défense national, mais aussi de la construction d’une défense européenne.

Meta Defense du 10 juillet