La moitié de la flotte commerciale russe devrait être hors service d’ici à 2025

Depuis les sanctions décrétées par les Occidentaux contre la Russie au début de l’offensive contre l’Ukraine, le pays recourt à tous les expédients pour entretenir ses aéronefs commerciaux, dont près des 2/3 sont de fabrication étrangère. Mais des limites apparaissent et la Russie ne pourra pas brader la sécurité dans le secteur aérien. La communauté des avionneurs s’est interrogée très tôt : « Nous sommes un peu inquiets de la façon dont les avions sont exploités », indiquait Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, il y a un an. « Mais nous n’avons pas de réel moyen d’agir et bien sûr nous respectons absolument les sanctions ». L’Etat russe a soutenu son industrie aéronautique à hauteur de 1 000 Md de roubles (10 Md€) depuis 2 ans et compte produire 1 000 avions d’ici à 2030, selon des déclarations de son gouvernement. En attendant, toutes les méthodes sont bonnes pour maintenir la flotte : périodes rallongées entre 2 vérifications des appareils, pièces cannibalisées sur d’autres avions, fabrication ou importation de pièces non certifiées, etc. Les experts constatent une légère hausse des incidents de sécurité, passés de 36 en 2022 à 74 en 2023, selon la base de données allemande Jacdec. A force de désosser certains appareils pour en maintenir d’autres en service, plus de la moitié de la flotte actuelle sera mise hors service d’ici à 2025.

Le Monde du 13 février