L’épuisement professionnel et les horaires atypiques favorisent les conduites addictives

04/09/2024

L’épuisement physique au travail augmente le risque de rechute chez les anciens fumeurs, réduit les chances d’arrêt chez les fumeurs actuels et augmente le risque de devenir gros fumeur (≥ 20 cigarettes/jour), confirment des chercheurs de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) dans une étude* financée par la Dares et la Drees publiée le 13 août. Il augmente également le risque de consommer du cannabis au moins une fois par mois et celui d’avoir un régime alimentaire riche en sucre et en gras.

Le travail de nuit, le travail le samedi et les horaires de travail variables augmentent le risque d’avoir un « trouble de l’usage de l’alcool ».

Concernant le travail le dimancheles chercheurs retiennent seulement que ce risque s’accentue chez les femmesAucune association entre les horaires atypiques et la consommation de gras et de sucre n’est relevée (pour les deux sexes confondus).

Par ailleursle travail le samedi et les horaires de travail variables diminuent les chances d’arrêter de fumer chez les fumeurs et augmentent le risque de devenir gros fumeur (pour les deux sexes confondus).

Chez les femmes, le travail de nuit diminue les chances d’arrêter de fumer et augmente le risque de devenir grosse fumeuse. Chez les hommes, le travail de nuit augmente le risque de consommer du cannabis au moins une fois par mois.

Notons que les chercheurs n’ont pas trouvé d’interactions avec les facteurs sociodémographiques ou avec la dépression, que ce soit pour l’effort physique au travail ou pour les horaires atypiques. Ni de différences significatives entre les actifs précaires et les autres actifs.

*Cette recherche réalisée dans le cadre d’un appel à projet de recherches qualitatives et quantitatives intitulé « Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité » s’appuie une cohorte épidémiologique de « très grande taille en population générale » (Constances). Les effectifs étaient de 100 612 actifs occupés pour étudier les usages de tabac et de cannabis et de 75 414 actifs occupés pour étudier les consommations d’alcool, de gras et de sucre.

Source : actuel CSE

Les étudiants portent un regard assez sévère sur le monde du travail

04/09/2024

Selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) dévoilée hier, les étudiants redoutent une entrée difficile dans le monde du travail. Près d’un sur deux estime qu’il lui sera difficile de décrocher un emploi une fois ses études terminées et craint que cet emploi  ne réponde pas à ses aspirations. De plus, 85 % des jeunes appréhendent un monde du travail “compétitif” et 67 % un monde “injuste”. 52 % des étudiants estiment, en outre, que leur entreprise ne leur donnera pas facilement leur chance.

Pour autant, ils décrivent le monde professionnel comme “stimulant” (70 %), “innovant” (64 %) et “coopératif” (63 %). Sept étudiants sur 10 envisagent d’ailleurs d’accorder une place importante à leur travail, une fois recrutés.

Source : actuel CSE

L’Anact dessine la transformation numérique du travail

05/09/2024

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a mis à disposition des entreprises, le 16 juillet, 6 dessins humoristiques pour “servir de supports à des discussions sur les différentes dimensions à prendre en compte pour mener un projet de transformation numérique : la conduite de projet, les enjeux de compétences et d’éthique, la place du dialogue, les impacts sur le management, les risques professionnels”. Ils peuvent être utilisés au sein d’une structure (réunion collective d’avant lancement du projet par exemple) ou dans un contexte inter-entreprises (support d’action de sensibilisation, de formation, d’accompagnement, etc.). 

Ce travail co-piloté par l’Anact, la direction générale du travail, la CFDT, la CFE-CGC, l’Ugict-CGT, Fo-Cadres, l’U2P et la CPME dans le cadre du 4ème plan santé travail vise à “faciliter la discussion sur les points de vigilance et les opportunités” du déploiement d’un équipement numérique et permettre de “rendre plus accessibles les messages clefs de l’accord européen sur la transformation numérique des entreprises”.

Source : actuel CSE

L’OIT alerte sur le nombre alarmant de travailleurs exposés au stress thermique dans le monde

06/09/2024

Dans un rapport publié le 25 juillet (en anglais), l’Organisation internationale du travail (OIT) alerte sur le nombre “alarmant” de travailleurs souffrant des conséquences d’une chaleur excessive dans le monde. Selon les auteurs du rapport, 231 millions de travailleurs ont été exposés aux vagues de chaleur en 2020, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2000. 4 200 travailleurs dans le monde sont morts à cause des vagues de chaleur en 2020. 9 travailleurs sur 10 dans le monde ont été exposés à une chaleur excessive (hors vague de chaleur). Et 8 accidents du travail sur 10 dus à une chaleur extrême se sont produits en dehors des périodes de vagues de chaleur (ou canicule).

Analysant la législation nationale visant à lutter contre le stress thermique dans 21 pays à travers le monde, les auteurs déplorent que les mesures de protection de sécurité et de santé au travail en la matière aient “du mal à suivre”. “Bien que des dispositions soient prévues dans la législation nationale pour protéger les travailleurs contre la chaleur excessive, dans la plupart des cas, elles sont de nature générale et ne répondent pas de manière adéquate aux dangers croissants liés au changement climatique auxquels de nombreux travailleurs sont confrontés quotidiennement”, rendent-ils compte.

Entre 2000 et 2020, la proportion de travailleurs exposés au stress thermique* en Europe et en Asie centrale a enregistré la plus forte augmentation dans le monde (+ 17,3 %, soit près du double de l’augmentation moyenne mondiale de + 8,8 % sur la période). Ces régions ont également connu une forte augmentation de la proportion d’accidents du travail liés à la chaleur depuis 2000, avec une hausse de 16,4 %. Les Amériques enregistrent la plus forte hausse des accidents du travail dus au stress thermique depuis l’an 2000 (+ 33 %) en raison « peut-être à des températures plus élevées dans des régions où les travailleurs ne sont pas habitués à la chaleur », supputent les auteurs.

En Afrique, le stress thermique sur le lieu de travail affecte 92,9 % de la main d’œuvre. Les auteurs précisent qu’une température corporelle au-dessus de 38 °C altère les fonctions physiques et cognitives et qu’une température corporelle au-dessus de 40,6 °C augmente fortement le risque de lésions organiques, de perte de conscience et de décès.

* L’OIT définit le stress thermique au travail comme étant « l’état dans lequel l’excès de chaleur est stocké dans le corps d’un travailleur et qui, s’il n’est pas libéré dans l’environnement, augmentera la température corporelle, entraînant des risques pour la santé et une réduction de la productivité ». Le stress thermique est associé à « divers effets néfastes sur la santé sur le lieu de travail, notamment la syncope due à la chaleur, l’épuisement dû à la chaleur et le coup de chaleur ».

Source : actuel CSE