Suivi post-professionnel : comment l’activer concrètement ?
11/04/2023
Le cadre réglementaire de la surveillance post-professionnelle des salariés exposés à certains facteurs de risques a été rénové par la loi santé au travail d’août 2021 et ses textes d’application. Les salariés ayant été exposés à des risques justifiant un suivi médical renforcé peuvent bénéficier, lorsqu’ils sont inactifs ou retraités, d’un suivi post-professionnel (SPP).
Une circulaire de l’assurance maladie, publiée le 30 mars 2023, présente le nouveau dispositif et apporte quelques précisions d’organisation.
Première étape de cet éventuel SPP, la visite de fin de carrière au cours de laquelle le médecin du travail fait, selon la loi du 2 août 2021, la synthèse des expositions auxquelles a été soumis le salarié. Avec ce récapitulatif, l’assuré va pouvoir déposer une demande de SPP auprès de sa caisse d’assurance maladie. “Ce document vaut attestation d’exposition sans qu’il soit nécessaire de mener des investigation complémentaires”, est-il souligné dans la circulaire, signée par le directeur délégué aux opérations, Pierre Peix, et la directrice des risques professionnels, Anne Thiebeauld. La caisse instruit donc la demande.
Si nécessaire, “pour définir le protocole de surveillance adapté à la situation”, le médecin conseil peut solliciter l’avis du CCPP (centre de consultation de pathologie professionnelle ou du CRPPE (centre régional de pathologies professionnelles et environnementales), la liste actualisée des contacts est en annexe de la circulaire.
Précision importante : si le salarié retraité n’a pas pu bénéficier d’une visite de fin de carrière, mais demande tout de même à bénéficier d’un SPP, le médecin conseil peut là aussi solliciter l’avis de du CCPP ou CRPPE, dont les avis “sont mutualisés et mis à disposition de l’ensemble des services médicaux”.
Une fois le SPP accordé, la caisse indiquera à l’assuré quels sont les examens accordés par le médecin conseil pour une prise en charge à 100 %, ainsi que leur fréquence.
Source : actuel CSE
Les conditions de travail, principal facteur de l’absentéisme
13/04/2023
Selon le groupe de conseil et de courtage Diot-Siaci, le taux d’absentéisme atteint 5,64% en 2022, soit un niveau proche de 2020, année marquée par la pandémie. Parmi les causes, les salariés mettent en avant une charge de travail trop importante, un manque de reconnaissance mais aussi l’ambiance de travail.
Les arrêts de travail ne faiblissent pas. Selon le baromètre du groupe de conseil et de courtage, Diot-Siaci, le taux d’absentéisme a atteint 5,64 % en 2022. C’est plus qu’en 2021 (4,94 %) et proche de celui de 2020 (5,62 %), au plus fort de la crise sanitaire.
Dans le détail, la hausse est liée à l’augmentation du nombre de salariés absents au moins une fois au cours de l’année qui atteint 45 %, en progression de 10 points par rapport à l’année précédente. Soit un “niveau historique” en 2022, selon les auteurs de l’étude.
En revanche, la durée moyenne annuelle diminue : 18,4 jours en 2022, contre 23,6 jours en 2021. Les arrêts compris entre quatre et neuf jours sont les plus fréquents. Ils ont doublé entre 2021 et 2022, passant de 0,44 % à 0,92 %.
Le baromètre a été réalisé avec l’Ifop, auprès de 3 000 salariés, complété par les données de l’Observatoire statistique mis en place par Diot-Siaci sur quatre années (2019 à 2022).
L’absentéisme des jeunes en progression
Toutes les catégories socio-professionnelle et toutes les catégories d’âge sont concernées. Mais à y regarder de plus près, les jeunes de 25-34 ans qui sont les plus absents. Une tendance observée depuis 2019.
L’absentéisme pour des raisons autres que la santé est en recul, avec 16 % des salariés arrêtés en 2022, soit sept points de moins qu’en 2021. Concernant l’absentéisme dit “de complaisance”, 2 % des salariés déclarent avoir été arrêtés en 2022 pour convenance personnelle ou suite à des congés refusés.
Situations de sous-effectifs et objectifs de performance trop élevés
Surtout, des inquiétudes pèsent sur la santé mentale et physique des collaborateurs. Les salariés ont dû se résoudre à faire une pause dans leur travail, en raison d’un impact négatif de leur travail sur leur santé mentale (62 %) ou leur santé physique (52 %) ; ces deux caractéristiques pouvant être “cumulatives et interdépendantes”.
Les salariés mettent ici en avant les situations de stress (pour 67 % d’entre eux) et une charge de travail trop importante (51 %). Ainsi, ils dénoncent des situations de sous-effectifs, des objectifs de performance trop élevés ainsi qu’une répartition inéquitable de la charge de travail dans leur équipe.
Par ailleurs, ils déplorent un manque de reconnaissance (46 %).
Les salariés sondés pointent aussi l’ambiance de travail. Le retour au bureau post-confinement n’est pas idyllique : un tiers des répondants mentionne une pression psychologique de la part de leur manager ou bien une mauvaise ambiance de travail entre collègues.

“Alors que la question de l’absentéisme est souvent perçue ou traitée sous le prisme du manque d’engagement des salariés, les résultats de l’enquête montrent très clairement que c’est bien la santé au travail qui est la cause de l’écrasante majorité des absences”, analyse Sabeiha Bouchakour, directrice QVT-prévention au sein de la société Diot-Siaci.
Des solutions pour endiguer l’absentéisme
Face à cette situation, les entreprises tentent de juguler ce fléau. Mais des efforts restent à faire : seulement un tiers des salariés interrogés (32 %) estiment que les managers de leur entreprise sont suffisamment sensibilisés aux risques psychosociaux (RPS), alors même que “ceux-ci sont des acteurs de plus en plus centraux dans les grandes transformations en entreprise”.
“Cette enquête souligne aussi de façon évidente que les salariés appellent de leurs vœux des actions plus recentrées sur les conditions de travail”, poursuit Sabeiha Bouchakour.
D’ailleurs, ils ne manquent pas d’idées : 73 % estiment que la mise en place de davantage d’actions de prévention en lien avec la santé physique ou psychologique serait positive. 70 % pensent également qu’une plus grande souplesse dans l’organisation du travail et la possibilité d’évoquer ce type de sujets sur le lieu de travail permettrait éviter certains arrêts.
En pratique, ils plébiscitent des actions de prévention sur les troublés musculosquelettiques ; la gestion du stress et des RPS ; des conseils pour le sommeil ; des dispositifs d’aide pour l’accompagnement d‘un proche malade ou encore une ligne d’écoute psychologique…
Anne Bariet
Comment réduire les vibrations pour les caristes au niveau des quais de chargement ?
13/04/2023
Les caristes sont exposés à des vibrations lorsqu’ils utilisent des engins de manutention pour soulever ou déplacer des charges. Chaque année, 400 lombalgies avec hernie discale en lien avec des vibrations sont reconnues comme maladies professionnelles chez les caristes. C’est dans ce contexte que l’INRS s’est intéressé à cette problématique de santé au travail et propose un dépliant sur le sujet (ED 6445).
Le document rappelle que le quai de chargement est un lieu à risques. En effet, c’est la zone du secteur de la logistique qui recense le plus de risques pour les opérateurs. En addition aux risques de chutes, la passage entre le quai de chargement et la remorque du camion représente l’endroit avec les vibrations les plus marquées pour les caristes.
Pour y faire face, l’INRS recommande des actions afin de réduire l’exposition des caristes à ces vibrations. Ces solutions portent sur :
l’organisation du travail : réduction du temps d’exposition, utilisation de machines qui émettent moins de vibrations (chariot à mât rétractable, transpalette accompagnant, etc.), variation des tâches (conditionnement, filmage de palettes, tri des déchets, gestion des stocks, préparation de bordereaux, etc.), tâche complémentaire au niveau de la zone de liaison quai-remorque qui oblige à réduire la vitesse, voire à arrêter l’engin (scannage de produits ou de codes-barres, saisie informatique) ;
le quai et la zone de transbordement : amélioration de la qualité des sols, traitement des irrégularités (trous, bosses), entretien et nettoyage régulier des quais, choix d’un niveleur adapté entre le quai et la remorque, lèvre du niveleur plate, la plus fine possible et avec un biseau allongé, positionnement du bord arrière de la remorque parallèlement au quai, plancher de la remorque plus haut que le quai, plateau du niveleur en légère montée vers la remorque ou horizontal ;
l’engin de manutention : avec l’émission vibratoire la plus basse possible, entretien régulier des roues et des éléments de suspension (siège, plate-forme, timon, etc.), réduction de la vitesse de circulation des engins ;
la remorque : retrait de la plaque de renfort à l’entrée de la remorque ou intégration de la plaque dans l’épaisseur du plancher de la remorque, bon état du revêtement de la remorque, échanges avec les entreprises partenaires propriétaires des remorques pour la mise en place de ces bonnes pratiques.
Les engins qui transmettent le plus de chocs et de vibrations au conducteur restent les gerbeurs ou transpalettes à conducteur porté debout ou semi-assis. Un travail de prévention est essentiel pour réduire la fatigue, les douleurs au dos (lombalgies) voire les hernies discales.
Source : actuel CSE