SYNDICAT

Olivier Guivarch et Isabelle Mercier entrent à la Commission exécutive de la CFDT

26/06/2023

En raison du départ de Laurent Berger et de Catherine Pinchaut, deux nouveaux membres entrent à la commission exécutive de la CFDT, l’organe de direction de la confédération.

Olivier Guivarch, ancien secrétaire national de la fédération des services (remplacé par Véronique Revillod), se voit confier les dossiers relatifs à la politique de l’emploi et sécurisation des parcours, les relations extérieures (suivi du Pacte du pouvoir de vivre), la coordination au CESE (conseil économique, social et environnemental), la politique des libertés et de la démocratie.

Isabelle Mercier, issue de l’union régionale des Pays-de-la-Loire, est chargée de la vie au travail (santé, temps de travail, handicap), de la formation syndicale, du renouvellement des responsables et de la fonction publique. 

Source : actuel CSE

Marylise Léon détaille les prochains chantiers de la CFDT

30/06/2023

Fraîchement élue secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon est déterminée à se saisir des sujets. Elle a détaillé hier pour les journalistes de l’Ajis les chantiers prioritaires de sa confédération : répondre aux attentes sur le pouvoir d’achat, fidéliser les 47 000 nouveaux adhérents, gagner des points dans les élections des CSE, mener les dossiers interprofessionnels et paritaires.

Après les onze ans de mandat d’un Laurent Berger très apprécié des militants, Marylise Léon se devait d’incarner rapidement sa propre CFDT. Aussi, elle a immédiatement investi les antennes et chaînes de télévision depuis son élection, le 21 juin. Une présence d’autant plus nécessaire qu’elle fait face à la concurrence médiatique de Sophie Binet. L’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis) la recevait donc à son tour, jeudi 29 juin, à Paris. L’occasion de faire le point sur les chantiers que le premier syndicat français doit rapidement entamer.

Répondre aux attentes des travailleurs sur le pouvoir d’achat

“Les enjeux de pouvoir d’achat sont le sujet prioritaire”, indique d’emblée Marylise Léon. Selon la secrétaire générale de la CFDT, les motifs de grève des salariés en 2022 relèvent à 70 % des salaires, “et la dynamique continue”. Pour porter ce sujet, elle compte mettre la pression sur les 147 branches qui présentent encore des coefficients de rémunération sous le Smic, une situation qu’elle qualifie d’inacceptable. Elle souhaite d’ailleurs qu’un rappel interprofessionnel incite les négociateurs de branche à négocier des salaires, des classifications et de la mixité des métiers.

Fixer un agenda social autonome avec les syndicats patronaux

La réunion des partenaires sociaux mercredi 28 juin n’a pas permis d’aboutir à un agenda social commun. Marylise Léon a cependant demandé “qu’il soit au clair d’ici la fin de la semaine”. Ce qui bloque ? L’assurance chômage, les syndicats refusant d’entamer des négociations sur la base d’une lettre gouvernementale de cadrage trop serrée, le patronat approuvant quant à lui cette méthode. “Une fois le contenu de la lettre fixée, se posera la question d’entrer dans des négociations dont on sait l’issue périlleuse”, a expliqué la secrétaire générale. Autre motif de discorde : l’usure professionnelle. Les syndicats souhaitent mettre au menu des débats la pénibilité, notamment l’accès au fonds de prévention.

Le consensus semble en revanche s’établir sur l’extension de la prévoyance aux non-cadres, le suivi de l’ANI (accord national interprofessionnel) relatif au télétravail, les reconversions et compétences, le compte épargne temps universel. Marylise Léon ne souhaite en revanche pas qu’une modification des ordonnances Macron de 2017 figure à l’agenda : “Il n’y a pas d’accord possible avec le patronat, nous nous adressons directement au gouvernement”, résume-t-elle.

Améliorer la représentativité grâce aux élections professionnelles

Les CSE ont entamé en janvier une importante période de renouvellement, 70 % des élections de l’année se tenant, selon la dirigeante syndicale, entre septembre et décembre prochain. Quelle stratégie adopter pour améliorer la représentativité de la CFDT ? “Nos équipes interprofessionnelles sont très mobilisées sur la négociation des protocoles d’accords pré-électoraux, sur laquelle il faut aller le plus loin possible”, répond Marylise Léon. Un outil de cartographie a été mis en place afin de suivre le déroulement des élections dans les entreprises. La CFDT prévoit également une formation dédiée, intitulée “Préparer et gagner les élections”.

Fidéliser les nouveaux adhérents

Presque 48 000 nouvelles adhésions s’ajoutent aux 612 000 adhérents enregistrés en 2022. Une performance qui doit se traduire par un plan de fidélisation. “Nous allons à leur rencontre pour leur demander quels sont leurs besoins et pour leur proposer de s’impliquer. Ils ne deviendront cependant pas tous des militants, c’est pourquoi nous lançons une expérimentation autour des collectifs de projets locaux et concrets. Nous utilisons aussi le pacte de pouvoir de vivre pour leur donner une ouverture vers d’autres structures et ainsi ouvrir le panel des formes d’engagement”.

“Un discours de vérité sur la transition écologique”

Dénonçant “l’énorme inertie politique” sur la transition climatique, Marylise Léon prône “un discours de vérité” à l’égard des travailleurs qui perdront leur emploi du fait de la mutation des métiers. Elle a par ailleurs demandé une rencontre à Elisabeth Borne afin de discuter de ces sujets. Côté entreprises, elle compte utiliser le levier de la loi climat de 2021 pour faire des questions environnementales des sujets de dialogue social et accompagner les CSE dans la consultation sur les orientations stratégiques.

Interrogée enfin sur le sujet des violences qui se produisent en banlieue ces derniers jours (lire notre brève), Marylise Léon reste prudente : “C’est dans notre ADN de proposer des actions sur la justice sociale, mais il ne s’agit pas de rentrer dans la polémique ni de surenchérir. L’objectif est de contribuer à l’apaisement, de faire en sorte que la justice soit rendue et de répondre aux préoccupations des citoyens tout en restant à notre place, plutôt au travers du pacte du pouvoir de vivre, d’accompagnements sociaux et d’actions concrètes dans les quartiers prioritaires”.

Dans l’attente du futur dirigeant(e) du Medef
L’élection du responsable du principal syndicat patronal se tiendra le 6 juillet prochain. Un homme et une femme sont en lice : Dominique Carlac’h, présidente de l’entreprise de conseil en innovation D & Consultants, et Patrick Martin, président-délégué du groupe familial Martin Belaysoud Expansion.  L’élection de Dominique Carlac’h ajouterait donc une femme à la table des négociations paritaires. Mais pour Marylise Léon, “ce n’est pas l’alpha et l’oméga des relations sociales”. A ses yeux “seule compte la capacité ou pas de faire émerger des propositions communes. Sur les retraites, l’intersyndicale a atteint une maturité et une confiance réciproque car nous avons travaillé ensemble pendant un an. Cela demande du temps…”

Marie-Aude Grimont

Pour la CGT et la CFDT, le drame de Nanterre doit conduire à la révision des règles sur l’usage de la force publique

30/06/2023

L’affaire Nahel, comme l’appelle Libération en référence au prénom de ce jeune homme de 17 ans tué mardi 27 juin à bout portant à Nanterre par un policier au motif qu’il refusait d’obtempérer au volant d’une voiture, continue de secouer la société française avec des scènes de violence dans plusieurs villes et banlieues. Ce drame relance aussi les conditions d’usage par les forces de l’ordre de leurs armes, une question soulevée au moment des manifestations des gilets jaunes avec de nombreux cas de blessures graves et de violences policières.

Pour la CFDT, dont la commission exécutive a publié hier un communiqué, il faut revoir les conditions d’emploi de ces armes : “L’ambiguïté de la loi de sécurité publique de 2017 portant sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre doit être rapidement levée. Nous ne pouvons pas, non plus, accepter la stigmatisation de la population et notamment des jeunes de banlieue.  Les moyens ambitieux en termes de formation, de renforcement de la police du quotidien… doivent être mis en place au sein de la police et de la gendarmerie pour rétablir un lien de confiance et de respect mutuel”. Le syndicat demande également que la politique de la ville “retrouve une place importante dans les priorités gouvernementales”. 

De son côté, la CGT demande “une profonde réforme de l’usage de la force publique, de son cadrage et du fonctionnement global du service public de la police”. Le syndicat revendique également “que l’inspection générale de la police nationale (IGPN) devienne une autorité administrative indépendante”.

Source : actuel CSE

Pour le Conseil d’Etat, une fédération sportive peut interdire l’expression des opinions syndicales des joueurs

30/06/2023

Dans une décision du 29 juin, le Conseil d’Etat juge que les fédérations sportives, “chargées d’assurer le bon fonctionnement du service public dont la gestion leur est confiée”, peuvent “imposer à leurs joueurs une obligation de neutralité des tenues lors des compétitions et manifestations sportives afin de garantir le bon déroulement des matchs et prévenir tout affrontement ou confrontation”. Ces fédérations peuvent aussi, décide le Conseil d’Etat, interdire  “tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale” ainsi que “tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande”, à l’occasion “de compétitions ou de manifestations organisées par la fédération ou en lien avec elle”.

Dans cette affaire, deux associations souhaitaient que le port du hijab soit autorisé par la Fédération française de football (FFF), la Ligue des droits de l’homme contestant de son côté le règlement intérieur de la FFF interdisant pendant les matchs le port de “tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale”.

Autrement dit, pour le juge administratif, la liberté d’expression des opinions et convictions des joueurs, y compris syndicales, peut être limitée au nom du bon fonctionnement du service public.

Le Conseil d’Etat s’appuie ici sur l’article 1er de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République :

“Lorsque la loi ou le règlement confie directement l’exécution d’un service public à un organisme de droit public ou de droit privé, celui-ci est tenu d’assurer l’égalité des usagers devant le service public et de veiller au respect des principes de laïcité et de neutralité du service public. Il prend les mesures nécessaires à cet effet et, en particulier, il veille à ce que ses salariés ou les personnes sur lesquelles il exerce une autorité hiérarchique ou un pouvoir de direction, lorsqu’ils participent à l’exécution du service public, s’abstiennent notamment de manifester leurs opinions politiques ou religieuses, traitent de façon égale toutes les personnes et respectent leur liberté de conscience et leur dignité. Cet organisme veille également à ce que toute autre personne à laquelle il confie, en tout ou partie, l’exécution du service public s’assure du respect de ces obligations”. 

Source : actuel CSE