Pour l’U2P, “les partenaires sociaux ont fait preuve de responsabilité”
18/11/2024
L’U2P, qui ne s’est pas exprimée devant la presse à l’issue des négociations, jeudi 14 novembre, a fait savoir que Christophe Sans et Jean-Christophe Repon, respectivement chef de file de la négociation sur l’assurance chômage et sur l’emploi des seniors, donneront un avis favorable sur les projets d’accord qui seront examinés par les membres du Conseil exécutif, le 21 novembre.
“En parvenant le 14 novembre à proposer trois accords séparés (et néanmoins interdépendants) sur l’assurance chômage, l’emploi des seniors et le dialogue social (…) les partenaires sociaux ont contribué à relancer le dialogue social et le paritarisme”.
Dans le détail, l’U2P se félicite du projet d’accord d’assurance chômage qui entérine une baisse (de 4,05 % à 4 %) des cotisations patronales d’assurance chômage à compter du 1er mai 2025. S’agissant de l’emploi des seniors, le mouvement patronal considère que le projet d’accord constitue une “réelle avancée”. “L’accès facilité à une retraite progressive est de nature à éviter le départ trop brutal des salariés les plus expérimentés et à favoriser la transmission de leurs compétences dans la durée”.
Source : actuel CSE
La CFTC signe les trois projets d’accords nationaux interprofessionnels
19/11/2024
Les instances de la CFTC se sont tenues hier après-midi et ont décidé de signer les trois projets d’accords nationaux interprofessionnels (ANI) négociés la semaine dernière : assurance chômage, emploi des seniors et dialogue social (mandats de CSE). Elle n’en partage cependant pas tous les aspects. Pax exemple, le communiqué indique que “Concernant le contrat de valorisation de l’expérience, la CFTC n’était pas demandeuse de créer un énième contrat de travail dérogatoire (“CDI sénior”) susceptible de surcroît de générer des exonérations de cotisation chômage pour l’employeur”. Sur l’assurance chômage, elle rappelle que les mesures visant les travailleurs frontaliers “ne peuvent être que temporaires”. Enfin, la CFTC considère que le projet d’ANI relatif au dialogue social et supprimant la limitation à trois mandats des élus de CSE “témoigne de la vitalité du dialogue social au niveau interpro et de son pragmatisme, il est surtout un premier pas vers une meilleure reconnaissance du syndicalisme, des syndicalistes et de leurs apports dans les entreprises et les administrations”.
Source : actuel CSE
Onno Ypma (CFTC) : “Au CSE, on ne devient performant qu’au bout de trois mandats”
21/11/2024
L’Union des cadres de la CFTC a tenu son congrès les 14 et 15 novembre derniers et renouvelé son équipe de direction, dans “une ambiance bonne et dynamique car il y avait plus de candidats que de postes”, selon Cyril Chabanier, le président de la CFTC. Reconduit président à l’unanimité, Onno Ypma détaille pour nous ses priorités pour les cadres de la CFTC dans les années qui viennent et il revient sur le projet d’accord interprofessionnel relatif aux mandats de CSE.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel et syndical ?
Je suis entré chez Leroy Merlin en 1994. Pendant trois ans, j’ai été en poste au secteur “Jardins” puis en 1997, j’ai rejoint le siège comme approvisionneur en “supply chain”. J’exerce par ailleurs le mandat de secrétaire du CSE du siège France depuis 2006.
Pourquoi avoir choisi la CFTC lors de votre engagement syndical ?
Je me retrouvais dans ses valeurs humaines. Quand on m’a proposé de devenir secrétaire du CSE, on m’a dit qu’en me syndiquant, j’aurais accès à des formations que l’entreprise ne fournissait pas. A l’époque, j’étais intéressé par les activités sociales et culturelles. Ensuite, c’est devenu un investissement pour les collègues sur le travail de tous les jours. La section syndicale de la CFTC existait déjà et nous sommes toujours majoritaires, avec une douzaine d’élus titulaires au CSE.
Quels étaient les enjeux du dernier congrès ?
Il s’agissait de renouveler la dernière équipe de direction qui vieillissait un peu, certains étant arrivés en limite d’âge. D’autres souhaitaient passer en retraite sans engagement syndical. Il s’agit d’une instance interprofessionnelle, donc nous consultons les fédérations afin qu’elles nous proposent des candidats. Nous sommes parvenus à un bureau paritaire, en revanche le conseil ne l’est pas encore complètement, avec seulement neuf femmes sur vingt-huit personnes, ce qui représente environ 30 % de féminisation.
Comment s’est déroulée votre élection ?
J’étais désigné par ma fédération, sachant que chaque fédération a droit à un candidat désigné. Ensuite le conseil m’a élu à l’unanimité. Au sein du bureau, j’étais le seul candidat pour la présidence. Par ailleurs, Bruno Ronsin, qui était déjà au conseil et qui est issu de la fédération des banques, a été renouvelé et nous lui avons demandé de devenir secrétaire général, ce qu’il a accepté. Avec la trésorière, Cécilia Pereira, qui vient de l’entreprise de communication SFR, nous formons ce que nous appelons “le trio”.
S’agissait-il donc uniquement d’un congrès électif ?
Nous n’intervenons que sur les cadres, donc ce n’est pas une instance très revendicative. En revanche nous avions un fort enjeu de communication lors du congrès précédent : nous étions trop méconnus, les gens ne nous connaissaient pas. Pendant quatre ans nous nous sommes focalisés sur la nécessité de développer notre présence médiatique.
Quelles sont vos priorités pour ce nouveau mandat ?
Avec mon équipe, je vais porter trois sujets.
Mes priorités : l’IA, l’organisation du travail, l’ascenseur social et salarial
Tout d’abord, l’intelligence artificielle qui est devenue majeure pour les cadres. Ensuite, l’organisation du travail, à savoir la semaine de quatre jours et le télétravail par exemple. Enfin, l’ascenseur social et salarial. De nombreux jeunes arrivent sur le marché, parfois bardés de diplômes, mais ils ne sont pas forcément embauchés au statut cadre ou avec des salaires très bas par rapport à leur niveau. Ces trois priorités n’excluent pas que si d’autres urgences surviennent, nous répondrons présents !
Combien la CFTC cadres compte-t-elle d’adhérents et quel est leur profil ?
Nous dénombrons 20 000 cadres, dont 10 000 cotisent effectivement à la CFTC car cela dépend du volume du syndicat d’appartenance. Sur les quatorze fédérations de la CFTC, toutes ne sont pas présentes à l’Union des cadres, comme la chimie et la métallurgie. C’est dommage car elles comptent de nombreux cadres mais elles veulent les garder pour elles. Cela fait partie de mon mandat d’aller les chercher et de développer une relation plus forte.
Selon vous, l’intelligence artificielle représente-t-elle une menace ou une opportunité pour les cadres ?
Je pense que c’est plutôt une opportunité, l’IA peut prendre en charge des tâches répétitives ou rébarbatives. Elle permet aux cadres de se concentrer sur des aspects plus essentiels de leurs missions. Il faut en revanche les former pour en arriver là. Or, selon l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec), seulement 12 % d’entre eux disent avoir reçu une formation. Et encore, ce chiffre concerne les cadres âgés de moins de 35 ans. Au-delà, il tombe à 7 % de cadres formés seulement. Cela rejoint également le thème de l’emploi des seniors.
Considérez-vous qu’il faudrait une consultation spécifique du CSE sur l’IA ?
Pour l’instant, mon avis n’est pas tranché. On manque encore de recul. Quand je vois de plus en plus d’entreprises développer leur propre ChatGPT, je me dis que c’est peut-être le point de bascule. A partir de ce moment-là, il faut au moins une information du CSE, voire une consultation.
Que pensez-vous du projet d’accord interprofessionnel supprimant la limitation à trois mandats des élus de CSE ? La CFTC a justement décidé de le signer…
Les mandats du personnel politique ne sont pas limités, sauf en ce qui concerne le Président de la République.
J’ai toujours défendu la fin des 3 mandats
J’ai toujours été un fervent défenseur de la suppression de ce plafond à trois mandats. Pourquoi ? Parce que lors du premier mandat, on découvre les sujets et qu’il faut une certaine expérience pour faire le tour de tout ce qu’il faut savoir. Au CSE, on ne devient performant qu’au bout de trois mandats. Bien sûr, l’élu qui veut s’arrêter au troisième mandat doit pouvoir cesser son activité et retourner à des fonctions opérationnelles. Mais cet accord constitue pour moi une bonne nouvelle.
Dans votre entreprise, Leroy Merlin, rencontrez-vous des difficultés à trouver de nouveaux candidats aux élections CSE ?
C’est plus compliqué qu’avant mais nous y parvenons encore. Les jeunes sont toujours attirés par le côté activités sociales et culturelles du CSE, ils ne s’intéressent pas tout de suite aux côtés économiques et techniques. Je repère d’abord ceux qui s’investissent pour l’entreprise au-delà de leur métier de base. J’essaie de les approcher et de voir si un mandat peut les intéresser. Il faut aussi les rassurer sur l’impact du mandat sur leur carrière, mais pour l’instant cela fonctionne bien.
Qu’en est-il de la situation sociale chez Leroy Merlin ?
La dernière négociation annuelle obligatoire proposant une augmentation générale de 1,1 % a été considérée par certains comme pas à la hauteur, y compris dans nos rangs. Certes, le chiffre n’est pas énorme mais d’un autre côté l’inflation a reculé. Nous avons également négocié que l’enveloppe d’augmentation individuelle soit attribuée prioritairement aux anciens. Depuis le Covid et les difficultés à recruter, les politiques salariales sont davantage individualisées en faveur des jeunes. De plus, la direction ne nous a pas suivis sur la prime d’ancienneté, donc nous avons trouvé un point d’accord sur l’enveloppe individuelle.
Que pensez-vous des annonces récentes de plans sociaux ?
Qu’on regarde comment sont utilisées les aides publiques, cela devrait être systématique. Il faudrait vérifier dans les tableaux de bord de l’entreprise que les fonds ne servent pas à verser des dividendes aux actionnaires, cela me semble évident. Après, dans ma région, il y a cinq ans, l’entreprise Arc International, dans le secteur du verre de luxe, a perçu des aides publiques sans lesquelles elle ne serait plus là mais il faut aussi des dirigeants décidés à sortir l’entreprise de l’ornière…
Marie-Aude Grimont
La CGT de l’inspection du travail : “300 sections restent vacantes”
21/11/2024
Lors du bilan 2023 de l’inspection du travail, le directeur général du travail (DGT) s’est félicité des recrutements d’agents intervenus ces deux dernières années, qui ont permis de combler les carences d’une majeure partie des certaines sections d’inspection en France. Pour le syndicat CGT du ministère du travail, ce n’est pas exact : “Près de 300 sections d’inspections du travail sont toujours vacantes, alors même qu’une promotion d’inspectrices et d’inspecteurs du travail, vient de prendre ses fonctions au mois d’août dernier. Ce sont donc plus de 3 millions de salariés qui n’ont pas accès au service public de l’inspection du travail et certains départements comptent jusqu’à 50% de postes non pourvus. La hausse du nombre de postes ouverts aux concours ces trois dernières années doit être rapportée aux départs en retraite, qui ont eux aussi augmenté. Quant aux recrutements par détachement depuis un autre corps de la fonction publique, ils ont été sacrifiés sur l’autel de l’austérité budgétaire”.
Le syndicat critique l’objectif, jugé peu ambitieux, du ministère du travail, à savoir de ne compter plus “que” 10% de postes vacants à l’inspection du travail dans 18 mois, lorsque la promotion issue du concours 2024 aura pris ses fonctions, “soit 1800 agents de contrôle pour plus de 21 millions de salariés du secteur privé” contre “2 250 agents en poste en 2010”.
La CGT appelle les agents à se mobiliser le 5 décembre “avec l’ensemble de la fonction publique pour un plan d’urgence” pour l’inspection du travail.
Source : actuel CSE