Loi de finances 2025 : FO dénonce “une cure d’austérité”
10/02/2025
L’adoption définitive au Parlement du projet de loi de finances 2025, qui va faire l’objet d’un contrôle constitutionnel avant sa promulgation, suscite la réaction de FO. La confédération déplore que ce budget acte “une baisse de la dépense publique de 32 milliards d’euros” pour cette année, les coupes touchant plusieurs ministères : “le travail avec une réduction des aides à l’apprentissage, l’enseignement supérieur et la recherche, l’écologie, l’agriculture ou encore l’aide publique au développement”.
FO critique aussi des “ambition revues à la baisse” en matière de fiscalité, “notamment sur la contribution sur les plus hauts revenus (CDHR) ou la contribution exceptionnelle sur les bénéfices qui seront limitées dans le temps”.
En tout état de cause, poursuite le syndicat, “ce budget conduit à aggraver la politique économique menée depuis 2017” alors que cette politique “de soutien aux entreprises et aux ménages les plus aisés qui n’a permis – c’est le moins que l’on puisse dire – ni de redresser les finances publiques, ni la croissance économique”. Et FO de dénoncer “une cure d’austérité”.
Source : actuel CSE
Régulation, dialogue social, protection des droits : FO débriefe le Sommet de l’IA
13/02/2025
Mercredi 12 février, la confédération Force Ouvrière a organisé à Paris une journée à destination de ses militants sur l’intelligence artificielle. Au lendemain du Sommet de l’IA et de ses déclarations d’intention, les syndicalistes restent méfiants et surveillent le développement de ces nouveaux outils dans les entreprises, afin de protéger les droits des salariés.
Le Sommet sur l’IA qui s’est tenu lundi 10 et mardi 11 février au Grand Palais à Paris avait fait son nid dans tous les esprits. Même si les militants n’en ont pas forcément suivi les débats, la question de l’IA et de son déploiement en entreprise par les employeurs sont au cœur de leurs préoccupations. De Carrefour Market à la RATP, ils sont en tout cas déterminés à faire valoir les droits des salariés.
Intelligence artificielle et intelligence syndicale
L’événement international a donné lieu à une déclaration de la ministre du Travail. Le texte évoque la création d’un réseau d’observatoires destiné à anticiper les effets de l’intelligence artificielle sur le monde du travail, les postes, la formation, les conditions de travail, le dialogue social. Selon la déclaration de la ministre, “l’IA doit avoir “une incidence positive sur l’avenir du travail et des marchés du travail et qui ouvre des perspectives de croissance durable”.
Plusieurs militants nous ont confié leurs doutes sur l’issue du Sommet, notamment la création des observatoires et les déclarations de la ministre : “On n’avait pas besoin d’un Sommet ni de la ministre pour savoir ça”, nous ont-ils souvent répondu. Isabelle Schômann, secrétaire générale adjointe de la Confédération européenne des syndicats (CES), a aussi critiqué l’exercice d’autosatisfaction des entreprises présentes au Sommet. Une remarque partagée par la chercheuse à l’Ires Odile Chagny, qui note les doubles discours de certains patrons dont les opinions sur l’IA et la protection des salariés varient selon les colloques où ils sont reçus.
Autre critique, venue cette fois de la chercheuse à l’European Trade Union Institue Aude Cefaliello, qui a entendu lors du Sommet un dirigeant d’Airbus évoquer l’IA en ces termes : “Avec les IA, le dialogue social ne doit pas être une négociation mais plutôt une acceptation de prendre des risques ensemble, sinon on ne sera plus compétitifs, on deviendra obsolètes”. Pour la chercheuse, les risques pesant sur la santé mentale et physique ainsi que les conditions de travail des salariés sont sans commune mesure avec les risques financiers. Elle ajoute : “Il est inacceptable que les travailleurs ne voient pas d’amélioration de leurs conditions de travail et des salaires ou que leur santé soit un dommage collatéral dans la transition écologique et digitale”.
Le Sommet s’est donc limité à des déclarations d’intention. Pour Frédéric Souillot, secrétaire général de FO qui a ouvert cette journée “d’intelligence syndicale”, “l’IA s’impose de gré ou de force dans le quotidien des salariés. Nous devons comprendre ses conséquences sur l’emploi et les conditions de travail. Face à l’intelligence artificielle, il faut faire preuve d’intelligence collective”.
Éric Peres, en charge de l’IA au sein de la fédération des cadres de FO, s’alarme également d’une mise de côté des syndicats : “Un grand nombre de colloques et de débats parlent de l’IA sans aucune organisation syndicale invitée. Il faut s’en emparer sinon d’autres acteurs vont peser. Non, c’est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux juristes et économistes”.
Explication de droit sur la réglementation de l’IA
Juriste et maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine, Morgan Sweeney a également décrypté quelques enjeux juridiques pour les représentants du personnel.
Tout d’abord, la réglementation est essentiellement issue du droit européen, à savoir le RGPD (règlement général pour la protection des données) et le règlement européen sur l’IA du 13 juin 2024, dénommé également “IA Act”.
Il rappelle que ces deux textes sont d’application directe dans le droit interne des Etats membres (à l’exception de la direction sur les travailleurs de plateformes qui nécessite un texte de transposition), or ils ne sont pas pensés par rapport aux conditions de travail ou à la relation inégalitaire entre salarié et employeur”. Par ailleurs, selon le juriste, l’une des difficultés pour les élus du personnel sera de trouver des outils de suivi car la réglementation pose des conditions sur les systèmes d’IA uniquement au moment de leur entrée sur le marché.
Morgan Sweeney pointe aussi une “ligne rouge” de l’intelligence artificielle utile à rappeler aux élus du personnel : une IA ne doit en aucun cas suivre l’état émotionnel des salariés. Il pointe également une contradiction : l’employeur est responsable de la santé mentale du personnel, il est donc bien obligé de s’y intéresser. Selon lui, “il faudra donc faire le partage entre ce qui est interdit au nom de l’état émotionnel et ce que l’employeur doit prendre en compte au nom du bien-être au travail”.
Chercheuses associée à l’Ires, Odile Chagny est également revenue sur l’outil opérationnel développé avec les syndicats à destination des représentants du personnel : “On a construit cet outil pour qu’il soit utilisé tout au long du cycle du projet, avec des exemples de clauses de revoyure. C’est un kit de survie incluant le RGPD, des accords de méthode et le rappel des informations consultations du CSE”.
Métallurgie, Carrefour, RATP : les militants cherchent des axes
Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral de FO à la RATP, dénonce l’application interne dénommée “SelfService” qui permet aux salariés de poser leurs congés. Un préavis de grève a d’ailleurs été déposé par plusieurs syndicats de la régie de transports pour ce vendredi 14 février. D’une part, le déploiement de ce logiciel a conduit selon lui à la suppression de 1 100 postes en fonctions support : “Par le passé, on avait des moyens humains, des secrétariats qui s’occupaient de poser les congés des conducteurs”, regrette-t-il. D’autre part, le logiciel produit des dysfonctionnements en particulier dans l’attribution des points de priorité aux congés (en présence d’enfants par exemple) et lorsqu’un salarié “loupe son tour” car il maîtrise mal l’outil. Avec ou sans IA (d’ailleurs les élus du personnel peinent à connaître la part d’IA dans ce logiciel), on retrouve ici le sujet de la formation des salariés à l’informatique et leur aisance face aux systèmes qui posent déjà question au moment des élections professionnelles avec le vote électronique.
À Carrefour, les élus et délégués syndicaux s’inquiètent des risques de détournement de la charté éthique. “Certes, le CSE a été informé, mais pas consulté, et nous ne voulons pas que ce texte soit détourné pour traiter des données personnelles des salariés ou mettre en place des sanctions disciplinaires”, nous a expliqué Cyril Boulay, délégué FO de groupe.
Une BDESE spéciale IA ?
On se soucie aussi de l’IA dans les unions départementales (UD). Dominique Dorgueuil, secrétaire général adjoint de l’UD des Pyrénées-Orientales, se dit en recherche d’axes de médiation : “L’IA peut devenir un prétexte pour reprendre en main les négociations nationales et internationales, en particulier quand elle repose sur des petites mains établies dans des pays sans protection des travailleurs”.
Il se demande par ailleurs si une BDESE (base de données économiques, sociales et environnementales) spéciale IA aurait du sens. En réponse, Fayçal Abassi, expert au cabinet Syncea, approuve mais conçoit qu’on en doute : “Il faut surtout un ensemble d’items qu’on retrouvera systématiquement dans toutes les informations consultations sur le sujet”. Il ajoute que les accords, informations et consultations doivent contenir un triptyque sur les conditions de travail, la formation et l’éthique.
Les militants des fédérations ne sont pas en reste. Brahim Ait Athmane, représentant les métallurgistes du Val-de-Seine, se dit préoccupé par les sujets de gouvernance et de représentation des salariés : “Aujourd’hui rien n’est imposé, on voit bien la recherche de dérégulation, il faut donc construire quelque chose de réaliste et de structuré pour les salariés”.
Kévin Lafon, délégué syndical et secrétaire du CSE au casino de Biarritz, redoute pour sa part l’arrivée des casinos en ligne qui risque de créer des pertes d’emploi jusqu’à 25 ou 30 %. La réponse de sa direction a été de demander une préservation du marché des casinos en ligne réservée aux acteurs du secteur. De ce fait, le produit de jeux dématérialisés serait recapté par les entreprises et les collectivités. “Nous n’avons pas été consultés en tant que CSE, et pour l’instant on ne sait pas où on va, on se sent un peu impuissants, j’espère déclencher des négociations de branche pour avoir une prise”, nous a-t-il expliqué. L’IA pourrait venir bouleverser le contrôle aux entrées du casino et l’identification des comportements des tricheurs…
Un contre-Sommet de l’IA
Un mot enfin de la secrétaire générale de la fédération des arts, des spectacles de la presse et de l’audiovisuel : Françoise Chazaud a déploré l’exclusion des salariés des débats sur l’IA. Elle a également regretté que l’IA ne soit pas abordée dans les négociations actuelles de la nouvelles convention collective des journalistes.
Branislav Rugani, secrétaire confédéral en charge du secteur international et de l’IA, a rappelé qu’au départ, le gouvernement n’avait pas souhaité inclure les organisations syndicales dans le Sommet de Paris. “Mais dès qu’on leur a dit qu’on organiserait notre propre journée, nous avons subitement reçu les invitations. On nous a même donné le label du Sommet sans qu’on l’ait demandé !”.
Pas de doute, la journée confédérale FO avait des allures de contre-Sommet…
Marie-Aude Grimont
Très hauts revenus : FO réclame le retour de la progressivité de l’impôt
13/02/2025
À moins que le Conseil constitutionnel ne censure la mesure, le projet de loi de finances 2025 prévoit une surtaxe exceptionnelle sur les plus hauts revenus de 20 %, mais limitée à un an, ce qui a pourtant fait vivement réagir certaines grandes fortunes, comme Bernard Arnault. Mais cette disposition devrait ne toucher que 25 000 foyers fiscaux, soit 0,06 % des ménages français, relève FO qui cite une note de Bercy.
C’est loin de rétablir, aux yeux de FO, un peu d’équité fiscale. La confédération relève en effet que les ménages les plus aisés ont vu leurs revenus moyens progresser de 119 % depuis 20 ans. Les hauts patrimoines ont doublé en 20 ans, tout en voyant leur taux d’imposition réduit “de trois points de 2003 à 2002 (29,3 % à 25,7 %)” alors que le taux moyen “a augmenté de 0,2 point pour les autres foyers fiscaux”.
“Ces inégalités sont bien alimentées par la baisse des taux d’imposition effectifs sur les plus hauts revenus et d’une optimisation fiscale plus agressive bénéficiant surtout aux très hauts revenus et plus gros patrimoines”, s’alarme FO qui revendique le rétablissement de la progressivité du système fiscal et “une meilleure répartition des richesses afin de réduire les inégalités sociales”.
Source : actuel CSE
Métiers de la santé et du social : la secrétaire générale de la CFDT face à des salariées proches du burn-out
14/02/2025

Marylise Léon et Ève Rescanières ont écouté pendant deux heures des salariées travaillant dans des hôpitaux, Ehpad ou structures pour personnes handicapées
Noël Bouttier, le Média Social
En Seine-Saint-Denis, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a longuement écouté une vingtaine de syndicalistes de la santé et du médico-social parler de leurs conditions de travail. De façon unanime ont été dénoncés l’accentuation des cadences, le turn-over important et un manque de considération des directions.
Elles sont une vingtaine, ont entre 35 et 60 ans, travaillent dans des hôpitaux, des Ehpad, des structures pour personnes handicapées. D’autres dans l’aide à domicile devaient venir, mais n’ont pu se libérer. Elles évoluent dans des entités associatives ou commerciales (Hovia, Ramsay, Clariane, APF France handicap, etc.).
Pour la plupart, elles ne se connaissent pas, mais militent toutes à la CFDT, avec un mandat de déléguée syndicale ou d’élue au comité social et économique (CSE) de leur entreprise.
Démissions massives
Ce matin du 6 février, Marylise Léon rencontre à la Bourse du travail de Bobigny (Seine-Saint-Denis) des militantes très remontées contre la dégradation générale de leur travail. Issue du secteur de la chimie, la secrétaire générale de la CFDT, très attentive, n’hésite pas à leur demander des précisions, avec à ses côtés, Ève Rescanières, secrétaire générale de la fédération CFDT santé sociaux.
La première à se lancer, c’est Louise (*) qui travaille comme aide-soignante dans un service hospitalier chargé des enfants prématurés. “Chaque jour, on ajuste le nombre de salariés en fonction du nombre de bébés dans tel ou tel service. Nous avons des démissions massives, des intérimaires qui ne sont que de passage et à qui il faut tout expliquer”, raconte-t-elle. Elle parle également du corps qui craque, d’un bras fatigué d’avoir donné des milliers de biberons.
“Vais-je tenir jusqu’à la retraite ?”
À l’unisson de toutes les salariées qui vont s’exprimer, Louise dit son amour pour son métier : “J’aime ce service, j’aime le contact avec les parents, mais à 57 ans, je me demande si je vais tenir jusqu’à la retraite”. Pour la première fois, elle s’est arrêtée récemment, juste deux semaines, pour ne pas craquer, pour ne pas sombrer dans un burn-out.
Travaillant depuis 26 ans dans un Ehpad appartenant à un groupe associatif, Sandra parle d’économies à tous les étages. “On a besoin de matériel. Il n’y en a pas. Lors du Covid, c’était la catastrophe. Nous n’avions pas de masques alors que la direction en disposait.” Elle dénonce ce qui est devenu le leitmotiv de sa boîte : “Faire de l’argent”.
“C’est la décadence”
Sandra critique aussi la prise en charge à marche forcée de personnes handicapées. “Dans notre Ehpad, nous ne sommes pas formés pour le faire et les bâtiments ne sont pas toujours adaptés. Cela crée de la violence”, rapporte-t-elle. Et elle ajoute : “C’est la décadence en Ehpad. On est à la limite de la maltraitance.”
Sa collègue Isabelle travaille dans le même groupe, mais dans les services administratifs : “Je vois qu’il existe une certaine souffrance chez les soignants. Je constate un manque de matériel et aussi un manque de respect. C’est : «travaille et tais-toi»”. Et Isabelle ajoute : “J’ai 60 ans. Dans un an et demi, je quitte ce monde maudit.”
Des directions sourdes
Linda, une soignante qui travaille de nuit, assure qu’elle a maintenant un dossier à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). “Il n’est pas normal qu’on ne prenne pas en compte ce critère de pénibilité pour le départ à la retraite”, affirme-t-elle. Le malaise est général : “Beaucoup de mes collègues prennent des anxiolytiques.”
“Il y a un manque de matériel et de professionnels. On demande même aux ASH de faire la toilette des patients ou la cuisine.”
Rose, soignante dans un service de soins de suite et de réadaptation (SSR), parle d’une direction sourde à la détresse : “Quand on leur dit ‘c’est beaucoup’, elle répond : ‘c’est comme ça !'”. Et elle témoigne, comme d’autres, des conséquences négatives sur l’entourage familial de ce mal-être au travail.
“Ils nous pressent de plus en plus “
Aide-soignante depuis 22 ans dans un Ehpad appartenant à un grand groupe commercial, Soraya parle aussi d’une accélération des rythmes de travail. “Ils nous pressent de plus en plus. Et les jeunes qui arrivent ne restent pas plus d’un mois ou deux”. Cette élue au niveau du CSE régional affirme également que l’accord sur le dialogue social signé au niveau du groupe n’est guère respecté sur le terrain.
Dans le champ des personnes handicapées, les réalités ne sont guère plus reluisantes. Léa raconte que les gens formés doivent souvent rattraper “les bêtises des salariés non diplômés”. Elle constate, pour le regretter, que des professionnels relevant de l’éducatif doivent parfois faire des soins. Et comptabilise 23 démissions (sur moins de 200 salariés) en un an. “J’aime mon travail, mais je ne vais pas tenir”, dit cette professionnelle qui n’a pas 40 ans.
Culture du chiffre
Travaillant pour un Samsah-SAVS (service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés et service d’accompagnement à la vie sociale) rattaché à une maison d’accueil spécialisée (MAS), Morgane dénonce la culture du chiffre. “La nouvelle direction passe son temps à parler de chiffres. On nous menace d’être vendus à un autre opérateur si ceux-ci ne sont pas bons.”
S’ajoute à cela, selon elle, un climat de surveillance généralisée, témoignant d’un manque de confiance. “C’est une direction tyrannique qui nous demande toujours sur un ton accusateur : combien de visites avez-vous faites dans la journée ?”
Critères de pénibilité
La secrétaire générale de la CFDT intervient : “C’est un peu la même chose dans l’industrie où l’on part à la chasse de ce qu’ils appellent des temps morts.”
Marylise Léon rappelle qu’elle prépare les négociations pour remettre en cause la loi sur la réforme des retraites, si contestée. Les témoignages qu’elle engrange ici ou là lui seront précieux pour prouver l’impossibilité de retarder à 64 ans l’âge de départ à la retraite. Une professionnelle raconte qu’un salarié vient de partir à la retraite neuf mois avant l’échéance normale. “Il avait peur de devenir maltraitant”, dit-elle
Pendant ces deux heures de discussion, la question de la pénibilité est revenue plusieurs fois. Les syndicalistes insistent sur les conséquences à long terme des charges à soulever ou des gestes répétés à l’infini. Mais pas simplement. “La charge mentale de ce qu’on fait est invisible. Et pourtant, elle nous poursuit après le travail”, explique l’une d’entre elles.
(*) Les prénoms ont été changés.
Noël Bouttier (le Média Social)
La CFDT s’inquiète de la remise en cause du devoir de vigilance
14/02/2025
Depuis plus d’un an, le dispositif du “pacte Vert” fait l’objet de diverses remises en causes politiques en Europe. Le parti Populaire Européen (regroupant des sensibilités de centre-droit, de droite d’inspiration démocrate chrétienne et libérale-conservatrice) a par exemple demandé le report du règlement contre la déforestation. En mai 2023, Emmanuel Macron demandait une “pause environnementale” dans la réglementation européenne. Selon la CFDT, ces volontés de simplification massive s’en prennent également au reporting de durabilité de la directive CSRD et au devoir de vigilance.
Dans un communiqué diffusé hier, la CFDT dénonce l’abandon de “ces deux directives [qui] sont des leviers clés de l’autonomie stratégique de l’Europe”. Si le syndicat entend la nécessité de s’assurer que les exigences posées aux entreprises qui opèrent sur le sol européen sont cohérentes entre elles”, il considère que cela ne peut se faire “sans concertation avec les représentants des travailleurs et les défenseurs de l’environnement. Ni en sacrifiant sur l’autel de la simplification l’objectif d’être à la hauteur de l’urgence écologique et sociale”.
Il rejoint donc Force Ouvrière qui a également jugé les revirements français sur le devoir de vigilance comme « inacceptables ».
Source : actuel CSE