L’emploi intérimaire se redresse timidement au deuxième trimestre
01/09/2025
L’emploi intérimaire français esquisse un timide redressement au deuxième trimestre 2025, avec une progression de 0,2 % soit 1 300 postes supplémentaires, après une baisse de 0,5 % au trimestre précédent. Cette embellie demeure toutefois fragile : sur 12 mois, le secteur accuse encore un recul de 3,3 %.
C’est l’industrie qui porte cette reprise conjoncturelle, avec une accélération à 1,2 % contre 0,1 % au premier trimestre. À l’inverse, le secteur tertiaire marque le pas avec un repli de 0,3 %, la construction perd, elle, 0,7 % de ses effectifs temporaires.
Au total, la France compte 710 600 travailleurs temporaires (hors Mayotte), soit 2,6 % de l’ensemble des salariés.
Source : actuel CSE
Un livre blanc Syndex désacralise l’IA pour les élus de CSE
02/09/2025
Présente dans toutes les inquiétudes, l’intelligence artificielle (IA) n’est pas encore assez appréhendée par les élus de CSE. Dans un contexte où peu de directions engagent de consultations, le cabinet Syndex publie un livre blanc fournissant les repères clés essentiels aux élus qui ne veulent plus laisser l’IA se développer sans réagir. Tour d’horizon de ce document en exclusivité.
“L’IA est un sujet technologique difficile à appréhender, pour les CSE comme pour les directions. Il est temps que les élus s’en emparent et anticipent”, martèle Claire Morel, directrice au cabinet Syndex. Il est vrai que depuis l’irruption de chatGPT auprès du grand public fin novembre 2022, les systèmes d’IA se multiplient, y compris ceux développés par les employeurs eux-mêmes pour les propres usages de l’entreprise, mais en laissant souvent de côté les élus du personnel.
Pourtant, deux décisions de justice l’ont récemment rappelé : le tribunal judiciaire de Nanterre a ouvert la voie en février 2025 en imposant la suspension du déploiement de outils d’IA tant que le CSE ne serait pas consulté. En juillet dernier, le tribunal judiciaire de Créteil a condamné deux filiales d’un groupe de presse pour avoir produit en interne des IA sans consulter le CSE. Il semble cependant que sur le terrain, peu de directions aient encore pris soin de s’adresser aux représentants du personnel.
Afin de soutenir les élus dans l’appropriation de cette technologie et des règles de consultation de l’instance qui vont avec, le cabinet Syndex fournit ce livre blanc à la rescousse des CSE en détresse. En voici les grands axes en exclusivité.
40 pages pour couvrir le sujet
Accessible et pédagogique, le livre blanc de Syndex ne noiera pas les élus sous des pavés de texte. D’une présentation aérée et garnie d’illustrations, de tableaux ou encore de citations d’élus, il tombe à point nommé ceux qui n’ont encore jamais abordé le sujet. Il commence d’ailleurs par quelques notions de base : les différentes facettes de l’IA, de l’assistant personnel aux IA génératives, ses contours en entreprise, ses rapports avec le règlement européen de protection des données, ou encore ses impacts sur la productivité, les métiers et le travail en général.
5 % des métiers seraient menacés
Et pour fournir des repères aux élus de CSE, quoi de mieux que quelques chiffres ? Les effets de l’intelligence artificielle sur les emplois formant le nœud des inquiétudes, le livre blanc de Syndex met les données en perspective et rappelle que selon l’Organisation internationale du travail (OIT), 5 % des emplois seraient menacés dans les pays dits “avancés”. Le FMI chiffre ce phénomène à 33 %. En revanche, les deux organismes estiment respectivement à 13 % et 27 % la proportion de métiers valorisés par l’IA. Des écarts que Syndex explique par des différences de méthode. Il demeure que mieux vaut s’en préoccuper maintenant que face à un mur. C’est pourquoi Syndex intègre dans son livre blanc la méthode de l’OIT pour évaluer l’exposition d’un métier en utilisant 6 “gradients” :
- Si les tâches ne sont pas automatisables, le métier n’est pas concerné : coiffeurs, ouvriers du BTP, agents de sécurité ;
- Si certaines tâches le sont mais de manière modérée, le métier est faiblement exposé : infirmiers, enseignants, douaniers ;
- Si certaines tâches peu automatisables restent essentielles à la profession, le métier atteint le gradient 1 : chauffeurs (à cause de la géolocalisation et du véhicule autonome), vendeurs, livreurs ;
- Au gradient 2 d’exposition, on trouve les métiers dont certaines tâches peuvent être réalisées par l’IA générative et d’autres non : designers, formateurs, animateurs médias ;
- Au gradient 3, le potentiel des tâches automatisable est croissant : journalistes, traducteurs, bibliothécaires ;
- Enfin, les plus exposés, au gradient 4, sont les métiers dont les tâches présentent un fort potentiel d’automatisation : employés de paie, RH, courtiers.
Rien que dans le domaine RH, Syndex identifie des usages d’IA considérés comme à risque élevés : les logiciels d’aide au recrutement et à la sélection des CV des candidats, les outils d’évaluation des salariés, les systèmes de surveillance ou d’analyse comportementale.
Une absence de consultation du CSE chez 55 % des sondés
Syndex a mené une “enquête flash” en juin 2025 auprès d’élus, de délégués syndicaux et de représentants syndicaux au CSE. Il en ressort que si 63 % des répondants indiquent que les outils d’IA sont présents ou en cours de construction, 21 % déclarent également que leur direction n’en parle pas. Les chartes d’IA commencent à bien s’implanter, à hauteur de 21 %. Enfin, 55 % des élus répondent que leur CSE n’a pas été consulté sur l’IA. Pourtant, le code du travail fournit tous les outils juridiques nécessaires et requiert que le CSE soit impliqué. Il est donc urgent de le signifier à la direction et de réclamer l’inscription du sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion.
Pour cela, les élus doivent dépasser leurs craintes en se formant et prendre le sujet à bras-le-corps. Comme ils le disent eux-mêmes auprès du cabinet Syndex, “je crains un décrochage des seniors”, “je crains que l’IA appauvrisse l’intelligence humaine”, “je crains surtout l’usage que mon entreprise pourrait faire de l’IA”, “quid des aspects environnementaux ?”. Les effets de l’IA sont transverses, il est donc urgent que les élus s’en emparent et que le dialogue social se structure.
Agir en tant qu’élu en s’appuyant sur les consultations du CSE
Pour structurer un dialogue social avec la direction sur l’IA, l’élu n’a pas besoin d’inventer la poudre. Le code du travail prend déjà en charge les consultations dans lesquelles l’IA peut se glisser. Tout d’abord, l’IA intéresse “la marche générale de l’entreprise” (article L. 2312-8 du code du travail), elle a donc toute légitimité à figurer dans les missions du CSE.
Syndex décortique également les principales consultations concernées, à savoir celles portant sur une nouvelle technologie et tout projet important : “Si le projet introduit une technologie qui n’était pas utilisée jusqu’alors, le simple fait qu’elle soit nouvelle dans l’entreprise justifie une consultation. Si le projet constitue un aménagement important, la consultation s’impose s’il concerne plusieurs salariés (pas un usage individuel ou isolé) et s’il modifie les conditions de travail, la santé ou la sécurité. Un projet d’IA peut donc relever de l’un ou de l’autre (à choisir selon le motif le plus pertinent) et, dans les deux cas, la consultation du CSE est obligatoire”.
Enfin, la consultation sur les orientations stratégiques permet de suivre les expérimentations avec la direction, les conséquences sur les emplois et compétences et “d’anticiper si les évolutions des projets nécessitent une consultation en bonne et due forme”. Les élus pourront également retrouver l’IA au travers de la consultation sur la situation économique et financière, la politique sociale, le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) ou la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GEPP). Si besoin, ils peuvent envisager bien-sûr de recourir à l’expertise.
Ultime conseil concret dont le document fourmille, envisager un accord de méthode et mettre en place une commission technologique au sein du CSE qui “favorise la montée en compétence globale” de l’instance.
Elus débutants en IA ou plus expérimentée, le livre blanc de Syndex vient utilement compléter le projet dialIA diffusé au mois de janvier 2025 et est disponible en ligne gratuitement sur le site de Syndex.
Marie-Aude Grimont
Bonus-malus sur la contribution assurance chômage : les nouveaux taux ont été notifiés
04/09/2025
Les taux modulés de contribution d’assurance chômage à utiliser pour le calcul des cotisations dues au titre des périodes d’activité entre le 1er septembre 2025 et le 28 février 2026 (quatrième période de modulation) ont été notifiés aux entreprises de 11 salariés et plus des sept secteurs d’activité concernés.
En effet, la notification des taux modulés de contribution assurance chômage a été réalisée entre le 29 et le 31 août 2025 via les comptes rendus métier DSN “Bonus-Malus” n° 117. Les notifications effectuées par l’Urssaf ont été effectuées entre le 29 août et le 5 septembre 2025.
► Les taux de séparation médians par secteur ont été diffusés par une circulaire de l’Unédic du 28 août 2025. Ils sont calculés sur la période 1er juillet 2024-30 juin 2025. Ils servent à déterminer le taux applicable à chaque entreprise concernée, par comparaison avec son taux de séparation et son effectif moyen.
Concernant les cotisations dues au titre des périodes d’activité courant à compter du 1er mars 2026 jusqu’au 28 février 2027, il faut se référer à l’avenant à la convention d’assurance chômage signé le 7 juillet 2025 pour connaître les futures règles. De nouveaux taux modulés seront diffusés fin février 2026 pour être appliqués pour cette période. À noter, notamment, que certaines ruptures de contrat ne seront plus prises en compte et que le secteur “Travail du bois, industries du papier et imprimerie” ne fera plus partie de la liste des secteurs concernés.
Source : actuel CSE